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La Grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet "Datation Grottes Ornées"

Authors:

Abstract

(english abstract: see below). Depuis 2011, toute une série d’opérations archéologiques ont été entreprises à la Grotte aux Points d’Aiguèze dont les différentes contributions composant ce n° spécial double de Karstologia rendent compte. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre des recherches menées dans la région par le projet “Datation Grottes Ornées” (DGO) et destinées à mieux cerner les phases de fréquentation et d’ornementation des grottes ornées des gorges de l’Ardèche. Afin de resituer les enjeux scientifiques inhérents à ces recherches ainsi que les premiers résultats acquis à la Grotte aux Points, un état des lieux des recherches et du contexte chronologique dans lequel le projet DGO a vu le jour en 2008 est présenté ici. En particulier, ils sont replacés vis-à-vis des enjeux chronologiques soulevés par la découverte de la Grotte Chauvet et par l’ancienneté des résultats radiométriques qui y ont été obtenus. ********************************************************************************************************* POINTS CAVE IN AIGUEZE, LITTLE SISTER OF CHAVET CAVE, AND THE "CAVE ART DATING" PROJECT - In 2008, the “Cave Art Dating” project (in French: Projet “Datation Grottes Ornées” (DGO)) undertook archaeological research at Les Deux-Ouvertures cave (St-Martin-d’Ardèche; France). This research was intended to renew the chronological knowledge regarding the periods of use and decoration of the palaeolithic rock art caves in the Ardèche River region. In parallel with still ongoing studies at les Deux-Ouvertures and some fieldwork at la Tête-du-Lion cave in 2009, research has also been conducted since 2011 at Points cave (in French: “Grotte aux Points d’Aiguèze”) to which this special issue of Karstologia is dedicated. While many studies are still underway, be it on the field and/or in the laboratory, this special issue allows to make a first, and somehow preliminary, assessment of the results obtained between 2011 and 2015 at Points cave. It is meant to provide a first chronological framework for this site and to discuss its implications at a wider scale (cf. Monney & Jaillet, this volume). Through a state of the art of chronological data available at that time for the palaeolithic rock art caves of the region, it also offers the opportunity to remind the context in which these studies were launched in 2008 and to stress the scientific issues and methodological principles that federated the various studies undertaken at Points cave.
1
J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
Introduction
En 2008, les premières opérations
archéologiques du projet « Datation
Grottes Ornées » (DGO) débutaient à
la grotte des Deux-Ouvertures (Saint-
Martin-d’Ardèche) dans le but d’enrichir
nos connaissances quant aux phases de
fréquentation et d’ornementation des sites
d’art rupestre de la région. Dix années de
recherches menées dans les grottes ornées
paléolithiques des gorges de l’Ardèche :
tout d’abord aux Deux-Ouvertures, et
de manière plus ponctuelle à la Tête-
du-Lion en 2009, puis à partir de 2011,
et parallèlement à cela, à la grotte aux
Points d’Aiguèze à laquelle ces deux
numéros de Karstologia sont consacrés.
Si nombre d’études sont encore en cours,
à la fois sur le terrain et en laboratoire,
ce numéro double est l’occasion de venir
dresser un bilan des résultats obtenus
spécifiquement entre 2011 et 2015 à la
grotte aux Points, de façon à proposer
ainsi un premier cadre chronologique
pour ce site et en discuter les implications
à plus large échelle (cf. Monney & Jaillet,
ce numéro). Au travers d’un état des lieux
chronologique des connaissances dispo-
nibles, il permet également d’évoquer le
contexte de recherches dans lequel le
projet « Datation Grottes Ornées » a vu
le jour en 2008 et les enjeux scientifiques
ainsi que les principes méthodologiques
autour desquels se sont fédérées les études
entreprises à la grotte aux Points.
I. Les recherches dans
les grottes ornées de
la région en 2008 : un état
des lieux chronologique
On ne rappellera jamais assez com-
bien la découverte de la grotte Chauvet
en décembre 1994 à Vallon-Pont-d’Arc
a pu constituer un choc dans le domaine
de l’art rupestre. Un choc esthétique,
La grotte aux Points
d’Aiguèze, petite sœur
de la grotte Chauvet,
et les recherches menées
dans le cadre du projet
« Datation Grottes Ornées »
Julien MONNEY
Coordinateur du projet
« Datation Grottes Ornées »
EDYTEM – Université de Savoie,
CNRS (Chambéry, France)
julien.monney@univ-smb.fr
RÉSUMÉ : Depuis 2011, toute une
série d’opérations archéologiques ont
été entreprises à la grotte aux Points
d’Aiguèze (Gard) dont rendent compte
les différentes contributions composant
ces deux numéros de Karstologia. Ces
opérations s’inscrivent dans le cadre des
recherches menées dans la région par le
projet « Datation Grottes Ornées » (DGO)
et destinées à mieux cerner les phases de
fréquentation et d’ornementation des
grottes ornées des gorges de l’Ardèche.
Afin de resituer les enjeux scientifiques
inhérents à ces recherches ainsi que les
premiers résultats acquis à la grotte aux
Points, un état des lieux des recherches et
du contexte chronologique dans lequel
le projet DGO a vu le jour en 2008 est
présenté ici. En particulier, ils sont replacés
vis-à-vis des enjeux chronologiques
soulevés par la découverte de la grotte
Chauvet et par l’ancienneté des résultats
radiométriques qui y ont été obtenus.
MOTS-CLÉS : grottes ornées, art pariétal
paléolithique, gorges de l’Ardèche,
historique des recherches, datation,
chronologie, méthodologie.
ABSTRACT: POINTS CAVE (AIGUÈZE, GARD,
FRANCE), LITTLE SISTER OF CHAUVET CAVE, AND
THE “CAVE ART DATINGPROJECT. In 2008,
the “Cave Art Dating” project (in French:
Projet “Datation Grottes Ornées” (DGO)
undertook archaeological research at
Les Deux-Ouvertures cave (St-Martin-
d’Ardèche; France). This research was
intended to renew the chronological
knowledge regarding the periods of use
and decoration of the palaeolithic rock
art caves in the Ardèche River region. In
parallel with still ongoing studies at les
Deux-Ouvertures and some fieldwork at
la Tête-du-Lion cave in 2009, research
has also been conducted since 2011
at Points cave (in French: “Grotte aux
Points d’Aiguèze”) to which this special
issue of Karstologia is dedicated. While
many studies are still underway, be it on
the field and / or in the laboratory, this
special issue allows to make a first, and
somehow preliminary, assessment of the
results obtained between 2011 and 2015
at Points cave. It is meant to provide a
first chronological framework for this
site and to discuss its implications at a
wider scale (cf. Monney & Jaillet, this
volume). Through a state of the art of
chronological data available at that time
for the palaeolithic rock art caves of the
region, it also offers the opportunity to
remind the context in which these studies
were launched in 2008 and to stress
the scientific issues and methodological
principles that federated the various
studies undertaken at Points cave.
KEYWORDS: rock art cave, palaeolithic
rock art, Ardèche river gorges,
research history, dating, chronology,
methodology.
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J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
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tout d’abord, lié notamment au degré d’ex-
pression incomparable de certaines figures qui
produisirent un engouement sans précédent
pour une grotte ornée depuis la découverte de
Lascaux [Clottes, 1995] ; mais également un
choc thématique et technique, avec la présence
de sujets jusqu’alors considérés comme rares
dans l’art pariétal paléolithique européen (tels
que les rhinocéros et les lions), la présence de
signes peu courants (signes bilobés), et l’utili-
sation de techniques inédites ou presque, avec
l’usage notamment de l’estompe ou la réalisa-
tion de grosses ponctuations par impressions
successives de paumes selon la technique des
« points-paumes » [Baffier & Feruglio, 1998].
Le second choc surviendra peu de temps
après avec l’annonce des premiers résul-
tats radiocarbone situés aux alentours de
30-32 000 BP (soit 33 500 - 37 000 ans cal. BP)
pour des charbons au sol et le pigment char-
bonneux de certaines œuvres parmi les plus
élaborées. Tandis que des traces de torches et
d’autres charbons au sol livraient des dates de
25-27 000 BP (soit 28 000 - 31 000 ans cal. BP)
[Clottes & al., 1995]. Ces âges que les cam-
pagnes successives de datation 14C dans la cavité
n’ont fait que confirmer depuis [Valladas & al.,
2001a, 2001b, 2005 ; Cuzange & al., 2007 ;
Quilès & al., 2014, 2016] s’affichaient ainsi
comme beaucoup plus anciens qu’attendu,
remettant en question les modèles chronolo-
giques alors en vigueur dans le domaine de
l’art pariétal paléolithique européen [Leroi-
Gourhan, 1965]. Cette double originalité
de la grotte Chauvet – sur le plan graphique
et chronologique –, et en particulier l’ab-
sence apparente d’équivalent graphique pour
des périodes aussi anciennes, va entraîner
la nécessité d’une redéfinition des repères
chronologiques existants et une réévaluation
chronologique des sites connus présentant le
plus d’affinités avec Chauvet.
Si des parallèles iconographiques avec
l’ornementation de la grotte aux Points vont
d’emblée être évoqués par les inventeurs
[Chauvet & al., 1995 : 35] avant d’être repris
régulièrement par la suite [Gély & al., 2002 :
18 ; Gély, 2005 : 20-21], la recherche d’équiva-
lents qui puissent faire l’objet d’investigations
chronologiques va avant tout se tourner vers
des grottes ornées situées hors des gorges de
l’Ardèche et de la concentration particulière
dont Chauvet fait partie. Ceci concernera
notamment la grotte d’Aldène située à environ
180 km de là dans l’Hérault où la mise en évi-
dence de certaines similitudes avec le décor
des secteurs profonds de Chauvet [Sacchi,
2000, 2001] va accompagner une réflexion
géochronologique amorcée sur le terrain dès
1996 et qui débouchera au final sur l’obtention
de nouveaux éléments de discussion chrono-
logique [Ambert & al., 2005].
En 2008, au moment d’initier le projet
« Datation Grottes Ornées », l’étude de plu-
sieurs sites de la région rhodanienne et / ou
méditerranéenne présentant de possibles affi-
nités iconographiques avec la grotte Chauvet
avait ainsi été entreprise ou était programmée et
Ibie
PC DU MAQUIS
GROTTE SOMBRE
GROTTE CHABOT
BAUME D'OULEN
GROTTE CHAUVET
EBBOU
LOUOÏ
BAUME DE BOUCHON
DÉROCS
ABRI DU COLOMBIER
LA CABRE
LES POTIERS
A
BRI
DU
C
OLOMBIER
L
A
GROTTE DU COLOMBIER
TÊTE-DU-LION
GROTTE HUCHARD
G
G
ROTTE
S
OMBRE
G
G
ROTTE
H
UCHARD
GROTTE DU F
IGUIER
G
G
H
G
G
ROTTE
H
UCHARD
DEUX-O
UVERTURES
L
OUOÏ
CHASSEROU
PC
M
MÉZELET
G
ROTTE
C
HAUVET
PLANCHARD
G
ROTTE
C
HAUVET
G
ROTTE
C
HAUVET
BERGERIE DE CHARMASSON
G
ROTTE
AUX
P
OINTS
Grotte ornée attribuée au Paléolithique supérieur
Grotte aux Points d'Aiguèze
LÉGENDE
Localités actuelles
0 1 2 Km
V
ALLON
P
ONT
-
D
'A
RC
SAINT-REMÈZE
BIDON
LE GARN
LABASTIDE-
DE-VIRAC
AIGUÈZE
ST-MARTIN
-
D'ARDÈCHE
Figure 1 : Carte des gorges de
l’Ardèche montrant la position
de la grotte aux Points vis-à-
vis des autres grottes ornées
attribuées au Paléolithique
supérieur. DAO J. Monney.
Map showing the location of
Points cave along with the other
rock art caves attributed to
the Upper Palaeolithic of the
Ardèche River gorges.
1. Si des recherches ont néanmoins
pris place dans les grottes ornées
des gorges de l’Ardèche depuis la
découverte de Chauvet en 1994,
celles-ci ont essentiellement été
à vocation technologique et
stylistique – comme ce fut le cas
à la grotte d’Ebbou entre 1995
et 1999 sous la conduite de
Ph. Novel, et à Oulen en 2004
sous celle de R. Pigeaud (études
non publiées) –, ou alors centrée
sur les restes de faune comme
ce fut le cas à la grotte des
Deux-Ouvertures sous la direction
de M. Philippe en 2007 (Philippe
& al., 2009).
2. À noter qu’en raison des
incertitudes entourant la
méthode, les dates réalisées à
Oulen par racémisation des acides
aminés (Lafont & al., 1984) n’ont
pas été prises en compte ici.
3. À titre indicatif, en 2008,
le nombre d’analyses
radiométriques obtenues pour
ce seul site, toutes méthodes
confondues, s’élevait à près de
200 [Bocherens & al., 2006 ; Bon
& al., 2011 ; Clottes & al., 1995 ;
Cuzange & al. 2007 ; Delannoy &
al., 2001, 2004 ; Fosse & Philippe,
2005 ; Genty & al., 2004, Philippe
& Fosse 2003 ; Valladas & al.,
2001a, 2001b, 2005]. Ce nombre
a par ailleurs encore augmenté
depuis suite à l’obtention de
nouveaux résultats [Sadier & al.,
2012 ; Quilès & al. 2014, 2016 ;
Guibert & al., 2015].
4. Plus récemment voir entre
autres : Combier & Jouve, 2012,
2014.
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J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
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en passe de l’être, en particulier à baume
Latrone [vallée du Gardon ; Azéma &
al., 2012]. En revanche, à l’exception des
petites cavités jouxtant immédiatement
la grotte Chauvet – grotte du Planchard
et bergerie de Charmasson [Bosinski &
Schiller, 1998 ; Gély & Gauthier, 1999 ;
Gély & al., 1999] –, aucune des grottes
ornées des gorges de l’Ardèche n’avait
encore fait l’objet d’une véritable rééva-
luation de terrain visant spécifiquement à
en préciser les phases de fréquentation et
d’ornementation 1. Cet ensemble impor-
tant, qui constitue la plus forte densité en
grottes ornées paléolithiques du sud-est
de la France (figure 1), était alors essen
-
tiellement attribué au Solutréen, et dans
une moindre mesure, au Magdalénien
[Combier, 1984a]. Cependant, parmi
la vingtaine de sites répertoriés [Gély,
2001 ; Monney, 2012, 2015 : 236-273 ;
Prud’homme, 2008], la plupart restaient
peu ou mal documentés du point de vue
chronologique.
Cet état de fait résultait en partie
d’un état de conservation de certains sites
peu propice aux investigations chronolo-
giques, mais aussi et surtout d’une histoire
locale des recherches marquée par des
découvertes et des fouilles anciennes
[p.ex. Chiron, 1896 ; Raymond, 1900 ;
Chiron & Gaillard, 1911 ; Glory, 1947 ;
Serres, 1957 ; Combier & al., 1958]. En
effet, bon nombre de ces cavités avaient
été identifiées et étudiées anciennement
à une période où l’approche des grottes
ornées était tout autre qu’actuellement.
Pour la très grande majorité de celles
fouillées avant 1950, il n’existait ainsi
souvent que des informations stratigra-
phiques sommaires que les recherches
entreprises par la suite avaient néanmoins
permis de compléter en partie [p.ex.
Combier, 1967 ; pour un aperçu histo-
rique voir entre autres Combier, 1997].
Cela dit, cette reprise conséquente des
travaux entre 1950 et 1990 est intervenue
à un moment où le recours aux datations
14
C restait encore ponctuel et une
réelle réflexion quant à la datation de
l’art rupestre à proprement parler (et pas
uniquement des dépôts archéologiques
adjacents) n’avait pas encore pris place.
Quant aux grottes ornées identifiées plus
récemment, elles n’avaient jusqu’alors
fait l’objet que de signalements et/ou
d’études préliminaires [p.ex. Braize &
al., 2003 ; Brunel & al., 2004, 2008 ;
Gély & Porte, 1996]. La conjonction de
ces quelques facteurs d’ordre historique
et taphonomique se traduisait ainsi par :
(a) un faible nombre de données
chronométriques à disposition pour
les grottes ornées des gorges de l’Ar-
dèche 17 dates concentrées dans 5
des 19 sites répertoriés en dehors de
Chauvet, à savoir : sept dates 14C à l’abri
du Colombier [Onoratini & al., 1992] ;
cinq dans la 1
ère
sa lle d’O ule n
2
[Bazile &
Bazile-Robert, 1979 ; Combier, 1984b :
329] ; trois à Chabot [Évin & al., 1975 :
27-28] ; une à Ebbou [Ayroles, 1976] ;
une à la Tête-du-Lion [Combier, 1977] ;
(b) un déficit dans l’enregistrement
des séquences de chronologie relative,
et en particulier dans la documentation
des liens logiques permettant d’établir
une relation chronologique entre ces
dates et la réalisation de l’ornementation ;
ceci à l’exception toutefois de la grotte
de la Tête-du-Lion [Combier, 1984c],
où la contemporanéité entre date 14C et
réalisation de figures rupestres avait été
argumentée du fait de la présence de
traces d’ocre conjointement aux charbons
datés dans le seul niveau archéologique
reconnu du site.
(c) une connaissance partielle de
l’ornementation de certaines cavités, en
particulier de celles signalées récemment
et dont la découverte était quelque peu
passée au second plan suite à celle
de Chauvet (telles la grotte aux Points et les
Deux-Ouvertures) ; ceci étanten partie
à la présence de gravures fines sur des
surfaces complexes et aux difficultés
à en rendre compte antérieurement à
l’avènement du numérique et de la 3D.
En 2008, au moment de lancer le
projet « Datation Grottes Ornées », les
recherches se trouvaient ainsi dans une
situation très déséquilibrée et quelque
peu paradoxale avec d’une part un site
prestigieux surinvesti du point de vue des
moyens scientifiques mis en œuvre, béné-
ficiant d’un investissement sans précédent
en termes de datation et de mise en place
d’un cadre chronologique
3 ; et de l’autre
une série de grottes ornées dont l’étude
remontait majoritairement aux années
1960 à 1990, et dont la quasi-totalité
n’avait jamais bénéficié d’une approche
chronologique globale, encore moins du
regard d’une équipe pluridisciplinaire.
Malgré plusieurs articles réca-
pitulatifs faisant le point de manière
opportune sur les grottes ornées de la
région [Gély, 2001, 2005 ; Gély & al.,
2002 ; Prud’homme, 2008], en l’absence
de nouvelles données de terrain, ceux-ci
ne contribuaient que très partiellement
à atténuer l’isolement chronologique et
iconographique apparent de la grotte
Chauvet vis-à-vis de son environnement
immédiat, laissant du même coup sub-
sister la sensation d’avoir affaire à un
objet d’exception quelque peu hors place
et hors temps. Cette situation apparais-
sait alors d’autant moins souhaitable
que l’étude de la grotte Chauvet – dans
laquelle plusieurs des futurs membres du
projet « Datation Grottes Ornées » étaient
impliqués laissait apparaître de manière
de plus en plus prégnante que, malgré le
travail conséquent de datation [Valladas
& al., 2001a et b ; 2005 ; Genty & al.,
2004] et de structuration logique des
informations chronologiques [Monney,
2005] mené depuis plusieurs années,
certaines questions d’ordre chronologique
soulevées en son sein ne pourraient se
résoudre à l’interne, et que les inves-
tigations nécessaires à leur discussion
impliqueraient de facto de « sortir de la
grotte » afin de disposer d’un éclairage
chronologique indirect [Monney, 2005,
2007]. Au contraire, en se perpétuant
en l’absence d’investissement équiva-
lent dans les autres sites de la région, le
surinvestissement chronologique dont
la grotte Chauvet faisait l’objet risquait
paradoxalement de conforter le caractère
d’exception de sa chronologie et de la lais
-
ser ainsi dans une position d’autant plus
« flottante » vis-à-vis de son contexte.
Ces quelques considérations laissaient
alors supposer que plus l’effort de data-
tion fourni à l’interne à Chauvet dans le
but d’asseoir une chronologie ferme des
événements survenus dans la cavité serait
important, plus cet effort était susceptible
de conduire en retour à une forme d’iso-
lement, pouvant procurer chez certains
un sentiment d’étrange étrangeté, voire
de malaise, bien perceptible à l’époque
dans les réactions de chercheurs tels
que P. Bahn et P. Pettitt [2003, 2008]
ou C. Züchner [1996] vis-à-vis de cette
chronologie interne
4.
Ainsi, en dépit des incroyables
potentialités de datation offertes par
la qualité de conservation des vestiges
de la grotte Chauvet, il apparaissait
clairement que, malgré leurs apports
fondamentaux, ni la multiplication des
datations radiométriques à l’interne, ni
une approche globale du site tirant parti
de tous les domaines d’étude, n’étaient
suffisantes à elles seules et que le recours
à des données complémentaires pro-
venant d’autres sites s’affichait comme
incontournable afin de discuter de sa
chronologie interne.
KARSTOLOGIA N°72.indb 3 16/11/2018 09:21
4
J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
II. Le projet « Datation Grottes
Ornées » (DGO)
C’est dans cette perspective, et avec pour
objectif d’aborder des questions de temporalité,
que le projet « Datation Grottes Ornées » a
été élaboré en 2008 ; la chronologie y étant,
de fait, placée au centre des réflexions comme
élément structurant des recherches. Partant du
principe que le sens d’un objet quel qu’il soit
(grotte ornée, entité graphique, pièce lithique
ou autre) ne lui est pas intrinsèque mais doit
au contraire être recherché dans ses relations
à d’autres objets, le projet DGO s’offrait alors
d’analyser les réseaux dans lesquels ces diffé-
rents objets étaient impliqués, que ce soit à
l’échelle de la grotte – comme ce peut être le
cas dans ce numéro consacré à la grotte aux
Points –, ou à l’échelle de la région, avec l’étude
en parallèle de plusieurs sites. Cette conception
de la recherche se traduisait ainsi non seule-
ment par le caractère multi-situé donné aux
études, mais aussi par une façon d’aborder l’âge
de réalisation des entités graphiques non pas
en soi, mais bien plutôt en tant qu’événements
à circonscrire chronologiquement par le biais
d’autres événements et ce aussi bien au niveau
intra- qu’inter-sites. Dans cette perspective, se
focaliser exclusivement sur la réalisation de
datations radiométriques serait apparu comme
peu souhaitable en l’absence d’une analyse
préalable des séquences de processus, à la fois
naturels et anthropiques, dans lesquels s’inscri-
vaient les éléments datés. Une telle approche
relationnelle impliquait alors de considérer
chaque fait et chaque objet de manière indi-
viduelle et sans a priori chronologique, pour
raisonner en premier lieu à partir des relations
entretenues entre ces éléments individuels
précis plutôt que de prendre pour allant de soi
l’unité chronoculturelle de grands ensembles
englobants – tels que la grotte ornée, l’unité
stratigraphique, etc. L’unité chronoculturelle
de ces grandes « enveloppes spatiales » – que
ce soit celle formée par la grotte elle-même ou
par une unité stratigraphique – n’est, en effet,
pas un donné de fait. Elle est au contraire à
démontrer par le biais d’une analyse des ana-
logies morphométriques, sémiologiques et / ou
physico-chimiques ainsi que des relations
structurelles susceptibles d’exister au cas par
cas entre leurs éléments constituants.
Ainsi à travers l’articulation d’une pluralité
d’opérations visant à caractériser les phases de
fréquentation humaine et animale des cavités,
de même que leur situation vis-à-vis de pro-
cessus d’évolution géomorphologique (tels
que fermeture des voies d’accès, recouvrement
sédimentaire, etc.), il s’agissait de rechercher
et d’acquérir les éléments d’observation néces-
saires à la mise en place d’une chronologie de
référence pour l’art pariétal paléolithique de
la région ; et ce tout particulièrement pour les
phases anciennes du Paléolithique supérieur
correspondant à celles mises en évidence par le
14
C à Chauvet. L’idée était alors non seulement
de renouveler les connaissances chronologiques
sur les sites de la région, mais aussi de mieux
connaître l’iconographie des sites récemment
découverts de sorte à resituer chronologique-
ment et iconographiquement la grotte Chauvet
au sein d’un ensemble géographique.
Le fait de lier au sein d’un même pro-
jet connaissance iconographique, datations
radiométriques et explicitation des réseaux de
liens logiques unissant dates et événements à
dater s’affichait par ailleurs comme essentiel
dans l’optique d’élaborer un référentiel chro-
nostylistique à échelle régionale. En effet, les
« défaillances » des modèles chronostylis-
tiques employés jusqu’alors notamment celui
d’A. Leroi-Gourhan [1965] dont la validité
avait d’ores et déjà suscité des discussions au
début des années 1990 suite aux premières
datations 14C AMS de pigment charbonneux
[p. ex. Lorblanchet & Bahn, 1993] – pouvaient
en grande partie être mises sur le compte du
manque de datations radiométriques dispo-
nibles alors, mais aussi de la qualité moindre
des liens logiques unissant date et réalisa-
tion d’entités graphiques dans les sites pris
Photo 1 : Vue des gorges de
l’Ardèche à proximité de la
grotte aux Points. Ce secteur
médian des gorges est marqué
par la présence des aiguilles
rocheuses de la Cathédrale, l’une
des figures topographiques les
plus emblématiques du canyon
après le Pont d’Arc.
Cliché J. Monney.
View of the Ardèche river gorges
in the surroundings of Points
cave. In its middle portion, the
Ardèche canyon is marked by the
presence of rocky peaks known
as the “Cathedral”. Except for
the Pont d’Arc, it is one of the
most conspicuous and famous
topographic features of the
gorges.
5. Ce lien logique consistait
souvent en des associations
archéologiques à des industries
lithiques retrouvées à proximité.
Le caractère potentiel de telles
associations chronologiques,
de même que les incertitudes
entourant ces rapprochements
par contiguïté spatiale avaient
alors tendance à être fortement
minimisés et l’art pariétal était
préférentiellement rattaché à
l’un et/ou l’autre des horizons
archéologiques présents dans le
site en faisant abstraction des
autres.
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5
J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
comme référence
5
[Monney, 2003]. Cet
état de fait n’épargnait bien évidemment
pas les sites considérés par le projet
DGO, même si les gorges de l’Ardèche
comprenaient l’un des sites de référence
– la grotte de la Tête-du-Lion – dont les
manifestations graphiques avaient été
considérées, à l’époque, parmi les mieux
datées [Combier, 1977].
En guise de préambule au lance-
ment des opérations du projet DGO,
ces quelques considérations motivèrent
la réalisation d’une série de vérifications
des dates
14
C sur lesquels reposaient
jusqu’alors la chronologie de l’art parié-
tal des gorges de l’Ardèche. À partir
d’échantillons prélevés lors de recherches
antérieures (Chabot et Oulen) ou suite à
des opérations ponctuelles sur le terrain
(Tête-du-Lion), de nouvelles datations
14C furent réalisées dans des contextes
similaires permettant ainsi au final de
montrer la bonne concordance de ces
nouveaux résultats 14C AMS avec ceux
obtenus précédemment par la méthode
conventionnelle [Monney & al., 2014b].
Cette démarche d’ordre extensif,
dénuée d’opérations importantes sur le
terrain, s’accompagna en parallèle d’une
réévaluation du potentiel des sites de la
région en vue d’une étude plus approfon-
die de ceux qui pourraient présenter des
caractéristiques iconographiques et des
potentialités de datation propices à l’in-
vestigation des phases de fréquentation
et d’ornementation anciennes des grottes
ornées de la région au Paléolithique
supérieur. Ce sera tout d’abord la grotte
des Deux-Ouvertures à Saint-Martin-
d’Ardèche, dont l’étude, débutée en 2008,
se poursuit actuellement, mais pour
laquelle un certain nombre de résultats
ont d’ores et déjà été publiés [Monney
& al., 2010, 2014a], puis la grotte aux
Points d’Aiguèze dès 2011.
III. La grotte aux Points
d’Aiguèze : un historique des
recherches des plus succincts
Parfois considérée comme une
« petite sœur » de la grotte Chauvet en
raison de ses similitudes iconographiques
flagrantes avec Chauvet [Brunel & al.,
2008 : 27], la grotte aux Points partage
également avec cette dernière une histoire
commune, puisque l’identification de son
ornementation est survenue presque une
année jour pour jour avant la découverte
de Chauvet, et a été le fait, qui plus
est, des mêmes inventeurs (cf. Brunel,
Chauvet et Hillaire, ce numéro). Au-delà
du caractère quelque peu anecdotique
de ces destins historiques entremêlés,
leur indéniable parenté iconographique
et technique (photo 2) ouvrait sur des
problématiques d’études communes évi-
dentes, à tel point qu’étudier la grotte aux
Points, pouvait s’apparenter à porter un
regard en quelque sorte « délocalisé » sur
la grotte Chauvet ou du moins sur une
partie de ses premières salles (cf. Monney,
ce numéro). La grotte aux Points s’affi-
chait de ce fait comme une candidate
potentielle sérieuse pour investiguer les
phases de fréquentation et d’ornementa-
tion anciennes des grottes de la région
au Paléolithique supérieur, même si sa
position dans l’un des secteurs les plus
retirés des gorges de l’Ardèche (figure 1)
impliquait des contraintes d’accès et
une logistique adaptée qui, jusqu’alors,
avaient sans aucun doute contribué à en
différer l’étude.
Située non loin du rocher de la
Cathédrale, dont les aiguilles rocheuses
constituent l’un des éléments topogra-
phiques les plus saillants du canyon
[photo 1 ; Monney, 2012 : 37], la grotte
aux Points présente un large porche
ouvert au nord et probablement bien
visible dans le paysage aux périodes où
le couvert forestier était moins dense, tel
qu’au Paléolithique supérieur mais aussi
au siècle dernier lorsque les gorges étaient
parcourues des bergers et des charbon-
niers. Elle s’étend sur environ 110 m de
long sous la forme d’un couloir linéaire,
marqué en son centre par un virage à
angle droit trônent plusieurs gros
blocs d’effondrement (figure hors-texte
p. 12). Le diamètre de cette galerie est
relativement constant avec une largeur
allant de 4 à 8,5 m. et des hauteurs sous
voûte n’excédant pas 6,5 m., si bien qu’au-
jourd’hui à l’exception d’un court passage
bas de 1,10 m. de haut à la faveur duquel
le dispositif de fermeture incluant la porte
a été installé, les circulations peuvent
presque partout s’effectuer en position
verticale. À cet endroit notamment des
traces de concrétionnement ancien sont
présentes. On ne constate en revanche
pas de réelle zone de concrétionnement
actif dans la cavité, si ce n’est sous la
forme de gours au débouché de la Galerie
en ‘U’ et d’efflorescences de calcite en
paroi dans le secteur orné. De par la
morphologie de son conduit, la grotte
aux Points constitue ce qu’il est convenu
d’appeler une « grotte-couloir ». Elle
se caractérise en effet par une absence
d’espaces qui puissent se distinguer en
termes de dimensions ou de contrastes
topographiques au point de constituer
des « salles » et par un faible nombre de
galeries latérales (en dehors de la galerie
en ‘U’ qui s’ouvre au niveau de l’Angle).
Quant à l’ornementation proprement
dite, en dehors de quelques traces d’ocre
fugaces visibles au niveau de l’Angle, elle
se concentre presque exclusivement au
sein d’un unique secteur orné situé à
environ 75 m. de l’entrée (cf. Monney,
ce numéro).
Ce qui frappe d’emblée à la grotte
aux Points, c’est le contraste saisissant
entre l’état de conservation désastreux
des sols et la finesse de l’enregistrement
des traces en paroi dès lors que celles-ci
se trouvent dans un secteur préservé
par l’écaillage des parois (cf. Jaillet &
Monney, ce numéro). Certains points-
paumes montrent ainsi la présence
exceptionnelle de traces papillaires – ces
équivalents palmaires des empreintes
digitales bien connues lors des investi-
gations judiciaires (cf. Achtelik & al.,
numéro suivant) –, tandis qu’au niveau des
sols, ce n’est que chaos de blocailles dues
à la décompression des parois et s’amon-
celant pêle-mêle de part et d’autre de la
galerie suite à l’exploitation historique
des sols de la cavité, ces traces d’acti-
vité récentes, une fois la porte franchie,
tendent à saturer de leur présence toute
expérience des espaces souterrains de la
grotte aux Points. Elles se manifestent
également par l’existence de plusieurs
tas de sédiments fins accumulés dans
l’entrée et visiblement rapportés du fond
de la cavité après avoir été triés de leurs
blocailles. Si l’impact de cette exploita-
tion historique sur les remplissages de
la cavité s’avère considérable, ses tenants
et aboutissants restent difficiles à cerner,
et l’on ne peut que conjecturer sur une
éventuelle extraction de sédiment en vue
d’amender les champs dans ce secteur
des gorges d’accès escarpé la terre
arable reste rare.
Est-ce alors en raison de son
caractère relativement isolé ? Aucun
des pionniers de la Préhistoire dans la
région, tels que L. Chiron [1896], J. Ollier
de Marichard [1869] ou P. Raymond
[1900], ne décrit dans ce secteur de cavité
pouvant évoquer la grotte aux Points. À
l’exception d’une possible mention à la fin
du XIX
e
siècle dans l’ouvrage de A. Mazon
où elle pourrait correspondre à l’une des
deux « grottes du Pâtre » [1885 : 114-
118], elle n’apparaît ainsi pour la première
fois que très succinctement, sous le nom
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J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
de « grotte Yves », dans deux comptes rendus
de visites spéléologiques des années 1960-1970
[Gerbelot, 1967 : 18 ; Ricci & S.C. Ragaïe,
1973]
6
. Aussi étonnant que cela puisse paraître
dans une région d’investissement précoce des
pionniers de la Préhistoire – qui plus est, lar-
gement courue des spéléologues dès avant le
milieu du XX
e
siècle –, au moment de débuter
l’étude, cette cavité, pourtant restée ouverte
en permanence vers l’extérieur, faisait état
d’un historique des recherches quasi-vierge
jusqu’à l’identification de son ornementation
paléolithique en 1993.
Depuis, très peu de documents ont été
produits à son sujet. Encore moins ont été
publiés (cf. « Bibliographie générale concernant
la grotte aux Points » ce numéro p. 12). Ainsi,
en dehors de quelques mentions dans des syn-
thèses à vocation générale [p. ex. Gély, 2001,
2005 ; Gély et al., 2002 ; Prud’homme, 2008]
et d’une courte note faisant office de prise de
date [Chauvet & al., 1995], un seul article – à
savoir l’article princeps des inventeurs – lui a
été spécifiquement consacré jusqu’à présent
[Brunel & al., 2008].
Les articles réunis ici sont destinés à venir
combler cette lacune. Faisant la part belle
aux résultats obtenus entre 2011 et 2015, ils
constituent la première contribution majeure
à l’étude du site. Si, dans bon nombre de
domaines, les recherches sont encore en cours
et que seules les études engagées jusqu’en 2015
figurent au sommaire, il s’y retrouve d’ores
et déjà un aperçu conséquent de la diversité
des opérations mobilisées depuis le début des
recherches.
IV. Les recherches menées
à la grotte aux Points dans
le cadre du projet DGO
Les investigations se sont tout d’abord
centrées sur la réalisation de prospections
archéologiques, paléontologiques, ichnolo-
giques et géomorphologiques au sein de la
cavité. Ces observations menées au sol et en
paroi se sont accompagnées d’un scan 3D par
lasergrammétrie de sorte à dresser un « état
0 » de la géométrie de la cavité et de ses rem-
plissages, ceci permettant aussi de disposer
d’un support cartographique indispensable
à la localisation précise des vestiges et des
traces identifiés ainsi qu’à l’analyse géomor-
phologique des sols (figure hors-texte p. 12).
Parallèlement aux études pariétales, cette
première étape, et en particulier l’analyse de
la distribution spatiale des pièces lithiques
en surface du sol couplée à une approche
géomorphologique des zones non impactées
par l’exploitation historique des sédiments
(cf. Jaillet & Monney, ce numéro), a servi de
base pour la détermination de l’implantation
de sondages archéologiques.
Le choix d’un premier emplacement de
fouille s’est porté sur le carré H23, étendu par
la suite à la zone G-H/20-24 (figure hors-texte
p. 12). Destiné à vérifier l’existence de dépôts
paléolithiques dans l’entrée, ce sondage a été
implanté près de la paroi est, à 15 m. environ
de la ligne de porche, dans un secteur où la
présence de pièces lithiques en surface et la
morphologie du sol permettaient de suppo-
ser l’existence de niveaux archéologiques
en cours d’érosion. Il a révélé une séquence
stratigraphique comprenant des vestiges d’ac-
tivités attribuables au Paléolithique supérieur
(figure 2).
L’emplacement d’un second sondage a
été défini sur le flanc est de l’un des tas de
sédiments occupant l’entrée. Sur la base d’ob-
servations préliminaires de surface, l’hypothèse
était en effet que ce talus puisse correspondre
à un dépôt provisoire de sédiments issus des
activités d’extraction ayant eu lieu dans le fond
de la cavité à une période historique alors indé-
terminée, et stockés là dans l’attente d’amender
les champs alentour. Ce sondage avait ainsi
pour objectif de recueillir des éléments de
discussion concernant l’âge de mise en place
et la provenance des sédiments du talus.
Enfin, le choix d’une dernière zone d’in-
tervention d’environ 8 m2 s’est porté sur les
tas de blocailles du secteur des Grands Signes.
Bien que ces dépôts non scellés, composés de
blocs décimétriques à pluridécimétriques et
6. À moins que la « grotte du
Pas-de-l’Âne » mentionnée
en 1947 par J. Balazuc à titre
biospéléologique ne désigne
également la grotte aux Points
[Balazuc & al., 1947 : 48] ; ce qui
reste cependant peu probable, la
grotte aux Points se trouvant tout
de même à près de 500 m du
lieu-dit du Pas-de-l’Âne.
Photo 2 : Vue de l’extrémité
gauche de la niche aux Points
(Grotte aux Points d’Aiguèze,
Gard). Les contours de plusieurs
des ponctuations, en particulier
sur le bas de la photo, montrent
qu’il s’agit d’impressions de
paumes. Cette technique, dite
des « points-paumes » n’a été
reconnue par ailleurs qu’à la
grotte Chauvet.
Cliché J. Monney.
Points cave (Aiguèze, Gard,
France). Picture of the left side
of the Points niche. The outlines
of some dots, especially on the
lowest part of the picture, show
that these dots result from palm
prints, a technic only known at
Chauvet cave.
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J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
exempts de matrice sédimentaire fine forment
un système partiellement ouvert, leur explora-
tion archéologique s’imposait afin de vérifier
d’une part si des horizons archéologiques
stratifiés contemporains de l’ornementation
n’étaient pas restés protégés sous les blocs au
pied des parois ornées, et d’autre part, afin de
repérer d’éventuels fragments de paroi ornée
dont les traces du détachement étaient visibles
en négatif sur certaines entités graphiques.
V. Philosophie des recherches
et structuration des opérations
Au-delà de leur objectif chronologique
commun, les études présentées ici sur la
base du matériel issu des fouilles et des
observations réalisées lors des opérations de
prospection s’inscrivent au sein d’une vision
méthodologique d’ensemble et constituent
les multiples déclinaisons disciplinaires
d’une même façon d’aborder le temps et la
chronologie. Partant de faits d’observation
individuels pour analyser ensuite leurs relations
(ou absence de relation) à d’autres faits, elles
questionnent ainsi notre façon de penser la
contemporanéité et la succession au travers
d’identités physico-chimiques, sémiologiques
ou morphométriques [d’autres diraient
« géométriques » ; Gardin, 1979], ainsi qu’au
travers de relations spatiales ; le temps – et à
plus forte raison le temps passé – ne pouvant,
bien entendu, jamais être appréhendé en lui-
même, mais toujours au travers de ces quelques
métaphores structurantes empruntées à la
matière que l’on désigne communément sous
le nom de « trace » ou de « vestige ».
Dans chacun des domaines d’étude impli-
qués, un accent tout particulier a été porté
sur l’analyse des relations que les différents
éléments identifiés (silex, ossement, trace,
entité graphique, plancher stalagmitique ou
autre) étaient susceptibles d’entretenir les uns
aux autres, que ce soit en termes de super-
position physique (pouvant impliquer une
succession temporelle), ou au travers de la
définition de catégories d’objets présentant des
caractéristiques intrinsèques similaires – une
mêmeté dont la pertinence chronologique
(se traduisant le cas échéant en termes de
« contemporanéité ») puisse être testée ensuite
en confrontant ces catégories à d’autres obser-
vations. Cette manière d’aborder les choses en
partant des faits individuels pour analyser leurs
relations mutuelles et tester les implications
que ces relations sont susceptibles d’avoir
une fois transposées sur le plan temporel se
retrouve ainsi : dans la façon de discuter de
la cohérence chronoculturelle des différentes
unités stratigraphiques (US) fouillées sur les
carrés G-H/20-24, dans celle d’appréhender
la morphologie des remplissages au temps
des fréquentations paléolithiques à l’échelle
de la cavité, mais aussi lors de l’analyse du
dispositif pariétal, et enfin dans celle de ses
possibles relations aux dépôts archéologiques
stratifiés de l’entrée.
C’est ainsi par une analyse spatiale des
liens de raccord entre les différents fragments
de mêmes pièces lithiques retrouvées au sein
des carrés G-H/20-24, et des regroupements
d’artefacts porteurs de mêmes caractéristiques
techno-typologiques, que l’étude du matériel
lithique me née p ar G. Boccaccio (cf. c e num éro )
permet d’entrevoir les connexions pouvant
exister entre différentes parties du dépôt et de
discuter ainsi par extension de la chronologie
de leur mise en place.
Il en va de même du travail d’archéozoolo-
gie et de taphonomie des restes de faune proposé
par N. Lateur, J.-B. Fourvel, M. Jeannet(†) et
M. Philippe (cf. numéro suivant) qui, tout en
venant questionner le rôle des carnivores dans
Concrétion
US 1
US 1
US 2
US R
US R2
US 0
SRS
US R2
SRS
US 2
US 3
US 1
faciès brun
200 250 300 350 400 450 500
-120
-140
-160
-180
-200
-220
-120
-140
-160
-180
-200
LÉGENDE
US 1 - Faciès brun
US R2 (remblai historique)
US 1
US R (remblai historique)
SÉDIMENT ROULANT
ARRÊT DE FOUILLE
US 3
US 2
US 0
Coupe en X = 120 020 cm
Y
Colonne 20 Colonne 21 Colonne 22
Nord Sud
Z
Figure 2 : Stratigraphie des
carrés H20-21-22 en X = 120.
Cette séquence stratigraphique
comprend de haut en bas : SRS :
Sédiments Roulant de Surface
très pulvérulents en openwork.
US R1 et R2 : Remblais en
position secondaire résultant
de l’exploitation historique
des sols. US 0 : Fin horizon
gris induré. US 1 : Sédiments
argilo-limoneux cohérents
de couleur gris-beige ayant
livré des vestiges attribuables
au Paléolithique supérieur.
US 2 et 3 : Sédiments argilo-
limoneux respectivement rouge
et beige à clastes calcaires.
US 4 : Sédiments argilo-
limoneux rouge accompagnés
de calcite ; ces trois dernières
US étant exemptes de tout
vestige d’origine anthropique.
DAO J. Monney.
Stratigraphy recorded on
the square meters H20-21-22
(x=120). This stratigraphic
sequence includes from top
to bottom: SRS: Openwork
sediments. SU R1 and R2: Backfill
in secondary position resulting
from the historical exploitation
of the soil. SU 0: Thin horizon
of hard greyish sediment. SU 1:
Grey-beige cohesive silty/clay
sediments containing various
Upper Palaeolithic remains.
SU 2 and 3: Reddish to beige
silty / clay sediments comprising
limestone clasts. SU 4: Red
silty / clay sediments and calcite.
The three last Stratigraphic
Units (SU) were devoid of any
archaeological remain.
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J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
la constitution des dépôts, s’est également
penché sur la distribution stratigraphique
des restes osseux en fonction des espèces
déterminées et des types d’impacts relevés
(anthropiques ou de carnivores).
À l’échelle de la cavité, c’est un réseau
de liens de similarité entre les vestiges
ponctuels d’anciens niveaux de remplis-
sage – telles que des traces de planchers
stalagmitiques que l’étude géomor-
phologique développée par S. Jaillet et
J. Monney (cf. ce numéro) amène à tisser
en vue de proposer un modèle surfacique
des sols au temps des fréquentations
paléolithiques. Aller de ces observations
ponctuelles à l’évocation d’un horizon de
sol « contemporain » (et donc continu
sur le plan de l’espace et du temps) passe,
ici encore, par la constitution de toute
une trame de relations de similarité qui
s’inscrivent géométriquement dans l’es-
pace de la cavité tout entière.
Cette approche de la chronologie
des remplissages est par ailleurs nourrie,
sous un autre angle, par l’étude des indices
de fréquentation animale de la cavité
conduite par M. Philippe, J.-B. Fourvel,
N. Lateur et L. Bruxelles (cf. numéro
suivant) qui apporte non seulement des
éléments de discussion en ce domaine
grâce à l’étude de la succession des dépôts
d’origine animale au sol (litières, polis
de clastes, etc.), mais aussi et surtout par
le biais d’un enregistrement de la posi-
tion des polis de paroi par rapport aux
anciens niveaux de remplissage sédimen-
taire, offrant du même coup de précieux
points d’articulation chronologique entre
sols et parois.
Les ensembles pariétaux ont, quant
à eux, fait l’objet d’une démarche compa-
rable. En partant des entités graphiques
appréhendées en tant qu’entités discrètes,
l’analyse de l’art pariétal réalisée par
J. Monney (cf. ce numéro) a porté sur les
relations structurelles régissant leur dis-
position les unes par rapport aux autres et
sur les caractéristiques iconographiques
et techniques qu’elles étaient suscep-
tibles de partager afin de discuter de leur
éventuelle appartenance à un dispositif
pariétal unifié, puis de se pencher par ce
biais sur les possibles implications que
cette organisation spatiale particulière
pouvait avoir en termes de cohérence
chronoculturelle de l’ensemble.
Une étude chiroscopique des
traces papillaires visibles à la surface
des points-paumes a, par ailleurs, été
initiée par M. Achtelik, M. Nagel, H. Floss
et J. Monney (cf. numéro suivant) en vue
de déterminer si certaines des impressions
de paumes de la grotte aux Points avaient
été réalisées par un même individu ou,
au contraire, d’exclure catégoriquement
cette éventualité. Si les questions
d’identité qui traversent l’ensemble des
recherches à la grotte aux Points ne
sont nulle part aussi évidentes qu’ici
(l’analyse de traces papillaires renvoyant
immanquablement aux procédures
d’identification judiciaire), les enjeux
sont également d’ordre chronologique :
l’identité de deux points-paumes sur le
plan des traces papillaires impliquant
nécessairement leur réalisation par un
seul et même individu, créant ainsi un
lien de contemporanéité stricte entre
les deux à l’échelle d’une vie humaine.
Quant aux rapports entre événements
survenus au sol et en paroi, qui sont parmi
les plus délicats à aborder si l’on veut aller
au-delà de la simple association de tracés
pariétaux et de vestiges archéologiques
sur la base de leur seule contiguïté spatiale
(présence dans un même site, dans un
même secteur, etc.), ils l’ont notamment
été au moyen d’une intercomparaison
des matières colorantes effectuée par
C. Chanteraud, E. Chalmin, S. Hœrlé
et H. Salomon (cf. numéro suivant). En
plus des tracés pariétaux, la présence
de matière colorante brute recueillie en
stratigraphie sur les carrés G-H/20-24,
et d’écailles de paroi ocrées issues du
Secteur des Grands Signes a en effet
offert l’opportunité de questionner leur
possible identité physico-chimique
et minéralogique laquelle pouvant
être révélatrice d’une même source
d’approvisionnement et de discuter,
par extension, de la valeur chronologique
qu’une telle identité est susceptible ou
non de recouvrir.
Enfin, la découverte singulière d’un
godet en silex a motivé la réalisation par
J. Monney, G. Boccaccio et P. Fernandes
d’une première série d’observations
technologiques, taphonomiques et
pétroarchéologiques afin de le resituer
vis-à-vis des autres godets attribuables au
Paléolithique de la région et d’évoquer les
enjeux inhérents à ce type d’objet du point
de vue des modalités de fréquentation
(éclairage) et/ou d’ornementation des
grottes profondes (cf. numéro suivant).
À un tout autre niveau, s’agissant
d’étudier la chronologie des fréquentations
d’un site comme la grotte aux Points, il
paraissait par ailleurs peu souhaitable de
faire abstraction de son histoire récente et
des réseaux relationnels dans lesquels elle
a successivement pu être engagée, ou dans
lesquels elle est impliquée aujourd’hui.
Il existe en effet une réelle nécessité
à replacer les grottes ornées dans un
contexte et une temporalité longue au
travers d’une approche chronologique
globale du site. La compréhension des
événements récents contribuant à jeter un
éclairage sur de plus anciens, ceci permet,
d’une part, de mieux appréhender les
processus qui ont pu modifier les lieux
depuis le Paléolithique supérieur et ce,
indépendamment de toute distinction
a priori entre ceux d’origine naturelle
ou humaine. D’autre part, en faisant le
pont entre la Préhistoire et la spéléologie
moderne [Gauchon, 1997], cette
démarche historique permet de nous
resituer en tant qu’utilisateurs suivants
d’une cavité et d’atténuer quelque
peu le caractère parfois trop tranché
de cette distinction « eux-nous » tant
décriée à d’autres niveaux par les études
postcoloniales.
Cette dimension historique des
recherches menées à la grotte aux Points
se devait ainsi d’être présente d’emblée
en entrée de ce numéro de Karstologia.
Elle est reflétée notamment par le travail
d’archives réalisé dans les sources écrites
par D. Ventajol afin de resituer l’his-
toire de la cavité au travers de celle des
terrains où elle se situe (cf. ce numéro).
Elle transparaît également dans le récit
d’identification de l’ornementation paléo-
lithique de la grotte aux Points que les
inventeurs – E. Brunel, J.-M. Chauvet et
Ch. Hillaire – nous font l’amitié de livrer
ici (cf. ce numéro).
En complément aux opérations
menées au sein du projet « Datation
Grottes Ornées », Ph. Galant et S. Touron
font le point sur le contexte administratif
et les procédures de suivi de conservation
(cf. ce numéro) dont bénéficie actuelle-
ment la grotte aux Points dans le cadre
des activités de gestion des grottes ornées
mise en place par le ministère de la
Culture et qui forment l’arrière-plan
incontournable dans lequel les recherches
ont pu se dérouler jusqu’à présent.
Vers la constitution
d’une chronologie relative
Que ce soit au niveau des sols ou des
parois, voire dans les rapports entre les
deux, chacune des contributions réunies
dans ces deux numéros a été réfléchie
afin de documenter, dans le domaine qui
est le sien, les relations pouvant exister
KARSTOLOGIA N°72.indb 8 16/11/2018 09:21
9
J. MONNEY, La grotte aux Points d’Aiguèze, petite sœur de la grotte Chauvet, et les recherches menées dans le cadre du projet « DGO »
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 1-10
entre les différents éléments archéolo-
giques, paléontologiques, ichnologiques,
géomorphologiques ou autres identifiés
dans la cavité. Quel meilleur nom que
celui de grotte aux Points aurait-on pu
espérer alors pour désigner l’ensemble
de ces éléments de ces points fon-
damentalement disjoints que l’analyse
d’un site archéologique tel que celui-ci
contribue à individualiser, soulignant
ainsi en retour le processus qui consiste
à les relier ensuite les uns aux autres
afin de proposer une narration filée du
passé ? Car qu’est-ce, en définitive, qu’une
chronologie, si ce n’est justement une
narration du passé ?
C’est à une telle narration qu’invite la
dernière contribution proposée en guise
de conclusion à cette première synthèse
par J. Monney et S. Jaillet (cf . numéro sui-
vant). Reprenant les différents éléments
de liens offerts au fil des contributions
pour les confronter les uns aux autres, ce
bilan s’essaie à une mise en cohérence de
tout un réseau de relations logiques une
chronologie relative qui permettra, le
moment venu, d’accueillir des datations
radiométriques et de venir utilement
en resituer la place vis-à-vis d’autres
manifestations et d’autres observations.
Remerciements
Les recherches menées à la grotte aux
Points dans le cadre du projet « Datation
Grottes Ornées » ont bénéficié du soutien
du Ministère de la Culture et de la
Communication par le biais de la DRAC
et du SRA Occitanie (ex Languedoc-
Roussillon), ainsi que de la mairie de
Saint-Martin-d’Ardèche.
Nos remerciements vont également à la
Fédération ardéchoise de la Recherche
préhistorique et archéologique (FARPA)
pour la gestion des crédits dévolus à cette
opération.
Le Syndicat de Gestion des Gorges
de l’Ardèche (SGGA) et la Cité de la
Préhistoire d’Orgnac ont par ailleurs
fourni un appui logistique essentiel lors
des opérations de terrain, tout comme
le Club Spéléo des Gorges de l’Ardèche
(CSGA) et l’Association spéléologique
nîmoise (ASN).
Merci par ailleurs au Service de la
Conservation de la grotte Chauvet, ainsi
qu’au laboratoire Edytem pour leur
appui. Ceci sans compter les nombreux
bénévoles qui sont venus participer aux
recherches de terrain l’espace d’une
journée ou d’une campagne.
Merci enfin à l’équipe éditoriale de
Karstologia pour nous avoir proposé la
publication de ces numéros consacrés à la
grotte aux Points et nous avoir soutenus
durant tout le processus éditorial.
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KARSTOLOGIA N°72.indb 10 16/11/2018 09:21
11
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 11
Talus
G-H
20 à 24
Carrés
G-H
20 à 24
Sondage
du Talus
Les grands
Blocs
Secteur des
Bouquetins
0 5 10 m.
N
P
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Niche aux
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Niche aux
Points
Toponyme
LEGENDE
Sondage archéologique
Courbe de niveau (1 m)
Emprise de la grotte
Contours des sols
Sols
Grotte aux Points d’Aiguèze
Gard
Plan de la grotte aux Points avec toponymes et emplacement des fouilles réalisées entre 2011 et 2015. Un carroyage métrique virtuel couvrant l’ensemble
de la cavité a été mis en place sur la base de la numérisation 3D de la cavité. Ce système sert à la fois au positionnement sur carte des vestiges et à
l’implantation des carrés de fouille sur le terrain. Crédits numériques 3D : S. Jaillet ; Fond topographique et DAO : J. Monney.
Map of Points cave indicating the names of the different sectors and the location of the archaeological excavations undertaken between 2011 and
2015. A virtual metric grid covering the whole cave was set up on the basis of the 3D model. It has been used both to establish archaeological test
pits on the field and to locate on the map the remains discovered in the cave.
KARSTOLOGIA N°72.indb 11 16/11/2018 09:21
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Bibliographie générale concernant la grotte aux Points d’Aiguèze
KARSTOLOGIA n° 72, 2018 • 12
Seuls les documents faisant état d’informations de première main (c’est-à-dire recueillies suite à des opérations de terrain
et/ou à une étude effective de matériel provenant de la grotte aux Points) sont mentionnés ici.
Articles et Publications
BRUNEL É., CHAILLOUX D., CHAUVET J.-M.,
DUGAS A., HILLAIRE C., RAIMBAULT M.,
RAIMBAULT M., RENDA M., RENDA M. et
TERRES S., 2008 - La grotte aux Points (commune
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MONNEY J., 2014 - Aiguèze : Grotte aux Points,
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Bilan Scientifique de la Région Languedoc-
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Rapports et documents non publiés
CHAUVET J.-M., DESCHAMPS É. et HILLAIRE
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des Gorges de l’Ardèche [rapport]. Lyon : SRA
Rhône-Alpes.
COLOMER A. et GALANT P., 1993 - Rapport sur
la découverte d’une nouvelle grotte ornée dans les
gorges de l’Ardèche (commune d’Aiguèze, Gard).
Montpellier : SRA Languedoc-Roussillon.
GÉLY B., 1998 - Réserve Naturelle des Gorges de
l’Ardèche : Bilan archéologique (Troisième rapport).
Lyon : SRA Rhône Alpes, p. 175.
MONNEY J. (dir.), 2011 - Projet Datation
Grottes Ornées – Grotte aux Points (Aiguèze).
Rapport d’activité. Montpellier : SRA Languedoc-
Roussillon. 130 p.
MONNEY J. (dir.), 2012 - Projet Datation
Grottes Ornées – Grotte aux Points (Aiguèze).
Rapport d’activité. Montpellier : SRA Languedoc-
Roussillon. 34 p.
MONNEY J. (dir.), 2013 - Projet Datation
Grottes Ornées – Grotte aux Points (Aiguèze).
Rapport d’activité. Montpellier : SRA Languedoc-
Roussillon. 70 p.
MONNEY J.(dir.), 2014 - Projet Datation Grottes
Ornées Grotte aux Points (Aiguèze). Rapport
triennal 2012-2014. Montpellier : SRA Languedoc-
Roussillon. 193 p.
MONNEY J. (dir.), 2015 - Projet Datation Grottes
Ornées Grotte aux Points (Aiguèze). Rapport
d’activité. Montpellier : SRA Languedoc-Roussillon.
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MONNEY J. (dir.), 2016 - Projet Datation Grottes
Ornées Grotte aux Points (Aiguèze). Rapport
d’activité. Montpellier : SRA Occitanie. 79 p.
MONNEY J. (dir.), 2017 - Projet Datation
Grottes Ornées – Grotte aux Points (Aiguèze).
Rapport triennal 2015-2017. Montpellier : SRA
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Universität Tübingen. 161 Seiten.
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géologique, géographique et archéologique.
Mémoire de Master 1 : Géographies et Montagnes.
Université de Savoie Mont-Blanc, Laboratoire
EDYTEM. 99 p.
CHANTERAUD C., 2015 - La Grotte aux Points :
Intercomparaison des matières colorantes issues des
fouilles et des parois ornées. Mémoire de Master 2 :
Matériaux du patrimoine et archéométrie, série
« Formation à et par la recherche ». Université
Bordeaux Montaigne, 2015. 98 p.
CHANTERAUD C., 2016 - Contextualisation
morphologique et physico-chimique d’écailles
ornées paléolithiques pour datation relative :
Expérimentation méthodologique à la Grotte
de Bange en vue d’une application à la Grotte
aux Points. Mémoire de Master 2 : Systèmes
Territoriaux, Aide à la Décision, Environnement.
Université de Savoie Mont-Blanc, Laboratoire
EDYTEM. 60 p.
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d’échantillons de carnivores du Pléistocène supérieur
et de leur alimentation. Thèse de Doctorat de l’Uni-
versité Paris-Saclay préparée au CEA de Saclay ;
École Doctorale 577 : Structure et Dynamique
des Systèmes Vivants, Spécialité : Sciences de la Vie
et de la Santé.
Bibliographie générale
concernant la
grotte aux Points d’Aiguèze
KARSTOLOGIA N°72.indb 12 16/11/2018 09:21
... S'il est toujours délicat de parler de contemporanéité en art rupestreune même pratique ou une même conception de la pratique pouvant avoir perduré sur des durées relativement importantes et le caractère de ce que l'on entend par « contemporain » dépendant ainsi essentiellement de la résolution employée pour le définir [Monney, 2003] -le caractère très particulier de ce type de manifestation laisse supposer, à tout le moins, une certaine proximité temporelle. - Crayon (n°3,4,5,7,10,11,12,14,15) -Peinture -application digitale (n°13) Technique 1 (Phase pigment) -Liquide (peinture) (n°9, 10,11,12,13,14,15) -Pâteux (dessin) (n°3,4,5,7,8) Technique 3 ...
... S'il est toujours délicat de parler de contemporanéité en art rupestreune même pratique ou une même conception de la pratique pouvant avoir perduré sur des durées relativement importantes et le caractère de ce que l'on entend par « contemporain » dépendant ainsi essentiellement de la résolution employée pour le définir [Monney, 2003] -le caractère très particulier de ce type de manifestation laisse supposer, à tout le moins, une certaine proximité temporelle. - Crayon (n°3,4,5,7,10,11,12,14,15) -Peinture -application digitale (n°13) Technique 1 (Phase pigment) -Liquide (peinture) (n°9, 10,11,12,13,14,15) -Pâteux (dessin) (n°3,4,5,7,8) Technique 3 ...
... - 4,5,7,9,10,11,12,13,14,15) -Rouge-beige (n°8) Figure 11 : Schéma présentant une analyse de la structuration interne du dispositif pariétal de la grotte aux Points (hors tracés indéterminés) en fonction des caractéristiques intrinsèques portées par les entités graphiques (au sens de J.-C. Gardin, 1979 Un mot reste encore à dire du signe angulaire n° 13 qui, tant en termes iconographiques que techniques (peinture digitale), dénote quelque peu par rapport au reste de l'ornementation. ...
... Points Cave is a Paleolithic rock art cave located in the central part of the Ardèche River Gorge (Aiguèze, Gard, France; Figure 1a). Since 2011, it has been subject to interdisciplinary research as part of the 'Datation Grottes Ornées' ('Cave Art Dating') project, coordinated by one of us (Monney, 2018a). The cave is a 110-m-long corridor ( Figure 1c). ...
Article
In this article, we propose an approach to reconstruct the timing of human activity at Points Cave, an Upper Paleolithic rock art site located in the middle of the Ardèche River Gorge (Rhône valley, France), based on the dating and characterisation of a stalagmite containing soot. Points Cave (‘Grotte aux Points’ in French), also called the ‘little sister of Chauvet Cave’, is famous for its parietal art including a series of dots made of palm prints. A large number of stalagmites formed in the cave during the last 500 ka. However, quarrying of the cave floors during historic times led to the partial destruction of the sedimentary deposits, and many of the stalagmites were found lying on the floor. In particular, one of them (STM‐18‐04) showed the presence of at least four dark layers in cross‐section, which appeared as possible remnants of fire‐related activities in the cave. Despite being present at the same site, no other specific link between STM‐18‐04 and the rock art has been documented. This stalagmite, however, allows us to identify phases of human presence, located at the cave entrance. To do so, we performed a series of analyses to determine its period of growth and the nature of the dark layers that it contains. Scanning electron microscopy and Raman microspectroscopy confirmed that the dark layers include soot, and uranium‐series dating indicated that the fire events occurred, respectively, around 14,200–14,100 and 12,500 years ago, in agreement with the radiocarbon ages of charcoal specimens recovered from the excavation areas nearby. We thus highlighted phases of human activity at the site during the Upper Magdalenian and/or beginning of the Epipaleolithic. By comparing our results with the regional paleoclimatic record, the soot layers trapped in the stalagmite appear to be synchronous with two cold periods, likely the Older Dryas and the Younger Dryas.
... Points Cave is a Palaeolithic rock art cave in the central part of the Ardèche Gorge (France). Since 2011, it has been the subject of interdisciplinary research as part of the Datation Grottes Ornées (Cave Art Dating) project, coordinated by Monney (2018a). The rock art, which was discovered in 1993 (Brunel et al., 2008(Brunel et al., , 2018, has numerous iconographic similarities with the art in the entrance sectors of Chauvet-Pont-d'Arc Cave (Monney, 2018b). ...
Article
The colour of Palaeolithic cave art is an important parameter to consider when examining possible links between different pieces of rock art. Recent developments in portable, non-invasive spectroradiometry have given researchers the ability to carry out in-situ colorimetric analyses of rock art, even in deep-cave environments. Although these methods provide quantitative data that can be used to compare the colours of different paintings, differences in chromaticity values can be difficult to interpret from an archaeological point of view. We investigated factors that may contribute to this colour variability by combining a series of visible spectroradiometric analyses of the Palaeolithic red rock art in Points Cave (Aiguèze, France) with macrophotography of the surfaces analysed. This fieldwork was supplemented by laboratory experiments to produce reference data we could use to assess the impact of environmental factors on the results of the in-situ spectroradiometric analyses. The variability in the chromaticity values we obtained can be explained almost entirely by colour differences in the underlying cave wall and by the extent to which the pigment layer masks the substrate. These results suggest that the rock art in Points Cave is homogenous in colour and support the hypothesis suggested by archaeological analyses that the rock art belongs to a single prehistoric iconographic project.
... The Points cave is a Palaeolithic rock art site in the Gorges de l'Ardèche. Its rock art was discovered in 1993 (Brunel et al., 2008(Brunel et al., , 2018 and has been the subject of archaeological research since 2011 as part of the "Datation Grottes Ornées" project (Monney, 2018a). An entrance porch leads to a 100-m-long gallery hollowed out of Urgonian limestone. ...
Article
Analysing the colouring matter used to make prehistoric rock art is essential in order to retrace the chaînes opératoires involved. Despite the well-documented limitations of portable analysis systems, the need to conserve rock art led us to reassess the capabilities of portable X-ray fluorescence (pXRF) spectrometry. Thus, we compared in-situ and laboratory analyses of materials from the Points cave (France), and laboratory pXRF results with analyses obtained using other methods and with reference samples. Results confirmed that current pXRF systems are unable to provide data suitable for elucidating the chaînes opératoires of ferruginous colouring matter.
Article
Most archaeological and palaeo-environmental archives are preserved in specific environments (buried sediments, rock shelters, cave environments). Hence, the information we can obtain is usually incomplete, and lacking spatial and morphological significance. Studying landscape evolution can help us to understand the location and distribution of past societies and their relation to Quaternary environments. In the Ardèche Valley, most Middle and Late Palaeolithic sites are preserved in caves and rock-shelters and in rare cases in fluvial sediments. Here we apply an integrated geomorphological approach to the study of the evolution of the Ardèche Valley combining multi-method dating, geomorphological mapping and surveys of cave and fluvial formations. We review chronological results obtained through multi-method dating (electron spin resonance (ESR), infrared stimulated luminescence (IRSL), uranium-series (U-series), combined electron spin resonance/uranium-series (ESR/U-series)) on cave and riverine objects and combine them with topographic and stratigraphic observations in an integrated Bayesian hierarchical model. The results are in agreement with those obtained from other rivers in mountainous environment around the Mediterranean Sea and show sedimentation/incision phases that match the 100 ka glacial/interglacial cycles. The mean rate of river incision deduced from the established chronology for the Middle and Late Pleistocene period, 76 ± 7 m.Ma⁻¹, shows adjustments to a moderate uplifting dynamic that shaped the main topographical features seen today in the landscape of the Ardèche Gorge. The spatially reconstructed alluvial features provide a palaeogeographic framework that can be used directly as a chronological and topographical constraint for archaeological research in the Ardèche catchment.
Article
Full-text available
La Grotte aux Points d'Aiguèze est une petite cavité située au milieu des gorges de l'Ardèche. Son ornementation paléolithique n'a été reconnue qu'en 1993 et, en dehors d'un premier état des lieux établis par ses inventeurs (Brunel et al, 2008), elle n'avait encore jamais fait l'objet d'investigations archéologiques. Pour cette première phase de recherche dans le cadre du Projet Datation Grottes Ornées (qui concerne également des cavités situées sur la rive Rhône-Alpes de l'Ardèche : Deux-Ouvertures, Tête-du-Lion, etc.), les opérations se sont tournées vers la réalisation d'un inventaire général des vestiges archéologiques (silex, céramique, marques charbonneuses, fi gures rupestres, etc.) et paléontologiques (ossements, polis de parois, griffades) qui s'y trouvent tant en surface du sol que sur les parois, et d'un aperçu géomorphologique quant à la genèse de la cavité et à la mise en place de ses dépôts sédimentaires. Deux sondages ont également été menés dans l'entrée de la grotte. Par ailleurs, et suivant en cela la ligne générale du projet, tous les éléments de chronologie relative à disposition (séquences de superposition pariétales et coupes stratigraphiques) ont également été inventoriés et enregistrés sous formes de diagrammes de Harris. Ceci a permis d'établir une trame chronologique cohérente qui ouvre désormais la possibilité de venir insérer des datations (14 C, U/TH) en son sein. Et ce d'autant plus que des potentialités de datation chronométriques ont été identifi ées et recensées sur le site, ce qui permettra de proposer des prélèvements en 2012. Sondages archéologiques Deux sondages archéologiques d'un mètre carré chacun ont été implantés respectivement sur un sol de circulation actuel dans l'entrée de la cavité (sondage H23) et sur un tas de sédiment susceptible de résulter du décaissement des sols constaté par ailleurs dans la cavité. La fouille de ce talus a permis de confi rmer cette hypothèse. Elle a aussi offert l'opportunité de mieux circonscrire l'âge minimal de mise en place de ce tas, puisque des éléments métalliques et tessons céramiques d'âge historique (Antiquité et haut Moyen Age) ont été retrouvés au sein de ses couches profondes. Les raisons qui ont conduit à entreposer là des sédiments, de même que celles du décaissement des sols qui s'y rattache restent pour l'heure encore inconnues Dans le sondage H23, une couche archéologique affleurant en surface du sol a été mise au jour. Elle recelait 22 pièces lithiques accompagnées d'esquilles osseuses et de microcharbons. Pour l'heure, la rareté en éléments caractéristiques (seuls deux lamelles à dos ont été identifiées), ne permet pas d'attribuer cette industrie à une période précise du Paléolithique supérieur. Ornementation pariétale En plus des figures d'ores et déjà connues, de nouvelles traces d'ocre ont été découvertes dans plusieurs secteurs de la cavité, notamment dans les méandres terminaux de la galerie. Ces taches amorphes présentes sur les reliefs saillants de la roche correspondent sans doute à des contacts corporels involontaires qui ne sont pas sans rappeler certaines traces observées aux Deux-Ouvertures et à Chauvet. Leur position montre que l'ensemble de la cavité avait fait l'objet d'explorations dès le Paléolithique supérieur. Cadre chronologique Le cadre chronologique tel qu'il peut être défi ni à la fi n de cette campagne demeure relativement schématique et se base presque exclusivement sur des arguments de chronologie relative. Les seuls éléments de calage temporel à disposition correspondent à des déterminations chronotypologiques de céramique et à des déterminations d'espèces sur la base de la faune.
Chapter
Full-text available
Le présent article approche, de façon théorique, les procédés d’élaboration des chronologies de référence dans le domaine de l’art rupestre, dans le but, notamment, de déterminer précisément pourquoi les premières datations radiométriques de motifs pariétaux se sont avérées en contradiction avec les chronologies relatives employées jusqu’alors. Pour ce faire, un passage en revue critique des étapes méthodologiques menant à l’obtention de ces chronologies (qu’elles intègrent ou non des datations numériques) est effectué, aboutissant à la mise en évidence des incertitudes susceptibles de s’y introduire et des recherches à effectuer ou des améliorations à apporter afin d’augmenter la pertinence de nos systèmes chronologiques.
Article
Full-text available
The Chauvet-Pont d'Arc Cave is one of the most important sites for the study of the earliest manifestations and development of prehistoric art at the beginning of the Upper Paleolithic. Different dating techniques have been performed thus far (AMS 14 C, U/Th TIMS, 36 Cl dating) to model the chronological framework of this decorated cave. The cave yielded several large charcoal fragments, which enabled the opportunity for obtaining multiple dates; thus, a First Radiocarbon Intercomparison Program (FIP) was initiated in 2004 using three charcoal pieces. The FIP demonstrated that those cross-dated samples belonged to a time period associated with the first human occupation. One of the statistical interests of an intercomparison program is to reduce the uncertainty on the sample age; thus, to further assess the accuracy of the chronological framework, the Second Intercomparison Program (SIP) involving 10 international 14 C laboratories was carried out on two pieces of charcoal found inside two hearth structures of the Galerie des Mégacéros. Each laboratory used its own pretreatment and AMS facilities. In total, 21 and 22 measurements were performed, respectively, which yielded consistent results averaging ∼32 ka BP. Two strategies have currently been developed to identify statistical outliers and to deal with them; both lead to quasi-identical calibrated combined densities. Finally, the new results were compared with those of the FIP, leading to the important conclusion that five different samples from at least three different hearth structures give really tightened temporal densities, associated with one short human occupation in the Galerie des Mégacéros.
Article
Full-text available
Suite aux recherches pluridisciplinaires entreprises depuis 2008 dans le cadre du « Projet Datation Grottes Ornées » de nombreuses études ont été initiées à la Grotte des Deux-Ouvertures (Saint-Martin-d’Ardèche ; 07) : Géomorphologie, Paléontologie, Datations U/Th et 14C, Archéologie des sols, Ichnologie, etc. Celles-ci comprennent également une étude et un relevé des entités pariétales de la cavité. Ainsi, depuis la reprise des recherches, de nouvelles découvertes sont venues modifier de façon substantielle notre manière d’appréhender l’ornementation de la Grotte des Deux-Ouvertures. Ces nouveaux éléments soulèvent des questionnements originaux et ouvrent des perspectives quant à notre perception actuelle, à l’appréhension ainsi qu’à l’intégration socioculturelle de cet espace souterrain. Le présent article vient faire le point sur les connaissances acquises. Il propose également au lecteur de nouvelles représentations inédites de ces images rupestres de même qu’une progression, dans l’espace orné, qui dirige le regard sans le contraindre. Ainsi, dans une certaine mesure, il donne à voir, au travers de quelques reproductions, une esquisse de dessins plus subtils qui autrement ne se verraient pas.
Article
Cet article a pour objet de présenter les enseignements de l'approche géomorphologique, basée ici sur l'observation et le relevé cartographique à haute résolution des formes et des dépôts souterrains, pour définir, d'une part, la physionomie et les caractéristiques de la cavité durant les occupations humaines et animales et, d'autre part, les modalités de fermeture de la grotte préhistorique. Afin de préciser l'intérêt de cette approche, cet article a été construit à partir des questionnements issus des travaux menés par les préhistoriens, pariétalistes et paléontologues. Nous avons ici privilégié trois questions : la répartition des peintures, l'accès à la grotte et sa fermeture. Les réponses ont été cherchées au sein des informations spéléogéniques et karstogéniques contenues dans les différentes formes et formations endokarstiques. La cartographie des sols permet de présenter ici en détail les différents dépôts et morphologies présents dans la grotte, de les caler dans le temps et d'appréhender la physionomie de la grotte préhistorique. Les modalités de la fermeture ont également pu être précisées grâce cette démarche ; l'analyse isotopique de concrétions scellant les éboulis d'entrée permet de caler dans le temps cette fermeture (antérieure à 15 000 BP, voire à 19000 BP). Cet article a également pour objet de mettre en avant l'intérêt de l'approche interdisciplinaire dans l'étude des cavités préhistoriques ; le croisement des pratiques, des regards et des interprétations a permis de faire reculer les limites de nos approches respectives et de poser de nouvelles problématiques et démarches de recherche.