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ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET

Authors:

Abstract

Tamanrasset comme toutes les villes du sud algérien connaît un développement excessif et non maîtrisé, dont les conséquences se sont traduites au niveau architectural par la perte d'identité et la mauvaise intégration au climat. La maison contemporaine semble rompre avec le bâti traditionnel, car la composition extravertie de l'espace habité, l'usage de nouveaux matériaux s'est généralisé et donne un aspect similaire à celui des bâtiments existant dans tout le pays. L'objectif de ce travail consiste donc en la recherche et l'application de matériaux de construction locaux plus performants qui peuvent atténuer les effets du climat rude de la région, et réduire l'utilisation d'appareils de climatisation producteurs des gaz à effet de serres qui augmente la pollution, abaissent la qualité environnementale et climatique. En raison de l'importance de la conductivité et la diffusivité thermique dans l'élaboration des bilans thermique, ces dernières ont été évaluées à l'aide d'un montage expérimental, ce qui a permis une comparaison entre les propriétés thermo physique des matériaux nouveaux et traditionnels employés dans la construction à Tamanrasset. Les résultats ont prouvé la haute qualité thermique des matériaux traditionnels. Abstract Tamanrasset like other cities in the south of Algeria lives a great population growth and quick urban development that has led to a loss of architectural style and a climatic inadaptation. Contemporary home design is in contraduction with traditional built aspect the use of new building materials and extraverted housing conceptions are generalized all over the southern regions of Algeria. There is no more difference between northern and southern regions of the country. The objective of this work consists on the research and application of new local building materials that perform better and can reduce the impact of climate harsh, and the excessive use of air conditioning systems that pollute the environment and participate in climate change. Regarding the importance of thermal conductivity and diffusivity in the evaluation of thermal behavior of the building, experimentation is undertaken in order to compare thermal properties of new and traditional building materials used in building constructions in Tamanrasset. The results proved the high thermal performance of traditional building materials.
Sciences
& Technologie D N°33, Juin (2011), pp. 47-56
© Université Mentouri Constantine, Algérie, 2011.
ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE
CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET
Z. CHELGHOUM* et A. BELHAMRI**
*Département d’architecture et de l’urbanisme
** Département de génie climatique
Universite Mentouri Constantine, Algérie
Reçu le 07/07/09– Accepté le 15/03/2011
Résumé
Tamanrasset comme toutes les villes du sud algérien connaît un développement excessif et non maîtrisé, dont les
conséquences se sont traduites au niveau architectural par la perte d’identité et la mauvaise intégration au climat. La
maison contemporaine semble rompre avec le bâti traditionnel, car la composition extravertie de l’espace habité, l’usage de
nouveaux matériaux s’est généralisé et donne un aspect similaire à celui des bâtiments existant dans tout le pays. L’objectif
de ce travail consiste donc en la recherche et l’application de matériaux de construction locaux plus performants qui
peuvent atténuer les effets du climat rude de la région, et réduire l’utilisation d’appareils de climatisation producteurs des
gaz à effet de serres qui augmente la pollution, abaissent la qualité environnementale et climatique. En raison de
l’importance de la conductivité et la diffusivité thermique dans l’élaboration des bilans thermique, ces dernières ont été
évaluées à l’aide d’un montage expérimental, ce qui a permis une comparaison entre les propriétés thermo physique des
matériaux nouveaux et traditionnels employés dans la construction à Tamanrasset. Les résultats ont prouvé la haute qualité
thermique des matériaux traditionnels.
Mots clés: Intégration- climat- matériaux- conductivité- diffusivité- traditionnel- contemporain.
Abstract
Tamanrasset like other cities in the south of Algeria lives a great population growth and quick urban
development that has led to a loss of architectural style and a climatic inadaptation. Contemporary home design is in
contraduction with traditional built aspect the use of new building materials and extraverted housing conceptions
are generalized all over the southern regions of Algeria. There is no more difference between northern and southern
regions of the country. The objective of this work consists on the research and application of new local building
materials that perform better and can reduce the impact of climate harsh, and the excessive use of air conditioning
systems that pollute the environment and participate in climate change. Regarding the importance of thermal
conductivity and diffusivity in the evaluation of thermal behavior of the building, experimentation is undertaken in
order to compare thermal properties of new and traditional building materials used in building constructions in
Tamanrasset. The results proved the high thermal performance of traditional building materials.
Keywords: Integration, climate, building material, conductivity, diffusivity, traditional, contemporary building.
ﺺﺨﻠﻣ
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ﺔﻴﺨﺎﻨﻤﻟﺍ ﻪﺘﻔﻴﻅﻭ ﺀﺍﺩﺃ ﻰﻠﻋ ﺭﺩﺎﻗ ﺭﻴﻏ ﺢﺒﺼﺃ ﻙﻟﺫﻜﻭ ﻪﺘﻴﻭﻫﻭ ﻪﺘﻴﺼﻭﺼﺨ. ﺩﻘﻟ ﻡﻴﻤﻌﺘ ﺍﺩﻜﻭ ﺝﺭﺎﺨﻟﺍ ﻭﺤﻨ ﺀﺎﻀﻔﻟﺍ ﺡﺎﺘﻔﻨﺍ ﻲﻓ لﺜﻤﺘﻤﻟﺍﻭ ﺩﻴﺩﺠﻟﺍ ﻱﺭﺎﻤﻌﻤﻟﺍ ﺎﻬﻁﻤﻨ ﺏﺒﺴﺒ ﺔﻤﻴﺩﻘﻟﺍ ﻴﺎﻨﺒﻟﺍ ﻥﻋ ﻻﺎﺼﻔﻨﺍ ﺔﺜﻴﺩﺤﻟﺍ ﺓﺭﺎﻤﻌﻟﺍ ﺕﺜﺩﺤﺃ
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ﺔﻴﺭﺍﺭﺤﻟﺍ ﺔﻨﺯﺍﻭﻤﻟﺍ ﺩﺍﺩﻋﺇ ﻲﻓ ﺓﺭﺍﺭﺤﻟﺍ ﺭﺎﺸﺘﻨﺍﻭ ﺔﻴﺭﺍﺭﺤﻟﺍ ﺔﻴﻠﻴﺼﻭﺘﻟﺍ ﻲﺘﺯﻴﻤ ﺔﻴﻤﻫﻷ ﺍﺭﻀﻨ . ﺔﻴﺒﻴﺭﺠﺘ ﺓﺯﻬﺠﺃ ﺔﻁﺴﺍﻭﺒ ﺕﺎﻔﺼﻟﺍ ﻩﺩﻫ ﻡﻴﻴﻘﺘ ﻡﺘ ﺩﻘﻟ ﺔﻤﻴﺩﻘﻟﺍ ﺀﺎﻨﺒﻟﺍ ﺩﺍﻭﻤﻟ ﺔﻴﺭﺍﺭﺤﻟﺍ ﺕﺍﺯﻴﻤﻤﻟ ﻥﻴﺒ ﺔﻨﺭﺎﻘﻤ ﺀﺍﺭﺠﺈﺒ ﺢﻤﺴ ﺎﻤﻤ)ﺔﻴﻠﺤﻤﻟﺍ ( ﻲﻓ ﺔﻠﻤﻌﺘﺴﻤﻟﺍ ﺔﺜﻴﺩﺤﻟﺍ ﺩﺍﻭﻤﻟﺍﻭﺕﺴﺍﺭﻨﻤﺘ ﺓﺭﺎﻤ. ﺔﻴﺤﺎﺘﻔﻤﻟﺍ ﺕﺎﻤﻠﻜﻟﺍ ﺝﺎﻤﺩﻨﺍ-ﺥﺎﻨﻤ -ﺀﺎﻨﺒﻟﺍ ﺩﺍﻭﻤ -ﺔﻴﻠﻴﺼﻭﺘ -ﺭﺎﺸﺘﻨﺍ -ﻡﻴﺩﻗ -ﺙﻴﺩﺤ
ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET
48
Introduction
Le maintien de l’équilibre entre le corps humain
et son environnement est l’une des principales exigences
pour la santé, le bien être et le confort. Cela implique la
conservation de la température des tissus qui constituent
le corps à l’intérieur d’un espace étroit, indépendamment
des variations relativement larges de l’environnement
extérieur.
Le but des constructions est de réaliser en leur
intérieur des microclimats favorables à l’épanouissement
de la personne et au déroulement de son activité.
"L’architecture doit être étudiée en fonction du climat,
elle doit être climatique ou bioclimatique, si non elle n’est
pas complètement architecture. [1]
Un bâtiment bioclimatique présente des aspects
qualitatifs largement positifs, tant sur la sensation de
confort des occupants que sur la consommation d’énergie
[2].
Dans ce contexte, I'architecture bioclimatique
apparaît comme I'une des réponses pour réduire les
consommations énergétiques et donc les émissions de
CO2 en profitant aux maximums des apports bénéfiques
de I' environnement.
En Algérie, la ville et I'architecture saharienne
s'étendent et se construisent dans la précipitation,
bousculées par la hausse continuelle de la demande en
logement, en raison de la population urbaine qui ne cesse
de croître. Les pouvoirs publics s'efforcent de partir au
plus pressé entraînant un développement excessif et non
maîtrisé de la ville, dont les conséquences se sont
traduites au niveau spatial par le développement d'une
architecture qui fait abstraction du passé. Le résultat en
est la perte d'identité et la mauvaise intégration au
climat.
La production d'habitat étatique représente
une part importante de la production totale de la ville.
C'est une production massive de tissus ouverts, faits de
barres sans préoccupation d'urbanité "Avec des rues
larges, exposées à la violence des tempêtes de sable et
l’ardeur du soleil. Ils sont construits selon un alignement
répétitif de blocs de 4 d 5 étages, sans relief ni âme,
froids en hiver et chauds en été. Ce qui témoigne de
I'incapacité de I'urbanisme contemporain de s'adapter
à la spécificité de I’ environnement saharien". [3]
Les extensions récentes produites dans un
cadre officiel présentent une typologie urbaine similaire à
celles des villes du nord du pays, malgré la différence du
contexte climatique.
M. Cote affirmait: "Les extensions sont, souvent, réalisées
en rupture complète avec les modes des constructions
traditionnelles dans les plans, dans les matériaux et dans
I'implantation l’on a là, des villes du nord transportées
dans le sud. [4]
A ce propos la qualité thermo physique des
matériaux de construction (conductivité thermique
"λ" et diffusivité thermique "a") sont traités au
cours de cette étude. On prendra en considération
comme base d'étude les matériaux employés dans
les constructions traditionnelles (matériaux locaux:
la terre, le Tehli, la pierre naturelle) et les
matériaux utilisés dans les constructions
contemporaines (parpaing).
En effet les matériaux traditionnels cèdent
la place aux parpaings. Les enduits en couleur de
sable sont délaissés et I'architecture locale est
marginalisée au profit de réalisations impersonnelles
et standardisées. En conséquence la ville du désert a
perdu son originalité, ses qualités bioclimatiques et son
patrimoine architectural.
"Les villes traditionnelles des zones arides offrent des
espaces intérieurs et extérieurs réputés (pratiques) en
toutes saisons, en particulier pendant la période estivale,
cet effet obtenu grâce à un filtrage subtil des facteurs
climatiques". [5]
II y a lieu de retenir de ces réalisations
vernaculaires que les facteurs physiques de
l’environnement interagissent, d'une part entre eux et
d'autre part avec les autres variables d'ordres culturel et
social pour former une totalité complexe et doivent
de ce fait être appréhendé dans leurs globalités.
A.Rapopport, dans son livre (pour une anthropologie de
la maison) a identifié les différents facteurs
intervenants dans I'acte conscient de la production
architecturale. Celui-ci est fortement influencé par I
'effet combiné des facteurs dits (objectifs) comme le
site et le climat, et de facteurs (subjectifs) comme les
coutumes, la culture, et la tradition. [6]. La ville
saharienne est problématique, son originalité historique et
son avenir obligent à porter un regard synthétique sur les
dynamiques qui la caractérisent. Notre analyse portera sur
la ville de Tamanrasset. Le choix de cette ville comme cas
d'étude, est dictée par son importance historique et
économique, sa situation stratégique (porte de I'Afrique)
et les mutations qu'elle est entrain, et continuera à subir
dans le futur. Il est nécessaire de promouvoir un habitat
avec des techniques passives adaptées aux régions du
sud à climat chaud et aride, afin de réduire la
consommation énergétique dans les nouveaux projets, ce
qui réduit I' utilisation abusive de la climatisation
artificielle, source des gaz (CFC), qui augmente la
pollution, altère la qualité environnementale et
climatique.Notons qu'en Algérie les niveaux de
consommation d'énergie ont enregistune
augmentation, dont la part la plus importante a été
enregistrée dans le secteur résidentiel. Elle a atteint 46%
en 1 995 et 50% en 2000. [7]. L'enveloppe
architecturale du bâtiment est considérée comme
une 3eme peau (après la notre et les vêtements), qui joue
le rôle de régulateur thermique entre les paramètres
climatiques extérieurs et les ambiances intérieures.
En effet, I'obtention du confort thermique passe par une
caractérisation des transferts de chaleur à travers cette
enveloppe qui est composée de plusieurs matériaux de
construction dont les propriétés thermo physiques sont
Z. CHELGHOUM et A. BELHAMRI
49
différentes. Parmi ces propriétés, nous citons la
conductivité et la diffusivité thermique qui sont
importantes dans l’évaluation des bilans thermiques des
bâtiments.
L’objectif du présent article consiste en :
a- La recherche et l’application des matériaux
de constructions locaux de haute qualité du
point de vue performance thermique ;
b- La vérification de l’impact réel de
l’enveloppe sur la température intérieure.
Le but est d’atténuer les effets du climat rude de la
région. Cela nous permet d'ouvrir la voie à un
développement bioclimatique durable.
1- EVOLUTION ET APPERCUE HISTORIQUE DE LA
VILLE DE TAMANRASSET
Capitale des massifs volcaniques de
I'AHAGGAR, la ville de Tamanrasset chef lieu de
willaya occupe une position très importante. Elle
constitue un relai permanent entre le Nord et le Sud, ce
qui lui donne le caractère d’un pôle attractif. La
sédentarisation des populations rurales (nomades) et la
migration emanant des différentes villes du pays s’est
accentuée après 1980.
Chaque quartier de Tamanrasset est
caractéristique à une période de l’histoire de la ville. Elle
constitue le siège d’une communauté culturelle
spécifique. Les populations originaires du Touat, de
Metlili et du M’zab ont formé le substrat de la société
sédentaire de la ville.
2- CARACTERISTIQUES DU CLIMAT
La climatologie de la région du Hoggar
(Tamanrasset) a des caractéristiques du climat saharien
auxquelles s'ajoutent des modifications dues à I'altitude
et aux influences tropicales. Ces modifications ont un
rôle adoucissant: vents atténués, pluies plus fréquentes
mais parfois aggravant les écarts de températures.
L'altitude tempère la chaleur de I'été, mais les mois
d'hivers connaissent un gel assez marqué.
La température moyenne est de 13°c en
Janvier et de 31°c au mois de juillet, la température
maximale en juillet (le mois le plus chaud) est de
36°c et la minimale en janvier 5°c. Les vents sont
très irréguliers. La plus grande fréquence est
enregistrée en avril 3.2m/s, avec des directions
suivant les saisons et l'altitude. Les vents de sable ne
touchent que peu de partie de Tamanrasset. La région se
trouve dans une zone de haute pression causée par les
vents alizés qui soufflent dans tout le tassili N'Ahaggar.
Figure 2: Plan de la ville de Tamanrasset
Source : DUC de Tamanrasset, année
2007
ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET
50
Toutefois le maximum des précipitations se situent en
août 136mm et octobre 130mm, correspondent aux
moussons tropicales (moyenne annuelle 24.6mm). La
région est alors caractérisée par des pluies d'été qui sont
bloquées par le massif de I'Atakor qui reçoit une moyenne
de 50 à 130mm. Les données climatiques mettent en
évidence le caractère rigoureux du climat.
I'indice d'aridité de Tamanrasset = 1,5 et :
I = 1,5 < 5 => zone aride => donc Tamanrasset
Figure 3 : Températures de l’air extérieur. Période :
1997-2007
Source : ONM Tamanrasset appartient à cette zone.
3 ANALYSE ARCHITECTURALE:
3-1 la maison traditionnelle:
La maison traditionnelle prend souvent la
forme de la parcelle. Elle peut être régulière
rectangulaire, trapézoïdale, ou irrégulière
caractérisée par les constructions de type Haouch,
c'est à dire plusieurs pièces autour d'une cour
intérieure ou RAHBA. Les habitations ont des accès
en chicane avec un couloir passant par la chambre
des invites et débouchant sur la cour intérieure.
Rahba (cour) : espace vaste, clos, polyvalent et
généralement central, tout s’articule autour de lui, le
mode de relation entre la cour et les autres espaces se
fait directement à travers les façades intérieures.
"Naturellement la pénétration d'air, de lumière et
d'ensoleillement se fait à travers les cours intérieures
considérées comme régulateur thermique". [8] [9] [10]
La cour par ses dimensions et sa forme peut lutter
contre les vents de sable, "Elle peut être, la seule
défense véritable contre les vents desséchants chargés
de sable qui l'épargnent à condition qu’elle soit
assez restreinte pour ne pas créer des pressions
sensibles".
[11]
Skifa: chicane, l’accès au cœur de l'habitation se
fait par I'intermédiaire d'un espace tampon (Skifa)
jouant le rôle d'espace de transition et de filtre sonore.
Bit-eddiaf : espace pour invite généralement pour les
hôtes masculins. L'accès est placé près de I'entrée à
travers la Skifa.
La conception de la maison assure la
protection contre la chaleur par des murs épais,
généralement en pierres ou en terre.
Les ouvertures sont de taille réduite qui
donnent généralement sur la cour et les façades sont
souvent aveugles. Ce type d'habitat considéré
comme local est assez répandu dans cette
agglomération.
"II s'agit d'un type très adapté d'une part à
une intégration climatique et d'autre part à une
organisation sociale".
[12]
Figure 4:
Plan de la maison traditionnelle
Source : M.COTE 2006
3-2 la maison contemporaine saharienne:
vers une maison locale standard
L’habitat contemporain est souvent le produit
via les instruments d'urbanisme à savoir les études de
groupements d'habitat individuel (G.H.I), de zones
d'habitat urbaine nouvelles (ZHUN) et les
lotissements. Ce type de constructions semble
indifférent au milieu dans lequel il s'insère et
donne évidemment, I'impression d'une greffe à un
environnement spécifique. Autrement dit, ni la
typologie, ni le climat, ni les traditions sociales ne
sont prises en compte. L’habitat traditionnel est
remplacé par une maison moderne qui s'articule
autour d'un couloir : de I'introversion à
I'extraversion. Ce qui donne un aspect similaire à
celui des bâtiments existants dans le nord du pays,
qui se caractérisent par la mauvaise performance
thermique
donc ne répondent pas au besoin de
confort thermique des usagers. Cette organisation
comporte de larges baies vitrées souvent mal
orientées, murs peu épais d'une faible inertie
thermique et une ventilation nocturne insuffisante.
Le tout concourt à faire de ces maisons de
véritables fournaises des qu'il fait chaud.
[13] [14]
Les matériaux anciens (locaux) sont
abandonnés, cédant la place au béton, parpaing et
acier. La justification de cet abandon s'appuie sur des
raisons qui ne manquent pas de pertinences. "la
perte de technicité, du savoir-faire architecturale des
0,00
50,00
100,00
150,00
200,00
250,00
300,00
350,00
400,00
123456789101112
T,Minimale
T,Moyenne
T,Maximale
Z. CHELGHOUM et A. BELHAMRI
51
maçons experts jadis en l’art de bâtir en terre, sont
souvent évoqués par les habitants".
[15]
Figure 5:
Plans et façades de la maison
contemporaine Source : OPGI Tamanrasset
4- MATERIAUX DE CONSTRUCTION ET
SYSTEMES CONSTRUCTIFS
La nature des parois est d’un niveau
d'adaptation qui intéresse particulièrement la
gestion du rayonnement solaire créant une barrière
entre I'intérieur et I'extérieur qui modifie les
échanges thermiques. Les matériaux qui les
composent, leur épaisseur, leur couleur, leur
revêtement et leur propriété thermo physique sont
des facteurs principaux intervenant dans leur
évaluation. Dans les régions arides ou semi-arides, il est
cessaire de réaliser des parois de forte inertie
thermique ayant la capacité de stocker la chaleur le
jour et la restituer la nuit, pour réduire les
fluctuations de la température qui sont à la base de
la sensation d'inconfort.
[16]
Les habitants utilisent les moyens et matériaux
de constructions locaux. Les murs porteurs d'épaisseur
50 à 60cm, sont érigés avec un nombre important de
brique de terre fabriquée sur place.
On utilise une terre sableuse (50 a 70 %) et
argileuse (environ 20%). Légèrement humidifiée, la
terre est mise dans des moules et compactée
légèrement à la main. Une fois démoulée, elle sèche
au soleil et donne naissance à des briques de terre crue.
[17].
Une fois sèches, les briques se montent comme
des parpaings avec un mortier réalisé grâce à la même
terre que les briques mais tamisées pour éviter les
graviers.
Un revêtement de même matériau d'une épaisseur
d'environ 2cm vient couvrir ces murs. Ce type de mur
ralenti le transfert de chaleur à I'intérieur des espaces.
La température surfacique intérieure du mur exposé au
soleil ne commence à prendre des valeurs de
température inconfortable qu'au crépuscule.
[18]
Les toitures plates d'une épaisseur
importante 30 à 50cm sont fabriquées à partir de
troncs de palmiers de 3,00 à 3.50m de portée,
posées sur des murs porteurs qui supportent des
rondins, espacées à des intervalles réguliers de 50-
70cm, des branches d’arbres sont ensuite
perpendiculairement posées sur les rondins et
soutiennent une ou deux couches de Tehli utilisées
pour absorber l’eau et servir de coffrage à un
mortier d’argile posé dessus.
Cependant on peut obtenir un climat ou
microclimat intérieur supportable pendant la
période chaude en choisissant avec soin les
matériaux et les détails de conception.
[19]
Figure 6:
Matériaux et système constructif
traditionnel
Source : M. COTE 2006, Photo auteur 2007.
ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET
52
Malheureusement, les matériaux utilisés dans
la construction actuelle tel que le béton, le parpaing et
le verre, se caractérisent par de mauvaises propriétés
thermo physiques à I'égard du rayonnement solaire
intense qui caractérise la région. Le mur de nos
jours est devenu qu'une simple frontre entre
I'extérieur et I'intérieur.
[20]
Les toitures à faible inertie thermique ne
possédant pas des caractéristiques isolantes
importantes constituent une surface d'absorption au
rayonnement solaire.
Figure 7:
Matériaux et système constructif
contemporain. Source: Photos auteur 2007
5- MESURES DES CARACTERISTIQUES
THERMO PHYSIQUES
"La conductivité et diffusivité thermique".
La mesure des caractéristiques thermo
physiques des matériaux de construction présente
une très grande importance afin de déterminer leur
comportement vis à vis des phénomènes de transfert
de chaleur. Deux propriétés ont été testées: la
conductivité thermique et la diffusivité
thermique.
Conductivité thermique (
λ)
: est la quantité de
chaleur qui passe en une seconde au travers de 1m
2
d'une couche de matériaux homogènes de 1mètre
d'épaisseur, soumis à une différence de température
de 1 degré.
[21]
Les facteurs influençant la conductivité
thermique d'un matériau sont :
Son poids volumique.
Sa teneur en eau.
La taille de ses pores d’air.
La nature du solide les renfermant, [22]
Les valeurs λ sont faibles pour les matériaux isolants et
importantes pour les matériaux conducteurs.
λ
=Q.d/T
1
-T
2
1
Q : flux de chaleur (w/ m
2
).
d : épaisseur (m)
T
1
: température de la face avant (°c)
T
2
: température de la face arrière (°c)
La diffusivité thermique (a) : Correspond à la vitesse
d’avancement d’un front de chaleur à travers les
matériaux (unité : m2 /h)
La diffusivité thermique exprime la capacité d’un
matériau à transmettre une variation de température, elle
est directement proportionnelle à sa conductivité
thermique et inversement proportionnelle à sa chaleur
volumique. [23]
a= 2
λ : conductivité thermique du matériau (W/m.k)
: masse volumique du matériau (lg/m3)
: chaleur massique du matériau
5-1- Etude expérimentale
La détermination de ces caractéristiques exige
l'utilisation de plusieurs appareillages et plusieurs
méthodes. Pour ce faire, un montage expérimental a été
utilisé dans le but de déterminer la conductivité et la
diffusivité thermique des différents matériaux employés
dans les différents types de construction à Tamanrasset.
Les échantillons représentatifs qui ont servi de support à
l’analyse des propriétés thermo physique ont été pris des
constructions anciennes c’est à dire des matériaux locaux
(la terre et la pierre pour les murs, le Tehli et la terre pour
les toitures) et le parpaing pour les matériaux
contemporains.
Z. CHELGHOUM et A. BELHAMRI
53
5-2- Principe de la mesure: (méthode flash):
Les échantillons des différents matériaux à l’état
sec sont taillés à des formes parallélépipédiques, avec une
des dimensions (hauteur) très faible par rapport aux autres
dimensions.
Comme il est montré sur la figure 8, les mesures de la
conductivité thermique (λ) sont obtenues grâce à
l’application d’un flux de chaleur de 40w, émis par une
résistance électrique (effet Joule). Le rayonnement
thermique est appliqué sur la face avant (T1), tandis que
la température de la face arrière (T2) est maintenue
constante par refroidissement à l’aide d’un régulateur de
température.
A cause de la faible épaisseur d’une part et l’isolation des
côtés de l’échantillon, nous avons considéré que la
propagation de la chaleur est unidimensionnelle
s’effectuant, de la face avant vers la face arrière, selon
l’épaisseur (d) seulement.
Les mesures des évolutions en fonction du temps des
températures T1, T2 de chaque échantillon sont obtenues
par des thermocouples de surface de type Ni.Cr/Ni , qui
sont en contact avec les deux faces.
Les résultats des mesures sont représentés sur la figure 11,
sous forme de thermogramme, à partir de ces courbes
dans la zone stationnaire (T=constante). On a pu déduire
la conductivité thermique et par l’application de
l’équation de Fourier (équation N°1)
la valeur de la diffusivité thermique (a) est
estimée à partir de la méthode de Parker.
a = 0,139d2 / T1/2 3
d : épaisseur (m)
t : temps (s)
5-3 Résultats de calcul de (λ ) et (a) des
différents matériaux
toiture: terre + TEHLI
λ = 1 w/m°C et a = 1,23x10-7 m2 /°C
Mur: terre + crépissage (en argile)
λ = 1,3 w/m°C et a = 1,26x10-7 m2 /°C
Mur: pierre naturelle
λ = 2 w/m°C et a = 1,30x10-7 m2 /°C
Mur: parpaing
λ = 1,3 w/m°C et a = 1,39x10-7 m2 /°C
a- cas de terre et Tehli
-10 0 10 20 30 40 50 60 70
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200 Argile+crepaissage
face arriere T2
Température T(°C)
temps t(min)
face avant T1
b- cas de terre et crépissage
0 1020304050
30
40
50
60
70
80
90
100
110
Pierre naturelle
face arriere T2(°C)
Température T(°C)
temps t(min)
face avant T1(°C)
c- cas de Pierre naturelle
0 1020304050
30
40
50
60
70
80
90
100 Parpaing
face arriere T2(°C)
température T(°C)
temps t(min)
face avant T1(°C)
d- cas du parpaing
Figure 9: Variation des températures T1 (face avant)
et T2 (face arrière) des échantillons
Source : auteur, année 2010
0 1020304050
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Argile+ Tehli
face arriere T2
Température T(°C)
tepms t(min)
face avan t T1
ANALYSE DES PROPRIETES THERMIQUES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTIONS UTILISES DANS LA VILLE DE TAMANRASSET
54
0 1020304050
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Température (°C)
Temps (min.)
argil.crepi
Argile +Tehli
Pierre Naturelle
Parpaing
Figure 10 : comparaison entre les variations de la température T1 (face
avant) pour les différents matériaux testés.
Source: auteur, année 2010
5-4- Interprétation des résultats:
Sur la base des résultats obtenus de la
conductivité thermique et de la diffusivité thermique des
différents échantillons, on a pu établir notre comparaison.
On remarque que les valeurs les plus faibles
correspondent aux matériaux employés dans la
construction traditionnelle (matériaux locaux), en premier
c’est le Tehli et la terre qui composent la toiture avec :
λ = 1 w/m°C et a = 1,23x10-7 m2 /°C, en seconde position
se place la brique de terre et le crépissage, matériaux
employés dans les murs avec : λ = 1,3 w/m°C et a =
1,26x10-7 m2 /°C, en troisième position la pierre naturelle
avec : λ = 2 w/m°C et a = 1,30x10-7 m
2 /°C, et enfin la
valeur la plus élevée correspond à celle du parpaing qui
représente le matériau de base servant à la construction
contemporaine, dont les valeurs sont comme suit : λ = 1,3
w/m°C
et a = 1,39x10-7 m2 /°C.
Ces résultats rejoignent l’avis de plusieurs
chercheurs tels que Givoni et Lavigne qui ont montré que
la diminution de la variation de la température intérieure
peut être obtenue en choisissant un matériau d’enveloppe
de faible diffusivité thermique et de faible conductivité
thermique. . [24] [25]
Ce résultat se rapproche aussi à celui de Sayigh
qui suite à une étude effectuée en Egypte, a démontré la
haute qualité thermique d’une paroi en brique de terre, car
les fluctuations de la température de l’air dans
l’enveloppe en brique de terre sont dans la zone de
confort, alors que celle du béton sont en dehors des
limites de confort. [26]
6- COMPARAISON DES RESULTATS DES
MESURES
La vérification de l’impact des matériaux de construction
sur la température intérieure a été faite sur la base des
résultats de l’investigation in situ. Des séries de mesures
des éléments physiques d’analyse telle que la température
sont effectuées à l’aide d’un thermographe pendant une
durée de sept jours (27-06 2005 au 03-07-2005). Le test a
été réalisé à l’intérieur de deux types de logements
(traditionnel et contemporain). Les variations des
températures sont étudiées par rapport à celle de l’air
extérieur enregistré par les services météorologiques.
Figure 11: comparaison entre les températures mesurées
à l’intérieur des logements.
Source: auteur et ONM de Tamanrasset, année 2005
Dans le cas de l’habitat traditionnel, nous constatons que
lorsque les amplitudes des températures extérieures sont
grandes, celles de l’intérieur restent réduites, avec une
fluctuation de 2,6°C marquée par un minimum de 25°c à
10 heures et un maximum de 28°c atteint la nuit vers 22
heures.
Ceci conduit à conclure que la diminution ou
l’augmentation des températures extérieures maximales
ou minimales n’à pas une conséquence directe sur la
température intérieure. Cette dernière évolue de façon très
uniforme et régulière malgré l’amplitude de la
température extérieure qui est égale à 12°c.
Tout cela s’explique par l’effet combiné de la
haute qualité thermophysique des matériaux de
construction qui composent des parois extérieures
(verticale et horizontale) dont l’épaisseur varie entre 45
et 50cm, et qui leur permet de transmettre l’onde de
chaleur avec un amortissement important, plusieurs
heures plus tard quand la température extérieure aura
chutée.
Ce résultat rejoint l’avis de Givoni qui a montré
que dans une construction massive, bien isolée et protégée
de la radiation solaire, la variation de la température
intérieure représente normalement 10 à 20% de
l’amplitude de la température extérieure, ceci et bien
vérifié vu que ti = 2,6°c et que 20% de te = 2,6°c.
- Dans le cas de l’habitat contemporain, nous remarquons
que la température intérieure maximale suit l’évolution de
la température extérieure maximale. Elle se rapproche
l’une de l’autre avec une faible différence d’environ de
2°c. La température intérieure minimale est au dessus de
celle de l’extérieure, cette différence est importante, elle
varie entre 7 et 9°c.
Nous pouvons dire que le local analysé subit directement
les fluctuations de la température extérieure, ce qui
exprime la mauvaise qualité thermo physique des
matériaux employés dans la construction des parois.
Ce résultat se rapproche de ceux de nombreux
scientifiques dont les résultats des recherches
reconnaissent que la construction contemporaine a mainte
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1234567
int . du log. Tradit i onnel
int . du log. cont empor ain
T° Ext ér i eur
Z. CHELGHOUM et A. BELHAMRI
55
fois prouvé son inadaptation climatique. [27] [28]
CONCLUSION
Pour qu’une construction soit confortable, elle doit
répondre à plusieurs exigences, entre autre celle d’ordre
technique. Cette étude a mis en évidence les propriétés
thermo physiques des matériaux de deux types de
constructions à priori contradictoires à Tamanrasset. Les
résultats obtenus suite aux expériences indiquent que la
conductivité thermique (λ) et la diffusivité thermique (a)
des matériaux traditionnels (locaux) sont faibles ; leurs
valeurs sont égales à :
1 w/m°C; 1,3 w/m°C ; 2 w/m°C pour λ et les valeurs de
(a) sont de l’ordre de: 1,23x10-7 m2 /°C; 1,26x10-7 m2 /°C ;
1,30x10-7 m
2 /°C. Par contre celle du matériau de base
utilisé dans la construction actuelle (parpaing) est plus
grande avec des valeurs de: λ = 1,3 w/m°C, et a =
1,39x10-7 m2 /°C.
Ces résultats ont été confirmés par des mesures
comparatives de température intérieure de deux types de
logements (traditionnel et contemporain).
Cela dit, l’homme a, à travers une longue
expérience des phénomènes naturels, développé des
techniques faisant adapter son cadre de vie aux facteurs
climat. [29]
Malheureusement, la construction qui fait la ville
saharienne aujourd’hui, semble tournée le dos aux
principes élaborés à travers les siècles. M. Cote nous
rappelle qu’ "il y a rupture statistique dans le rythme
d’urbanisation et d’architecture au Sahara : le 20eme
siècle a introduit quelque chose de radicalement
nouveau". [30]
Au terme de cette étude, nous avons essayé de
montrer que nul ne peut progresser en ignorant les
richesses de son patrimoine, car en développant une
compréhension scientifique du savoir-faire traditionnel
nous pouvons aider à développer de nouvelles solutions
architecturales inspirées de la tradition. Cependant, il faut
éviter le piège de l’imitation pure et simple du passé.
Il faudrait que I'ancien et le nouveau
participent à la création et la production de notre
cadre bâtis. A ce propos Jean Jaurès disait que: (la
tradition ne signifie pas conserver les cendres, mais
maintenir la flamme allumée).
Les matériaux et la conception architecturale
appliquée actuellement, ne tiennent pas compte du
climat rude de la région de Tamanrasset, néanmoins, il
nous semble que le moment est venu pour la ville
saharienne d’entreprendre un saut qualitatif après avoir
vécu les années passées entre l’expectative et les bons
quantitatifs.
Ainsi les matériaux traditionnels (locaux)
peuvent apporter de précieuses solutions au problème
du logement contemporain. Ces matériaux s’ils sont
bien utilisés ont de qualité thermique, esthétique,
performante et renforcent l’identité culturelle.
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contribution au développement durable" edisud Aix-en-
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aménager avec le développement durable. Éd. Le
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56
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[20] Fontaine J. "L’évolution de la population du Sahara
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université de Franche-Comté, Besançon (2003) op.cit
[21] Roulet C. A. "Santé et qualité de l’environnement
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universitaire Romandes (2004) p128
[22] Liébard A ; De Herde A. "Traité d’architecture et
d’urbanisme bioclimatique". Concevoir, édifier et
aménager avec le développement durable. Éd. Le
moniteur (2005) p53 a op.cit
[23] Liébard A ; De Herde A. "Traité d’architecture et
d’urbanisme bioclimatique". Concevoir, édifier et
aménager avec le développement durable. Éd. Le
moniteur (2005) P133 a op.cit
[24] Givoni B. "L’homme, l’architecture, le climat ".
Edition Du moniteur. Paris. (1978) op.cit p345.
[25] Lavigne P., et Al."Architecture Climatique, une
contribution au développement durable" Aix-en-
Provence. (1994) op.cit 240p.
[26] Sayigh A. et Marafia A.H, "vernacular and
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[27] Chelghoum Z. "Pour un habitat à bas profil
énergétique -cas de Constantine-" thèse de
Magistère.Université Mentouri. Algérie. (2000) P250
op.cit
[28] Bennadji A. "Adaptation climatique ou culturelle en
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Marseille. (2000). op.cit 190p.
[29] Fathy H. "Natural energy and vernacular
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chicago (1986) P15-19
[30] Cote M. (S/dir) "la ville et le désert, le bas Sahara
algérien", d. KARTHALA et IREMAM, (2006) 305p
[31] Direction de la Planification et de l’Aménagement du
Territoire (Tamanrasset 2003) 4p.
... Indeed, the physical properties of local materials interact with each other and integrate other variables such as cultural construction practices and traditional technologies (knowledge and expertise) to form a coherent construction set for humans, the environment, and the climate. Because maintaining the balance between the human body and its environment is one of the main requirements for health, safety, and comfort [15]. And the current development challenge is based on responsible energy consumption. ...
... The wall's nature-level adaptation is of particular interest in solar radiation management, creating a barrier between the inside and outside of a room that modifies the thermal exchanges. The walls envelope materials component, their thickness, color, coating, and thermo-physical properties are the main factors involved in their evaluation [15]. Three (03) types of building materials were selected: cement blocks and cut laterite blocks (BLT) commonly used and a CSEB composite material "earth + agricultural cakes and biopolymer" and the study concerned four (04) cases of walls envelope. ...
... This study aims to contribute to local building materials valuation, given that no one can progress by ignoring the richness of its heritage. And by developing a scientific understanding of traditional know-how we can help to develop new architectural solutions inspired by tradition [15]. The simulation outputs collected are the indoor discomfort hour's number, the air conditioning energy demand, the indoor, and the average operating temperature for twelve months. ...
... Indeed, the physical properties of local materials interact with each other and integrate other variables such as cultural construction practices and traditional technologies (knowledge and expertise) to form a coherent construction set for humans, the environment, and the climate. Because maintaining the balance between the human body and its environment is one of the main requirements for health, safety, and comfort [10]. And the current development challenge is based on responsible energy consumption. ...
... The wall's nature-level adaptation is of particular interest in solar radiation management, creating a barrier between the inside and outside of a room that modifies the thermal exchanges. The walls envelope materials component, their thickness, color, coating, and thermo-physical properties are the main factors involved in their evaluation [10]. Three (03) types of building materials were selected: cement blocks and cut laterite blocks (BLT) commonly used and a CSEB composite material "earth + agricultural cakes and biopolymer" and the study concerned four (04) cases of walls envelope. ...
... This study aims to contribute to local building materials valuation, given that no one can progress by ignoring the richness of its heritage. And by developing a scientific understanding of traditional know-how we can help to develop new architectural solutions inspired by tradition [10]. The simulation outputs collected are the indoor discomfort hour's number, the air conditioning energy demand, the indoor, and the average operating temperature for twelve months. ...
Article
Buildings should be assessed in their energy behaviour to identify the most suitable construction material for the climatic context. This paper studies the influence of construction materials for the wall in housing hygrothermal behavior and energy efficiency. Three types of construction material for the wall, which are CSEB of fonio straw and Shea butter cakes, cement blocks, and cut laterite blocks were selected and the building design was modeled in the DesignBuilder interface. The thermal comfort and total amount of energy required for building cooling were calculated using dynamic modelling using EnergyPlus software. The simulation was run according to the meteorological parameters of Ouagadougou city and we noted that the housing thermal behaviour is impacted by the wall in earth-based. The results show that the number of warm thermal discomfort hours and the cooling energy loads are respectively reduced by an average rate of 10.60% and 93.86% in housing with the wall in CSEB of fonio straw and Shea butter residue masonry, in comparison with the wall in cement or cut laterite blocks masonry. In terms of the indoor environment, the effect of this wall in earth-based makes it possible to maintain an average internal temperature and indoor operating temperature respectively at 28.64°C and 25.82°C. The average indoor temperature peaks damping is achieved to 6.54°C (i.e. 22.83%). It is thus noted that these CSEB walls are an efficient contribution to sustainable dwelling construction in a hot region.
... Indeed, the physical properties of local materials interact with each other and integrate other variables such as cultural construction practices and traditional technologies (knowledge and expertise) to form a coherent construction set for humans, the environment, and the climate. Because maintaining the balance between the human body and its environment is one of the main requirements for health, safety, and comfort [10]. And the current development challenge is based on responsible energy consumption. ...
... The wall's nature-level adaptation is of particular interest in solar radiation management, creating a barrier between the inside and outside of a room that modifies the thermal exchanges. The walls envelope materials component, their thickness, color, coating, and thermo-physical properties are the main factors involved in their evaluation [10]. Three (03) types of building materials were selected: cement blocks and cut laterite blocks (BLT) commonly used and a CSEB composite material "earth + agricultural cakes and biopolymer" and the study concerned four (04) cases of walls envelope. ...
... This study aims to contribute to local building materials valuation, given that no one can progress by ignoring the richness of its heritage. And by developing a scientific understanding of traditional know-how we can help to develop new architectural solutions inspired by tradition [10]. The simulation outputs collected are the indoor discomfort hour's number, the air conditioning energy demand, the indoor, and the average operating temperature for twelve months. ...
Article
Full-text available
Buildings should be assessed in their energy behaviour to identify the most suitable construction material for the climatic context. This paper studies the influence of construction materials for the wall in housing hygrothermal behavior and energy efficiency. Three types of construction material for the wall, which are CSEB of fonio straw and Shea butter cakes, cement blocks, and cut laterite blocks were selected and the building design was modeled in the DesignBuilder interface. The thermal comfort and total amount of energy required for building cooling were calculated using dynamic modelling using EnergyPlus software. The simulation was run according to the meteorological parameters of Ouagadougou city and we noted that the housing thermal behaviour is impacted by the wall in earth-based. The results show that the number of warm thermal discomfort Original Research Article Malbila et al.; CJAST, 40(45): 7-22, 2021; Article no.CJAST.81454 8 hours and the cooling energy loads are respectively reduced by an average rate of 10.60% and 93.86% in housing with the wall in CSEB of fonio straw and Shea butter residue masonry, in comparison with the wall in cement or cut laterite blocks masonry. In terms of the indoor environment, the effect of this wall in earth-based makes it possible to maintain an average internal temperature and indoor operating temperature respectively at 28.64°C and 25.82°C. The average indoor temperature peaks damping is achieved to 6.54°C (i.e. 22.83%). Thus, these CSEB walls are an efficient contribution to sustainable dwelling construction in a hot region.
Article
Full-text available
The study examined significant summer heat effects on a traditional habitation cluster within a compact fabric of the Medina of Constantine, based on building materials and spatial functional architecture. As climate relates to energy effects, the study raises the importance of possible heat gains in the approach of thermal comfort through building materials without using other energy sources. The study employed both empirical and comparative methods to undertake the research work. The empirical method consisted of taking thermal and metric measurements of the habitation cluster and comparing them with current normative requirements in sustainable architecture. The comparative method consisted of comparing results of performance assessment of studied building materials with results of similar materials. The current study adds to researchers' claims about the importance of the Medina's habitation in the face of climatic aggression at times with its architecture and building materials. Medina’s habitat did not have the technological means to preserve some physical comfort and reduce greenhouse gas emissions, yet its architecture used soft means to accomplish the physical comfort. Additionally, the site's well-chosen materials, which are formed by the natural typology, match well with the site’s climate and provide better resistance to material overflow, not to mention their availability and inexpensive cost.
Article
The problem of excessive energy consumption in building sector has now become one of the major challenges of constructive strategies. Although hot and arid contexts are the most affected by temperature fluctuations in summer, so the search for other economic and ecological alternatives is a prerequisite. This article presents an analysis of the thermal comfort of a vernacular dwelling in warm context, with the aim to proving its thermal performance without recourse to airconditioning modern systems. The method is based on in situ measurements on the hottest summer day of the year 2019 using an Anemometer measuring the three factors: ambient temperature, relative humidity and air velocity, on a sample of vernacular dwelling constructed of local materials (the sand and gypsum rose), accompanied with a numerical simulation with energy plus 9.1 software. The results obtained show that the dwelling is capable of guaranteeing an acceptable level of comfort within the living spaces with a difference of 8.9C°, between the inside and the outside, especially during the period of overheating. This work forms a reference to promote local ecological architecture through the investment of vernacular thermal potentialities and local materials.
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