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Précarité et sevrage tabagique : réflexions à partir des données de la consultation de tabacologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP–HP), Paris

Authors:

Abstract and Figures

Introduction: Underprivileged people smoke more frequently, present with a more severe smoking profile and stop less often than wealthier smokers. They can have difficulties to afford smoking cessation treatments as the French medical insurance coverage system requires smokers to pay it in advance with a later reimbursement. The objective of this study was to compare the characteristics, treatment plans and cessation rates of smokers from disadvantaged population in comparison with smokers in wealthier condition. Methods: Study population concerned smokers received for a first visit in the smoking cessation service at Georges-Pompidou European Hospital (Paris, France) in 2013. The EPICES score was used to define precariousness. The national file of smoking cessation consultation (CDT) was completed and the nicotine replacement therapy (NRT) prescriptions were detailed, as treatment could be given for free to precarious smokers on a weekly basis. Data were registered in CDTnet, the French national database of smoking cessation services. Results: Precarious smokers (36.8%) presented with a more severe smoking profile and suffered more often from psychiatric disorders than wealthier smokers. They benefited most often from a combination NRT with patch and oral forms. The followed-up precarious smokers attended a greater number of consultations (4.7 against 3.4) and, if they were less often abstainers (22.2% against 41.3%), they were able to significantly reduce their consumption. Conclusions: Precarious smokers adhere to structured care with aid for access to TSN with a positive consequent impact on consumption.
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Revue
des
Maladies
Respiratoires
(2017)
34,
44—52
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Précarité
et
sevrage
tabagique
:
réflexions
à
partir
des
données
de
la
consultation
de
tabacologie
de
l’hôpital
européen
Georges-Pompidou
(AP—HP),
Paris
Smoking
cessation
support
among
persons
in
situation
of
precariousness
A.
Deschenaua,,
A.-L.
Le
Faoub,
D.
Touzeaua
aPôle
addiction,
groupe
hospitalier
Paul-Guiraud,
54,
avenue
de
la
République,
94800
Villejuif,
France
bHôpital
européen
Georges-Pompidou,
Assitance
publique—Hôpitaux
de
Paris,
centre
ambulatoire
d’addictologie,
université
Paris
Diderot,
Sorbonne
Paris
Cité,
UMRS
1123,
75010
Paris,
France
Rec¸u
le
24
janvier
2016
;
accepté
le
29
mars
2016
Disponible
sur
Internet
le
6
juin
2016
MOTS
CLÉS
Sevrage
tabagique
;
Dépendance
au
tabac
;
Substituts
nicotiniques
;
Démunis
;
Assurance
maladie
Résumé
Introduction.
Les
personnes
en
situation
de
précarité
fument
plus
fréquemment,
plus
inten-
sément
et
arrêtent
moins
que
les
autres
fumeurs.
Elles
sont
pénalisées
par
l’avance
des
frais
des
médicaments
d’aide
au
sevrage.
L’objectif
de
cette
étude
était
de
comparer
les
caracté-
ristiques
et
le
sevrage
des
fumeurs
en
situation
de
précarité
sociale
rec¸us
une
première
fois
en
2013
en
tabacologie
à
l’hôpital
européen
Georges-Pompidou
(Paris,
France)
par
rapport
aux
autres
fumeurs.
Méthodes.
Le
score
EPICES
était
utilisé
pour
définir
la
précarité.
Le
dossier
national
de
consultation
de
tabacologie
était
complété,
informatisé
dans
CDTnet.
Les
prescriptions
étaient
détaillées
car
le
traitement
de
substitution
nicotinique
(TSN)
pouvait
être
dispensé
aux
fumeurs
précaires.
Résultats.
Parmi
les
250
nouveaux
consultants,
les
fumeurs
précaires
(36,8
%)
se
distinguaient
par
un
tabagisme
plus
sévère
et
des
troubles
psychiatriques
plus
fréquents.
Ils
ont
bénéficié
le
plus
souvent
d’un
TSN
associant
patchs
et
formes
orales
et
ont
assisté
à
un
plus
grand
nombre
de
consultations
(4,7
contre
3,4).
S’ils
étaient
moins
souvent
abstinents
(22,2
versus
41,3
%),
ils
parvenaient
à
une
réduction
significative
de
leur
consommation.
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
alice.deschenau@gh-paulguiraud.fr
(A.
Deschenau).
http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.03.010
0761-8425/©
2016
SPLF.
Publi´
e
par
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
r´
eserv´
es.
Précarité
et
sevrage
tabagique
45
Conclusion.
Les
fumeurs
précaires
adhèrent
aux
soins
structurés
avec
une
aide
à
l’accès
aux
TSN
avec
pour
conséquence
un
impact
positif
sur
leur
consommation.
©
2016
SPLF.
Publi´
e
par
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
r´
eserv´
es.
KEYWORDS
Smoking
cessation;
Tobacco
dependence;
Nicotine
replacement
products;
Low-income
population;
Social
security
Summary
Introduction.
Underprivileged
people
smoke
more
frequently,
present
with
a
more
severe
smoking
profile
and
stop
less
often
than
wealthier
smokers.
They
can
have
difficulties
to
afford
smoking
cessation
treatments
as
the
French
medical
insurance
coverage
system
requires
smokers
to
pay
it
in
advance
with
a
later
reimbursement.
The
objective
of
this
study
was
to
com-
pare
the
characteristics,
treatment
plans
and
cessation
rates
of
smokers
from
disadvantaged
population
in
comparison
with
smokers
in
wealthier
condition.
Methods.
Study
population
concerned
smokers
received
for
a
first
visit
in
the
smoking
cessa-
tion
service
at
Georges-Pompidou
European
Hospital
(Paris,
France)
in
2013.
The
EPICES
score
was
used
to
define
precariousness.
The
national
file
of
smoking
cessation
consultation
(CDT)
was
completed
and
the
nicotine
replacement
therapy
(NRT)
prescriptions
were
detailed,
as
treat-
ment
could
be
given
for
free
to
precarious
smokers
on
a
weekly
basis.
Data
were
registered
in
CDTnet,
the
French
national
database
of
smoking
cessation
services.
Results.
Precarious
smokers
(36.8%)
presented
with
a
more
severe
smoking
profile
and
suffe-
red
more
often
from
psychiatric
disorders
than
wealthier
smokers.
They
benefited
most
often
from
a
combination
NRT
with
patch
and
oral
forms.
The
followed-up
precarious
smokers
atten-
ded
a
greater
number
of
consultations
(4.7
against
3.4)
and,
if
they
were
less
often
abstainers
(22.2%
against
41.3%),
they
were
able
to
significantly
reduce
their
consumption.
Conclusions.
Precarious
smokers
adhere
to
structured
care
with
aid
for
access
to
TSN
with
a
positive
consequent
impact
on
consumption.
©
2016
SPLF.
Published
by
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
Les
populations
défavorisées
fument
plus
fréquemment
et
arrêtent
moins
souvent
de
fumer
Il
y
a
5
à
6
fois
plus
de
fumeurs
chez
les
hommes
et
les
femmes
précaires
[1].
Les
données
des
consultants
dispo-
nibles
dans
la
base
de
données
nationale
des
Consultations
de
Tabacologie
(CDTnet)
indiquaient
une
hausse
de
la
fréquentation
des
fumeurs
socialement
défavorisés
entre
2001
et
2006
[2].
Hélas,
l’évaluation
des
taux
de
sevrage
de
ces
consultants
mettait
en
évidence
un
moindre
suc-
cès
chez
les
fumeurs
au
chômage
ou
sans
diplôme
que
chez
les
fumeurs
actifs
ou
éduqués
[3].
Un
gradient
dans
la
fré-
quence
du
tabagisme
lié
à
la
situation
socioéconomique
a
été
retrouvé
dans
différents
pays
[4]
dont
la
France
[5].
Le
tabagisme
est
plus
sévère,
les
effets
du
tabac
sont
minimisés
et
l’aide
au
sevrage
est
perc¸ue
comme
peu
efficace
au
sein
des
populations
précarisées
Dans
une
étude
auprès
de
fumeurs
californiens
datant
de
1996
[6],
les
hard-core
smokers,
qui
se
distinguaient
par
un
statut
professionnel
plus
précaire
avec
de
moindres
ressources,
reconnaissaient
l’aspect
addictif
du
tabac
mais
minimisaient
sa
sévérité.
Ils
étaient
aussi
moins
convaincus
des
problèmes
de
santé
liés
au
tabagisme.
Dans
le
même
sens,
une
étude
publiée
en
2006
[7]
avait
cherché
à
identifier
les
barrières
à
l’accès
aux
services
d’aide
au
sevrage
des
populations
des
quartiers
défavorisés
de
Not-
tingham
(Grand-Bretagne).
Les
fumeurs
gardaient
nombre
de
raisons
pour
continuer
leur
consommation
et
mettaient
toujours
la
motivation
comme
la
clé
de
l’arrêt
malgré
la
reconnaissance
d’une
addiction
importante.
Ils
estimaient
que
les
traitements
d’aide
au
sevrage
étaient
coûteux,
peu
efficaces
et
méconnaissaient
l’offre
de
soins
locale.
L’étude
de
Christiansen
et
al.
(2008—2009)
aux
États-Unis
retrouvait
des
résultats
concordants.
Ainsi,
les
personnes
interrogées
mentionnaient
l’importance
essentielle
de
la
volonté
pour
arrêter
le
tabac
plutôt
que
les
aides
et
traitements
disponibles
(presque
la
moitié
d’entre
elles
pensait
que
les
traitements
d’aide
au
sevrage
pouvaient
être
dangereux)
[8].
Merson
et
al.
[9]
soulignaient
dans
une
revue
de
la
litté-
rature
publiée
en
2015
que
dans
la
population
des
fumeurs
précaires,
l’arrêt
du
tabac
était
«
perc¸u
comme
une
priva-
tion
supplémentaire
».
Le
tabac
prend
ainsi
une
dimension
de
première
nécessité,
de
plaisir
immédiat,
de
partage
et
de
sociabilisation
parmi
la
population
défavorisée,
ce
qui
rend
cette
dernière
peu
perméable
aux
messages
classiques
de
prévention
[10].
C’est
pourquoi,
les
motivations
d’arrêt
pour
ces
patients
sont
plus
souvent
externes
(pour
les
enfants,
le
conjoint,
pour
la
santé,
pour
l’argent.
.
.)
que
la
motivation
interne,
personnelle,
pourtant
plus
consistante.
46
A.
Deschenau
et
al.
La
prise
en
charge
financière
des
traitements
aide
à
tenter
l’arrêt
du
tabac
Le
délistage,
des
traitements
de
substitution
nicotinique
(TSN)
qui
constituent
l’option
thérapeutique
de
pre-
mière
intention
en
France
[11],
a
des
bénéfices
et
des
inconvénients
[12].
L’accès
facilité
aux
traitements
sans
prescription
médicale
permet
d’obtenir
des
résultats
inté-
ressants
mais
au
sein
d’une
population
de
fumeurs
motivés
à
l’arrêt
qui
se
préoccupe
de
sa
santé
dans
l’avenir.
Pour
les
autres
fumeurs,
l’accès
financier
au
traitement
peut
être
un
obstacle
à
une
tentative
d’arrêt
car
en
France,
les
personnes
bénéficiant
d’une
prescription
médicale
de
TSN
doivent
faire
l’avance
des
frais
pour
bénéficier
du
forfait
de
l’assurance
maladie
(50
euros
annuellement
et
150
euros
pour
les
femmes
enceintes,
les
bénéficiaires
de
la
couver-
ture
maladie
universelle
complémentaire
ou
les
jeunes
de
20
à
30
ans
et
les
personnes
couvertes
à
100
%
au
titre
d’une
affection
de
longue
durée
pour
cancer).
L’accès
facilité
aux
traitements
pour
des
populations
défavorisées
est
préconisé
par
l’Organisation
mondiale
de
la
santé
[13],
la
Convention
cadre
pour
la
lutte
anti-tabac
[14]
et
le
rapport
2012
de
la
Cour
des
comptes
sur
la
politique
de
lutte
contre
le
tabagisme
[10].
Dans
les
pays
riches,
elle
n’est
pas
systéma-
tiquement
offerte
et
quand
elle
l’est,
il
s’agit
d’ouverture
partielle
ou
complète
des
différents
médicaments
d’aide
au
sevrage.
En
cas
de
couverture
financière,
les
fumeurs
précaires
sont
une
priorité.
Les
choix
de
couverture
finan-
cière
sont
donc
variables
selon
les
pays,
des
choix
qui
sont
politiques
et
économiques
plutôt
que
scientifiques
[15].
En
France,
les
fumeurs
socialement
défavorisés
consacrent
une
part
importante
de
leur
revenu
au
tabac,
évaluée
à
près
de
20
%
[16].
Il
est
donc
indispensable
de
leur
apporter
une
aide
au
sevrage
tabagique
ciblée
[17].
Enfin,
contrairement
au
coût
du
tabac
dont
ils
s’accommodent,
les
fumeurs
précaires
sont
réticents
à
se
procurer
des
médicaments
d’aide
au
sevrage
tabagique
à
cause
de
leurs
coûts
[5].
Étant
donné
ces
éléments,
quel
impact
peut
avoir
une
situation
de
précarité
sur
l’adhésion
à
la
prise
en
charge
proposée
et
le
sevrage
tabagique
dans
un
service
facilitant
l’accès
au
TSN
pour
les
fumeurs
précaires
?
Pour
y
répondre,
notre
étude
avait
pour
objectif
de
décrire
les
caractéris-
tiques
et
la
prise
en
charge
proposée
aux
fumeurs
précaires
rec¸us
une
première
fois
en
2013
en
consultation
de
tabacolo-
gie
à
l’Hôpital
européen
Georges-Pompidou
(HEGP)
et
de
les
comparer
à
celles
des
fumeurs
qui
n’étaient
pas
en
situation
sociale
difficile.
Matériel
et
méthodes
Une
étude
rétrospective
des
dossiers
de
patients
ayant
consulté
une
première
fois
en
2013
en
consultation
de
taba-
cologie
à
l’HEGP
à
Paris
a
été
réalisée
dans
le
cadre
du
mémoire
du
diplôme
inter-universitaire
de
tabacologie
d’Île-de-France.
L’accès
à
ce
service
en
consultation
externe
de
tabacologie
requiert
une
inscription
administrative
et
une
facturation
des
soins
conventionnée
avec
tiers
payant
pour
l’assurance
maladie
et
un
certain
nombre
de
mutuelles
conventionnées.
Les
patients
peuvent
être
orientés
par
des
professionnels
de
l’hôpital,
des
médecins
de
ville,
des
phar-
maciens,
ou
venir
de
leur
propre
initiative.
Sources
de
données
L’enregistrement
des
éléments
sociodémographiques,
cli-
niques
et
thérapeutiques
s’effectue
dans
la
base
de
données
anonymisée
et
sécurisée
CDTnet
[18]
ainsi
que
dans
le
CDT
national.
CDTnet
a
fait
l’objet
d’une
déclaration
à
la
commission
nationale
de
l’informatique
et
des
libertés.
Un
regroupement
de
ces
deux
sources
d’information
était
nécessaire.
La
base
CDTnet
permettait
l’extraction
automatique
au
format
Excel®des
données
du
centre
de
tabacologie,
mais
ne
comportait
pas
toutes
les
informations
permettant
de
répondre
à
l’objectif
:
la
situation
de
préca-
rité,
ainsi
que
les
données
sur
le
nombre
de
consultations
de
suivi,
la
durée
du
suivi
et
le
traitement
détaillé.
Définition
des
variables
Les
variables
prises
en
compte
ont
été
l’âge
et
le
sexe
des
consultants,
ainsi
que
l’activité
professionnelle.
Celle-ci
permet
dans
CDTnet
de
distinguer
les
chômeurs,
les
per-
sonnes
inactives,
en
invalidité,
les
personnes
bénéficiant
du
revenu
de
solidarité
active
ou
de
l’allocation
adulte
handi-
capé.
Afin
d’établir
si
un
consultant
était
en
situation
de
pré-
carité,
le
calcul
du
score
EPICES
dans
les
dossiers
archivés
a
été
recherché.
L’équipe
du
service
de
consultations
de
tabacologie
de
l’HEGP
pouvait
proposer,
pour
les
personnes
en
situation
de
précarité,
une
dispensation
gratuite
de
TSN
hebdomadaire
sur
prescription,
pour
les
TSN
à
disposition
au
catalogue
de
la
pharmacie
de
l’établissement.
Afin
de
défi-
nir
cette
précarité,
les
professionnels
de
santé
utilisaient
le
score
EPICES
car
il
permet
d’évaluer
la
situation
financière
et
sociale
d’une
personne
dans
sa
globalité
[19],
sans
que
les
critères
appréciés
relèvent
uniquement
des
ressources
disponibles
et/ou
du
statut
social.
Ce
score
est
utilisé
dans
sa
version
simplifiée
(Annexe
A)
pour
faciliter
son
usage
en
consultation.
En
cas
de
situation
particulière
(endettement,
salarié
pauvre,
soutien
de
famille.
.
.),
un
rendez-vous
était
pris
avec
l’assistante
sociale
du
centre
d’addictologie
[20].
Un
patient
était
donc
considéré
en
situation
de
précarité
sociale
dans
l’analyse
si
le
résultat
du
score
EPICES
indi-
quait
une
situation
sociale
difficile
ou
si
si
l’on
disposait
du
résultats
de
la
consultation
sociale,
permettant
au
médecin
de
délivrer
une
semaine
de
TSN.
Les
comorbidités
ont
été
recueillies
et
regroupées
en
4
groupes
:
facteurs
de
risque
cardiovasculaires,
pathologies
somatiques,
comorbidités
addictives
et
troubles
psychia-
triques.
Le
premier
groupe
était
coté
en
présence
des
facteurs
de
risque
suivants
:
un
indice
de
masse
corporelle
supérieur
à
25
témoignant
d’un
surpoids
[21]
(calculé
à
par-
tir
du
poids
et
de
la
taille
renseignés
dans
les
dossiers)
;
une
hypertension
artérielle
ou
une
hypercholestérolémie
rensei-
gnées
en
première
consultation.
Les
pathologies
somatiques
étaient
cotées
dès
qu’une
pathologie
était
renseignée
durant
la
prise
en
charge
ou
comportait
des
séquelles
cli-
niques
actuelles.
Les
comorbidités
addictives
étaient
cotées
si
le
score
du
DETA
(Diminuer,
Entourage,
Trop,
Alcool)
était
supérieur
ou
égal
à
2
témoignant
d’un
antécédent
de
mésusage
d’alcool,
si
une
consommation
de
cannabis
était
rapportée,
si
un
traitement
de
substitution
aux
opiacés
était
régulièrement
prescrit
ou
si
toute
autre
conduite
addictive
était
signalée
dans
le
dossier.
Enfin
les
troubles
Précarité
et
sevrage
tabagique
47
psychiatriques
étaient
cotés
si
la
personne
était
sous
traitement
psychotrope,
si
elle
avait
des
antécédents
de
dépression,
si
le
score
DHAD
(Hospital
Anxiety
and
Depres-
sion)
était
supérieur
ou
égal
à
11
(troubles
anxieux
relevés
à
la
première
consultation,
afin
de
distinguer
les
symptômes
anxieux
présents
au
début
de
la
prise
en
charge
de
ceux
liés
à
un
syndrome
de
manque),
si
le
score
de
la
DHAD
était
supérieur
ou
égal
à
8
ou
si
tout
autre
trouble
psychiatrique
était
signalé
dans
son
dossier.
Pour
rappel,
le
score
de
dépistage
DETA
[22]
et
les
scores
d’anxiété
et
de
dépression
HAD
[23]
font
partie
des
données
recueillies
dans
CDTnet.
La
dépendance
au
tabac
a
été
évaluée
par
le
score
de
Fagerström
avec
trois
catégories
distinctes
:
faible
pour
des
scores
de
0
à
4,
moyenne
pour
des
scores
de
5
ou
6
et
éle-
vée
pour
des
scores
de
7
à
10
[24].
Le
nombre
déclaré
et
moyen
de
cigarettes
fumées
quotidiennement,
ainsi
que
la
mesure
du
CO
expiré
en
ppm
ont
été
pris
en
compte.
Le
sevrage
était
considéré
comme
obtenu
lorsque
la
personne
déclarait
0
cigarette
par
jour
lors
de
la
dernière
consulta-
tion
du
dossier
et
que
le
niveau
de
CO
expiré
était
inférieur
à
5
ppm
quel
qu’ait
été
le
statut
tabagique
enregistré
au
cours
des
consultations
précédentes.
Il
s’agissait
d’une
abstinence
ponctuelle
validée.
Le
suivi
en
tabacologie
était
caractérisé
par
le
nombre
de
consultations
ainsi
que
la
durée
écoulée
entre
la
première
et
la
dernière
consultation.
Une
prescription
de
TSN
était
cotée
dès
lors
qu’il
y
avait
prescription
d’un
dispositif
trans-
dermique
ou
d’une
forme
orale.
Ces
deux
catégories
étaient
ensuite
distinguées.
La
posologie
des
dispositifs
transder-
miques
a
été
recueillie,
contrairement
à
celle
des
dispositifs
oraux,
étant
donné
la
difficulté
d’établir
des
équivalences
entre
les
différentes
formes
galéniques
de
TSN
oraux.
Enfin
la
présence
d’un
vapotage
signalé
dans
le
dossier
a
été
reportée
pour
le
début
et
la
fin
du
suivi.
Outils
d’analyse
L’analyse
des
données
a
été
basée
sur
le
calcul
des
fré-
quences
et
moyennes
dans
l’échantillon.
Les
comparaisons
des
fréquences
des
variables
dans
les
groupes
de
personnes
précaires
et
non
précaires
et
les
autres
analyses
en
sous-
groupes
ont
été
réalisées
avec
les
fonctions
du
test
du
Khi2du
logiciel
Excel®2013.
Les
comparaisons
de
moyennes
des
variables
dans
les
groupes
de
personnes
précaires
et
non
précaires
et
les
autres
analyses
en
sous-groupes
ont
été
réa-
lisées
avec
la
fonction
du
test
d’égalité
des
espérances
de
ce
même
logiciel
(t-test).
Pour
ces
deux
analyses
statistiques,
une
probabilité
d’erreur
à
5
%
a
servi
de
seuil.
Population
Les
données
enregistrées
dans
CDTnet
ont
été
extraites
au
format
Excel®grâce
à
la
fonction
ad
hoc
de
CDTnet
dans
un
document
à
plusieurs
feuillets,
un
par
catégorie
d’informations
(état
civil,
maladies,
bilan
tabagique,
etc).
Un
premier
travail
d’intégration
en
une
base
de
données
unique
a
été
nécessaire
afin
de
rassembler
ces
informations
sur
un
même
feuillet.
Au
total,
278
dossiers
patients
ont
été
retenus
pour
l’année
2013
via
CDTnet.
Les
5
dossiers
de
femmes
enceintes
ont
été
exclus
car
ce
sous-groupe
mino-
ritaire
constituait
un
ensemble
trop
spécifique.
En
outre,
23
dossiers
papier
des
fumeurs
enregistrés
dans
la
base
de
Figure
1.
Présentation
des
sous-groupes
comparés
dans
l’analyse
de
données.
données
CDTnet
n’ont
pas
été
retenus
car
classés
à
part
(patients
traités
par
bupropion
ou
varénicline
ou
rec¸us
en
consultation
lors
de
la
constitution
de
la
base
de
données),
arrivant
ainsi
à
un
total
de
250
dossiers.
Les
dossiers
papiers
des
250
patients
ont
été
étudiés
pour
compléter
les
données
anonymisées
informatisées.
Résultats
L’analyse
des
données
a
été
réalisée
pour
différents
groupes
en
fonction
de
la
précarité
et
de
l’adhésion
au
suivi
en
consultation
de
tabacologie
(Fig.
1).
Caractéristiques
sociodémographiques
et
sanitaires
Les
250
consultants
étudiés
avaient
49
ans
en
moyenne
avec
un
sex-ratio
à
1.
Le
Tableau
1
présente
les
caractéris-
tiques
sociodémographiques
et
sanitaires
de
l’échantillon
par
groupe,
précaires
et
non
précaires.
Les
consultants
en
situation
de
précarité
représentaient
plus
d’un
tiers
de
l’ensemble.
L’analyse
comparative
des
deux
groupes
montrait
une
activité
professionnelle
des
consultants
différente
dans
cha-
cun
d’eux,
ce
qui
était
un
résultat
attendu
:
parmi
les
personnes
précaires,
les
personnes
au
chômage
ou
au
revenu
de
solidarité
active
(RSA)
ainsi
que
les
invalides
et
handi-
capés
étaient
sur-représentés
quand
les
actifs
et
retraités
étaient
sous-représentés.
S’agissant
des
comorbidités,
seuls
les
troubles
psychiatriques
étaient
sur-représentés
chez
les
personnes
précaires.
Caractéristiques
du
tabagisme
et
prise
en
charge
à
la
première
consultation
On
notait
une
sur-représentation
des
dépendances
taba-
giques
sévères
chez
les
personnes
précaires
avec
de
manière
48
A.
Deschenau
et
al.
Tableau
1
Caractéristiques
sociodémographiques
et
sanitaires
de
la
population
totale
et
des
groupes
comparés
pré-
caires/non
précaires.
Population
totale
(n
=
250)
Patients
précairesa
(n
=
92
;
36,8
%)
Patients
non
précaires
(n
=
158
;
63,2
%)
Tests
de
comparai-
son
Âge
moyen
(ans)
49
49
49
p
=
0,96
(t-test)
n
%
n
%
n
%
Sexe
Hommes
127
50,8
49
53,3
78
49,4
p
=
0,55
(Khi2)
Femmes
123
49,2
43
46,7
80
50,6
Statut
socioprofessionnel
Actifs
129
51,6
31
33,7
98
62,0
p
<
0,01
(Khi2)
En
formation
6
2,4
1
1,1
5
3,2
Au
chômage/RSAb26
10,4
18
19,6
8
5,1
Sans
activité
20
8,0
8
8,7
12
7,6
Invalidité/handicap
42
16,8
37
40,2
5
3,2
Retraités
37
14,8
7
7,6
30
19,0
Comorbidités
FDRccardiovasculaires
135
54,0
51
55,4
84
53,2
p
=
0,73
(Khi2)
Pathologies
somatiques
143
57,2
53
57,6
90
57,0
p
=
0,92
(Khi2)
Comorbidités
addictives
86
34,4
36
39,1
50
31,6
p
=
0,26
(Khi2)
Troubles
psychiatriques
153
61,2
73
79,3
80
50,6
p
<
0,01
(Khi2)
aPatients
dont
le
score
EPICES
dépiste
une
situation
de
précarité.
bRevenu
de
solidarité
active.
cFacteurs
de
risques.
congruente,
un
nombre
moyen
de
cigarettes
par
jour
plus
important
(Tableau
2).
Cependant
le
taux
moyen
de
monoxyde
de
carbone
(CO)
expiré
dans
les
deux
groupes
n’était
pas
significativement
différent.
Le
vapotage
n’était
pas
différent
entre
les
deux
groupes
mais
les
petits
effectifs
retrouvés
pour
cette
variable
ne
permettaient
pas
d’analyse
statistique
pertinente.
Les
prescriptions
médicamenteuses
suivaient
les
recom-
mandations
de
la
littérature
nationale
et
internationale
avec
en
première
intention
une
large
utilisation
des
TSN,
combinant
majoritairement
la
voie
transdermique
et
la
voie
orale
[25].
En
outre,
la
prescription
des
dispositifs
trans-
dermiques
était
plus
fréquente
et
le
dosage
prescrit
était
en
moyenne
significativement
plus
élevé
dans
le
groupe
des
personnes
précaires.
Quant
aux
TSN
oraux,
ils
n’étaient
pas
prescrits
de
manière
différente
entre
les
deux
groupes.
Les
prescriptions
médicamenteuses
de
deuxième
intention
étaient
exceptionnelles.
Caractéristiques
du
suivi
et
statut
tabagique
à
la
fin
de
la
prise
en
charge
Les
deux
tiers
des
consultants
poursuivaient
la
prise
en
charge
au-delà
d’une
consultation.
La
proportion
de
personnes
ne
venant
qu’à
une
seule
consultation
était
identique
dans
les
deux
groupes.
Les
différences
de
suivi
concernaient
donc
bien
les
personnes
qui
s’engageaient
dans
une
prise
en
charge.
Le
Tableau
3
expose
les
caractéristiques
du
suivi
et
du
statut
tabagique
à
la
dernière
consultation
de
suivi
plus
d’un
trimestre
en
moyenne
après
le
début
de
la
prise
en
charge.
Les
caractéristiques
étudiées
du
suivi
variaient
entre
les
deux
groupes
personnes
précaires/non
précaires.
Dans
le
premier
groupe,
les
consultations
étaient
plus
nombreuses
et
le
suivi
plus
prolongé.
Parmi
les
patients
ayant
consulté
plus
d’une
fois,
un
tiers
des
fumeurs
était
sevré
à
la
dernière
consultation
avec
une
validation
biochimique
:
les
taux
de
CO
étaient
tous
4
ppm.
Aucune
différence
n’émergeait
entre
les
deux
groupes
étu-
diés,
précaires
et
non
précaires
en
termes
de
prescription,
alors
que
les
sevrages
étaient
significativement
moins
nom-
breux
chez
les
personnes
précaires.
Caractéristiques
des
consultants
fumant
toujours
en
fin
de
prise
en
charge
Chez
les
fumeurs
actifs
à
la
dernière
consultation,
le
nombre
moyen
de
cigarettes
fumées
quotidiennement
(9,7)
avait
diminué
de
48,6
%
par
rapport
à
la
consommation
lors
de
la
première
visite
(moyenne
de
18,8
cigarettes/jour).
Le
taux
de
CO
(alors
de
11,14
ppm)
avait
diminué,
quant
à
lui,
de
27,7
%
en
moyenne
pour
ce
même
groupe
(moyenne
initiale
de
15,4
ppm).
En
comparant
dans
ce
groupe
de
fumeurs
en
fin
de
suivi
les
personnes
pré-
caires/non
précaires
nous
avons
trouvé
que
l’âge
et
le
sexe
étaient
comparables
à
la
population
initiale
de
l’échantillon.
Plus
de
personnes
souffraient
de
troubles
psychiatriques
dans
la
population
précaire
fumeuse
en
fin
de
suivi
(81,6
%
contre
50,8
%,
p
<
0,01)
mais
on
n’observait
pas
de
différences
significatives
entre
les
deux
Précarité
et
sevrage
tabagique
49
Tableau
2
Caractéristiques
du
tabagisme
et
prise
en
charge
à
la
première
consultation
et
comparaison
des
groupes
comparés
précaires/non
précaires.
n
%
n
%
n
%
Khi2
Fagerström
initial
Élevé
93
37,2
27
48,9
65
30,4
Moyen
65
26,0
20
21,7
45
28,5
p
=
0,01
Faible
92
36,8
45
29,4
48
41,1
Tabagisme
initial
Nombre
de
cigarettes/jour 16,6
20,4
14,3
p
<
0,0,1
(t-test)
Taux
de
COaexpiré
(ppm) 13,60 14,82 12,86 p
=
0,14
(t-test)
Prescription
initiale
TSNb226
90,4 90
97,8 136
86,1
p
<
0,01
(Khi2)
TSNbtransdermiques 207
91,6 90
100,0 117
86,0
p
<
0,01
(Khi2)
Dose
moyenne
(mg)
22,51
24,27
21,37
p
=
0,04
(t-test)
TSNboraux
201
88,9
82
91,1
119
87,5
p
=
0,04
(Khi2)
Bupropion
0
0,0
0
0,0
0
0,0
Varenicline
2
0,8
0
0,0
2
1,3
TCCc2
0,8
1
1,1
1
0,6
Consultation
psychologique
14
5,6
6
6,5
8
5,1
p
=
0,63
(Khi2)
Consultation
diététique
10
4,0
6
6,5
4
2,5
p
=
0,12
(Khi2)
Vapotage
initial
11
4,4
2,2
5,7
p
=
0,19
(Khi2)
aMonoxyde
de
carbone.
bTraitement
de
substitution
nicotinique.
cThérapie
cognitivo—comportementale.
groupes
concernant
les
facteurs
de
risque
cardiovasculaires,
les
pathologies
somatiques
et
les
comorbidités
addic-
tives.
Par
contre,
alors
que
le
tabagisme
initial
différait
entre
les
groupes
de
personnes
précaires
et
non
précaires,
le
comportement
tabagique
en
fin
de
suivi
était
similaire
entre
les
deux
sous-groupes
:
score
de
Fagerström,
nombre
moyen
de
cigarettes
quotidiennes
et
taux
de
CO
expiré.
Il
exis-
tait
de
plus
une
réduction
de
la
consommation
tabagique
journalière
et
du
CO
expiré
(p
>
0,05).
Tableau
3Caractéristiques
du
suivi
et
du
comportement
tabagique
à
la
dernière
consultation
pour
la
population
totale
et
les
groupes
comparés.
Population
totale
(n
=
250)
Patients
précaires
(n
=
92)
Patients
non
précaires
(n
=
158)
Test
de
comparaison
n
%
n
%
n
%
Nombre
moyen
de
consultations
3,9
4,7
3,4
p
=
0,02
(t-test)
Durée
moyenne
du
suivi
(mois)
3,7
4,6
3,2
p
=
0,04
(t-test)
Suivis
avec
n
consultation
>
1
167
66,8
63
72,8
104
65,8
p
=
0,67
(Khi2)
Prescription
finale
TSNa131
78,9
54
85,7
77
74,0
p
=
0,08
(Khi2)
TSNatransdermiques
99
75,6
43
79,6
56
72,7
p
=
0,37
(Khi2)
Dose
moyenne
(mg)
21,9
22,6
21,3
p
=
0,50
(t-test)
TSNaoraux
97
74,1
43
79,6
54
70,1
p
=
0,22
(Khi2)
Bupropion
0
0,0
0
0,0
0
0,0
Varenicline
3
1,8
1
1,6
2
1,9
Vapotage
final
28
16,8
10
15,9
18
17,3
p
=
0,81
(Khi2)
Nombre
d’arrêts
déclarés
57
34,1
15
22,2
43
41,4
p
=
0,01
(Khi2)
Fumeurs
en
fin
de
suivi
110
65,9
48
77,8
61
58,7
Nombre
moyen
de
cigarettes/jour
9,7
10,0
9,4
p
=
0,70
(t-test)
Taux
de
CObexpiré
(ppm)
11,1
11,7
10,7
p
=
0,61
(t-test)
aTraitement
de
substitution
nicotinique.
bMonoxyde
de
carbone.
50
A.
Deschenau
et
al.
Groupe
des
personnes
fumeuses
en
fin
de
prise
en
charge
comparé
aux
personnes
sevrées
Le
fait
de
retrouver
un
comportement
tabagique
compa-
rable
en
fin
de
suivi
entre
les
personnes
précaires
et
non
précaires
parmi
les
fumeurs
toujours
actifs
a
conduit
à
réaliser
quelques
comparaisons
complémentaires
chez
les
fumeurs
suivis
entre
le
groupe
de
personnes
ayant
arrêté
de
fumer
et
ceux
qui
étaient
toujours
fumeurs
en
fin
de
suivi.
Les
caractéristiques
tabagiques
initiales
ont
été
comparées.
Si
le
score
de
Fagerström
n’était
pas
statistiquement
discri-
minant,
en
revanche,
les
personnes
encore
fumeuses
en
fin
de
suivi
consommaient
initialement
plus
de
cigarettes
par
jour
(18,7
contre
11,9
cigarettes
par
jour
en
moyenne
chez
les
personnes
sevrées
en
fin
de
suivi,
p
<
0,01)
et
avaient
un
taux
de
CO
expiré
plus
élevé
(15,40
contre
10,13
ppm,
p
<
0,01).
La
recherche
d’un
lien
avec
la
présence
de
troubles
psy-
chiatriques
s’est
avérée
négative
car
65,1
%
des
fumeurs
en
fin
de
suivi
souffraient
de
troubles
psychiatriques
contre
51,7
%
parmi
les
personnes
sevrées,
sans
différence
statisti-
quement
significative.
Discussion
Synthèse
des
résultats
pour
l’ensemble
de
la
population
La
population
étudiée
était
de
49
ans
d’âge
moyen,
souf-
frant
de
multiples
comorbidités
somatiques,
psychiatriques
et
dans
une
moindre
mesure,
addictives.
Un
bon
tiers
de
ces
consultants
étaient
en
situation
de
précarité.
Les
fumeurs
précaires
avaient
plus
souvent
un
niveau
de
dépendance
sévère
au
test
de
Fagerström.
La
prise
en
charge
pharma-
cologique
s’appuyait
essentiellement
sur
les
TSN
combinés
en
première
intention.
Sur
cette
population
initiale,
66,8
%
sont
allés
au-delà
de
la
consultation
initiale,
avec
parmi
eux
34,1
%
d’arrêt
du
tabac
au
dernier
rendez-vous.
Ces
résultats
concordent
avec
des
observations
antérieures
l’équipe
de
l’hôpital
Georges-Pompidou
avait
enregistré
un
taux
d’arrêt
maintenu
à
un
mois
de
15,5
%
pour
les
consul-
tants
qui
n’assistaient
qu’à
deux
consultations
et
33,2
%
d’arrêt
maintenu
en
cas
de
consultation
hebdomadaire
[18].
Chez
ceux
qui
fumaient
en
fin
de
suivi,
leurs
consomma-
tions
moyennes
avaient
diminué
de
48,6
%
pour
le
nombre
quotidien
moyen
de
cigarettes,
de
27,7
%
pour
le
taux
de
CO
expiré.
Ces
données
montrent
que
les
fumeurs
actifs
en
fin
de
suivi
semblaient
avoir
modifié
leur
comportement
tabagique
et
inhalaient
plus
profondément
la
fumée
par
le
phénomène
d’autotitration
[2],
suggérant
que
le
taux
de
CO
expiré
serait
ainsi
un
marqueur
fiable
pour
décrire
l’évolution
du
tabagisme
des
patients
[26].
Synthèse
des
résultats
pour
la
population
précaire
Ce
groupe
avait
une
dépendance
au
tabac
plus
importante
(presque
la
moitié
cotait
un
score
de
Fagerström
élevé)
avec
un
nombre
de
cigarettes
fumées
plus
élevé
mais
pas
de
différence
significative
en
termes
de
CO
expiré.
On
peut
s’interroger
sur
un
manque
de
puissance
pour
mettre
en
évi-
dence
cette
différence.
Ces
données
vont
dans
le
sens
des
caractéristiques
du
tabagisme
des
personnes
en
situation
de
précarité
décrites
en
introduction.
De
fac¸on
concordante
à
ce
tabagisme
plus
sévère,
leurs
posologies
de
TSN
transder-
miques
prescrits
étaient
plus
élevées.
Nous
avons
trouvé
que
les
TSN
étaient
plus
souvent
prescrits
chez
les
fumeurs
pré-
caires
par
rapport
aux
non
précaires
;
ce
pourrait
être
une
conséquence
de
l’attention
particulière
de
l’équipe
à
cette
population
qui
permet
de
fournir
des
TSN
dans
le
cadre
d’un
dispositif
de
prise
en
charge
financière
bien
codifié
pour
les
aider
à
réussir
leur
tentative
de
sevrage.
Concernant
le
suivi
en
tabacologie,
nous
avons
trouvé
que
les
fumeurs
en
situation
de
précarité
avaient
la
même
pro-
pension
que
les
personnes
sans
difficulté
sociale
à
tenter
d’arrêter
de
fumer
après
une
consultation.
Par
contre
la
durée
du
suivi
et
le
nombre
de
consultations
étaient
plus
conséquents,
traduisant
à
notre
avis
des
difficultés
perc¸ues
plus
marquées
face
à
l’arrêt
du
tabac
ou
encore
un
besoin
de
soutien
plus
important.
Cependant
ils
étaient
moins
nom-
breux
à
arrêter
de
fumer
malgré
l’obtention
gratuite
des
traitements,
toujours
dans
le
sens
des
données
de
la
littéra-
ture
[27].
On
notait
tout
de
même
un
gain
non
négligeable
au
niveau
de
leurs
consommations
qui
se
réduisaient
significati-
vement,
comme
pour
les
fumeurs
persistants
non
précaires.
Sachant
que
la
réduction
de
la
consommation
est
un
moteur
pour
la
motivation
à
un
sevrage
définitif
[28],
ce
résultat
est
un
point
positif
à
souligner
pour
cette
première
étude
franc¸aise
de
suivi
du
sevrage
de
fumeurs
précaires.
Enfin,
les
caractéristiques
du
comportement
tabagique
des
fumeurs
en
fin
de
suivi
étaient
comparables
qu’ils
soient
précaires
ou
non.
Limites
et
biais
Il
existe
un
biais
de
recrutement
dans
notre
analyse.
Ce
travail
ne
comprenait
pas
les
personnes
ayant
consulté
en
2013
avec
un
suivi
en
cours
et
les
personnes
dont
le
dossier
n’avait
pas
encore
été
saisi
dans
CDTnet
et
archivé.
De
plus,
les
dossiers
de
23
patients
sous
traitement
par
varénicline
ou
bupropion
en
première
intention
avaient
été
classés
à
part
et
n’ont
pu
être
pris
en
compte.
Les
femmes
enceintes
n’ont
pas
été
prises
en
compte
dans
cette
analyse
compte
tenu
du
faible
effectif
de
consultantes.
Le
devenir
des
patients
au-delà
de
leur
période
de
suivi
et
leur
statut
tabagique
actuel
ne
sont
pas
connus.
Une
enquête
avec
suivi
à
long
terme
par
un
rappel
télépho-
nique
ou
par
courrier
des
consultants
pourrait
compléter
les
données
recueillies
mais
serait
coûteuse
en
termes
de
personnel.
En
effet,
les
fumeurs
consultant
en
tabacologie
et
complétant
leur
dossier
CDT
précisent
si
oui
ou
non,
ils
peuvent
être
recontactés
ultérieurement
pour
communiquer
leur
statut
tabagique.
Cette
autorisation
est
systématique-
ment
enregistrée
dans
CDTnet.
Enfin,
les
informations
sur
les
conseils
comportementaux
dispensés
en
consultation
de
tabacologie
pour
les
fumeurs
précaires
ne
sont
pas
détaillées
dans
le
dossier.
Il
est
impos-
sible
de
savoir
si
ces
fumeurs
ont
adhéré
au
suivi
car
les
traitements
pouvaient
leur
être
fournis
pour
une
durée
limi-
tée
et
éventuellement
reconductible
ou
si
le
suivi
structuré
Précarité
et
sevrage
tabagique
51
avec
fixation
d’objectifs
et
mesure
des
résultats
a
contribué
à
l’adhésion
à
la
prise
en
charge.
Perspectives
Ce
travail
a
permis
de
constater
l’adhésion
aux
soins
de
la
part
des
patients
les
plus
défavorisés,
ainsi
que
des
résultats
intéressants
de
réduction
des
consommations,
à
défaut
de
sevrages
complets.
L’accès
facilité
gratuit
aux
traitements
pharmacologiques
pour
une
durée
courte
est
un
point
essen-
tiel
pour
faciliter
la
tentative
d’arrêt
[29].
Copeland
et
al.
ont
d’ailleurs
montré
l’efficacité
sur
la
réduction
et
l’arrêt
du
tabac
à
3
mois
d’une
prescription
proactive
par
les
méde-
cins
généralistes
de
TSN
dans
une
population
défavorisée
[30].
Le
maintien
de
l’arrêt
du
tabac
reste
la
question
essentielle.
L’existence
d’une
base
de
données
avec
des
informations
individuelles
détaillées
pour
chaque
fumeur
telle
que
CDTnet
est
précieuse
et
devrait
permettre
de
développer
des
études
et
des
travaux
d’analyse
multicentriques
complémentaires
en
vue
d’améliorer
les
connaissances
sur
la
prise
en
charge
offerte
aux
fumeurs
précaires
et
d’étudier
les
facteurs
pronostiques
de
sevrage.
Ces
données
permettraient
d’adapter
les
prises
en
charge
de
manière
plus
personnalisée
encore.
Bryant
et
al.,
dans
leur
méta-analyse
des
différents
types
d’interventions
d’aide
à
l’arrêt
du
tabac
auprès
de
populations
défavorisées
[31]
ne
pouvaient
conclure
pour
désigner
la
plus
efficace
et
appellaient
à
d’autres
recherches
sur
ce
sujet.
Mais
ils
souli-
gnaient
déjà
que
plusieurs
types
d’interventions
montraient
un
bénéfice
dans
ce
groupe.
Ainsi,
Brown
et
al.
ont
publié
un
travail
intéressant
sur
l’usage
d’un
outil
internet
pour
l’accompagnement
au
sevrage
[32]
(StopAdvisor)
qui
mon-
trait
une
efficacité
significative
dans
le
groupe
des
personnes
aux
profils
socioéconomiques
bas.
Une
équipe
danoise
[33]
a
montré
l’intérêt
d’un
programme
d’aide
au
sevrage
d’accès
gratuit
aux
consultations
et
traitements,
enrichi
d’un
sou-
tien
téléphonique
pour
tous
les
fumeurs,
et
les
fumeurs
précaires
en
particulier
(en
France,
la
ligne
Tabac
Infos
Ser-
vice
(39
89)
demeure
payante
bien
que
non
surtaxée).
Ce
même
programme
a
montré
une
efficacité
un
peu
moindre
chez
les
heavy
smokers
[34].
Cette
différence
pose
ques-
tion
puisque
les
précaires
ont
justement
un
tabagisme
plus
sévère.
Les
grands
fumeurs
des
milieux
précaires
pourraient
donc
être
plus
à
même
d’adhérer
aux
soins
et
d’obtenir
des
résultats
en
termes
d’abstinence
et
de
réduction
des
consommations
à
l’aide
de
programmes
de
soins
spécifi-
quement
construits
à
leur
intention.
C’est
ce
que
l’équipe
de
l’HEGP
avait
tenté
de
mettre
en
œuvre
entre
2011
et
2012
dans
le
cadre
de
groupes
de
fumeurs
précaires
[20].
Cette
approche
n’avait
pu
être
poursuivie
faute
de
person-
nel
constant
pour
animer
ces
groupes.
L’usage
d’outils
à
impact
immédiat
est
enfin
une
piste
intéressante
étant
donné
l’importance
des
bénéfices
à
court
terme
dans
cette
population
[10]
:
mesure
du
CO
expiré
qui
s’ajuste
en
24
à
48
h
à
une
réduction
ou
un
arrêt
du
tabagisme
—,
défis
à
court
terme
de
réduction,
d’abstinence
comme
une
journée
sans
tabac,
utilisation
sur
mesure
de
TSN.
.
.
Comme
autre
perspective,
le
rappel
téléphonique
systématique
des
personnes
précaires
serait
un
outil
à
envi-
sager
pour
tenter
de
les
faire
revenir
en
cas
de
rupture
du
suivi
et
pour
mieux
connaître
l’évolution
de
leur
tabagisme
à
l’issue
des
consultations.
Ces
interventions
téléphoniques
proactives
en
parallèle
de
l’accès
aux
TSN
ont
montré
une
efficacité
dans
plusieurs
travaux
[35,36].
Toutefois
elles
nécessitent
un
personnel
pour
réaliser
cette
tâche.
Conclusion
Dans
cette
étude,
les
fumeurs
en
situation
de
précarité
sociale
souffraient
d’un
tabagisme
plus
sévère
et
d’une
plus
grande
fréquence
des
troubles
psychiatriques.
Parmi
les
deux
tiers
qui
assistaient
à
au
moins
deux
consultations
de
tabacologie,
ils
obtenaient
moins
de
succès
au
sevrage
que
les
personnes
plus
aisées
mais
ils
montraient
une
plus
grande
et
plus
longue
adhésion
aux
soins
et
une
réduction
de
consommation
similaire
à
celle
des
autres
fumeurs
en
fin
de
suivi.
Ces
résultats
incitent
à
développer
des
études
per-
mettant
de
préciser
les
caractéristiques
des
fumeurs
en
situation
de
précarité
sociale.
Une
meilleure
connaissance
de
leurs
spécificités
servirait
à
l’élaboration
de
programmes
de
soins
dédiés,
facilitant
la
réduction
de
consommation
et
l’aide
à
l’arrêt
du
tabac.
Ils
intégreraient
des
outils
d’évaluation
et
de
suivi
innovants
en
complément
des
moyens
de
prise
en
charge
actuels.
Déclaration
de
liens
d’intérêts
Les
auteurs
déclarent
ne
pas
avoir
de
liens
d’intérêts.
Annexe
A.
Indice
de
précarité
(EPICES)
utilisation
simplifiée
du
score
[29,37]
Si
le
résultat
du
questionnaire
comprend
quatre
carrés
rouges
et
plus,
le
patient
est
considéré
en
difficulté
sociale.
52
A.
Deschenau
et
al.
Références
[1]
Moulin
JJ,
Labbe
E,
Sass
C,
et
al.
Précarité
et
facteurs
de
risque
:
le
score
EPICES.
Revue
francophone
de
psycho-
oncologie
2006;5:115—21.
[2]
Le
Faou
AL,
Baha
M,
Rodon
N,
et
al.
Trends
in
the
profile
of
smokers
registered
in
a
national
database
from
2001
to
2006:
changes
in
smoking
habits.
Public
Health
2009;123:6—11.
[3]
Baha
M,
Le
Faou
AL.
Smokers’
reasons
for
quitting
in
an
anti-
smoking
social
context.
Public
Health
2010;124:225—31.
[4]
Siahpush
M,
McNeill
A,
Borland
R,
et
al.
Socioeconomic
varia-
tions
in
nicotine
dependence,
self-efficacy,
and
intention
to
quit
across
four
countries:
findings
from
the
Internatio-
nal
Tobacco
Control
(ITC)
Four
Country
Survey.
Tob
Control
2006;15:71—5.
[5]
Peretti-Watel
P,
Seror
V,
Constance
J,
et
al.
Poverty
as
a
smo-
king
trap.
Int
J
Drug
Policy
2009;20:230—6.
[6]
Emery
S,
Gilpin
EA,
Ake
C,
et
al.
Characterizing
and
identi-
fying
‘‘hard-core’’
smokers:
implications
for
further
reducing
smoking
prevalence.
Am
J
Public
Health
2000;90:387—94.
[7]
Roddy
E,
Antoniak
M,
Britton
J,
et
al.
Barriers
and
motivators
to
gaining
access
to
smoking
cessation
services
amongst
depri-
ved
smokers
a
qualitative
study.
BMC
Heath
Serv
Res
2006;
6:147.
[8]
Christiansen
B,
Reeder
K,
Hill
M,
et
al.
Barriers
to
effective
tobacco-dependence
treatment
for
the
very
poor.
J
Stud
Alco-
hol
Drugs
2012;73:874—84.
[9]
Merson
F,
Perriot
J,
Underner
M.
Situation
de
précarité
:
état
des
lieux
et
propositions
d’optimisation.
Rev
Med
Liege
2015;70:44—8.
[10]
Constance
J,
Peretti-Watel
P.
La
cigarette
du
pauvre.
Ethnolo-
gie
franc¸aise.
PUF;
2010.
p.
3.
[11]
Haute
Autorité
de
santé.
Arrêt
de
la
consommation
de
tabac
:
du
dépistage
individuel
au
maintien
de
l’abstinence
en
premier,
recours;
2014
[Saint-Denis].
[12]
Le
Faou
AL.
Délistage
et
gratuité
des
traitements
de
sub-
stitution
nicotinique
:
quelles
conséquences
?
Le
courrier
des
addictions
2003;2:60—4.
[13]
World
Health
Organization.
Regulation
of
nicotine
replacement
therapies:
an
expert
consensus.
Copenhagen:
WHO,
Regional
Office
for
Europe;
2001.
p.
42.
[14]
Le
Faou
AL,
Baha
M.
Tabagisme
en
France
:
état
des
connaissan-
ces
pour
une
prise
en
charge
efficace
par
les
médecins.
Presse
Med
2012;41:1279—85.
[15]
Le
Faou
AL,
Scemama
O.
Comparaison
des
systèmes
de
couver-
ture
assurantielle
des
traitements
pharmacologiques
d’aide
au
sevrage
tabagique
dans
cinq
pays
de
l’Organisation
de
coopé-
ration
et
de
développement
économiques.
Rev
Epidemiol
Sante
Publique
2005;53:535—48.
[16]
Peretti-Watel
P,
Constance
J,
Seror
V,
et
al.
Cigarettes
and
social
differentiation
in
France:
is
tobacco
use
increasingly
concentrated
among
the
poor?
Addiction
2009;104:1718—28.
[17]
Merson
F,
Perriot
J,
Underner
M,
et
al.
Sevrage
tabagique
des
fumeurs
en
situation
de
précarité
sociale.
Rev
Mal
Respir
2014;31:916—36.
[18]
Le
Faou
AL,
Scemama
O,
Ruelland
A,
et
al.
Caractéristiques
des
fumeurs
s’adressant
aux
consultations
de
tabacologie.
Rev
Mal
Respir
2005;22:739—50.
[19]
Sass
C,
et
al.
«
Le
score
Epices
:
un
score
individuel
de
pré-
carité.
Construction
du
score
et
mesure
des
relations
avec
des
données
de
santé,
dans
une
population
de
197
389
personnes.
».
Bull
Epidemiol
Hebd
2006;14:93—100.
[20]
Le
Faou
AL,
Baha
M.
Sevrage
tabagique
et
personnes
en
situa-
tion
de
précarité
:
l’intérêt
d’une
prise
en
charge
spécifique.
La
santé
en
action
2014;427:6—8.
[21]
OMS.
Aide
mémoire
no311;
2015
[Consultable
en
ligne
:
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs311/fr/].
[22]
Fiellin
DA,
Reid
MC,
O’Connor
PG.
Screening
for
alcohol
pro-
blems
in
primary
care:
a
systematic
review.
Arch
Intern
Med
2000;160:1977—89.
[23]
Guelfi
JD.
L’évaluation
clinique
standardisée
en
psychiatrie.
Prat
Med
Ther
2000;2:31.
[24]
Heatherton
TF,
Kozlowski
LT,
Frecker
RC,
et
al.
The
Fagerström
Test
for
Nicotine
Dependence:
a
revision
of
the
Fagerström
Tolerance
Questionnaire.
Br
J
Addict
1991;86:1119—27.
[25]
Cahill
K,
Stevens
S,
Perera
R,
et
al.
Pharmacological
inter-
ventions
for
smoking
cessation:
an
overview
and
network
meta-analysis.
Cochrane
Database
Syst
Rev
2013:CD009329.
[26]
Underner
M,
Peiffer
G.
Interprétation
des
valeurs
du
CO
expiré
en
tabacologie.
Rev
Mal
Respir
2010;27:293—300.
[27]
Hiscock
R,
Murray
S,
Brose
LS,
et
al.
Behavioural
therapy
for
smoking
cessation:
the
effectiveness
of
different
intervention
types
for
disadvantaged
and
affluent
smokers.
Addict
Behav
2013;38:2787—96.
[28]
Le
Houezec
J,
Sawe
U.
Réduction
de
consommation
tabagique
et
abstinence
temporaire
:
de
nouvelles
approches
pour
l’arrêt
du
tabac.
J
Mal
Vasc
2003;28:293—300.
[29]
Kuntz
C,
Spyckerelle
Y,
Giordanella
JP,
et
al.
Évaluation
de
la
prise
en
charge
gratuite
des
substituts
nicotiniques
dans
le
sevrage
tabagique
proposée
à
des
populations
en
situation
de
précarité
dans
les
centres
d’examens
de
santé.
Bull
Epidemiol
Hebd
2001:22—3.
[30]
Copeland
L,
Robertson
R,
Elton
R.
What
happens
when
GPs
proactively
prescribe
NRT
patches
in
a
disadvantaged
commu-
nity.
Scott
Med
J
2005;50:64—8.
[31]
Bryant
J,
Bonevski
B,
Paul
C,
et
al.
A
systematic
review
and
meta-analysis
of
the
effectiveness
of
behavioural
smo-
king
cessation
interventions
in
selected
disadvantaged
groups.
Addiction
2011;106:1568—85.
[32]
Brown
J,
et
al.
Internet-based
intervention
for
smoking
cessa-
tion
(StopAdvisor)
in
people
with
low
and
high
socioeconomic
status:
a
randomised
controlled
trial.
Lancet
Respir
Med
2014;2:997—1006.
[33]
Neumann
T,
Rasmussen
M,
Ghith
N,
et
al.
The
Gold
Standard
Programme:
smoking
cessation
interventions
for
disadvanta-
ged
smokers
are
effective
in
a
real-life
setting.
Tob
Control
2013;22:e9.
[34]
Neumann
T,
Rasmussen
M,
Heitmann
BL,
et
al.
Gold
standard
program
for
heavy
smokers
in
a
real-life
setting.
Int
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Elsevier
Masson;
2009
[Mémoire
présenté
dans
le
cadre
du
Grand
prix
Evian].
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Article
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Tobacco smoking is a major public health issue. One in two lifelong smokers will die from a disease related to tobacco use. Recent data show an increase in the prevalence of smoking in the lowest socioeconomic population. It induces a higher morbidity and mortality in this group of people than in the general population; however, stopping smoking induces an equal benefit in terms of reducing disease and mortality for everyone. Improving tobacco control requires a greater understanding of smoking and cessation in this population. The aim of this article is to review the relationship between socioeconomic status and smoking cessation. Outcomes about the intentions and behaviour of stopping and maintaining abstinence are presented. Some ways to improve smoking cessation in lower socioeconomic smokers are proposed.
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Background: Internet-based interventions for smoking cessation could help millions of people stop smoking at very low unit costs; however, long-term biochemically verified evidence is scarce and such interventions might be less effective for smokers with low socioeconomic status than for those with high status because of lower online literacy to engage with websites. We aimed to assess a new interactive internet-based intervention (StopAdvisor) for smoking cessation that was designed with particular attention directed to people with low socioeconomic status. Methods: We did this online randomised controlled trial between Dec 6, 2011, and Oct 11, 2013, in the UK. Participants aged 18 years and older who smoked every day were randomly assigned (1:1) to receive treatment with StopAdvisor or an information-only website. Randomisation was automated with an unseen random number function embedded in the website to establish which treatment was revealed after the online baseline assessment. Recruitment continued until the required sample size had been achieved from both high and low socioeconomic status subpopulations. Participants, and researchers who obtained data and did laboratory analyses, were masked to treatment allocation. The primary outcome was 6 month sustained, biochemically verified abstinence. The main secondary outcome was 6 month, 7 day biochemically verified point prevalence. Analysis was by intention to treat. Homogeneity of intervention effect across the socioeconomic subsamples was first assessed to establish whether overall or separate subsample analyses were appropriate. The study is registered as an International Standard Randomised Controlled Trial, number ISRCTN99820519. Findings: We randomly assigned 4613 participants to the StopAdvisor group (n=2321) or the control group (n=2292); 2142 participants were of low socioeconomic status and 2471 participants were of high status. The overall rate of smoking cessation was similar between participants in the StopAdvisor and control groups for the primary (237 [10%] vs 220 [10%] participants; relative risk [RR] 1·06, 95% CI 0·89-1·27; p=0·49) and the secondary (358 [15%] vs 332 [15%] participants; 1·06, 0·93-1·22; p=0·37) outcomes; however, the intervention effect differed across socioeconomic status subsamples (1·44, 0·99-2·09; p=0·0562 and 1·37, 1·02-1·84; p=0·0360, respectively). StopAdvisor helped participants with low socioeconomic status stop smoking compared with the information-only website (primary outcome: 90 [8%] of 1088 vs 64 [6%] of 1054 participants; RR 1·36, 95% CI 1·00-1·86; p=0·0499; secondary outcome: 136 [13%] vs 100 [10%] participants; 1·32, 1·03-1·68, p=0·0267), but did not improve cessation rates in those with high socioeconomic status (147 [12%] of 1233 vs 156 [13%] of 1238 participants; 0·95, 0·77-1·17; p=0·61 and 222 [18%] vs 232 [19%] participants; 0·96, 0·81-1·13, p=0·64, respectively). Interpretation: StopAdvisor was more effective than an information-only website in smokers of low, but not high, socioeconomic status. StopAdvisor could be implemented easily and made freely available, which would probably improve the success rates of smokers with low socioeconomic status who are seeking online support. Funding: National Prevention Research Initiative.
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Smoking is a major of public health policy issue; one in two lifelong smokers will die from a disease related to tobacco use. In France, smoking is responsible for more than 70,000 deaths every year. The benefits linked to stopping smoking include reduced mortality and morbidity related to the use of tobacco. Recent data show an increase in the prevalence of smoking in the lowest socioeconomic population. Tobacco control needs a better understanding of the determinants of smoking in this population, which are also factors in the failure of cessation attempts. Based on international literature, this review specifies the educational and socioeconomic factors involved in tobacco smoking and in the result of an attempt to quit. Its aim is to propose ways to improve the management of smoking cessation in a socially deprived population.
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In France, daily tobacco consumption increased among adults between 18 and 75 years between 2005 and 2010, particularly women. At 17 age-old, it raised 10% between 2008 and 2011 (32.7% in boys and 30.2% in girls). The number of cigarettes smoked per day decreased between 2005 and 2010 in France, from 15.4 to 13.9 cigarettes smoked per day. But active exposition to cigarette smoke and consequently to cigarette toxins exposure did not change and even increased. Tobacco prevention should follow the World Health Organization Framework Convention on Tobacco Control, which was signed in 2004 by French representatives. Smoking cessation methods include: minimal counseling provided by general practitioners (when given during a medical visit for another motive than smoking cessation, one out of 50 smokers stops); minimal counseling given by any health professional; and the smoking cessation services framework. Evidence-based medications associated with a non-pharmacologic support and with a regular follow-up significantly increase smoking cessation rates. Risk reduction by decreasing progressively tobacco consumption with the help of medications is only suggested nowadays. Copyright © 2012. Published by Elsevier Masson SAS.
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Background: High-intensity smoking cessation programs generally lead to more continuous abstinence, however, lower rates of success have been reported among heavy smokers. The aim was to evaluate continuous abstinence among heavy smokers during the intensive 6-week Gold Standard Program (GSP) and to identify modifiable factors associated with continuous abstinence. Methods: In this nationwide clinical study based on 36,550 smokers attending an intensive cessation program in Denmark. Heavy smoking was defined as ≥7 points in the Fagerström Nicotine Dependency Test, smoking ≥20 cigarettes daily or ≥20 pack-years. Results: Overall, 28% had a Fagerström score ≥7 points, 58% smoked ≥20 cigarettes daily and 68% smoked ≥20 pack-years. Continuous abstinence was 33% in responders (6-months response rate: 78%); however, abstinence was approximately 1-6% lower in the heavy smokers than the overall population. Attending GSP with an individual format (vs. group/other, OR 1.23-1.44); in a hospital setting (vs. pharmacy/municipality services, OR 1.05-1.11); and being compliant (attending the planned meetings OR 4.36-4.89) were associated with abstinence. Abstinence decreased in a dose-dependent manner with increasing smoking severity. Conclusions: Abstinence after GSP was 1-6% lower in the heavy smokers than in the overall study population. Modifiable factors may be used for small improvements in continued abstinence. However attempts to improve compliance seemed especially promising.
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Introduction The development of smoking cessation clinics in France since 1999 has been accompanied by the setting up of an electronic database to evaluate the appropriateness of these services to the needs of smokers. The aim of this paper is to analyse the characteristics of smokers registered in the smoking cessation services national database. Methods A cross-sectional population-based study was conducted in 40 smoking cessation centres from 20 French regions. The study population included 14,574 smokers attending the smoking cessation centres that participated in building a national computerised database during the period 2001-2003. Results A significant proportion of the study population was female (51.4%), middle-aged (42.8 years), more highly educated (34% had received further education) and employed (68%). Almost half of the population was considered to be highly dependent on tobacco. Thirty-four percent of smokers had a past medical history of cardiovascular or lung disease. A history of depression was found in nearly one third of the population. Conclusions Young people and individuals from deprived backgrounds were underrepresented, but smoking cessation services were being accessed by highly-dependent smokers and smokers with tobacco-related diseases services. More targeted smoking cessation strategies should be considered in order to improve access to smoking cessation services by more deprived groups.