235 p., ref. bib. : 11 p. Une question préalable s'impose : quel genre de connaissance la science économique est-elle susceptible de nous transmettre? Elle se propose conjointement de conseiller chaque agent individuel ou collectif dans son activité économique (définition d'un optimum et régie de calcul économique) et de décrire le plus objectivement possible le fonctionnement des systèmes globaux ou partiels : marchés, ensembles de production, etc. La science économique présente aujourd'hui une double caractéristique. Son recours de plus en plus fréquent à l'outil mathématique a permis de traduire l'ensemble de ses concepts dans des langages formels logiquement rigoureux; mais cet exercice a découvert en contrepartie la rigidité et l'étroitesse de ses hypothèses en même temps que la pauvreté empirique de la plupart de ses propositions. Bien que souvent traduit en axiomatique, les modèles économiques s'avèrent faiblement opératoires. Cette situation pose à l'économiste contemporain un redoutable dilemme : abandonner ou tout au moins affaiblir pour un temps la contrainte de rigueur pour gagner en information sur la réalité, ou au contraire continuer à travailler la formulation logique au risque de susprendre l'épreuve de la réalité. La série «Critique» entreprend son enquête dans la perspective positive de renouveler les cadres de la pensée économique.