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Présentation de l’enquête HBSC sur la santé et les comportements de santé des collégiens de France en 2014

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PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE HBSC SUR LA SANTÉ ET LES
COMPORTEMENTS DE SANTÉ DES COLLÉGIENS DE FRANCE EN
2014
Virginie Ehlinger, Stanislas Spilka, Emmanuelle Godeau
Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) | « Agora débats/jeunesses »
2016/4 N° Hors série | pages 7 à 22
ISSN 1268-5666
ISBN 9782724634839
Article disponible en ligne à l'adresse :
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http://www.cairn.info/revue-agora-debats-jeunesses-2016-4-page-7.htm
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Pour citer cet article :
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Virginie Ehlinger et al., « Présentation de l’enquête HBSC sur la santé et les
comportements de santé des collégiens de France en 2014 », Agora
débats/jeunesses 2016/4 (N° Hors série), p. 7-22.
DOI 10.3917/agora.hs01.0007
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête
HBSC sur la santé et les
comportements de santé
des collégiens de France
en 2014
Virginie Ehlinger, Stanislas Spilka, Emmanuelle Godeau
L’ENQUÊTE HBSC
Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) est une enquête transver-
sale conduite tous les quatre ans depuis 1982 sous l’égide du bureau régional
Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) auprès d’élèves de 11,
13 et 15ans. Elle permet d’appréhender la perception qu’ont les élèves de
leur santé, leurs comportements de santé et plus largement leur vécu au
sein de l’école, de leur groupe de pairs et de leur famille. Elle permet aussi
d’en rechercher les déterminants, de mettre en évidence des tendances évo-
lutives, puisque les principales questions sont reposées à l’identique tous
les quatre ans, d’effectuer des comparaisons internationales, mais aussi
d’affiner les priorités des programmes nationaux, voire internationaux, en
direction des adolescents et de construire des stratégies de promotion pour
la santé des adolescents en adéquation directe avec les constats épidémio-
logiques (Currie et al., 2009; Barnekow, Muijen, 2009).
En 2014, l’enquête a concerné plus de 200000 élèves issus de quarante-deux
pays ou régions d’Europe1 et d’Amérique du nord, permettant ainsi aux parti-
cipants de comparer la santé de leurs élèves âgés de 11, 13 et 15ans et ses
déterminants (Inchley et al., 20162) grâce à un protocole international validé
par tous (Roberts et al., 2009). HBSC est la plus ancienne enquête sur cette
population et la seule à aborder la santé des adolescents au sens large et en
1. Il s’agit de l’Europe au sens politique et géographique, puisque, par exemple, l’Arménie ou la
Turquie qui ne font pas partie de l’UE, sont membres du réseau ainsi qu’Israël, qui a été associé à
l’Europe après la seconde guerre mondiale et est resté dans l’Europe selon l’OMS. De même, cer-
taines régions sont prises en compte de manière indépendante comme des nations (Écosse, pays
de Galles, Angleterre ou Groenland). En outre, en 2014, les États-Unis et la Turquie, membres du
réseau, n’ont pas été en mesure de collecter les données, et ne figurent donc pas dans le rapport.
2. Rapport international en anglais téléchargeable sur le site de l’enquête: www.hbsc.org.
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Présentation de l’enquête HBSC
contexte en Europe (Currie et al., 2009). En outre, la grande taille des échan-
tillons dans chacun des pays (un minimum de 1500 élèves pour chacune
des trois tranches d’âge) rend possible l’observation fine et dynamique de la
transition entre la sortie de l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte, période
charnière pour l’installation de comportements de santé qui impacteront la
vie future de l’adolescent, tout en ayant souvent également un impact immé-
diat. Cette précision dans l’examen des évolutions est particulièrement per-
tinente en ce qui concerne les comportements à risque. En effet, disposer
de mesures année par année (ou classe par classe) permet d’observer le
passage des conduites d’essai, constitutives de cette période d’autonomi-
sation et d’expérimentation, à d’éventuelles conduites à risque, bien plus
rares, mais plus problématiques pour les adolescents concernés (tabagisme
quotidien, ivresses répétées, rapports sexuels non protégés…) et appelant
des réponses ciblées et spécifiques. La grande taille des échantillons et la
volonté forte des chercheurs du réseau HBSC permettent également l’ana-
lyse des inégalités non seulement selon le contexte socio-économique, mais
aussi selon le genre, l’âge, les pays, la situation de handicap, etc.
Enfin, comparativement à d’autres enquêtes de santé en population, l’en-
quête HBSC aborde des déterminants propres à l’adolescence: le climat
scolaire (notamment le harcèlement, le soutien des autres élèves et des
enseignants), les relations avec la famille et les pairs, la puberté, l’image
du corps… Cela la rend unique pour mieux comprendre cette période de la
vie dans toute sa richesse et sa complexité, prenant en compte, du fait de la
taille et de l’expertise de son réseau de chercheurs, des perspectives éco-
logique, sociale et psychologique et leurs influences sur la santé (Inchley
et al., 2016).
La France participe à l’enquête quadriennale HBSC depuis 1994. En 2014,
elle a mené la sixième vague consécutive de l’enquête auprès de plus de
10000élèves représentatifs des jeunes scolarisés du CM2 à la première
année de lycée dans les établissements publics et privés sous contrat
avec l’Éducation nationale. Le service médical du rectorat de l’académie
de Toulouse assure la coordination nationale de ce projet entrant dans la
convention cadre entre le ministère de l’éducation nationale (DGESCO) et
l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES3), en par-
tenariat avec l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT),
la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites
addictives (MILDECA) et l’INSERM U1027. Les données nationales 2014 sont
publiées par l’Agence nationale de santé publique sous la forme de fiches
descriptives thématiques à télécharger librement4.
3. Convention en cours de reconduction avec la nouvelle Agence nationale de santé publique.
4. www.santepubliquefrance.fr
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
LE QUESTIONNAIRE
Le questionnaire de l’enquête HBSC, réévalué et amendé à chaque vague de
l’enquête, repose sur les travaux du réseau international interdisciplinaire
(santé publique, sociologie, psychologie, épidémiologie, médecine de
l’adolescent) de plus de 300 chercheurs impliqués dans le projet. Les
travaux scientifiques portant sur la justification théorique, la validation ou le
développement de questions sont consignés dans un protocole international
mis à jour à chaque nouveau cycle de l’enquête5. En 2014, le questionnaire
international se compose de soixante-quatorze questions posées dans la
majorité des pays participants et développées selon des procédures validées.
Ces soixante- quatorze questions sont considérées comme obligatoires pour
tous les pays, et peuvent être complétées par un certain nombre de modules
optionnels thématiques que chaque équipe est libre d’intégrer ou non à son
questionnaire national, permettant ainsi une meilleure adaptation aux attentes
et intérêts particuliers de chaque pays. En 2013-2014, quarante-trois modules
optionnels, couvrant treize thématiques, ont été mis à disposition des pays
participant à l’enquête (voir encadré 1). Chaque module optionnel comporte
un lot de questions permettant d’approfondir des thèmes présents dans le
questionnaire général (par exemple les substances psychoactives), voire
d’aborder des thèmes qui n’y sont pas traités (par exemple le suicide).
5. Version abrégée disponible sur demande justifiée: www.hbsc.org/membership/application/index.html
Encadré 1. Thématique des principaux modules optionnels internationaux
proposés pour l’enquête HBSC 2014
– Nutrition (« Eating and dieting »)
– Comportements de contrôle du poids (« Weight reduction behaviour »)
– Activité physique (« Physical activity »)
– Activités sédentaires (« Sendetary behaviour »)
– Consommation de substances addictives (« Risk behaviour »)
– Sexualité (« Sexual health »)
– Puberté (« Puberty »)
– Violence (« Violence anad injury prevention »)
– Styles parentaux (« Family culture »)
– Culture des pairs (« Peer culture »)
– Bien-être et qualité de vie (« Positive health »)
- Santé mentale (« Mental health »)
– Vie scolaire (« School »)
– Inégalités sociales (« Social inequalities »)
– Ethnicité (« Ethnicity »)
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Présentation de l’enquête HBSC
En France, en 2014, des modules optionnels internationaux ont été choisis
pour approfondir les thématiques suivantes: consommation de substances
psychoactives, consommation médicamenteuse, relations amoureuses,
situations de handicap, puberté masculine. Ils ont été complétés par
quelques questions développées au niveau national: redoublement, usage de
cigarettes électroniques ou de narguilés, violence subie ou crainte à l’école,
échelle de dépressivité, informations de prévention santé (voir encadré 2).
La version complète du questionnaire a été proposée aux élèves de qua-
trième, troisième et seconde (97questions6) tandis qu’une version plus
courte (77questions) a été réservée aux élèves de CM2, sixième et cin-
quième, pour des raisons de durée de passation, de capacité d’attention, de
niveau de lecture et de sensibilité des questions. Eu égard à ces critères ont
été exclues de la version courte les questions sur la communication numé-
rique avec les amis (nombreuses et fastidieuses à renseigner); compte tenu
des critères de rareté des comportements considérés, d’acceptabilité et de
risque de majorer les refus de parents, ont également été écartés les items
relatifs à la cigarette électronique, au cannabis, à la dépressivité (présence
d’une question sur les envies suicidaires), aux relations sexuelles et à la
contraception. Si ces choix sont laissés à la libre appréciation de chaque pays
en fonction des recommandations éthiques en vigueur, la majorité d’entre
eux sont partagés au niveau international (par exemple, pas de question sur
les rapports sexuels ou la fréquence de consommation de cannabis pour les
plus jeunes).
Le questionnaire est strictement anonyme et traité confidentiellement. Les
procédures mises en œuvre garantissant l’impossibilité de revenir a posteriori
vers un élève interrogé ont conduit la Commission nationale de l’informa-
tique et des libertés (CNIL) à exempter l’enquête HBSC 2014 d’autorisation.
L’ÉCHANTILLON
En 2014, l’échantillon HBSC France se voulait représentatif des élèves
scolarisés dans un collège sous tutelle du ministère chargé de l’Éducation
nationale dans le secteur public et privé sous contrat, en France
métropolitaine (voir encadré3, p.13). En outre, pour répondre aux exigences
du protocole international et assurer la comparabilité des données entre
pays, la population échantillonnée devait également être représentative des
élèves âgés de 11ans et demi, 13ans et demi, et 15ans et demi au moment
de l’enquête (d’où la présence d’élèves de CM2 et de seconde dans le sous-
échantillon destiné à intégrer la base de données internationale HBSC).
Compte tenu des taux de scolarisation importants, de l’ordre de 98% d’une
classe d’âge du fait de l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans dans notre pays,
6. Voir en annexe, p. 153.
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
l’échantillon sélectionné était finalement représentatif de l’ensemble des
adolescents âgés de 11 à 15ans vivant sur le territoire métropolitain en 2014.
Étaient exclus du champ de l’enquête les établissements ne relevant pas
du ministère chargé de l’Éducation nationale (par exemple ceux relevant
des ministères chargés de l’agriculture ou de la santé) ; les établissements
privés hors contrat ; les établissements situés dans les territoires français
d’outre-mer ; les classes de niveau ne concernant pas (ou très peu) les
élèves entre 11 et 15ans (autres que CM2, sixième, cinquième, quatrième,
troisième, section d’enseignement général et professionnel adapté [SEGPA],
dispositif d’initiation aux métiers en alternance [DIMA], seconde générale et
professionnelle) ; les élèves relevant du Centre national d’enseignement à
distance (CNED) ou de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ); les jeunes
scolarisés à l’hôpital ou à domicile; enfin ceux en apprentissage. S’ajoutaient
à ces critères d’exclusion quelques critères opérationnels afin de ne pas
sélectionner de classes scolarisant trop peu d’élèves des âges ciblés (par
exemple, ont été exclues les structures ne comportant que cinq élèves ou
moins entre 11 et 15 ans dans les niveaux de formation retenus).
Encadré 2. Thèmes abordés dans le questionnaire HBSC 2014
pour la France
– Démographie (âge, sexe, niveau, redoublement)
– Habitudes alimentaires
– Image de soi, régime et poids
– Activités physiques, sportives et sédentaires
– Usages de produits psychoactifs
– Vécu scolaire
– Santé et bien-être, plaintes psychosomatiques,
dépressivité et médicaments
– Puberté
– Handicaps et maladies chroniques
– Relations amoureuses, relations sexuelles
– Harcèlement, violences scolaires, bagarres, blessures
– Statut socio-économique et structure des familles
– Dialogue avec la famille
– Relations avec les pairs
– Médias, communication électronique
– Informations de prévention reçues en classe
– Hygiène dentaire
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Présentation de l’enquête HBSC
À chaque nouvelle vague de l’enquête HBSC en France, les classes invitées à
participer à l’enquête sont tirées au sort par la Direction de l’évaluation, de la
prospective et de la performance (DEPP) du ministère chargé de l’Éducation
nationale parmi l’ensemble des classes de France métropolitaine entrant
dans le champ de l’enquête. Pour l’enquête de 2014, les classes sélection-
nées pour participer à l’enquête ont été tirées au sort selon un sondage
aléatoire équilibré afin d’assurer la représentativité de l’échantillon sur les
caractéristiques suivantes : le type de commune des établissements (caté-
gorisation de l’Institut national de la statistique et des études économiques
[INSEE]: commune rurale, ville isolée, banlieue, centre d’agglomération),
le secteur (public/privé), la localisation en zone ÉCLAIR7 et le niveau de for-
mation. Dans le second degré, deux classes par établissement ont été tirées
au sort. Tous les élèves des classes sélectionnées étaient concernés par
l’enquête. On notera que, du fait du nombre élevé de classes entrant dans le
champ de l’enquête dans notre pays, les chances qu’un établissement soit
tiré au sort lors de deux vagues successives sont faibles (mais non nulles),
tout comme celles qu’un élève soit tiré au sort l’année de sa sixième par
exemple, puis à nouveau l’année de sa troisième, quatre ans plus tard.
LE TERRAIN DE L’ENQUÊTE
Une procédure d’information des responsables et d’implication des personnels
de l’Éducation nationale à plusieurs niveaux a été retenue afin de garantir au
mieux la faisabilité de l’enquête. Par voie hiérarchique, les chefs d’établissement
ont été informés des classes sous leur responsabilité tirées au sort. À tous les
niveaux, un dossier complet d’information a été fourni8. Les établissements ont
distribué à tous les élèves des classes concernées par l’enquête un formulaire
destiné à informer leurs parents et à leur donner, le cas échéant, la possibilité
de refuser la participation de leur enfant (procédure de consentement passif).
Les passations des questionnaires se sont déroulées durant une heure de
cours sous la responsabilité des personnels infirmiers scolaires (environ 70%
des cas) ou, lorsque ce n’était pas possible, par des personnels de direction ou
éducatifs (25%). Tous avaient reçu un dossier d’information complet avec tout
le matériel leur permettant d’organiser les passations.
Au total, 543classes regroupées dans 323établissements ont été sollicitées:
88,6% d’entre elles ont effectivement participé à l’enquête. Les motifs de
non-participation des classes se divisaient en trois principaux groupes de
tailles relativement égales : refus de participer de l’établissement; problème
7. Écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite (relevant de l’éducation
prio ritaire).
8. Une procédure d’évaluation des documents fournis pour aider les enquêteurs à conduire
l'étude a été effectuée après l’enquête de 2008, ayant permis d’améliorer plus encore le
contenu de ce dossier.
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
organisationnel; motif inconnu (questionnaires non retournés en fin d’année
scolaire). Ce sont ainsi 481classes qui ont participé à l’enquête entre avril et
juin 2014. Dans ces classes, le taux de participation global des élèves était
de 85,7%, la non-réponse totale étant due dans la plupart des cas aux refus
des parents (698refus parentaux au total, les refus parentaux9 représentant
39,7% des motifs de non-participation des élèves) ou à une absence le jour
de la passation (991élèves absents10, 56,4% des motifs de non-participation).
En outre, 102questionnaires inexploitables ont été exclus, menant à un
échantillon final de 10434 élèves (voir encadré 3).
9. Pour des raisons éthiques, il n’est pas demandé aux parents de motiver leur refus.
10. Les raisons des absences des élèves sont diverses, allant de la maladie au voyage scolaire, en
passant par l’organisation de la passation de l’enquête en dernière ou en première heure, hors
emploi du temps ordinaire de la classe.
Encadré 3. Bilan du terrain de l’enquête HBSC 2014 en France
• 543 classes sollicitées (323 établissements) :
– 103 classes du primaire
– 370 classes de collège
– 70 classes de lycée
• 62 classes exclues (11,4 % des classes sélectionnées) :
– 18 classes pour refus de participation de l’établissement
– 19 classes pour problème organisationnel
– 2 classes sans réponse
– 23 classes n’ayant pas retourné les questionnaires à la date butoir
• 1 758 élèves n’ayant pas participé (14,3 % des élèves des 481 classes
ayant participé) :
– 698 refus parentaux
– 69 refus élèves
– 991 absents
• 102 élèves exclus (1 % des élèves participants) :
– 6 questionnaires vierges
– 31 questionnaires aberrants
– 65 questionnaires non exploitables (sexe ou âge manquant)
• Échantillon final : 10 434 élèves (286 établissements, 481 classes)
– 1 742 élèves du primaire
– 7 051 élèves du collège (dont 28 en classe de français langue étrangère
[FLE]*, retirés ici des analyses)
– 1 641 élèves du lycée
* Classes où sont regroupés les primo-arrivants ne maîtrisant pas suffisamment bien le fran-
çais pour être scolarisés dans leur niveau scolaire.
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Présentation de l’enquête HBSC
LES DÉMARCHES QUALITÉ, LA PONDÉRATION ET LE REDRESSEMENT
Les questionnaires renseignés jugés aberrants ont été supprimés, et les
erreurs de saisie corrigées le cas échéant. Une procédure standardisée
sur l’ensemble des données des pays participants a ensuite été appliquée
par le centre de gestion des données internationales (université de Bergen,
Norvège). En outre, des procédures supplémentaires ont été appliquées pour
améliorer la qualité des données et la précision des estimations : vérification
de la cohérence des réponses des élèves et recodage des données incohé-
rentes par des données manquantes.
Du fait du respect des exigences de l’échantillonnage, du bon déroulement de
l’enquête et de la prise en compte des probabilités de sondage (pondération
dépendant de la taille des établissements), l’échantillon des élèves de 11 à
15ans ainsi que celui des collégiens sont considérés comme représentatifs
des populations ciblées. En outre, un redressement (calage sur marges) des-
tiné à pallier la non-réponse et à améliorer la représentativité de l’échantil-
lon en termes de sexe, âge et niveau de formation a été appliqué.
L’analyse des données tient ainsi compte de la pondération des observa-
tions (liée aux probabilités de sondage des établissements et au redresse-
ment de l’échantillon), mais aussi de la corrélation des observations au sein
d’un même établissement. En effet, l’enquête HBSC repose sur un plan de
sondage en grappes où l’unité primaire est l’établissement et non l’élève
lui-même. Or, des enfants scolarisés dans un même établissement ou une
même classe ont une plus grande probabilité de se ressembler que des
enfants pris séparément au hasard. Les observations ne pouvant plus être
considérées comme indépendantes, le calcul des erreurs standard et des
p-values doit être corrigé. Les tests de comparaison sont ainsi ajustés sur la
corrélation intra-établissement des données.
LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
DES COLLÉGIENS INTERROGÉS
Les classes du niveau collège participantes sont issues de 170 établisse-
ments dont 27privés ; 12,9% sont situés en zone Réseaux de réussite sco-
laire (RRS11) tandis que 4,7% sont situés en zone ÉCLAIR (ce qui est cohérent
avec les données nationales de la DEPP pour 2013/2014: 14,7% des éta-
blissements publics en RRS et 5,7% en ÉCLAIR). Aucun établissement privé
n’est implanté en zone ÉCLAIR ou RRS.
L’échantillon final de collégiens comprend 7023 élèves dont 3443 garçons
et 3580 filles, soit un sex-ratio de 1,04 (données redressées), répartis de
façon globalement équitable dans les différents niveaux de formation malgré
11. Ces réseaux ont été créés en 2006 dans le cadre de la politique de l’éducation prioritaire.
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
une proportion légèrement plus élevée d’élèves en quatrième (29% d’élèves
en quatrième contre respectivement 21,8%, 25,8% et 23,4% en sixième,
cinquième et troisième).
Pour 7,7% des collégiens interrogés, l’établissement scolaire était situé dans
une commune rurale d’après la catégorisation de l’INSEE, les autres élèves
étant scolarisés dans des établissements situés dans des unités urbaines:
ville isolée (17,4% des élèves), commune centre d’une agglomération (29,9%
des collégiens) ou commune de banlieue (45% des collégiens). Par ailleurs,
82% des collégiens interrogés étaient scolarisés dans des établissements
publics (81,5% des élèves hors SEGPA et 100% des élèves en SEGPA), ces
proportions en France métropolitaine + DOM y compris Mayotte à la rentrée
2013 étant respectivement de 78,6% et 95,2% (DEPP, 2014).
L’âge des élèves au moment de l’enquête était majoritairement de 11 ou
12ans en sixième (moyenne de 12 ans), de 12 ou 13 ans en cinquième
(moyenne de 13ans), de 13 ou 14ans en quatrième (moyenne de 14ans),
de 14 ou 15 ans en troisième (moyenne de 15ans ; 8,2% d’élèves de plus
de 15ans). En fonction de l’âge des élèves au moment de la passation des
questionnaires, leur statut vis-à-vis du retard scolaire a pu être déterminé.
Au total, 3,1% des collégiens ont au moins une année d’avance par rapport
à l’âge théorique requis pour leur niveau, sans différence entre les sexes ou
les niveaux de formation, tandis que 80% des collégiens sont «à l’heure»
(77,9% des garçons contre 82,2% des filles), c’est-à-dire ni en avance, ni en
retard par rapport à l’âge théorique requis pour leur niveau. Enfin, un peu
moins de deux collégiens sur dix (16,9%) ont au moins une année de retard.
Il s’agit généralement d’élèves qui ont redoublé au moins une classe, les
garçons étant plus nombreux dans ce cas (18,8% contre 14,8% des filles).
Ces proportions sont globalement plus faibles que lors de la précédente
enquête, menée en 2010, où les proportions d’élèves ayant au moins une
année de retard atteignaient 24,2% chez les garçons et 14,8% chez les filles,
ce qui ne fait que refléter les recommandations ministérielles de limiter
au maximum les redoublements. De manière attendue, comme en 2010,
la proportion d’élèves en retard a tendance à augmenter avec le niveau de
classe (passant de 14,7% en sixième à 22,3% en troisième chez les garçons,
et de 12,2% en sixième à 21,1% en troisième chez les filles).
Par ailleurs, le contexte familial général a été appréhendé par différents
items permettant de déterminer la structure des familles des élèves ainsi que
leur niveau socio-économique. Les deux tiers des collégiens (66,5%) vivent
au sein de foyers «traditionnels» avec leurs deux parents, 16,7% vivent
dans des familles monoparentales et 13,1% dans des familles recomposées,
sans différence marquée entre les sexes ou les niveaux de formation. Les
3,7% d’élèves restants vivent au sein de structures «autres», c’est-à-dire
qu’ils déclarent vivre avec un beau-père ou une belle-mère, ou en foyer, sans
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Présentation de l’enquête HBSC
père ni mère. Ces chiffres sont en accord avec les données publiées par
l’INSEE en 2013 issues de l’enquête Famille et logement réalisée en 2011
(Lapinte, 2013), dans laquelle 65,1% des enfants de 11-17ans vivaient avec
leurs deux parents, 22,5% dans des familles monoparentales et 12,4%
dans des familles recomposées. Par ailleurs, peu de collégiens (11%) sont
enfants uniques à la maison; la plupart vivent avec un frère ou une sœur
(38,8%), voire plus (deux frères et sœurs : 28,7% ; trois et plus: 21,5%).
Comparativement aux données de 2010, on constate une petite diminution
du taux d’enfants vivant avec leurs deux parents qui passe de 72,21% en
2010 à 66,5% en 2014, essentiellement du fait de l’augmentation de ceux
qui déclarent vivre avec un seul de leurs parents (16,7% contre 13,8%) et de
ceux signalant vivre selon une modalité «autre» (respectivement 3,7% et
1,6%). En revanche, les différences concernant le nombre de frères et sœurs
vivant à la maison sont marginales.
Le niveau socio-économique de la famille des élèves a pu être approché par
la mesure d’un indicateur, le Family Affluence ScaleIII (FAS) qui fait réfé-
rence dans de nombreuses publications internationales. Développé dans le
contexte de l’enquête HBSC (Currie et al., 2008), cet indicateur a montré une
forte association avec la santé et les comportements de santé des adoles-
cents (Elgar et al., 2016). Pour l’enquête de 2013-2014, l’échelle FAS II basée
sur quatre items a été révisée et complétée par deux items additionnels, pour
en augmenter la sensibilité, notamment pour les élèves (et les pays) les plus
favorisés. L’échelle FASIII se compose des données suivantestémoignant
de la richesse matérielle de la famille: «Est-ce que tu as une chambre pour
toi tout·e seul·e? » «Oui [1]/Non [0]»); possession d’une voiture («Est-ce
que ta famille a une voiture (ou une camionnette)?» «Non [0]/ Oui, une [1]/
Oui, deux ou plus [2]»); possession d’un lave-vaisselle («Ta famille a-t-elle
un lave-vaisselle à la maison?» «Non [0]/Oui [1]»); nombre de salles de
bains («Combien de salles de bains (une pièce avec une baignoire ou une
douche ou les deux) y a-t-il à la maison?» «Aucune [0]/ Une [1]/Deux
[2] / Plus de deux [3]»); fréquence des voyages dans le cadre de vacances
familiales (« Combien de fois as-tu, avec ta famille, voyagé en dehors de
la France pour partir en vacances l’année dernière?» «Jamais [0]/Une
fois [1]/Deux fois[2]/Plus de deux fois[3]») et nombre d’ordinateurs pos-
sédés par la famille («Combien d’ordinateurs ta famille possède-t-elle ?
[Compte les ordinateurs portables et les tablettes mais pas les consoles de
jeux ni les smartphones]» « Aucun [0]/ Un [1] / Deux [2]/Plus de deux
[3]»). Les scores entre crochets n’étaient pas mentionnés dans les ques-
tionnaires soumis aux élèves, mais sont indiqués ici pour donner une idée de
la valeur associée à chaque réponse. Ces valeurs sont ensuite additionnées
pour calculer l’indicateur synthétique FAS, un score élevé correspondant à
un niveau socio-économique haut. Les élèves étaient par la suite regroupés
dans trois catégories: les 20% des élèves qui présentaient les scores FAS
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
les plus faibles étaient considérés comme ayant un score FAS bas, les 20%
des élèves avec les scores FAS les plus hauts étaient considérés comme
ayant un score FAS élevé; les autres élèves étaient considérés comme ayant
un score FAS intermédiaire. Cette approche pour mesurer les inégalités de
santé diffère des cycles précédents de l’enquête HBSC, où le score total à
l’échelle FAS était découpé en trois à des seuils fixés et identiques pour tous
les pays participant à l’enquête pour créer des groupes de faible, moyenne
et haute affluence. En raison de la grande hétérogénéité des pays en termes
de richesse dans le réseau HBSC (en 2013, le produit intérieur brut par habi-
tant variait de 2244 dollars en république de Moldavie à 110665dollars
au Luxembourg), ces groupements selon des seuils identiques entre pays
entachaient l’interprétation des inégalités de santé. Ces précédents regrou-
pements ne tenaient en effet pas compte efficacement des différences de
Figure 1. Distribution des réponses des collégiens aux quatre questions
de l’échelle FAS posées lors des enquêtes HBSC de 2010 et 2014,
selon la vague de l’enquête
0
20
40
60
80
100
20142010201420102014201020142010
Nombre de voiture(s)/
camionette(s)
Chambre
personnelle
Ordinateur/tablette
à la maison
Voyage familial
à l’étranger dans l’année
Non Oui, une
Oui, deux ou plus
Aucun Un
Plus de deux
Deux
Jamais Une fois
Plus de deux fois
Deux fois
Non
Oui
70,7
25,6 26,9
69,0
83,0 81,4
26,0
35,0
26,4
14,3
25,5
26,425,6
60,7
33,5 34,2
37,7
12,7
17,0
4,1 1,3 1,03,8
18,6 13,8
26,1
Source: HBSC France 2010 et 2014, élèves du collège.
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Présentation de l’enquête HBSC
niveaux de pauvreté matérielle entre les pays/régions. Le découpage utilisé
pour l’enquête 2014 permet à présent de comparer les niveaux relatifs de
richesse matérielle, tout en conservant une interprétation simple au sein
de chaque pays/région, puisque nous comparons les 20% d’élèves les plus
favorisés aux 20% les moins favorisés, voire au groupe intermédiaire (les
60% restants). En France, les seuils permettant de classer les élèves dans
ces trois groupes ne différaient pas selon le sexe ni le niveau de classe.
Afin de vérifier l’existence d’une éventuelle évolution de cette richesse maté-
rielle des élèves entre 2010 et 2014, nous avons comparé les réponses des
élèves aux quatre items présents dans les deux vagues de l’enquête (voir
figure1, p.17). Il en ressort que la principale différence concerne le nombre
d’ordinateurs à la maison, clairement en hausse, témoignant de l’augmen-
tation du parc informatique dans notre pays et de la démocratisation de ces
outils. On constate également une augmentation du nombre d’enfants décla-
rant ne pas être partis en vacances à l’étranger dans l’année (qui passe de
13,8% à 26,1%), ce qui pourrait être le signe d’un impact de la crise sur la
vie des élèves de notre pays.
QUELQUES CONSTATS INTERNATIONAUX
Le rapport international de l’enquête HBSC 2014 est disponible en ligne sur
le site HBSC12 et permet notamment de comparer la position relative de la
France par rapport aux quarante et une autres nations participantes (Inchley
et al., 2016). Il en ressort qu’en dehors de quelques positions d’exception
(tête du palmarès pour les consommations de cannabis à 15 ans, bas du
tableau pour l’activité physique ou la communication avec les parents), les
élèves de notre pays ne se démarquent pas systématiquement des élèves des
autres pays, que ce soit dans un sens ou l’autre.
Nous partageons avec les autres pays un certain nombre de constats, dont
nous citerons ici les principaux.
Majoritairement, les adolescents sont satisfaits de leur vie (85 % des
11-15ans indiquent une satisfaction élevée concernant leur vie à travers
leurs réponses à l’échelle de Cantril13), même si cette proportion diminue
légèrement avec l’âge, et que des différences en défaveur des filles s’installent
clairement dès 13ans. Dans presque tous les pays enquêtés (à l’exception
de l’Albanie), on constate un gradient entre la satisfaction concernant sa vie
et la richesse familiale, au détriment des élèves les plus défavorisés. Si les
12. www.hbsc.org
13. Les élèves sont invités dans le questionnaire à positionner leur satisfaction vis-à-vis de leur
vie actuelle sur une échelle graduée de 10 – représentant « la meilleure vie possible pour toi » – à
0 – représentant la pire des situations (« la pire vie possible pour toi »). Un score supérieur ou
égal à 6 est considéré comme indiquant une satisfaction élevée ou une «bonne qualité de vie».
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
élèves de France ne se démarquent pas de ces constats globaux, ils sont
plutôt moins satisfaits de leur vie que la moyenne de leurs homologues des
autres pays: ils se situent au 39e rang sur 42 (par ordre décroissant des taux
d’élèves déclarant une perception de leur vie plutôt positive) à 11ans ; au 30e
à 13 ans et au 35e à 15ans.
Entre 2010 et 2014, les consommations de tabac et d’alcool sont en diminution
marquée, chez les deux sexes, au-delà de différences de prévalences entre
les pays parfois considérables : de 52 % d’élèves de 15 ans déclarant
fumer au moins une fois par semaine au Groenland à 3% en Arménie ou
en Islande; de 38,5 % d’élèves danois de 15ans déclarant avoir été ivres
deux fois ou plus dans leur vie à 6% en Islande; et de 27,5% d’élèves de
15ans déclarant un usage de cannabis en France à 2% en Arménie. Les
garçons demeurent plus susceptibles de fumer du tabac, boire de l’alcool
ou consommer du cannabis dans la plupart des pays, mais les différences
entre les sexes sont en baisse, essentiellement du fait d’une augmentation
de ces conduites chez les filles. Les liens entre consommation de substances
psycho actives et richesse familiale sont inconstants et variables selon les
pays. Globalement, toutes ces tendances s’appliquent aux élèves de France,
mais il convient de souligner que les indicateurs du tabac (la France occupe
le 6erang sur 42 concernant la proportion d’élèves de 15ans déclarant fumer
au moins une fois par semaine, par exemple), et surtout du cannabis (en
tête des consommations, dans la vie et dans le mois précédant l’enquête, à
15ans), ne sont pas favorables à notre pays, le constat étant moins négatif
pour l’alcool (30e rang sur 42 concernant le fait d’avoir été ivre deux fois ou
plus dans sa vie à 15ans).
Nous partageons également avec les autres pays des constats moins posi-
tifs, voire plus alarmants. En particulier, le fait que partout les filles ont
des indicateurs de santé mentale altérés : à 15 ans, 21 % d’entre elles
en moyenne perçoivent leur santé comme assez mauvaise, voire mauvaise
(contre 13% des garçons) et 50% se plaignent de plus de deux symptômes
psychosomatiques plus d’une fois par semaine, soit presque deux fois
plus que les garçons (27%). Les différences entre les sexes augmentent
avec l’âge. Les variations entre pays sont encore une fois prononcées: si
38% des filles de 15 ans de Lettonie ou 32% de celles du pays de Galles
déclarent avoir une mauvaise santé, elles ne sont que 7% dans ce cas en
Macédoine ou en Albanie. L’amplitude des variations dans la déclaration de
symptômes récurrents est moindre mais reste importante avec 65% des
filles de 15ans dans l’île de Malte contre 36% en Autriche, par exemple.
En occupant la 30e place sur 42, notre pays n’est pas parmi ceux dont les
élèves de 15ans déclarent les taux les plus élevés de mauvaise santé per-
çue, à l’inverse de ce que l’on peut observer pour la déclaration de symp-
tômes récurrents (5eplace sur 42).
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20
Présentation de l’enquête HBSC
Force est de constater également que les niveaux d’activité physique restent
très faibles, dans tous les pays. En effet, seuls 25% des élèves de 11ans
et 16% de ceux de 15ans ont un niveau d’activité physique conforme aux
recommandations actuelles pour leur âge (au moins une heure par jour
d’activité physique modérée à vigoureuse). Dans tous les pays, les filles sont
moins susceptibles d’atteindre les niveaux recommandés. En France, les
élèves sont particulièrement peu actifs (au 39e rang sur 42 à 13 et 15ans).
Enfin, dans tous les pays, l’aisance de la famille continue d’affecter les
jeunes. Les élèves issus de familles défavorisées ont tendance à avoir une
santé et un bien-être dégradés. Bon nombre des inégalités auxquelles ils
sont confrontés sont persistantes, voire en augmentation.
LE NUMÉRO SPÉCIAL HBSC 2014 D’
AGORA DÉBATS/JEUNESSES
Toutes les analyses présentées dans ce numéro portent sur la population
des collégiens, sauf en ce qui concerne l’article intitulé «L’âge “normal”
au premier rapport sexuel. Perceptions et pratiques des adolescents en
2014» (p.37), qui a également inclus les élèves de seconde étant donné
les faibles effectifs d’élèves déclarant avoir déjà eu des rapports sexuels en
quatrième et troisième. Toutes prennent en compte les modalités de tirage
de l’échantillon et son redressement. Plus spécifiquement, des modèles
multivariés ont été réalisés pour mieux comprendre les phénomènes étudiés
et contrôler les «effets de structure». Ces modèles permettent, en effet,
de considérer conjointement les effets de toutes les variables mobilisées
dans chaque article afin de fournir une estimation d’un effet plus «pur» de
chaque variable, dès lors interprétée «toutes choses égales par ailleurs».
Il s’agit par exemple de s’assurer qu’il existe bien un lien entre la variable
étudiée et le redoublement, sachant qu’un élève peut appartenir à une
famille socialement favorisée, vivre avec ses deux parents, etc., chacune de
ces caractéristiques (variables) étant susceptible, elle aussi, d’interagir avec
la caractéristique ou le comportement principalement étudié par les auteurs
(variable d’intérêt).
Sept articles constituent ce numéro spécial consacré à la santé et aux com-
portements de santé des adolescents en 2014, à travers l’analyse des don-
nées de l’enquête HBSC France. Ils couvrent différents aspects de la vie des
adolescents et permettent de mettre en perspective et de mieux comprendre
les interactions entre les comportements des adolescents, leurs conditions
de vie et leur santé, tels qu’ils les perçoivent et nous les rapportent. Au-delà
des fiches descriptives éditées par l’Agence nationale de santé publique,
nous avons ici fait des choix qui nous ont semblé pouvoir contribuer à appro-
fondir les connaissances sur la santé des adolescents de notre pays au sens
large et selon des angles plus originaux. De l’évolution des perspectives
adoptées pour décrire les comportement de santé des adolescents depuis
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AGORA DÉBATS/JEUNESSES HORS-SÉRIE, ANNÉE 2016
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Présentation de l’enquête HBSC
1994 aux liens entre santé mentale et situations de harcèlement subi et
agi, en passant par l’inclusion des élèves en situation de handicap à l’école,
l’évolution des interactions entre le soutien de la famille et celui des pairs
à l’adolescence, les facteurs associés à une perception positive de sa vie,
l’explosion de la place des écrans dans la vie des collégiens ou la perception
de l’âge «normal» d’entrée dans la sexualité, les prismes sont nombreux et
illustrent une période pleine de changements et riche de perspectives pour
ces adultes de demain.
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Présentation de l’enquête HBSC
n LES AUTEUR·E·S
Virginie Ehlinger virginie.ehlinger@yahoo.fr
Ingénieure d’études statistiques dans une unité INSERM (UMR 1027) de recherche en
épidémiologie et santé publique, statisticienne référente pour la France pour l’enquête
HBSC depuis 2009.
Thèmes de recherche : santé pré- et post-natale ; handicap de l’enfant; santé et
comportements de santé des adolescents; méthodes statistiques.
A notamment publié
Gaudineau a., ehlinGer V., nic Gabhainn S., VaySSiere c., arnaud c., Godeau e., « Use
of emergency contraceptive pill by 15-year-old girls. Results from the international
Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study », British Journal of Obstetrics
and Gynaecology, no 10, vol. 117, septembre 2010, p. 1197-1204.
JoVic S., Genolini c., delpierre c., Spilka S., ehlinGer V., roSS J. et al., « Socialization
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Use and Misuse, 6 août 2014.
Schnohr c.W., Molcho M., raSMuSSen M., SaMdal o., de looze M., leVin k. et al., « Trend
analyses in the Health Behaviour in School-aged Children study : methodological
considerations and recommendations », The European Journal of Public Health, sup-
plément no 2, vol. 25, 2015, p. 7-12.
Emmanuelle Godeau Emmanuelle.Godeau@ac-toulouse.fr
Médecin de santé publique, médecin conseiller au rectorat de Toulouse et chercheuse
INSERM (UMR 1027); dirige l’enquête HBSC pour la France depuis 2000.
Thèmes de recherche : santé et comportements de santé des adolescents, conduites à
risque ; école inclusive et participation sociale des enfants et adolescents en situation
de handicap.
A notamment publié
currrie c., nic Gabhainn S., Godeau e., « Introduction to the HBSC Study : Origins,
concept, history and development », International Journal of Public Health, supplément
no 2, vol. 54, septembre 2009, p. 131-139.
currie c., nic Gabhainn S., Godeau e., robertS c., SMith r., currie d. (dir.), Inequalities in young
people's health : HBSC international report from the 2005/2006 Survey, WHO Regional Office
for Europe, Health Policy for Children and Adolescents, no5, Copenhague (Danemark), 2008.
Godeau e., naVarro F., arnaud c. (dir.), La santé des collégiens en France / 2010. Données
françaises de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC),
INPES, Saint-Denis, 2012.
Stanislas Spilka stspi@ofdt.fr
Responsable du département des enquêtes et analyses statistiques, Observatoire fran-
çais des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Thèmes de recherche : addictions jeunes publics avec et sans produits ; enquête en
population générale ; méthodes quantitatives et qualitatives.
A notamment publié
le nezet o., Spilka S., « Usage d’Internet à la fin de l’adolescence en 2011. Enquêtes en
population générale », Note OFDT, 2014, p. 1-4.
obradoVic i., Spilka S., phan o., bonnaire c., « Écrans et jeux vidéo à l’adolescence »,
Tendances, no 97, 2014, p. 1-6.
Spilka S., le nézet o., beck F., ehlinGer V., Godeau e., « Alcool, tabac et cannabis durant
les “années collège” », Tendances, no 80, avril 2012, p. 1-6.
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... Alors que l'alcool et le tabac voient leurs prévalences reculer, l'usage de drogues illicites connaît une diffusion dans certaines classes d'âge. On observe un recul des expérimentations et des consommations de produits psychoactifs parmi les adolescents, en France comme en Europe (Spilka et al., 2021 ;Ehlinger et al., 2016 ;Inchley et al., 2018) et, en parallèle, une augmentation de la consommation de certains produits parmi les adultes du fait du vieillissement des générations ayant, par exemple, expérimenté le cannabis au pic de sa progression à partir des années 1990. Par ailleurs, les évolutions apparaissent polarisées, incitant à une attention renforcée à certaines sous-populations. ...
Article
Drugs and addictions: 20 years of developments in France (2000-2020) This article retraces the main changes reported over 20 years in drug use and addiction practices in France (2000-2020) in the light of the information system set up since the 1990s. It highlights the downward trend of the two most widespread products: alcohol, whose use has been steadily decreasing since the 1950s, and, more recently, tobacco, which is being “denormalized”. In contrast, the proportion of cannabis users has increased among adults, reflecting the ageing of the generations that experimented with this product at the peak of its diffusion, from the 1990s onwards. However, cannabis use is declining among the young people, in line with the European trend. In a context of expanding drug supply, this overview reviews the developments that call for vigilance (the rise of stimulants, increased use of legal opioids) and stresses some emerging problems (the arrival of new synthetic products, drugs diversion for psychoactive purposes, increasing use of non-substance-based addictions). Keywords: addiction, tobacco, alcohol, drugs, policy, harm reduction
... The full protocol of the HBSC studies has been described in previous articles and is designed to collect the most representative data and limit the risk of bias [18][19][20]. The questionnaire includes mandatory international questions, optional international thematic questions, and some specific national questions. ...
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Objectives This study aimed to evaluate in the changes in the percentage of adolescents who brush their teeth twice a day and the association with socio-economic status and health behaviors between 2006, 2010 and 2014 among adolescents from the French cross-sectional studies of the Health Behavior in School-aged Children (HBSC) survey. Methods Our sample included 18727 adolescents aged 11, 13 or 15 years old (y/o). The relationship between toothbrushing frequency (TBF) and eating habits, health and socio-economic status markers, family status, school perception, substance use, sedentary lifestyle and physical activity, together with their evolution over the 3 studies, were investigated using multivariate logistic regression. Results The proportion of adolescents brushing twice a day increased from 68.8% in 2006 to 70.8% in 2010 and 78.8% in 2014 (p<0.0001). Notable associated factors (p<0.0001) were: being a girl (adjusted Odds Ratio = 1.5) and, even more, an older girl (aOR 1.5 for 15 y/o vs 11 y/o girls), having breakfast (aOR 1.4) and eating fruits daily (aOR 1.6), excellent perceived health (aOR 1.2), obesity or overweight (aOR 0.6), being bullied at school (aOR 0.8), and perceived family wealth (aOR 1.4 for High vs Low). No impact from any associated factor changed over the 3 studies. Conclusions Among French adolescents, TBF improved from 2006 to 2014. TBF was significantly associated with other health behaviors. These associations stayed similar in 2006, 2010 and 2010. This increase in TBF may be linked with global prevention programs developed during this time period. These programs should be maintained and associated with more specific ones targeting and adapted to disadvantaged populations, in order to reduce inequalities in oral hygiene and oral health.
... Ces aspects de la santé mentale, qui peuvent par ailleurs annoncer des troubles psychiques majeurs sont aujourd'hui méconnus. L'enquête HBSC fait toutefois exception sur ce point [6]. Effectuée en milieu scolaire tous les quatre ans, elle aborde les questions de santé mentale mais les violences subies par les enfants et la problématique de leur exposition indirecte à la violence, en tant que témoins ne font pas l'objet de suivi direct ; les données sont celles déclarées à différentes sources policières et judiciaires. ...
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Introduction: As part of the National Health Strategy, the High Council for Public Health (HCSP) was tasked with leading a reflection on a “comprehensive and concerted child health policy”. Policy-making requires relevant knowledge and statistical benchmarks. It therefore seemed useful to examine the French statistical system and active research topics. This assessment is expected to provide a current portrait of the priorities and implicit health choices for the children. It also aims to reveal insufficiently explored aspects of children’s health. Methods: The inventory of this system was carried out on the basis of several methods, hearings, work of two documentalists, and analysis of the published and grey literature. Results: The emphasis is on pathologies, medical prevention and behaviors conceived primarily as individual. The idea that the health of tomorrow’s adults is built up behind this apparent good health and its inequalities does not appear, or only marginally. The elements on affective, cognitive or relational development are not sufficiently analyzed, for lack of data. The living conditions of children, especially poverty and violence in all its forms, are not sufficiently considered as health issues. Research is developing today with a hospital-centric vision, without a real strategy of research on children’s health. Discussion: Given the dispersion of data, publishing a summary report on children’s health on a regular basis is essential, as enriching the system with data on the environment, poverty and psychomotor, psychosocial and cognitive development. There is an urgent need to develop research on children’s health and to define a research strategy that does not exist today.
... Ce déclin du bien-être à l'adolescence varie également selon le sexe. Plusieurs études soulignent que le ressenti du bien-être est différent chez les filles et chez les garçons (Ehlinger et al., 2016 ;Lawler et al., 2017). Ces écarts tiendraient d'abord au fait que les filles seraient également plus disposées à exprimer leurs sentiments et leurs émotions négatives [Roscoät (du) et al., 2016, p. 63]. ...
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Cadre de la recherche : Cet article propose une revue de la littérature sur les déterminants et la mesure du bien-être des enfants, et une analyse secondaire de bases de données internationales dans le but de repérer des questions encore relativement inexpliquées. Objectifs : Il vise à proposer des hypothèses pour expliquer les écarts entre le niveau d’investissement public dans des politiques visant les enfants et leur niveau de bien-être subjectif. Méthodologie : Cette enquête repose sur une revue de questions et des analyses secondaires de bases de données internationales. Résultats : L’article met en lumière l’importance de la communication entre parents et adolescents dans le sentiment de bien-être subjectif exprimé par les adolescents. Conclusions : Des recherches qualitatives et comparatives sont nécessaires pour mieux saisir les mécanismes en cause. Contribution : Les travaux de la chaire CNAF-EHESP « Enfance, bien-être, parentalité » sur lesquels s’appuient cet article permettent de s’interroger sur l’engouement actuel pour les questions de bien-être et de bonheur des populations afin d’améliorer leur compréhension par les sciences sociales
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Introduction: Grenoble's regional education authority must provide pupils with medical and screening visits so as to detect health issues or care deficiencies early. The 12th year health check-up for pupils is therefore compulsory. We wanted to offer a standardized tool, the Obi-12, in order to guide that assessment. There were 2 objectives: to create an academic representative overview of the health status of twelve year old students and to implement a field diagnosis on the local scale. Method: The Obi-12 was proposed to all middle schools of the Academy. A detailed description of the obtained answers were completed and compared to national data. A statistical analysis (ACM and ACH) was conducted. Results: In total, 2977 assessments were returned (9% of the Academy). The students checked by Obi-12 are in better health, smoke less, have less uncured dental cavities and have more often a normal weight compared to national data. A hierarchical ascendant classification enabled to set 6 patterns in children, of whom some presented an accumulation of unfavorable social-medical characteristics. Conclusion: The renewal of Obi-12 will contribute to pupil's health diagnosis at different scales and will enable a follow-up of that pupil's health status. That local knowledge will help to determine vulnerable groups in order to prioritize actions as part of the Educational Health Trajectory.
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This article presents the scope and development of the Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study, reviews trend papers published on international HBSC data up to 2012 and discusses the efforts made to produce reliable trend analyses. The major goal of this article is to present the statistical procedures and analytical strategies for upholding high data quality, as well as reflections from the authors of this article on how to produce reliable trends based on an international study of the magnitude of the HBSC study. HBSC is an international cross-sectional study collecting data from adolescents aged 11-15 years, on a broad variety of health determinants and health behaviours. A number of methodological challenges have stemmed from the growth of the HBSC-study, in particular given that the study has a focus on monitoring trends. Some of those challenges are considered. When analysing trends, researchers must be able to assess whether a change in prevalence is an expression of an actual change in the observed outcome, whether it is a result of methodological artefacts, or whether it is due to changes in the conceptualization of the outcome by the respondents. The article present recommendations to take a number of the considerations into account. The considerations imply methodological challenges, which are core issues in undertaking trend analyses. © The Author 2015. Published by Oxford University Press on behalf of the European Public Health Association. All rights reserved.
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France presents one of the highest prevalence of teenagers aged 15-year-olds who report they already have experienced cannabis in Europe. Data from the French 2010 Health Behavior in School-aged Children (HSBC) survey and environmental parameters typifying schools ‘neighborhoods were used to study cannabis experimentation. We conducted a two-level logistic regression (clusters being schools) on 4,175 French 8th–10th graders from 156 schools. Several individual parameters were linked to cannabis experimentation. Living in a non-intact family, feeling insufficiently monitored, having poor communication with mother and being from a family with a high socio-economic status (SES) were all associated with increased risk of cannabis experimentation. At environmental level, only being in a priority education area was linked to this behavior, without explaining differences among schools.
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This paper traces the history of the HBSC study from its origins in the early 1980's to the present day describing how it was first conceptualised scientifically and how this influenced issues of study design. The challenges of managing a cross-national study are explained as are changes and adaptations over time with growth of the study from 3 to over forty country members. The key partnership with the World Health Organisation and its benefits are presented. With developments in scientific management and theoretical perspectives, HBSC has made a substantial contribution to the area of youth health. The last decade has seen increased dissemination to policy makers and evidence that scientific information arising from the study has influenced strategic policy development and practical health improvement programmes. This paper considers some of the key success factors and challenges for the study as it attempts to maximise its scientific output and channels the research findings into health improvement for young people. Future challenges for the study are also considered.
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To describe the methodological development of the HBSC survey since its inception and explore methodological tensions that need to be addressed in the ongoing work on this and other large-scale cross-national surveys. Using archival data and conversations with members of the network, we collaboratively analysed our joint understandings of the survey's methodology. We identified four tensions that are likely to be present in upcoming survey cycles: (1) maintaining quality standards against a background of rapid growth, (2) continuous improvement with limited financial resources, (3) accommodating analysis of trends with the need to improve and adapt questionnaire content, and (4) meeting the differing requirements of scientific and policy audiences. While these challenges are not trivial, the structure of the HBSC network and its long-term experience in working through such challenges renders it likely that HBSC can provide a model of other similar studies facing these tensions.
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Socioeconomic differences in health are ubiquitous across age groups, cultures, and health domains. However, variation in the size and pattern of health inequalities appears to relate to the measure of socioeconomic position (SEP) applied. Little attention has been paid to these differences in adolescents and their implications for health surveillance and policy. We examined health inequalities in 1371 adolescents in seven European countries using four measures of SEP: youth-reported material assets and subjective social status and parent-reported material assets and household income. For each SEP variable, we estimated risk ratios, risk differences, concentration curves, and concentration indices of inequality for fair/poor self-rated health and low life satisfaction. Results showed that inequalities in health and life satisfaction were largest when subjective social status was used as the SEP variable. Moreover, health inequalities defined by subjective social status did not change after differences in assets and income were statistically controlled. Although material assets yielded similar health inequalities as household income, the results suggest that subjective and objective SEP relate differently to adolescent health and are not equivalent indicators of the same construct. In addition, possible bidirectional effects on health and wellbeing may inflate health inequalities defined by subjective social status. These results indicate that SEP differences in adolescent health are relate more closely to psychosocial processes than to material inequality.
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To describe emergency contraceptive pill (ECP) use and variation across countries/regions; and to explore personal and contextual factors associated with ECP use and differences across countries/regions. Data were obtained from 11 countries/regions in the 2006 Health Behaviour in School-aged Children cross-sectional study. SETTING Data were collected by self-report questionnaire in school classrooms. The analysis is based on 2118 sexually active 15-year-old girls. Contraceptive behaviours were compared across countries/regions by chi-square tests. Individual factors related to ECP use were investigated with separate logistic regression models. Multilevel random-intercept models allowed the investigation of individual and contextual effects, by partitioning the variance into student, school and country/region levels. ECP use at last sexual intercourse. ECP use rate varied significantly across countries/regions. Poor communication with at least one adult (odds ratio [OR] 1.62 [1.12-2.36], P = 0.011) and daily smoking (OR 1.46 [1.00-2.11], P = 0.048) were independently associated with ECP use in comparison with condom and/or birth-control pill use. Sexual initiation at 14 years or later (OR 2.02 [1.04-3.93], P = 0.039), good perceived academic achievement (OR 1.69 [1.04-2.75], P = 0.035) and daily smoking (OR 1.63 [1.01-2.64], P = 0.045) were associated with higher levels of ECP use in comparison with unprotected girls. The country-level variance remained significant in both comparisons. These data document the large heterogeneity in rates of ECP use between countries/regions. These differences could not be explained by individual or contextual factors, and raise further questions in relation to ECP access for adolescents and their education in its appropriate use.
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Socioeconomic inequalities in adolescent health have been little studied until recently, partly due to the lack of appropriate and agreed upon measures for this age group. The difficulties of measuring adolescent socioeconomic status (SES) are both conceptual and methodological. Conceptually, it is unclear whether parental SES should be used as a proxy, and if so, which aspect of SES is most relevant. Methodologically, parental SES information is difficult to obtain from adolescents resulting in high levels of missing data. These issues led to the development of a new measure, the Family Affluence Scale (FAS), in the context of an international study on adolescent health, the Health Behaviour in School-Aged Children (HBSC) Study. The paper reviews the evolution of the measure over the past 10 years and its utility in examining and explaining health related inequalities at national and cross-national levels in over 30 countries in Europe and North America. We present an overview of HBSC papers published to date that examine FAS-related socioeconomic inequalities in health and health behaviour, using data from the HBSC study. Findings suggest consistent inequalities in self-reported health, psychosomatic symptoms, physical activity and aspects of eating habits at both the individual and country level. FAS has recently been adopted, and in some cases adapted, by other research and policy related studies and this work is also reviewed. Finally, ongoing FAS validation work is described together with ideas for future development of the measure.
« Introduction to the HBSC Study : Origins, concept, history and development
  • A Notamment Publié Currrie C
  • S Nic Gabhainn
  • Godeau E
A notamment publié currrie c., nic Gabhainn S., Godeau e., « Introduction to the HBSC Study : Origins, concept, history and development », International Journal of Public Health, supplément n o 2, vol. 54, septembre 2009, p. 131-139.