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Dynamique de l'immunité passive et stratégie de vaccination des veaux contre la peste bovine

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Afin de déterminer la dynamique de l'immunité passive contre la peste bovine, des veaux nés de mères immunisées ont été suivis sérologiquement de la naissance à l'âge d'un an. L'interférence éventuelle de ces anticorps avec la vaccination a été évaluée par le biais d'une vaccination des veaux présentant un large éventail de titres d'anticorps. Les anticorps d'origine maternelle ont diminué de manière progressive avec l'âge. A 8 mois, seuls 7 % des veaux en possédaient encore. Après cet âge, ces anticorps n'étaient plus détectables. L'analyse par régression du titre des anticorps maternels avec l'âge des veaux a montré une demi-vie de 48,01 jours. Ces anticorps ont empêché le développement d'une réponse à la vaccination, laquelle était inversement proportionnelle au niveau d'anticorps maternels présents au moment de la vaccination. Il a aussi été observé que les veaux ayant un titre élevé d'anticorps maternels n'avaient non seulement pas répondu à la vaccination, mais leur titre sérologique avait aussi décru. Ces résultats sont importants pour le planning des campagnes d'éradication de la peste bovine.
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PATHOLOGIE INFECTIEUSE
INTRODUCTION
La peste bovine est une maladie dévastatrice des bovins avec de
graves conséquences sociales et économiques. C’est un vieux
fléau des bovidés (bovins et buffles). C’est une maladie aiguë, fé-
brile, très contagieuse, caractérisée par un état typhique plus ou
moins accusé, une inflammation des muqueuses, celle du tractus
digestif en particulier, accompagnée d’érosion et de nécrose (8).
La maladie se caractérise par une courte fièvre, une lymphocyto-
lyse, une stomatite érosive et des diarrhées. Dans les populations
bovines hautement sensibles, tous les animaux infectés tombent
malades et la mortalité peut atteindre 90 p. 100 (6). Bien qu’étant
éradiquée dans beaucoup de régions du monde, elle reste une des
maladies économiquement importantes en Afrique et en Asie (15).
Malgré de nombreux efforts visant à son contrôle par la vaccina-
tion dans les années 1960 et 1976, elle a resurgi dans la majeure
partie de l’Afrique au nord de l’Equateur à la fin des années 1970
et au début des années 1980 (9, 13). Cette résurgence serait due à
l’existence d’une mauvaise couverture vaccinale dans de nom-
breuses zones. Il est aussi possible que la vaccination des veaux
n’ait pas été complètement effective, résultant en une large popu-
lation bovine susceptible. Il n’existe pas ou peu d’informations sur
la dynamique de l’immunité passive au virus de la peste bovine
chez les veaux et l’effet de cette immunité passive sur leur vacci-
nation précoce. Cette information est primordiale pour déterminer
l’âge optimum pour la vaccination contre la peste bovine. L’objet
de cette étude est de fournir cette information par le suivi de la
naissance à un an d’âge des veaux nés de vaches immunisées. Afin
de démontrer l’effet des anticorps maternels sur la réponse immu-
nitaire post-vaccinale, des veaux possédant divers niveaux d’anti-
corps maternels ont aussi été vaccinés.
MATERIEL ET METHODES
Veaux expérimentaux
Tous les veaux de l’expérience étaient nés dans un laps de temps
assez court grâce à l’insémination artificielle avec de la semence
fraîche de taureaux de race Goudali. L’objectif était de minimiser
11
Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1998, 51 (1) : 11-15
Dynamique de l’immunité passive
et stratégie de vaccination des veaux
contre la peste bovine *
V.N. Tanya 1A. Keng 1O. Messine 1
A. Ngangnou 2 N. Zoyem 2 I.N.D. Kulu 1
Résumé
Afin de déterminer la dynamique de l’immunité passive contre la peste bo-
vine, des veaux nés de mères immunisées ont été suivis sérologiquement de la
naissance à l’âge d’un an. L’interférence éventuelle de ces anticorps avec la
vaccination a été évaluée par le biais d’une vaccination des veaux présentant
un large éventail de titres d’anticorps. Les anticorps d’origine maternelle ont
diminué de manière progressive avec l’âge. A 8 mois, seuls 7 p. 100 des
veaux en possédaient encore. Après cet âge, ces anticorps n’étaient plus dé-
tectables. L’analyse par régression du titre des anticorps maternels avec l’âge
des veaux a montré une demi-vie de 48,01 jours. Ces anticorps ont empêché
le développement d'une réponse à la vaccination, laquelle était inversement
proportionnelle au niveau d’anticorps maternels présents au moment de la
vaccination. Il a aussi été observé que les veaux ayant un titre élevé d’anti-
corps maternels n’avaient non seulement pas répondu à la vaccination, mais
leur titre sérologique avait aussi décru. Ces résultats sont importants pour le
planning des campagnes d’éradication de la peste bovine.
Mots-clés
Bovin - Veau - Peste bovine - Vacci-
nation - Immunité passive - Immuno-
logie - Neutralisation - Anticorps -
Cameroun.
* Etudes financées par l’Association des Universités Partiellement ou Entièrement
de Langue Française, Université des Réseaux d’Expression Française (AUPELF-
UREF) dans le cadre de l’action « Laboratoires Associés Francophones (LAF) » du
Fonds Francophone de la Recherche
1. Laboratoire Associé Francophone (LAF 309), Centre Régional de Recherche
Agricole pour le Développement, Wakwa, BP 65, Ngaoundéré, Cameroun
Fax : (237) 25 15 57
2. Laboratoire National Vétérinaire (LANAVET), Boklé-Garoua, BP 503, Garoua,
Cameroun
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PATHOLOGIE INFECTIEUSE
les effets et les difficultés pouvant découler des différences de sai-
son de naissance. Pour ce faire, les vaches Goudali ont été sélec-
tionnées sur la base de leurs performances de reproduction, leur
cyclicité et leur non gravidité dans les troupeaux du Centre régio-
nal de la recherche agricole pour le développement de Wakwa,
Cameroun. Elles ont ensuite été synchronisées avec des progesta-
gènes (implants sous-cutanés Synchro Mate BND) et/ou de la pros-
taglandine F2α(ou analogue). Neuf jours après le début du
traitement, 330 UI de PMSG ont été injectées par voie intramuscu-
laire. L’insémination artificielle a été réalisée à l’œstrus, détecté
dans les 96 h qui ont suivi l’arrêt du traitement. Le diagnostic de
gestation par toucher rectal a eu lieu à 90 et à 120 jours post-insé-
mination.
Protocole expérimental
Les veaux obtenus ont été utilisés dans les expériences suivantes :
Etude de la dynamique de l’immunité passive
contre la peste bovine chez les veaux
Des échantillons de sang ont été collectés par ponction jugulaire
de chaque veau 24-36 h après la naissance et une fois toutes les
deux semaines jusqu’à l’âge de 12 mois. Les sérums obtenus ont
été conservés à -20 °C jusqu’au titrage des anticorps antibovipes-
tiques. Des données obtenues ont été analysées par régression li-
néaire, et la demi-vie des anticorps colostraux anti-peste bovine
déterminée en utilisant la méthode décrite par Bryan et coll. (4).
Effet des anticorps maternels
sur la réponse immunitaire post-vaccinale
Afin de mener à bien cette étude, des veaux Goudali nés en station
(mais différents de ceux utilisés dans l’étude dynamique) ont été
regroupés en quatre classes d’âge (tableau I). Ils ont été vaccinés
contre la peste bovine et des échantillons de sérum ont été prélevés
au moment de la vaccination et deux semaines plus tard. Les sé-
rums obtenus ont été conservés à -20 °C jusqu’au titrage des anti-
corps. Les titres d’anticorps ont été déterminés et les données
analysées (régression et analyse de variance) afin d’évaluer les ef-
fets des anticorps maternels sur la vaccination.
Vaccination
Toutes les vaches gravides ont été vaccinées entre le sixième et le
huitième mois contre la peste bovine. Le vaccin bovipestique uti-
lisé a été produit au Laboratoire national vétérinaire (LANAVET),
Boklé-Garoua, Cameroun. C’est un vaccin thermostable produit à
partir de cellules Vero (7). Le contrôle de la réponse post-vacci-
nale chez les mères vaccinées a été effectué avant le début des
mises bas.
Alimentation
Les vaches et leurs veaux ont été maintenus sur pâturage de sa-
vane naturelle en saison des pluies, sur foin de savane naturelle et
complément azoté à base de tourteau de coton en saison sèche.
Titrage des anticorps au virus de la peste bovine
Les sérums ont été testés par la méthode de séroneutralisation
basée sur un titre constant de virus et un titre de sérum variable
dans les plaques microwell stériles à fond plat à 96 cupules (11,
12). Le virus bovipestique, souche RPKO, 99epassage, a été préa-
lablement titré dans un volume de 50 µl sur cellules Vero. Le ti-
trage a permis la détermination de la dilution du virus correspondant
à 100 DICT50 dans un volume de 50 µl. Les cellules ont été culti-
vées en milieu MEM Glasgow, additionné de 10 p. 100 de sérum
de veau, 2 p. 100 du mélange pénicilline/streptomycine (pénicil-
line G 10 000 UI/ml, streptomycine 10 000 mg/ml), 1 p. 100 de
sulfate de gentamicine (50 mg/ml), 2 p. 100 amphotéricine B
(250 µg/ml) et ajusté à pH 7,2.
Les sérums à examiner ont été décomplémentés, testés en double à
partir de la dilution 1/10e, au contact de 50 µl de virus bovipes-
tique à la dilution donnant 100 DICT50. Le mélange ainsi obtenu a
été incubé dans une étuve à CO2à 37 °C pendant une heure. Après
contact, chaque cupule a reçu 100 µl de milieu contenant environ
25 000 cellules Vero. L’incubation à l’étuve à CO2a été poursui-
vie pendant six jours pour obtenir le titre de chaque sérum. Les
titres obtenus ont été exprimés comme le logarithme de l’inverse
de la dilution de sérum ayant produit 50 p. 100 de protection
(VN50) à une dose de 100 DICT50 de virus bovipestique. Tous les
tests ont été conduits en double et la valeur moyenne des dilutions
calculée.
RESULTATS
Etude de la dynamique de l’immunité passive
contre la peste bovine chez les veaux
Quarante-quatre veaux ont été utilisés pour cette étude. Les mères
des veaux avaient au préalable été vaccinées 2 à 4 mois avant le
vêlage. Malgré la grande dispersion dans l’intervalle entre la vac-
cination des mères et la naissance des veaux, 42 des 44 veaux
(95,45 p. 100) âgés de 24 à 36 h possédaient des anticorps d’ori-
gine maternelle au virus de la peste bovine, de l’ordre de 1,6 à
3,12 log10VN50. Les deux veaux restants ne présentaient pas d’an-
ticorps détectables. Il est probable que ces veaux n’aient pas pris
Passive immunity and calf vaccination against rinderpest
Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1998, 51 (1) : 11-15
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Tableau I
Effet des anticorps maternels sur la réponse immunitaire post-vaccinale
Groupe d’animaux Age (jours) Nb. de veaux Titre des anticorps Réponse
maternels* post-vaccinale**
(moyenne ± e.t.) (moyenne ± e.t.)
I 0-90 29 2,05 ± 0,66 -0,17 ± 0,65
II 91-180 30 1,52 ± 0,88 0,13 ± 1,30
III 181-270 25 0,98 ± 1,40 1,19 ± 1,67
IV > 270 20 0 2,58 ± 0,62
* log10VN50
** exprimés comme la diminution ou l’augmentation du niveau d’anticorps
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de colostrum. La figure 1 présente la courbe de la dynamique des
anticorps colostraux en fonction de l’âge. Le titre des anticorps
maternels des veaux montre une diminution progressive avec
l’âge. A 126 jours d’âge, seuls 52 p. 100 des veaux possédaient
encore des anticorps maternels. Cette proportion a continué à dé-
croître (38 p. 100 à 140 jours) de telle sorte qu’à l’âge de 238 jours
(environ 8 mois), seuls 7 p. 100 des veaux ont encore montré la
présence d’anticorps (titre moyen de 1,01 log10VN50) d’ailleurs
difficilement détectables. Après cet âge, aucun veau n’a plus pré-
senté d’anticorps maternels détectables. L’analyse par régression
des anticorps maternels avec l’âge du veau montre une demi-vie
de 48,01 jours. La régression linéaire, quant à elle, a un ajustement
significatif (p < 0,001).
Réponse des veaux à une primo-vaccination
contre la peste bovine
en présence d’anticorps maternels
Les veaux utilisés dans cette étude présentaient une grande disper-
sion dans le titre des anticorps maternels (0-3,12 log10VN50) au
moment de la vaccination. La réponse (augmentation ou diminu-
tion post-vaccinale du titre des anticorps) à la vaccination a été in-
versement proportionnelle au niveau des anticorps maternels
présents au moment de la vaccination (tableau I, figure 2). La vac-
cination des veaux en présence d’anticorps d’origine maternelle
produisait une différence significative (p < 0,001) dans la réponse
parmi les quatre groupes de veaux. Les veaux du premier groupe,
âgés de 0 à 90 jours et possédant un haut niveau d’anticorps ma-
ternels, n’ont pas répondu à la vaccination et, de plus, ont présenté
une diminution dans le titre de sérum (tableau I). Les veaux des
groupes II et III, âgés respectivement de 91 à 180 et 181 à 270
jours, qui présentaient un niveau d’anticorps d’origine maternelle
relativement bas ont répondu à la vaccination avec des augmenta-
tions du titre inversement proportionnelles au niveau des anticorps
maternels au moment de la vaccination. Une réponse excellente à
la première vaccination contre le virus de la peste bovine a été ob-
tenue avec les veaux âgés de plus de 270 jours (environ 9 mois)
qui ne présentaient pas d’anticorps d’origine maternelle.
L’analyse par régression (figure 2) de l’augmentation ou de la di-
minution post-vaccinale du titre des anticorps individuels par
rapport au niveau des anticorps maternels présents au moment de
la vaccination a montré un ajustement significatif (p < 0,001).
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les différentes études ci-dessus ont montré que les anticorps mater-
nels contre le virus de la peste bovine diminuaient progressivement
avec l’âge. La réponse à la vaccination a été inversement propor-
tionnelle au niveau des anticorps maternels présents au moment de
la vaccination. Des titres élevés d’anticorps maternels interdisent la
prise du vaccin. Le vaccin vivant antibovipestique connu pour son
efficacité doit cependant être administré selon un protocole bien
établi. Le contrôle de la peste bovine pourrait dès lors être amélioré
si le moment optimum de son injection était respecté.
Immunité passive et vaccination des veaux contre la peste bovine
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Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1998, 51 (1) : 11-15
3
2
1
0100 200 300
Age du veau (jours)
Anticorps d'origine maternelle (Log VN )
y = 2,50 - 0,00627x r = -0,95
Demi-vie = 48,01 jours
10 50
Figure 1 : déclin des anticorps d’origine maternelle avec l’âge
du veau.
4
3
2
1
-1
-2
-3
0
01234
Anticorps d'origine maternelle
(Log VN )
Réponse à la vaccination (Log VN )
y = 2,20 - 1,20x r = -0,89
10 50
10 50
Figure 2 : réponse à la primo-vaccination en présence d’anti-
corps d’origine maternelle.
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PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Ces résultats, comme ceux de Couacy-Hymann (5) et Strickland
(16), sont indicatifs du fait que l’immunité passive chez la plupart
des veaux persiste pendant une période inférieure à six mois. Ils
diffèrent toutefois de ceux de Brown (2, 3) qui donnent un inter-
valle plus large, de 4 à 8 mois. Dans la présente étude, à 126 jours
(4,2 mois), 52 p. 100 des veaux possédaient encore des anticorps
d’origine maternelle. Ce nombre est supérieur aux 28 et 47 p. 100
rapportés par Couacy-Hymann (5) en Côte d’Ivoire sur des veaux
âgés de 4 mois et issus de deux troupeaux différents.
Il a été trouvé, dans cette étude, une demi-vie de 48,01 jours alors
que Brown (2, 3) rapporte une demi-vie de 37 jours. Les diffé-
rences dans les méthodes d’estimation des indices de neutralisa-
tion peuvent être à l’origine des différences entre les résultats de
cette étude, où une technique de microtitrage de culture tissulaire a
été utilisée, et ceux des études de Brown qui a conduit ses tests de
neutralisation sur des lapins.
Ces études ont montré que la vaccination des veaux âgés de 0 à
180 jours (0 à 6 mois) n’est pas totalement effective à cause de la
présence d’anticorps d’origine maternelle relativement élevés.
Cette situation pourrait conduire à l’établissement d’une large po-
pulation bovine sensible. Il a été observé que la peste bovine se
maintient dans de larges populations bovines où les animaux sen-
sibles sont renouvelés à un rythme élevé. Dans ces populations, la
maladie atteint généralement les jeunes animaux ayant perdu leurs
anticorps maternels et n’ayant pas encore été vaccinés (14).
Ces études montrent que la peste bovine pourrait aussi être la ma-
ladie des animaux ayant été vaccinés précocement, au moment où
le niveau des anticorps maternels était encore très élevé. En vue
d’éviter cette situation, les veaux ayant été vaccinés avant l’âge
de 6 mois devraient recevoir une deuxième vaccination à l’âge
d’un an afin de pouvoir être totalement protégés contre la peste
bovine.
Des travaux récents de séro-surveillance au Cameroun ont montré
que près de 60 à 73 p. 100 des bovins sont protégés contre la peste
bovine dans la province de l’Adamaoua, la zone d’élevage bovine
par excellence du pays (10). Cette protection est indicative du fait
que la plupart des veaux nés dans la province portent des anticorps
antibovipestiques d’origine maternelle. Ces veaux pourraient ne
pas être complètement protégés contre la peste bovine si la vacci-
nation avait lieu avant l’âge de six mois. Les campagnes annuelles
de vaccination telles que celles pratiquées au Cameroun pourraient
laisser des milliers de veaux sans protection contre la peste bovine,
ce qui pourrait contribuer à la résurgence de la maladie dans le
pays.
La recherche sur la peste bovine à la fin des années 80 et au début
des années 90 s’est focalisée sur la production de vaccins thermo-
stables (1, 7, 17) qui ne dépendraient pas de la « chaîne de froid »
comme la plupart des vaccins actuels. L’information apportée par
les présentes études sera complémentaire à ces efforts.
Remerciements
Les auteurs sont reconnaissants à l’AUPELF-UREF qui a financé
ce travail. Ils remercient Dr Abdoulkadiri Souley, Directeur géné-
ral du LANAVET, et Dr J.T. Banser, Directeur de l’ex-IRZV, dont
l’aide et l’intérêt ont permis de mener à bien ce travail, ainsi que
MM. Nguini Atanga et Hamet Moussa pour leur assistance tech-
nique.
BIBLIOGRAPHIE
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242: 1058-1061.
Reçu le 30.9.97, accepté le 25.5.98
Passive immunity and calf vaccination against rinderpest
Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1998, 51 (1) : 11-15
14
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Summary
Tanya V.N., Keng A., Messine O., Ngangnou A., Zoyem N.,
Kulu I.N.D. Dynamics of passive immunity and strategy of
vaccination of calves against rinderpest
To determine the rate of decay of maternally derived
rinderpest virus antibodies, calves born of immune dams were
serologically monitored from birth until one year of age. The
potential interference of these antibodies with vaccination
was evaluated by vaccinating calves possessing a wide range
of maternal antibodies. The maternal antibodies diminished
progressively with age. At about 8 months of age, only 7% of
the calves still had maternal antibodies. After this age,
maternal antibodies were not detectable. Regression analysis
of the maternal antibody titer with age indicated a half life of
48.01 days. Maternally derived antibodies depressed the
response to vaccination. This response was inversely propor-
tional to the level of maternal antibodies present at the time of
vaccination. It was also observed that calves with very high
maternal antibody titers did not respond to vaccination and
their maternal antibody titers even decreased. These results
are important in the planning of rinderpest eradication
programs.
Key words: Cattle - Calf - Rinderpest - Vaccination - Passive
immunity - Immunology - Neutralization - Antibody -
Cameroon.
Immunité passive et vaccination des veaux contre la peste bovine
15
Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1998, 51 (1) : 11-15
Resumen
Tanya V.N., Keng A., Messine O., Ngangnou A., Zoyem N.,
Kulu I.N.D. Dinámica de la inmunidad pasiva y estrategia de
vacunación de terneros contra la peste bovina
Con el fin de determinar la dinámica de la inmunidad pasiva
contra la peste bovina, se siguieron serológicamente teneros
nacidos de madres inmunizadas, desde el nacimiento hasta
un año de edad. Se evaluó la eventual interferencia de estos
anticuerpos con la vacunación, mediante una vacunación de
los terneros que presentaban un gran abanico de títulos de
anticuerpos. Los anticuerpos de origen materno disminuyeron
progresivamente con la edad. A 8 meses, solo 7% de los ter-
neros los poseían aún. Después de esta edad, estos anticuer-
pos no fueron detectables. El análisis por regresión del título
de anticuerpos maternos con la edad de los teneros, mostró
una vida media de 48,01 días. Estos anticuerpos deprimieron
la respuesta a la vacunación, la cual fue inversamente pro-
porcional al nivel de anticuerpos maternos presentes en el
momento de la vacunación. Se observó igualmente que los
terneros con un título de anticuerpos maternos elevados, no
solamente no respondieron a la vacunación, sino que el título
serológico también disminuyó. Estos resultados son impor-
tantes para el planeamiento de campañas de erradicación de
la peste bovina.
Palabras clave: Ganado bovino - Ternero - Peste bovina -
Vacunación - Inmunidad pasiva - Inmunología -
Neutralización - Anticuerpo - Camerún.
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Dans le cadre de la campagne panafricaine de lutte contre la peste bovine, une enquête sérologique portant sur 5720 sérums a été menée dans la province de l'Adamaoua au Cameroun. La couverture immunitaire générale varie de 60 à 73 % dans les quatre départements visités. Il est conseillé de vacciner les animaux dès l'âge de 6 mois, de renouveler le matériel de vaccination, de remettre en état les parcs de contention et d'utiliser le sulfate de magnésium ou, à la rigueur, le sérum physiologique pour la reconstitution du vaccin lyophilisé.
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A lyophilized thermostable Vero cell-adapted ringerpest vaccine, stabilized with lactalbumin hydrolysate and sucrose, was tested for safety, serological response and suitability for use with an abbreviated cold chain under field conditions in Niger. A total of 480 cattle, 90 goats and 55 sheep of unknown serological status were vaccinated on government ranches and observed for at least 22 days. No untoward effects of the vaccine were detected. The serological response to the vaccine stored at environmental temperatures for 30 to 34 days was determined in 144 previously unvaccinated yearling calves. Seroconversion was demonstrated in 98% of the yearling calves using seroneutralization. The un-refrigerated vaccine retained a titer of 3.69 log10 TCID50 per dose through day 34.
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The immune response of cattle and pigs to a vaccinia recombinant virus containing the fusion (F) protein gene of rinderpest virus was examined. Half the cattle and all the pigs gave humoral response to primary vaccination and all the cattle gave an anamnestic response to a second vaccination 28 days after the primary vaccination. All the cattle after a single or secondary vaccination were completely protected clinically after exposure to a lethal dose of the Saudi 1/81 strain of virus. Prior vaccination with another TK- vaccinia recombinant (VVCAT) suppressed, but did not abrogate, the immune response to the rinderpest F recombinant. The pigs gave a humoral immune response in the absence of any local reaction at the site of vaccination.
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Rinderpest is a highly contagious ruminant viral disease manifested by a rapid course and greater than 90% mortality. Infectious vaccinia virus recombinants were constructed that express either the hemagglutinin or the fusion gene of rinderpest virus. All cattle vaccinated with either recombinant or with the combined recombinants produced neutralizing antibodies against rinderpest virus and were protected against the disease when challenged with more than 1000 times the lethal dose of the virus.
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Following the success of the JP15 scheme and subsequent annual vaccination campaigns, East Africa was virtually free of rinderpest after the mid 1960s and the disease was considered beaten. However, economic difficulties have recently reduced the expensively maintained vaccine cover and the disease has reappeared throughout much of the region. In 1979 rinderpest was diagnosed in cattle in north eastern Uganda and caused considerable losses until finally brought under control in 1981. No field outbreaks of the disease in cattle have been seen in Kenya but there is serological evidence that the virus has recently infected unvaccinated sheep and goats and wild ungulates in that country. In 1982 rinderpest was confirmed in the laboratory as the cause of death of large numbers of buffaloes in northern Tanzania and implicated as the cause of a rinderpest-like disease of cattle which is reported to be still active in that area. Substantial aid is essential for further control and research if the virus is not again to become endemic in the region.
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Microtitre techniques were compared with conventional tube techniques for their ability to assay rinderpest virus and neutralising antibody to the virus. The microtitre technique was as sensitive and reliable for assaying the virus as the recommended tube technique, using cell suspensions. Both of these methods, however, were less sensitive than tube titrations on preformed cell monolayers. The microtitre test was as sensitive as the tube test for detecting and assaying virus neutralising antibody and more robust in that it was less sensitive to variations in virus dose.