Saman Sarram's research while affiliated with French National Centre for Scientific Research and other places

... Si dans la prise en charge d'une addiction, il est nécessaire de prendre en compte les complications de l'usage et de les prévenir, ces interventions ne peuvent résumer la thérapeutique d'une addiction, y compris celle aux opioïdes. Dans la mesure où le craving est le marqueur pronostique de l'addiction et le médiateur le mieux documenté de la rechute, son repérage, son suivi et sa régulation vont être au coeur de la thérapeutique [44]. L'usage se modifiera en conséquence et l'arrêt ou la réduction des consommations devront se concevoir comme la résultante du soin. ...

... Dans ces deux situations, ces symptômes psychiatriques peuvent être atténués par l'usage des traitements morphiniques qui, au-delà de leur effet antalgique, Usage problématique tions que nous venons de décrire, les patients ne cessent de demander une augmentation de posologie de leur opiacé, mais uniquement du fait de la douleur. D'autres pathologies peuvent mener au mésusage des antalgiques opiacés, pas du fait de la douleur, mais d'autres symptômes différents de ceux de l'addiction (5,6). Ce sont les troubles psychiatriques primaires et/ou secondaires à la douleur. ...

... Dans la mesure où le « craving » est un marqueur pronostique de l'addiction, donc de la rechute, son repérage, puis son suivi et sa gestion représentent le coeur de la thérapie [9][10][11]. En addictologie, les médicaments dits anticraving, ou addictolytiques [12], s'appliquent aussi aux traitements de substitution des opiacés, comme la méthadone [13]. La formulation des objectifs du TSO s'est enrichie, dix ans après son introduction en France, en privilégiant l'abandon du comportement addictif, le recouvrement d'une meilleure qualité de vie, et la réponse aux attentes de la société, comme la réduction de la délinquance ou l'amélioration des indicateurs de santé [14]. ...

... Ces perturbations concernent l'augmentation de la phase d'endormissement, une moins bonne efficacité du sommeil, une diminution de la durée totale du sommeil, une fragmentation du sommeil et une diminution de la durée du sommeil paradoxal [38,39]. Les traitements par méthadone ou buprénorphine améliorent la qualité du sommeil, sans différence objectivée entre la méthadone et la buprénorphine, mais les personnes gardent néanmoins une qualité de sommeil dégradée par rapport à la population générale [40]. Les facteurs associés aux troubles du sommeil dans cette population sont un état psychologique dégradé, la douleur chronique, l'usage de benzodiazépine, une comorbidité psychiatrique et une altération de la qualité de vie. ...