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La grotte des Deux-Ouvertures à Saint Martin d'Ardèche: Approches chronométriques croisées de la mise en place du massif stalagmitique (U/Th et 14C AMS) : implications quand aux fréquentations humaines de la cavité et à la présence ursine dans la région

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Abstract

(For english summary: See below). Située à la sortie des gorges de l’Ardèche, la Grotte des Deux-Ouvertures (St-Martin-d’Ardèche) présente à la fois une ornementation pariétale paléolithique, des traces importantes de fréquentation par les ours des cavernes, ainsi que des stigmates d’activités humaines dans l’argile (extraction ?). Au moment de la découverte, un massif stalagmitique obstruait le passage donnant accès aux galeries où se trouvent ces vestiges. Une série de datation 14C AMS et U/Th a été réalisée au sein de ce bouchon de calcite en vue de déterminer à quel moment le passage est devenu infranchissable pour les Hommes et les ours et de mieux circonscrire leurs phases respectives d’activité dans la cavité. Les résultats obtenus, couplés à une étude géomorphologique du secteur, montrent que le massif a commencé sa formation aux environs de 9 500-9 800 cal BP et que le passage s’est refermé peu après 6 000 cal BP. Ces âges ne permettent malheureusement pas de contraindre les périodes de fréquentation humaines et animales au cours du Paléolithique. En revanche, ils donnent des indications chronologiques cohérentes vis-à-vis des données archéologiques quant aux activités ayant eu lieu dans la grotte durant l’Holocène. ************************************************************************ Situated at the end of the Ardèche river gorges, the Deux-Ouvertures cave (St-Martin-d’Ardèche) possess some palaeolithic rock art, numerous remains of cave bears and various evidences of human activities (clay extraction ?). When the cave was discovered, a stalagmitic dome closed the passageway to the galleries containing those miscellaneous remains. A geomorphologic study of the area was carried out and a series of samples collected in the stalagmitic dome which were subsequently dated by AMS 14C and U/Th in order to understand when the way was obstructed. The results show that the calcite started its growth at about 9 500-9 800 cal BP and the way closed shortly after 6 000 cal BP. Unfortunately, these dates don’t help to constrain the periods when humans and animals visited the cave during the Palaeolithic. Nevertheless, they give some important clues, consistent with the archaeological data, regarding to the activities held in the cave during the Holocene.
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(1) Université Paris Ouest - Nanterre, 21 allée de l’Université, FR-92000 Nanterre - julien@monocycle.ch
(2) Université de Savoie, laboratoire EDYTEM – CNRS, FR-73373 Le Bourget du Lac
(3) LSCE, UMR CEA/CNRS 8212, L’Orme des Merisiers, Saclay, FR-91191 Gif-sur-Yvette cedex
(4) School of Earth Sciences, The University of Melbourne, VIC 3010, Australie
(5) Aix Marseille Université, CNRS, MCC, LAMPEA UMR 7269, FR-13094, Aix-en-Provence
(6) Laboratoire de Mesure du carbone 14, UMS 2572, CEA Saclay, FR-91191 Gif-sur-Yvette cedex
(7) Conservateur honoraire du Muséum de Lyon
(8) Université Paul Valéry - Montpellier 3
Paillet P. (dir.)
Les arts de la Préhistoire : micro-analyses, mises en contextes et conservation
Actes du colloque « Micro-analyses et datations de l'art préhistorique dans son contexte archéologique »,
MADAPCA - Paris, 16-18 novembre 2011
PALEO, numéro spécial, 2014, p. 41 à 50
Chapitre 1 : ANALYSER
1a - Analyses invasives
Programme
ANR
MADAPCA
41
La grotte des Deux-Ouvertures
à Saint-Martin-d’Ardèche :
approches chronométriques croies
de la mise en place du massif stalagmitique
(U/Th et 14C AMS) : implications
quant aux fréquentations humaines de la cavité
et à la présence ursine dans la région
Julien MONNEY(1), Jean-Jacques DELANNOY(2), Dominique GENTY(3),
John HELLSTROM(4), Stéphane JAILLET(2), Évelyne KALTNECKER(3),
Nicolas LATEUR(5), Christophe MOREAU(6), Michel PHILIPPE(7),
Benjamin SADIER(2), Sonia STOCCHETTI(8), Hélène VALLADAS(3)
Résumé : Située à la sortie des gorges de l’Ardèche, la Grotte des Deux-Ouvertures (Saint-Martin-d’Ardèche) présente à la fois une
ornementation pariétale paléolithique, des traces de fréquentation par les ours des cavernes, ainsi que des stigmates d’activités
humaines dans l’argile (extraction ?). Au moment de la découverte, un massif stalagmitique obstruait le passage donnant accès aux
galeries où se trouvent ces vestiges. Une série de datations 14C AMS et U/Th a été réalisée au sein de ce bouchon de calcite en vue
de déterminer à quel moment le passage est devenu infranchissable pour les Hommes et les ours. Les résultats obtenus, couplés à
une étude géomorphologique du secteur, montrent que le massif a commencé sa formation aux environs de 9 500-9 800 cal BP et que
le passage s’est refermé peu après 6 000 cal BP. Bien qu’ils ne permettent pas de contraindre les phases d’ornementation paléolithique
du site, ces âges sont cohérents avec les données archéologiques qui montrent l’absence de vestiges dans la grotte dès après le
Néolithique ancien. Ils ont par ailleurs une incidence dans la discussion relative aux derniers ours des cavernes connus dans la région.
En effet, à la différence de la Grotte Chauvet, l’absence d’ossements d’ours des cavernes plus récents que 27 440 BP ne peut être
imputée ici à une fermeture des voies d’accès.
Introduction
Si la grotte des Deux-Ouvertures est une cavité connue de
longue date (Chiron 1896 - p. 484 ; Balazuc 1956 - p. 67),
jusqu’en 1984 la reconnaissance de son réseau venait
buter sur un imposant massif stalagmitique situé à la
jonction de ses deux galeries principales. C’est vers cette
époque qu’un courant d’air soufflant par le mince interstice
demeulibre entre la voûte et le sommet du massif fut
décelé par les membres du Gress9, signe d’une probable
suite du réseau. Jugeant plus aisé de creuser dans l’argile
sous-jacente que de s’attaquer au massif lui-même, ils
entreprirent alors de le contourner par le dessous (Vicente
1986). Le 23décembre 1985, au terme du creusement d’un
tunnel de 7 m de long, ils débouchèrent dans une galerie
inconnue jusqu’alors - la galerie des Ours (ainsi nommée
en raison des nombreux ossements d’ours des cavernes
qui jonchaient le sol) - et repéraient sur les parois d’un étroit
boyau en cul-de-sac quelques figures gravées. Au fil de sa
croissance, la formation carbonatée était ainsi venue clore
peu à peu le passage jusqu’à rendre la suite du réseau
inaccessible.
Problématique
En l’absence d’autres voies d’accès probantes10, la
présence d’ossements d’ours des cavernes datés entre
30 220 et 27 440 BP (soit entre 35 100 et 31 270 cal BP)
(Argant & Philippe 2011 ; Bon et al. 2011 ; Elalouf et al.
2011 ; Philippe et al. 2009), celle d’art pariétal et de dépôts
archéologiques non datés11 mais néanmoins attribuables
au Paléolithique supérieur (Gély et Porte 1996, 1997,
1998 ; Monney et al. 2010), ainsi que l’absence de vestiges
clairement holocènes au-delà de ce bouchon de calcite12
posent plusieurs questions en lien avec la mise en place du
massif stalagmitique :
1. quand le passage a-t-il été condamné ?
2. cela permet-il de contraindre ou de préciser les phases
de fréquentation et d’ornementation paléolithiques ? ou à
tout le moins d’attribuer un âge minimal (terminus ante
quem) aux vestiges présents dans la grotte mais
impossibles à dater en tant que tels (notamment des traces
d’outils et de doigts présentes dans l’argile) ?
3. l’absence d’ossements d’ours des cavernes plus récents
que 27 440 BP (31 900 - 31 270 calBP) doit-elle être mise sur
le compte d’une fermeture des voies d’acs ou faut-il
envisager d’autres causes à échelle locale (p.ex. changement
de lieu d’hivernation) ou régionale (raréfaction/disparition de
l’espèce).
Ce sont ces questions qui ont motivé l’étude de la fermeture
de la galerie des Ours par le massif stalagmitique dans le
cadre du projet « Datation grottes ornées » (voir Monney et
al. 2014, ce volume). Les possibilités d’étude et de datation
de cette formation carbonatée se sont alors révélées
d’autant plus grandes que, suite au percement de la porte
d’entrée actuelle, puis surtout après l’épisode de pluies
torrentielles de septembre 2002, une large coupe naturelle
de plus de 1 m de haut s’est ouverte au sein du massif
stalagmitique. Les eaux de crue, en empruntant le tunnel
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(9) Groupe de Recherche et d’Exploration spéléologiques spiripontain.
(10) De fait, une autre voie d’accès fut dégagée (et rebouchée) postérieurement à la découverte, mais certains éléments suggèrent qu’elle
n’avait jamais été fréquentée auparavant.
(11) La datation 14C des dépôts archéologiques est actuellement en cours. Cela dit, une pointe à face plane découverte en fouille évoque
une/des incursion/s au Solutréen (Gély et Porte 1996). Mais d’autres phases de fréquentation et d’ornementation ne peuvent être exclues
pour le moment.
(12) De fait, seul le fond d’un petit récipient en verre (XVIIe-XIXesiècle ?) a été retrouvé après le massif stalagmitique. Il se situait au pied de
celui-ci et pourrait avoir glissé au travers de l’espace interstitiel entre la voûte et le massif, ou bien avoir été amené par les crues de 2002. Sa
présence ici n’est donc probablement pas représentative d’une incursion dans la galerie des Ours.
Les arts de la Préhistoire : micro-analyses, mises en contextes et conservation.
Chapitre 1 : ANALYSER 1a : Analyses invasives
Mots-clés : 14C AMS, Art pariétal paléolithique, Uranium-Thorium, Datation, Ardèche, Géomorphologie, Ours des cavernes.
Abstract: The Deux-Ouvertures cave (Saint-Martin-d’Ardèche, France): chronometric approaches of a stalagmitic dome (U/Th and 14C
AMS): archaeological and paleontological implications. Situated at the end of the Ardèche river gorges, the Deux-Ouvertures cave
(Saint-Martin-d’Ardèche) possess some palaeolithic rock art, numerous remains of cave bears and various evidences of human
activities (clay extraction?). When the cave was discovered, a stalagmitic dome closed the passageway to the galleries containing those
miscellaneous remains. A geomorphologic study of the area was carried out and a series of samples collected in the stalagmitic dome
which were subsequently dated by AMS 14C and U/Th in order to understand when the way was obstructed. The results show that the
calcite started its growth at about 9 500-9 800 cal BP and the way closed shortly after 6 000 cal BP. Unfortunately, these dates don’t
help to constrain the periods when humans decorated the cave during the Palaeolithic. Nevertheless, they give some important clues,
consistent with the archaeological data, regarding to the activities held in the cave during the Holocene. They also show that here, unlike
in Chauvet cave, the lack of cave bear bones younger than 27 440 BP cannot be linked with the closure of the entrance.
Key-words: 14C AMS, Parietal palaeolithic art, Uranium-Thorium, Chronology, Ardèche, Geomorphology, Cave bears.
creusé par les spéléologues lors de la découverte, ont en
effet emporté les sédiments argilo-limoneux sous-jacents.
Sapé de la sorte, le massif s’est alors retrouvé en porte-à-
faux au-dessus du vide et s’est effondré en partie sous son
poids. Cet événement offre aujourd’hui l’opportunité
d’accéder directement à une coupe stratigraphique sur
toute la hauteur de la séquence.
Dans un premier temps, les recherches se sont concentrées
sur une étude géomorphologique du secteur et sur
l’observation détaillée de la stratigraphie de façon à
appréhender les dynamiques de mise en place du massif.
C’est seulement au terme de cette étude préliminaire que
des échantillons de calcite et de charbon y ont été prélevés
en vue de datation. Aujourd’hui, les dates obtenues,
croisées avec les apports de l’approche géomorphologique,
permettent de discuter l’âge et les modalités de fermeture du
passage ainsi que ses implications en termes de
fréquentation humaine et animale de la cavité.
1 - Observations géomorphologiques
Les observations géomorphologiques menées aux Deux-
Ouvertures s’appuient sur les développements
méthodologiques conduits à la grotte Chauvet Pont-d’Arc
(Delannoy et al. 2005). L’objectif de l’approche
géomorphologique était ici de mieux saisir les modalités de
mise en place du bouchon stalagmitique. Celui-ci repose
sur des remplissages limoneux sableux et se compose de
trois générations de concrétionnement, lesquelles ont été
identifiées à partir de discordances angulaires présentes au
sein de la masse de calcite (fig. 1). La première phase de
concrétionnement (génération 1) peut être reliée à une
circulation hydrologique incrustante provenant plutôt de la
paroi gauche ; elle correspond à un dépôt de calcite qui, au
niveau de la coupe, se dispose aujourd’hui
subhorizontalement. La deuxième génération peut être
rapportée à un ruissellement le long de la paroi droite ; elle
est progradante sur la génération 1 et se caractérise au
niveau de la coupe par un dispositif oblique des strates de
croissance. Enfin, la génération 3, spatialement déportée
de quelques décimètres par rapport aux générations
précédentes, correspond aujourd’hui à la pousse d’un
nouvel édifice stalagmitique devant l’actuelle porte d’entrée.
Il est possible que la fracture qu’empruntait l’eau avant de
déposer la calcite de génération 2 ait fini par se colmater,
amenant ainsi le ruissellement à emprunter une trajectoire
différente. Cette hypothèse est supportée par l’identification
d’un plancher stalagmitique toujours actif, formé sur un petit
conduit perché au-dessus de la galerie principale et qui se
déverse 1 m environ à côté de la zone d’entrée.
2 - Observations stratigraphiques et
remarques quant à l’origine des charbons
L’observation de la stratigraphie naturelle dégagée au sein
du massif stalagmitique (donc exclusivement dans les deux
premières générations de concrétionnement) a par ailleurs
révélé l’existence de six horizons distincts contenant des
charbons (fig. 2). Le premier, et le seul à s’inscrire dans la
génération 1 de concrétionnement, se situe quelques
centimètres à peine au-dessus des couches argilo-
limoneuses qui supportent le massif. C’est le plus ancien
niveau de la séquence. En effet, malgun examen attentif,
il n’a pas été possible d’en repérer d’autres dans les
couches argilo-limoneuses sous-jacentes. Le dernier
horizon (h.6) se trouve entre 25 et 30 cm sous la voûte
calcaire, tandis que les derniers centimètres qui terminent
la séquence sont dénués de charbon.
Bien que l’origine exacte des charbons soit difficile à cerner
(structures de combustion situées sur le massif ? torches
utilisées lors des incursions ? matériel extérieur acheminé
par les écoulements stalagmitiques ?), il est intéressant de
constater la présence de deux négatifs de branchettes au
sein de l’horizon 6. Ces fantômes évoquent des
branchettes dont la combustion n’était que partielle au
moment de leur emprisonnement dans la calcite et dont les
fibres ligneuses se sont décomposées par la suite. D’un
point de vue chronologique, elles possèdent une
importance, car ces branchettes ont l’intérêt de minimiser
l’éventuali d’un possible effet « charbon ancien ». En
effet, leur incorporation aux dépôts carbonatés sous forme
de bois laisse raisonnablement supposer que leur âge et
celui des niveaux de calcite dans lesquels elles se trouvent
ne présentent pas de décalage temporel important.
3 - Prélèvements et datations
Au total, dix-sept échantillons ont été prélevés dans les
strates du massif stalagmitique (fig. 2). Leur position a été
sélectionnée de façon à disposer de jalons couvrant toute
la hauteur de la stratigraphie, de la base jusqu’à la voûte.
Techniquement parlant, de petits cubes de calcite ont été
découpés à l’aide d’une microscie diamantée avant d’être
détachés au burin par effet de levier. Ces prélèvements ont
par ailleurs été ciblés pour que les cubes de calcite
concernés intègrent des charbons, de sorte que cette
association intime entre charbon et calcite permette une
comparaison directe des résultats radiométriques obtenus.
3.1 - Traitement des échantillons de charbon
Les échantillons de charbon ont été traités chimiquement
au Laboratoire des Sciences du Climat et de
l’Environnement (CNRS/CEA/UVSQ) pour éliminer les
contaminations en carbone étranger, puis ils ont été oxydés
en gaz carbonique avant d’être réduits en graphite (voir
Valladas et al. 2014, ce volume). La datation carbone 14 en
spectrométrie de masse par accélérateur des pastilles de
graphite a finalement été effectuée sur l’accélérateur
Artemis (LMC, CEN, Saclay).
3.2 - Traitement des échantillons de calcite
Pour les analyses radiocarbones de calcite, environ 10 mg
de calcite ont été attaqués par de l’acide orthophosphorique
déshydraté à 60 °C produisant du CO2qui a ensuite été
réduit par de l’hydrogène en présence de fer (poudre) à
600 °C. Le carbone, déposé sur cette poudre de fer, a alors
été pressé pour former une cible qui a été introduite dans
La grotte des Deux-Ouvertures à Saint-Martin-d’Ardèche : approches chronométriques croisées de la mise en place du massif stalagmitique
(U/Th et 14C AMS) : implications quant aux fréquentations humaines de la cavité et à la présence ursine dans la région
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l’accélérateur (Artemis ; UMS 2572, Saclay) afin de
procéder au comptage des atomes de C (12C, 13C, 14C).
L’activité 14C obtenue après normalisation pour un13C de
- 25 ‰, dite conventionnelle, a alors été corrigée du
carbone mort issu de la dissolution de la roche encaissante
(Genty et al. 2001) puis calibrée afin d’obtenir un âge
comparable à l’âge uranium/thorium (Genty et al. 2011).
Quant aux analyses U/Th sur la calcite, elles ont été faites
sur un spectromètre de masse de type MC-ICP-MS
(Multicollector Inductively Coupled Plasma Mass
Spectrometry, Nu-Instruments) à l’université de Melbourne
(Australie). Sans rappeler tous les détails de la procédure,
le principe consiste à prélever 20 à 100 mg de calcite et à
extraire l’uranium et le thorium en utilisant des acides et une
résine adaptée (Hellstrom 2003). Les rapports isotopiques
de U et Th servent de base au calcul de l’âge mais, selon
le degré de contamination (visible sur le rapport
230Th/232Th et issue d’un apport de 230Th externe, non lié
à la désintégration radiogénique), une correction
« détritique » peut être appliquée ou non. L’incertitude finale
est largement conditionnée par cette correction qui, dans le
cas de cette étude, est importante.
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Les arts de la Préhistoire : micro-analyses, mises en contextes et conservation.
Chapitre 1 : ANALYSER 1a : Analyses invasives
Figure 1 - Massif stalagmitique de la grotte des Deux-Ouvertures : carton géomorphologique du secteur et coupe longitudinale du
massif. Les clichés montrent respectivement le massif stalagmitique côté entrée et côté fond (relevés et clichés J.-J. Delannoy, S. Jaillet,
B. Sadier).
Figure 1 - Massive stalagmite in Les Deux Ouvertures cave : geomorphological map of the sector and longitudinal section of the cliff.
The photographs show the massive stalagmite input from the entrance and the end of cave (tracings and pictures J.-J. Delannoy,
S. Jaillet, B. Sadier).
4 - Résultats
4.1 - Datation 14C AMS du charbon
Trois dates 14C AMS ont éobtenues à partir des charbons
issus du massif stalagmitique (Ech-06, Ech-09 et Ech-12).
Les résultats 14C obtenus (tableau 1) s’échelonnent de
façon cohérente et régulière en suivant l’ordre
chronostratigraphique des couches de calcite (fig. 2) :
Ech-06 : 8700 ± 60 BP, soit 9890-9540 ans cal BP ;
Ech-09 : 6185 ± 45 BP, soit 7240-6950 ans cal BP ;
Ech-12 : 5895 ± 35 BP, soit 6790-6640 ans cal BP.
4.2 - Datation 14C AMS de la calcite
Cinq analyses 14C AMS effectuées sur les fragments de
calcite donnent des âges voisins de ceux obtenus sur les
charbons. Ils se situent entre 5 800 BP et 9 200 BP (soit
environ entre 6300 et 10 400 cal BP) non corrigés en
carbone mort (tabl. 1). Comme attendu en raison de
l’incorporation de carbone mort, ces dates sont
sensiblement plus élevées (d’environ 500 à 700 ans) que
leurs homologues sur charbon situés sur les mêmes
niveaux stratigraphiques. Afin d’estimer la proportion de
carbone mort (ou dcp pour dead carbon proportion ; Genty
et al. 2001) contenu dans les échantillons et en tenir
compte, celle-ci a été calculée à partir des deux
échantillons de calcite (calc-1.3 et calc-3.4) auxquels des
charbons datés étaient associés (respectivement Ech-06 et
Ech-09), soit parce qu’échantillons de charbon et de calcite
étaient directement côte à côte, soit parce qu’ils se
trouvaient dans la même couche. Dans les deux cas, les
proportions de C mort se sont révélées très similaires
(6,8 % ± 1,7), ce qui suggère l’intégration d’un taux
relativement constant de carbone mort au sein du massif
stalagmitique. L’âge de tous les échantillons a ensuite été
La grotte des Deux-Ouvertures à Saint-Martin-d’Ardèche : approches chronométriques croisées de la mise en place du massif stalagmitique
(U/Th et 14C AMS) : implications quant aux fréquentations humaines de la cavité et à la présence ursine dans la région
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Figure 2 - Relevé de la coupe stratigraphique apparente au sein du massif stalagmitique sur laquelle a été reportée la position des
échantillons de calcite et de charbon datés (relevé L. Baracchini, N. Lateur, J. Monney, S. Stocchetti).
Figure 2 - Drawing of stratigraphic section from the stalagmite with localisation of the calcite and carbon samples dated (tracing
L. Baracchini, N. Lateur, J. Monney, S. Stocchetti).
corrigé à partir de cette valeur avant d’être calibré. Au final,
les dates 14C AMS sur calcite s’échelonnent de 9750 à
6050 cal BP (tabl. 1).
Si cette manipulation ne permet pas à proprement parler
d’apprécier la cohérence respective des dates sur charbon
et sur carbonate (puisque les résultats sur carbonate ont
été corrigés à partir de ceux sur charbon), elle permet,
néanmoins, de disposer de dates pour les niveaux du
massif stalagmitique dans lesquels ne se trouve aucun
charbon. Ceci est le cas des couches sommitales qui sont
partiellement en contact avec la voûte (calc-top) et ont clos
l’accès aux Hommes.
4.3 - Datations U/Th de la calcite
Les quatre résultats obtenus par datation U/Th
d’échantillons de calcite sont plus imprécis (tabl. 2 et fig. 2).
En effet, le rapport 230Th/232Th est peu élevé, entre 2,8 et
5,4, ce qui implique la présence possible de thorium
détritique en leur sein (Aitken 1990). Un facteur correctif a
été appliqué à ces dates de façon à minimiser l’impact du
thorium détritique sur les âges obtenus, ce qui se traduit
corrélativement par d’importantes marges d’erreur titre
d’exemple, l’échantillon Ech-top a un âge U/Th brut de
33 ka/2000 ; une fois corrigé, celui-ci est ramené à
7521 ka/2000 avec une incertitude à 2 s de 8654 ka.). Au
vu de ces marges d’erreur conséquentes, on ne s’étonnera
pas de constater des inversions chronologiques au sein de
la séquence stratigraphique, ainsi que des écarts par
rapport aux résultats 14C AMS.
On noteraanmoins que lesultat le plus cohérent avec la
date 14C AMS provenant du même horizon stratigraphique
(calc-1.3 et Ech-06) est celui pour lequel le rapport
230Th/232Th se trouve être le plus élevé (5,4). Quoiqu’il en
soit, si ces dates possèdent un certain intérêt méthodologique
et confortent l’âge holocène du massif, elles doivent selon
nous être laissées de côté lors de raisonnements
archéologiques nécessitant une résolution plus fine.
4.4 - Début du concrétionnement et vitesses
de croissance
À partir des dates obtenues et en l’absence de passées de
calcite au sein des couches argilo-limoneuses sur
lesquelles repose le massif stalagmitique, on peut estimer
que sa croissance a débuté peu avant 9500-9800 cal BP
(7600-7900 cal BC).
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Les arts de la Préhistoire : micro-analyses, mises en contextes et conservation.
Chapitre 1 : ANALYSER 1a : Analyses invasives
No Ech. Nature du
prélèvement
Date du
prélèvement Localisation C
(mg) Date Écart-type Réf. labo Dates calibrées BP
(cal BP, 2 s)
Dates calibrées BP
(2 s) corr. dcp
Ech-12 Charbon 38447 Massif stalagmitique / Horizon 5 1,28 5895 35 GifA-09463/
SacA18202 6790-6640
Ech-09 Charbon 38447 Massif stalagmitique / Horizon 3 0,68 6185 45 GifA-09462/
SacA18201 7240-6950
Ech-06 Charbon 38447 Massif stalagmitique / Horizon 1 0,24 8700 60 GifA-09461/
SacA18200 9890-9540
calc-top Calcite 38447 Massif stalagmitique / Sommet de la
stratigraphie 1,11 5860 35 SacA18996 6050 ± 390
calc-4.2 (5,6 cm) Calcite 38447 Massif stalagmitique / Horizon 4 1,33 6000 35 SacA18995 6210 ± 440
calc-4.2 (6,9 cm) Calcite 38447 Massif stalagmitique / Horizon 4 1,16 6255 35 SacA18994 6490 ± 460
calc-3.4 Calcite 38447 Massif stalagmitique / Horizon 3 1,1 6810 35 SacA18993 7115 ± 390
calc-1.3 Calcite 38447 Massif stalagmitique / Horizon 1 1,42 9205 40 SacA18992 9750 ± 450
[BG-1987-1] Charbon 1987 Vestibule des Mouchages / Surface du sol - 8950 490 Ly-4461 11 620-8780
-6500 120 GifA-88064 7590- 7170
-6305 30 GifA-80170/
SacA12036 7290-7170
Charb-B Charbon 37945
Galerie remontant vers Baume des Cloches /
Surface du sol 1,5 5835 30 GifA-90228/
SacA14253 6740-6560
Charb-F Charbon 38874 Secteur orné / Creux sur la tablette
stalagmitique 1,55 6160 45 GifA-10303/
SacA23076 7230- 6930
Ech-03 Charbon 38447 En bordure du massif stalagmitique 1,58 6140 45 GifA-09460/
SacA18199 7160-6910
Ech-18 Charbon 38447 Entrée ouest / Dans maçonnerie du bassin
de rétention d'eau 1,36 890 35 GifA-11136/
SacA24984 910-730
Massif stalagmitique
-
Charbons
Massif stalagmitique -
Calcite
Surface du sol ou affleurement -
Charbons
[BG-1987-2] Charbon
Sous un plancher stalagmitique superficiel
(?), au contact d'ossements d'Ursus
spelaeus
1987
Tableau 1 - Inventaire des datations 14C sur charbon et sur calcite provenant de la grotte des Deux-Ouvertures et citées dans le texte.
Toutes sont des dates AMS, à l’exception de celle réalisée en 14C conventionnel par le laboratoire de Lyon.
Tableau 1 - Inventory of 14C dating of charcoal and calcite from Les Deux-Ouvertures Cave cited in the text. All dates are AMS, with the
exception of the one conventional 14C performed by the laboratory of Lyon.
Entre cette date et la dernière obtenue au sommet de la
séquence (6050 cal BP), il semblerait par ailleurs que le
massif ait eu une croissance relativement rapide13 puisqu’il
a poussé par endroits de plus de 120 cm, soit une moyenne
de 4 cm par siècle, avec des taux de croissance assez
constants :
- 3,3 cm par siècle entre h.1 et h.3 ;
- 4,5 cm par siècle entre h.3 et h.5 ;
- 5 cm par siècle entre h.5 et le sommet du massif.
Aujourd’hui, bien qu’il paraisse se dérouler à un rythme plus
lent, le concrétionnement est encore actif et une fine
pellicule de calcite (d’épaisseur millimétrique) s’est formée
depuis 1988 sur les surfaces dégagées suite au percement
de la porte. Le rythme de croissance actuel que l’on peut en
déduire (1 à 2 mm en près de 25 ans) est bien inférieur à
ceux mesurés au sein de la formation carbonatée (3 à
5 cm/s) et suggère une activité ralentie. Ceci est corrobo
par les observations menées depuis la découverte. En
effet, en dehors d’événements exceptionnels tels que les
pluies torrentielles de 2002, la quantité d’eau qui s’écoule à
sa surface semble trop faible pour approvisionner le petit
bassin implanté à sa base (côté entrée), dont un charbon
issu de la maçonnerie a livré un âge de 890 ± 35 BP (soit
1040-1217 ap. J.-C.). La présence de ce bassin évoque
une petite rétention d’eau et l’existence à cet endroit de
ruissellements plus importants que l’actuel. À une date
postérieure à 1040-1217 ap. J.-C., la quantité d’eau à
ruisseler a en effet dû être suffisante (même si c’est peut-
être très temporairement) pour motiver sa construction, ce
qui ne serait pas le cas aujourd’hui.
4.5 - Date de fermeture du passage
Si l’espace entre la voûte de la galerie et le sommet du
dôme stalagmitique n’a jamais é hermétiquement clos
(l’espace résiduel qui avait motivé la désobstruction
de 1984 étant resté visible jusqu’au percement de la porte
d’entrée ; comm. pers. J.-M. Chauvet), lessultats obtenus
permettent néanmoins de circonscrire le moment où le
passage devint impraticable pour les Hommes. À cet égard,
la date effectuée sur un charbon de l’horizon 5 (Ech-12)
fournit un élément de discussion important. En effet, cet
horizon se situe à environ 30 cm sous la voûte, ce qui
correspond aux dimensions nécessaires au passage d’un
individu de corpulence moyenne. On peut donc supposer
que le franchissement du bouchon de calcite était encore
possible, bien que le passage soit étroit, alors que la
surface du massif avait atteint ce niveau, soit un peu après
6 600 cal BP (4700 cal BC). Quant à la date 14C AMS sur
calcite obtenue au sommet de la séquence (calc-top :
(13) Bien que la date la plus récente obtenue au sommet du
massif ne reflète pas la fin du concrétionnement (le flux
incrustant ayant été dévié à un moment donné), il est
intéressant de constater que la fourchette chronologique dont
nous disposons pour son développement coïncide
approximativement avec celui des gours de Lascaux (~6 à
9 ka, comme ici) (Genty et al. 2011).
La grotte des Deux-Ouvertures à Saint-Martin-d’Ardèche : approches chronométriques croisées de la mise en place du massif stalagmitique
(U/Th et 14C AMS) : implications quant aux fréquentations humaines de la cavité et à la présence ursine dans la région
47
Tableau 2 - Tableau récapitulatif des dates U/Th (MC-ICP-MS) obtenues sur calcite au sein de la stratigraphie du massif stalagmitique à la grotte des Deux-Ouvertures.
Table 2 - Summary table of dates U/Th (MC-ICP-MS) obtained from calcite within the stratigraphy of stalagmite in Les Deux Ouvertures cave.
environ 6050 cal BP), malgré une fermeture encore
partielle du passage non atteinte, elle marque un niveau de
remplissage ayant sans doute interdit toute incursion. Ainsi,
même s’il est difficile d’être catégorique, une fermeture aux
alentours de 6 000 cal BP (4 000 cal BC) est tout à fait
plausible. Ceci signifierait alors que, dès avant le
Néolithique moyen, personne n’aurait été en mesure
d’accéder à la galerie des Ours via le massif stalagmitique.
5 - Confrontation aux données
archéologiques
L’idée d’une fermeture du passage dès avant le Néolithique
moyen est cohérente avec la répartition du matériel
archéologique au sein de la cavité. En effet, si les
prospections de surface et les sondages réalisés dans la
première partie de la cavité ont livré de faibles quantités de
matériel attribuable à une période allant du Néolithique au
XVIesiècle (Onoratini 1990), aucun élément clairement
postglaciaire (céramique, verre ou métal) n’a été découvert
au-delà du massif stalagmitique, lequel semble avoir agi à
la manière d’une barrière ou d’un filtre. Des charbons ont
en revanche été repérés sur les sols au-dedu massif.
Leur position en surface du sol laisse supposer qu’il s’agit
là des plus récents vestiges d’incursion possible. Or, leurs
âges se placent tous avant la date de fermeture supposée
du passage, soit entre 5 800 et 6 500 cal BP (4 600-
5 600 cal BC) et vers 9 500 et 9 900 cal BP (7 600-
7 900 cal BC), à desriodes correspondant au Néolithique
ancien et à l’Épipaléolithique (tabl. 1).
Cette fermeture du passage intervient avant la
recrudescence des occupations dans le secteur du Ranc
Pointu, ce qui expliquerait pourquoi aucun vestige
caractéristique du Néolithique final, de l’âge du Bronze ou
de périodes plus récentes n’a été retrouvé au-delà du
massif stalagmitique. En revanche, les autres cavités
présentes sur la vire (Baume des Cloches (Vital 1986),
grotte Huchard et les grottes 2 et 3 du Ranc Pointu), mais
aussi, à plus large échelle, l’aven de Meunier, les abris
Vermeils 1, 2 et 3 et la grotte en Goutte d’eau du Ranc
Pointu (Gilles 1962, 1988a et b ; Gély 1998), puis l’oppidum
du Ranc Pointu (Durand 1996), ont été occupés de façon
marquée, particulièrement à partir de l’âge du Bronze final 2
et 3, soit dès 1300-750 cal BC (Gilles 1984). Ainsi, le massif
stalagmitique, sans doute infranchissable dès le début du
Néolithique moyen, ne semble pas avoir laissé passer aux
phases plus récentes ni les Hommes, ni les outils que l’on
retrouve pourtant sous le porche et dans les sites alentours.
6 - Conclusions : Implications
archéologiques et déductions relatives
aux ours des cavernes
Au vu des âges obtenus, il est évident que l’on ne
contraindra pas les phases de fréquentation ou
d’ornementation paléolithiques de la seconde partie de la
cavité par ce biais. En revanche, ceci permet des
déductions chronologiques importantes quant aux traces
d’activité présentes au-delà du bouchon de calcite (et
notamment celles conservées dans l’argile) dont la
réalisation est au moins antérieure à 6 000 cal BP.
Les résultats radiométriques obtenus au sein du massif
stalagmitique ont par ailleurs une incidence dans la
discussion relative aux derniers ours des cavernes connus
dans la région. En effet, malgré le nombre important de
« grottes à ours » repérées à ce jour le long des gorges de
l’Ardèche (Philippe 2005) et à l’exception des Deux-
Ouvertures, seule la Grotte Chauvet a livré des dates pour
cette espèce (Bon et al. 2011 ; Philippe et Fosse 2003 ;
Fosse et Philippe 2005). Dans celle-ci, la période principale
d’occupation par les ours telle qu’elle est donnée par le 14C
(19/26 dates) se situe dans une fourchette comparable à
celle des Deux-Ouvertures, soit entre 31 870 et 28 850 BP
(37 000 - 32 850 cal BP). Cependant, l’existence de
plusieurs épisodes d’effondrement du porche, dont un
précoce vers 29.4 ± 1.8 ka (Sadier et al. 2012), pourraient
avoir influé sur les fréquentations par les ours. En effet, à
Chauvet, l’intégralité des dates sur ossements d’ours, à une
exception près, sont plus anciennes que 29.4 ± 1.8 ka, la
plus récente se situant vers 24 590 BP (30 150 - 28 790
cal BP). On ne peut donc pas exclure que la répartition
chronologique constatée soit due à un effondrement de
l’entrée plutôt qu’à des causes liées à la dynamique des
populations ursines au niveau régional. Aux Deux-
Ouvertures en revanche, les résultats holocènes obtenus
sur le bouchon stalagmitique montrent que l’absence d’ours
après 27 440 BP (31 900 - 31 270 cal BP) ne peut être mise
sur le compte d’une fermeture des voies d’accès. Elle
dénote donc plus probablement de phénomènes d’ordre
paléobiologique à échelle locale (p.ex. changement de lieu
d’hivernation) voire même d’une raréfaction régionale de
l’espèce à mettre en lien sans doute avec un phénomène
d’ampleur européenne (Pacher et Stuart 2009).
Remerciements
En plus de l’ANR Madapca, ces recherches ont été
rendues possibles grâce au soutien du Ministère de la
Culture et de la Communication (SRA Rhône-Alpes) et du
Conseil général de l’Ardèche. Nous tenons de même à
remercier chaleureusement de leur soutien la mairie de
Saint-Martin-d’Ardèche, le musée de Préhistoire d’Orgnac-
l’Aven ainsi que la Base départementale de Salavas. Un
grand merci enfin à tous ceux qui ont apporté leur concours
à ces recherches, en particulier L. Baracchini, É. Boche,
C. Bourdin, J.-M. Chauvet, C. Faure, B. Gély et P. Orengo.
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50
Les arts de la Préhistoire : micro-analyses, mises en contextes et conservation.
Chapitre 1 : ANALYSER 1a : Analyses invasives
... C'est dans cette dynamique de recherche que, depuis 2008, le projet Datation Grottes Ornées (DGO) contribue à investiguer les modalités de fréquentation humaine et animale des grottes ornées paléolithiques des gorges de l'Ardèche (pour un état des lieux chronologique se référer à Monney, 2018). Les opérations archéologiques effectuées dans le cadre de ce projet comprennent un volet de recherche intensive principalement centré sur la grotte des Deux-Ouvertures Monney et al., 2010Monney et al., , 2014aMonney et al., et 2014bMonney, 2019b), et la grotte aux Points d'Aiguèze (Chanteraud et al., 2021 ;Lafon et al., 2022 ;Monney, 2018Monney, et 2019aRichard et al., 2023). Elles comprennent également un volet d'ordre extensif qui, jusqu'à présent, a concerné la grotte de la Tête-du-Lion, Chabot et Oulen (Monney et al., 2014b ;Valladas et al., 2013). ...
... Elle s'ouvre à une altitude de 76 m NGF dans le prolongement d'une petite vire intégrant une série de cavités recoupées par le recul des versants. Ces cavités ont livré des vestiges de fréquentations humaines et animales depuis le Paléolithique moyen jusqu'à aujourd'hui (Chiron, 1893 ;Combier, 1967 ;Gély et Porte, 1996 ;Gilles, 1962 ;Moncel, 1996 ;Moncel et al., 2014 ;Monney et al., 2010Monney et al., et 2014aPhilippe et al., 2009 ;Vital, 1986). ...
Article
For English see below Une approche intégrée de la grotte Huchard, ou grotte du Ranc pointu no1, a été menée en 2020 et 2021. Elle a eu pour objectif d’investiguer les éventuelles complémentarités d’usages fonctionnels et/ou symboliques ayant pu exister entre les différentes grottes ornées du « complexe de sites » du Ranc pointu, dont fait partie la grotte Huchard. Ceci a impliqué d’aborder au préalable la question de la contemporanéité d’une ou de plusieurs phase/s de fréquentation de ces cavités. Pour ce faire, plusieurs opérations ont été réalisées, à savoir : un enregistrement numérique 3D de la cavité, une étude des lambeaux de remplissage laissés par les fouilles de 1957 et des vestiges qu’ils comprennent, ainsi qu’une approche de la géométrie des remplissages et de leur position vis-à-vis des gravures pariétales. Les âges 14C obtenus sur charbons dans ces placages sédimentaires se placent entre 16 330 et 13 250 cal. BP. Globalement cohérents avec le reste des études, ces résultats viennent confirmer les attributions chronoculturelles proposées antérieurement sur la base du matériel lithique (Magdalénien supérieur), tout en les étendant significativement à l’Épipaléolithique. La position altitudinale des gravures pariétales est, par ailleurs, compatible avec des sols de circulation dans la continuité des niveaux archéologiques de l’US 1. Du point de vue des relations entre les différentes grottes ornées du méandre du Ranc pointu, la rareté des traces d’activité humaine attribuables au Paléolithique supérieur récent dans les zones d’obscurité des cavités du secteur ressort nettement. Ce constat rend difficile de soutenir l'hypothèse d'interactions intenses et/ou régulières au Magdalénien supérieur entre des espaces situés dans l'obscurité totale (Deux-Ouvertures, Tête-du-Lion) et des espaces de résidence dotés d’une ornementation en entrée de grotte (Huchard, Chabot, Figuier). Au contraire, ceci amène à s’interroger sur le caractère anté-magdalénien des gravures de la grotte Huchard et, par conséquent, sur une possible disjonction chronologique entre l’âge des vestiges retrouvés dans les dépôts sédimentaires et l’âge des gravures pariétales. _____________________________________________________________________________________ Research was carried out at Huchard Cave in 2020 and 2021 as part of the "Cave Art Dating" project. The aim of this project, since 2008, is to investigate the chronology of human and animal activities in the Palaeolithic rock art caves of the Ardèche river gorge, and the ways prehistoric human groups made sense and symbolically inscribed subterranean landscapes, as well as the socio-cultural contexts in which Palaeolithic cave art was created. In 2016, a visit to Huchard Cave highlighted its chronological potential and the interest in resuming research at the site. Huchard Cave, also known as Grotte du Ranc Pointu no1 or Grotte du Squelette, is located in the last meander of the Ardèche river gorge (Saint-Martin-d'Ardèche; Ardèche). In 1908, P. Raymond reported deep engravings, attributed to the Upper Palaeolithic in its penumbra zone, between 2.5 and 3.5 m above the current ground. The position of Huchard Cave among a series of seven rock art caves in the “Ranc Pointu site complex” raises the question of the possible complementarity of their – functional and/or symbolic – uses. The proximity of Deux-Ouvertures and Huchard Caves, and the latter's position as a compulsory passageway to the former raise the question of whether they should be considered as a single site. Are there contemporaneous phases of use of these two caves, as well as the other rock art caves in the Ranc Pointu meander? And, if so, what reciprocal interactions could have existed between them at an anthropological and sociological level? While the chronology established in the Deux-Ouvertures and most of the rock art caves of the Ranc Pointu meander provide an overview of human activity in the sector, Huchard Cave had not yet benefited from an in-depth study. Since the end of the 19th century, various archaeological operations have been carried out at Huchard Cave. But the chronology of human activity in the cave during the Upper Palaeolithic remained imprecise. In 2016, we identified against the walls some remains of the sedimentary levels excavated in 1957 by P. Huchard. These observations prompted an archaeological operation in 2020 and 2021. The aim was to obtain an age for the archaeological remains contained in these deposits and to test the chronocultural attribution previously proposed on the basis of lithic material. It was also the opportunity to check whether other chronological phases were present and to discuss the morphology of the floor during the Upper Palaeolithic. To achieve this, we focused on: (1) a 3D digital recording of the cave, the engravings and the deposits remaining against the wall, (2.1) a geoarchaeological study of the sedimentary deposits, (2.2) an analysis of the archaeological palaeontological and paleoenvironmental material they contained, (3) a study of the natural and anthropogenic traces on the walls, and (4) an approach to the geometry of past sedimentary fillings of the cave and their chronological and spatial positioning in relation to the parietal engravings. In the end, we identified 6 siliceous lithic pieces, 56 microcharcoal, 4 elements of red colouring matter, 3 pebbles and 3 remains of microfauna on the surface of the residual sedimentary deposits of the diverticulum. These remains were mainly concentrated in, on the upper 12 to 17 cm of the deposits (SU 1). Radiocarbon measurements yielded seven dates ranging from 16,330 to 13,250 cal. BP. This chronological range is compatible with the Upper Magdalenian attribution previously proposed by J. Combier on the basis of the lithic industry. However, the 14C ages obtained suggest that human presence also took place during the Epipaleolithic. The geoarchaeological observations and the results of the lithic and anthracological studies are also consistent with the cultural and paleoenvironmental data available for the Upper Palaeolithic in the region. Although not providing precise chronological information, the presence of colouring matter, pebbles and faunal remains is compatible as well with an Upper Palaeolithic age. The only divergent data comes from palynology. The long use of the cave as a sheepfold during the Holocene period, the circulation of water in the sediment of SU 1 and the exposition of the stratigraphy to the open air for more than 60 years, are all possible sources of pollution that could explain these discrepancies. The altitude of the engravings is compatible with Palaeolithic circulation floors at the level of the archaeological layer (SU 1). The engraved wall would then be within the manual range of a medium-sized individual (1.70 m). However, we identified a discordance between SU 1 and SU 2. This gap covers a period from the Early Dryas to potentially the Middle Pleistocene. Although there is no archaeological evidence to substantiate it, we cannot dismiss the creation of the engravings during this pre-Magdalenian period. Regarding the socio-cultural interplay between the various rock art caves of the Ranc Pointu meander, we identified archaeological and spatial similarities between Huchard cave and the other engraved caves (Chabot, Figuier and, to a lesser extent, Sombre Caves). These four rock art caves are the manifestation of phenomena that seem chronologically related (pre-Magdalenian) and anthropologically similar (dwelling sites), albeit with possible complementarities. Apart from Figuier cave, no evidence of recent Upper Palaeolithic and/or Epipalaeolithic occupation, contemporary with that of Huchard cave, is known in these caves. It may be due to the early nature of the excavations carried out there, or it could indicate an older age for Huchard Cave engravings. In fact, both in Huchard and Figuier Caves, the presence of Magdalenian remains may simply reflect the relatively marked presence of this chronological period in the Ardèche river gorge. As for potential connections with the three caves of the Ranc Pointu meander whose rock art is located in total darkness (Tête-du-Lion, Deux-Ouvertures, and possibly Saint-Marcel), there is a chronological dissimilarity between the periods of human activity in these caves and the dates of occupation of Huchard Cave. It is therefore difficult to support the hypothesis of regular and/or intensive Magdalenian interactions between interior spaces located in total darkness and residential spaces with rock engravings in the semi-dark zone of Huchard, Chabot and Figuier Caves. This observation calls into question the pre-Magdalenian nature of the engravings of Huchard Cave and, consequently, suggests a possible chronological disjunction between the age of the remains found in its sedimentary deposits and the age of its parietal engravings. The Ranc Pointu meander thus emerges as an ensemble in its own that needs to be understood as a whole. The results obtained at Huchard Cave represent an important milestone opening up further prospects for research on the scale of this complex of sites.
... Qui plus est, en dehors de ces deux « moments forts » de fréquentation animale bien identifiés à partir des ossements, du fait de son large porche d'entrée et de l'absence d'obstacle particulier, il est évident que des animaux de tous poils ont, de tout temps, pu fréquenter la cavité et en particulier la zone éclairée par la lumière du jour. En effet, contrairement à d'autres grottes de la région comme la grotte Chauvet [Sadier et al., 2012] ou les Deux-Ouvertures [Monney et al., 2014], l'ensemble du réseau est resté accessible de plain-pied aussi bien pour les Hommes que pour les animaux. De nos jours encore, malgré la présence d'une porte, la grotte aux Points est régulièrement fréquentée par des petits mammifères tels que chauvessouris, renards, blaireaux, autres petits Mustélidés (martres et/ou fouines) qui laissent régulièrement leurs empreintes sur les sols meubles de l'entrée, tandis que les sangliers viennent parfois trouver refuge ou abri sous son porche d'entrée. ...
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(english abstract: see below). Indépendamment des vestiges osseux, d’autres indices témoignent d’une importante fréquentation de la grotte aux Points par des animaux correspondant à de la faune sauvage mais aussi à de la faune domestique, la cavité ayant servi d’abri-bergerie dans les temps historiques. Des déjections de Caprinés ont d'ailleurs été mises en évidence dans la zone de pénombre tandis que deux coprolithes d’hyène des cavernes attestent du passage de cette espèce alors qu’aucun ossement lui appartenant n’a été identifié. En raison du décaissement des sols de toute la partie profonde de la cavité, aucune empreinte ancienne ni aucune bauge d’ours n’a en revanche pu être observée. Sur les parois, de rares griffades vraisemblablement attribuables à des blaireaux et à de petits Mustélidés ont été repérées. Les indices les plus nombreux sont des polis essentiellement dus au frottement répété des animaux contre les parois (ours des cavernes, et autres animaux sauvages ou domestiques). Ils apportent d’intéressantes indications chronologiques. ********************************************************************************************************* TRACES OF ANIMAL, AND PARTICULARLY CAVE BEAR, ACTIVITY AT LA GROTTE AUX POINTS (AIGUÈZE, GARD – FRANCE). Along with faunal remains, many traces give evidence for the frequentation of the cave by both wild and domestic fauna. La grotte aux Points was also used as a sheepfold during recent historical times. Caprids scats were found in the half-light part of the cave. Two cave hyena scats highlight its presence on the site while no bones or teeth from this species have been identified so far. Historical modifications of the cave floors related to the exploitation of its sediments did not allow observing neither footprints nor hibernation beds of cave bear. Nonetheless, claw marks of badger and small mustelids were identified on the walls. The most abundant bioglyphes are the polished parts of the walls resulting from repeated rubbing by cave bears, and perhaps other wild species such as ibex or even domestic animals near the entrance of the cave. All these traces bring interesting chronological data.
... Qui plus est, en dehors de ces deux « moments forts » de fréquentation animale bien identifiés à partir des ossements, du fait de son large porche d'entrée et de l'absence d'obstacle particulier, il est évident que des animaux de tous poils ont, de tout temps, pu fréquenter la cavité et en particulier la zone éclairée par la lumière du jour. En effet, contrairement à d'autres grottes de la région comme la grotte Chauvet [Sadier et al., 2012] ou les Deux-Ouvertures [Monney et al., 2014], l'ensemble du réseau est resté accessible de plain-pied aussi bien pour les Hommes que pour les animaux. De nos jours encore, malgré la présence d'une porte, la grotte aux Points est régulièrement fréquentée par des petits mammifères tels que chauvessouris, renards, blaireaux, autres petits Mustélidés (martres et/ou fouines) qui laissent régulièrement leurs empreintes sur les sols meubles de l'entrée, tandis que les sangliers viennent parfois trouver refuge ou abri sous son porche d'entrée. ...
... Le travail s'est organisé selon une succession d'étapes qui a permis, d'aller de la grotte actuelle (figure 1) -objet naturel investigué -jusqu'à la proposition, sous forme cartographique, d'une morphologie potentielle de la paléo-grotte au temps des fréquentations paléolithiques. Il est à souligner que des démarches similaires associant analyse géomorphologique et modélisation 3D ont été entreprises par ailleurs avec succès, et avec un niveau de finalisation plus ou moins important selon les sites, à la grotte Chauvet [Delannoy & al., 2010 ;Sadier, 2013], aux Deux-Ouvertures en Ardèche [Monney & al., 2014a], à la grotte des Gorges dans le Jura [Cailhol, 2011], ainsi qu'à la grotte des Fraux en Dordogne [Jaillet & al., 2014]. Dans le cas de la grotte aux Points, l'approche s'est plus spécifiquement tournée vers l'appréhension de la géométrie des différentes surfaces recherchées telles qu'elles étaient susceptibles de se présenter antérieurement aux perturbations historiques. ...
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L’analyse proposée ici à la grotte aux Points répond à l’objectif simple de rendre compte d’un état plausible de la grotte au temps des fréquentations humaines paléolithiques. La démarche repose sur l’utilisation de relevés scanners (lasergrammétrie terrestre), sur des observations géomorphologiques, ichnologiques et sédimentologiques, et sur l’assemblage de tous ces éléments dans un modèle 3D unifié. Celui-ci constitue alors le support de modélisation des paléo-surfaces investiguées et in fine permet l’édition de cartes topographiques synthétisant l’ensemble des données d’observation actuelles et facilitant ainsi l’appréhension de surfaces aujourd’hui disparues. Au final, l’approche réalisée constitue un support à une analyse géographique et géométrique des fréquentations et de l’art pariétal paléolithique dans l’espace de la cavité. *************************************************************************** 3D ANALYSIS OF THE VOLUMES AND FILLINGS OF POINTS CAVE AT THE TIME OF ITS PALAEOLITHIC USES (AIGUÈZE, GARD, FRANCE) – The analysis proposed here at Points cave is aiming at giving a plausible state of the cave at the time of Palaeolithic human uses. The approach is based on terrestrial lasergrammetry, geomorphological observations, ichnology and sediments, and the assembly of all elements in a unified 3D model. This model constitutes the support for the paleo-surfaces studied and, in fine, allows the editing of topographical maps synthesizing all the current observation data. This project gives an image of surfaces that have since disappeared. In the end, the approach realized is a support for a geographic and geometric analysis of the Palaeolithic parietal art in the cave.
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The Cro-Magnon rock-shelter hosted the first discovered and certainly one of the most important Gravettian burial sites in Europe. However, the copious ornament collection found among the human skeletons was not analysed with modern techniques. After proposing a synthesis of the complex curatorial history of the Cro-Magnon material, we submitted a large proportion of the personal ornaments found at the site, hosted in five conservation institutions, to a taxonomic study as well as to taphonomic, morphometric and microscopic analyses. The studied assemblage encompasses shell beads belonging to six species (L. littorea, N. lapillus, Turritella sp., L. obtusata, L. lurida, C. jeffreysianus), two perforated teeth - a Red Deer canine and a bovid incisor - and three shaped pendants, two made of ivory and one displaying no diagnostic features allowing a clear identification of the raw material. Shell ornaments were compared to modern reference collections to identify selection criteria. The Cro-Magnon people used marine shells coming from both the Atlantic and possibly the Mediterranean coasts as ornaments. The distance to these coasts indicates that shells may have been acquired via exchange or during seasonal migration. Very few may have originated from closer fossil outcrops. Conversely, ivory and teeth were available locally. No size preference is observed in the L. littorea, the most represented shell species used as beads. The vast majority of shell beads were perforated by puncturing them through the aperture. All ornaments bear diagnostic traces indicating that they were worn during the individuals’ lives, and suggesting they belong to beadwork buried with the deceased. The three shaped pendants feature differences in technology, shape, size and decoration suggesting different agency for each. Re-examination of the single radiocarbon age obtained from one of the L. littorea leads us to propose, in the light of more up-to-date calibration curves and the nature of the sample, that additional radiocarbon dating should be performed in order to refine the chronological attribution of the Cro-Magnon burials.
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Most archaeological and palaeo-environmental archives are preserved in specific environments (buried sediments, rock shelters, cave environments). Hence, the information we can obtain is usually incomplete, and lacking spatial and morphological significance. Studying landscape evolution can help us to understand the location and distribution of past societies and their relation to Quaternary environments. In the Ardèche Valley, most Middle and Late Palaeolithic sites are preserved in caves and rock-shelters and in rare cases in fluvial sediments. Here we apply an integrated geomorphological approach to the study of the evolution of the Ardèche Valley combining multi-method dating, geomorphological mapping and surveys of cave and fluvial formations. We review chronological results obtained through multi-method dating (electron spin resonance (ESR), infrared stimulated luminescence (IRSL), uranium-series (U-series), combined electron spin resonance/uranium-series (ESR/U-series)) on cave and riverine objects and combine them with topographic and stratigraphic observations in an integrated Bayesian hierarchical model. The results are in agreement with those obtained from other rivers in mountainous environment around the Mediterranean Sea and show sedimentation/incision phases that match the 100 ka glacial/interglacial cycles. The mean rate of river incision deduced from the established chronology for the Middle and Late Pleistocene period, 76 ± 7 m.Ma⁻¹, shows adjustments to a moderate uplifting dynamic that shaped the main topographical features seen today in the landscape of the Ardèche Gorge. The spatially reconstructed alluvial features provide a palaeogeographic framework that can be used directly as a chronological and topographical constraint for archaeological research in the Ardèche catchment.
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Les recherches menées à la Grotte aux Points entre 2011 et 2015 dans le cadre du projet “Datation Grottes Ornées” (DGO) ont permis de recueillir de multiples observations d’ordre chronologique concernant aussi bien les processus naturels que les phases d’ornementation et de fréquentation humaine de la cavité. L’élaboration d’un répertoire d’éléments de chronologie relative issus de tous les domaines d’étude donne l’opportunité de les confronter les uns aux autres et de proposer ainsi un premier cadre chronologique pour la succession des événements survenus dans la cavité. Cet exercice met en évidence la grande cohérence d’ensemble des informations chronologiques recueillies dont les rares éléments divergents sont discutés en termes d’homogénéité temporelle des phénomènes (p.ex. traces charbonneuses) et/ou d’inscription dans la durée (p.ex. polis de paroi, écaillage). En termes de fréquentations humaines et animales de la cavité, plusieurs “temps forts” séparés par des hiatus parfois importants ressortent au sein de ce scénario : une phase de présence de l’ours des cavernes possiblement jusque vers la fin du MIS 3 ; des fréquentations humaines au Paléolithique supérieur (Gravettien et Solutréen) ; puis une phase de grotte-bergerie, et une époque d’exploitation historique des sols de la cavité, suivie enfin de fréquentations historiques comprenant notamment une nouvelle utilisation très ponctuelle en tant que bergerie durant la 2ème moitié du XIXe siècle. L’inscription temporelle de ces différents temps forts et les implications à plus large échelle des résultats chronologiques obtenus à la Grotte aux Points sont mis en perspective avec les données provenant d’autres sites.
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(For English Abstract: See below). La grotte des Deux-Ouvertures s’ouvre en rive gauche peu avant la sortie des gorges de l’Ardèche, sur le territoire de la commune de Saint-Martin-d’Ardèche. Bien que connue depuis 1896, ce n’est qu’en 1985 qu’était découverte la partie profonde du réseau : une galerie qui présentait des ossements éparpillés sur le sol, dont plus de 90 % appartiennent à Ursus spelaeus. En 2007, deux fragments osseux humains – une partie distale d’un humérus adulte et une diaphyse de radius appartenant à un jeune sujet – ont été également mis au jour. Ils font l’objet de cet article. La datation de l’humérus (34 440–33 730 cal BP) s’inscrit au sein de la phase de fréquentation par les ours des cavernes, alors que la datation de la diaphyse du radius (4410–4570 cal BP) en plein cœur du « secteur orné paléolithique » laisse supposer qu’il a été déposé, peut-être, de fac¸ on délibérée. L’étude des deux os humains provenant de la grotte des Deux-Ouvertures montre que la diaphyse radiale, appartenant à un sujet jeune, d’âge Néolithique, ne présente pas de différence en regard de radius modernes. En revanche, la partie distale de l’humérus d’un sujet adulte, bien qu’incomplète et altérée, est le premier reste humain d’adulte, associé à une grotte ornée paléolithique en Ardèche, à avoir été daté. Ce dernier, exception faite peut-être pour la largeur du pilier médian, est plutôt gracile et ne présente pas de différence significative avec les autres restes du Paléolithique supérieur. *************************************************************************** THE HUMAN REMAINS FROM THE DECORATED PALEOLITHIC CAVE OF DEUX-OUVERTURES (ARDÈCHE, FRANCE) – The Deux-Ouvertures cave is on the left bank of the Ardèche River, just before the canyon exit on the land of the village of Saint-Martin d’Ardèche in the Southwest of France. Although it has been known since 1896, the deep part of one of the galleries was not discovered until 1985. The surface of this gallery was covered by animal bones, 90% of which belonged to Ursus spelaeus. In 2007, two osseous human fragments were discovered: the distal part of an adult humerus and the diaphysis of a radius belonging to a young individual. These two specimens are the topic of the present paper. Although the date ofthe humerus (34,440–33,730 cal BP) corresponds to the period when bears frequented the caves, the dates of the diaphysis of the radius (4410–4570 cal BP), found at the heart ofthe “decorated Paleolithic sector”, lead us to assume that it was transported there, perhaps deliberately. The study of the two human bones originating in the Deux-Ouvertures cave illustrates that the diaphysis of the radius, belonging to a young individual of the Neolithicperiod, does not exhibit any differences in comparison to modern radii. By contrast, the distal part of the adult humerus, although it is incomplete and altered, is the first example that has been dated in the Ardèche of adult human remains associated with a decorated Paleolithic cave. This specimen, aside perhaps from the width of its median column, is rather slender and does not present any significant difference in relation to other upper Paleolithic humeri.
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Etude des bioglyphes et des restes de faune de la grotte des Deux-Ouvertures (Saint-Martin-d'Ardèche)
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Suite aux recherches pluridisciplinaires entreprises depuis 2008 dans le cadre du « Projet Datation Grottes Ornées » de nombreuses études ont été initiées à la Grotte des Deux-Ouvertures (Saint-Martin-d’Ardèche ; 07) : Géomorphologie, Paléontologie, Datations U/Th et 14C, Archéologie des sols, Ichnologie, etc. Celles-ci comprennent également une étude et un relevé des entités pariétales de la cavité. Ainsi, depuis la reprise des recherches, de nouvelles découvertes sont venues modifier de façon substantielle notre manière d’appréhender l’ornementation de la Grotte des Deux-Ouvertures. Ces nouveaux éléments soulèvent des questionnements originaux et ouvrent des perspectives quant à notre perception actuelle, à l’appréhension ainsi qu’à l’intégration socioculturelle de cet espace souterrain. Le présent article vient faire le point sur les connaissances acquises. Il propose également au lecteur de nouvelles représentations inédites de ces images rupestres de même qu’une progression, dans l’espace orné, qui dirige le regard sans le contraindre. Ainsi, dans une certaine mesure, il donne à voir, au travers de quelques reproductions, une esquisse de dessins plus subtils qui autrement ne se verraient pas.
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Cet article a pour objet de présenter les enseignements de l'approche géomorphologique, basée ici sur l'observation et le relevé cartographique à haute résolution des formes et des dépôts souterrains, pour définir, d'une part, la physionomie et les caractéristiques de la cavité durant les occupations humaines et animales et, d'autre part, les modalités de fermeture de la grotte préhistorique. Afin de préciser l'intérêt de cette approche, cet article a été construit à partir des questionnements issus des travaux menés par les préhistoriens, pariétalistes et paléontologues. Nous avons ici privilégié trois questions : la répartition des peintures, l'accès à la grotte et sa fermeture. Les réponses ont été cherchées au sein des informations spéléogéniques et karstogéniques contenues dans les différentes formes et formations endokarstiques. La cartographie des sols permet de présenter ici en détail les différents dépôts et morphologies présents dans la grotte, de les caler dans le temps et d'appréhender la physionomie de la grotte préhistorique. Les modalités de la fermeture ont également pu être précisées grâce cette démarche ; l'analyse isotopique de concrétions scellant les éboulis d'entrée permet de caler dans le temps cette fermeture (antérieure à 15 000 BP, voire à 19000 BP). Cet article a également pour objet de mettre en avant l'intérêt de l'approche interdisciplinaire dans l'étude des cavités préhistoriques ; le croisement des pratiques, des regards et des interprétations a permis de faire reculer les limites de nos approches respectives et de poser de nouvelles problématiques et démarches de recherche.
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Twenty-one 14C accelerator mass spectrometric analyses were obtained for three Holocene stalagmites from the Uamh-an-Tartair cave (Sutherland, Scotland) in order to estimate the past dead carbon proportion (dcp). Results show that the dcp increases from 22 to 38% from 3780 years ago to the present. Because δ13C variation is small within each sample, it is concluded that this dcp increase is the product of the ageing of soil organic matter related to peat bog development above the cave that produced older soil CO2 and not from a more intense dissolution of the surrounding carbonates, which would have led to a δ13C increase.Comparison with samples from other sites in Europe shows no intersite correlation between dcp and δ13C, but a relatively good intersite correlation is observed between dcp and average site temperature. Thus, temperature may be a major factor controlling the production of old soil organic matter CO2 and, therefore, the dead carbon content of seepage water. In contrast to the Scotland stalagmites, two other Holocene samples from sites in southern France and Belgium exhibit a good correlation between δ13C and dcp, which can be explained in terms of variations in the intensity of limestone dissolution. Consequently, δ13C variations observed in stalagmites are not always due to changes in the vegetation type (C3/C4) as has been commonly assumed; 13C/12C variations in speleothem calcite may also be controlled by the soil organic matter age and, in some cases, by the intensity of the limestone dissolution. Conversely, a largely constant speleothem δ13C signal, as observed for the Scotland stalagmites, does not necessarily imply that surface climate and vegetation conditions were stable since the dcp variations, in this case, are clearly related to the peat bog development during stalagmite growth.
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The cave bear (Ursus spelaeus) was one of several spectacular megafaunal species that became extinct in northern Eurasia during the late Quaternary. Vast numbers of their remains have been recovered from many cave sites, almost certainly representing animals that died during winter hibernation. On the evidence of skull anatomy and low δ15N values of bone collagen, cave bears appear to have been predominantly vegetarian. The diet probably included substantial high quality herbaceous vegetation. In order to address the reasons for the extinction of the cave bear, we have constructed a chronology using only radiocarbon dates produced directly on cave bear material. The date list is largely drawn from the literature, and as far as possible the dates have been audited (screened) for reliability. We also present new dates from our own research, including results from the Urals. U. spelaeus probably disappeared from the Alps and adjacent areas – currently the only region for which there is fairly good evidence –c. 24 000 radiocarbon years BP (c. 27 800 cal. yr BP), approximately coincident with the start of Greenland Stadial 3 (c. 27 500 cal. yr BP). Climatic cooling and inferred decreased vegetational productivity were probably responsible for its disappearance from this region. We are investigating the possibility that cave bear survived significantly later elsewhere, for example in southern or eastern Europe.
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Lascaux Cave is renowned for its outstanding prehistoric paintings, strikingly well-preserved over about 18,000 yr. While stalagmites and stalactites are almost absent in the cave, there is an extensive calcite flowstone that covered a large part of the cave until its opening for tourists during the 1950s. The deposit comprises a succession of calcite rims, or “gours,” which allowed seepage water to pond in large areas in the cave. Their possible role in preservation of the cave paintings has often been evoked, but until now this deposit has not been studied in detail. Here, we present 24 new radiocarbon accelerator mass spectrometry (AMS) and 6 uranium-thorium (U-Th) analyses from the calcite of the gours, 4 AMS 14C dates from charcoals trapped in the calcite, and 4 AMS 14C analyses on organic matter extracted from the calcite. Combining the calibrated 14C ages obtained on charcoals and organic matter and U-Th ages from 14C analyses made on the carbonate, has allowed the calculation of the dead ca
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Using the parallel ion-counting capability of an appropriately configured multi-collector ICP-MS it is possible to simultaneously measure the activity ratios Th-230/U-234 and U-234/U-238 in a single solution. A method has been developed which fully internalises the measurement of elemental fractionation, instrument mass bias and ion counter gain, allowing on-line calculation of U/Th ages on a cycle-by-cycle basis during data acquisition. Because of the high efficiency of this technique very small sample sizes can be used, with permil-level precision possible on both Th-230/U-238 and U-234/U-238 from analyses of a few tens of nanograms of uranium. As U and Th fractions do not need to be collected and analysed separately sample throughput is very high, using a simple TRU-Spec ion exchange resin procedure. Repeat analyses of Harwell Uraninite, NIST SRM 960 and two carbonate age standards show excellent agreement with results from other laboratories.
Privas : Imprimerie centrale de l'Ardèche, 56 p
  • Chiron L
CHIRON L. 1896 -La Préhistoire dans le Vivarais. Privas : Imprimerie centrale de l'Ardèche, 56 p., 13 fig.