ArticlePDF Available

Crises non épileptiques psychogènes (CNEP) et risque de « pseudo-status » : dix drapeaux rouges pour le clinicien

Authors:
  • Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes

Abstract and Figures

Diagnosis of refractory status epilepticus is often inaccurate with a large number of patients having “pseudostatus,” sustained psychogenic nonepileptic seizures mimicking convulsive status epilepticus. Clinical failure to recognize this diagnostic and low availability of acute electroencephalogram (EEG) facilities may explain the high rate of inappropriate admissions in intensive care units. This paper provides the reader with ten clinical “red flags” that should promote immediate consideration of a possible diagnosis of pseudostatus and may prevent from any risky procedures: 1) eyelid semiology is crucial; 2) sustained and maximal axial posturing; 3) motor behavior could be influenced; 4) semiology is highly variable; 5) no neurological pattern could be identified; 6) good clinical tolerance; 7) Glasgow score is not reliable; 8) intervention of numerous people to restrain the patient; 9) past and present antiepileptic drugs are without any efficacy; and 10) there is no profile type.
Content may be subject to copyright.
MISE AU POINT / UPDATE
Crises non épileptiques psychogènes (CNEP) et risque
de « pseudo-status » : dix drapeaux rouges pour le clinicien
Psychogenic nonepileptic seizure (PNES) and risk of pseudostatus: ten red flags for the clinician
L. Vercueil
Reçu le 18 février 2013 ; accepté le 28 mai 2013
© SFMU et Springer-Verlag France 2013
Résumé Le diagnostic détat de mal réfractaire est souvent
incorrect, avec un nombre conséquent de patients présentant
un tableau de « pseudo-status », cest-à-dire une crise non
épileptique psychogène (CNEP) prolongée, reproduisant cer-
taines caractéristiques de létat de mal convulsif. Labsence
didentification clinique de ce diagnostic et la faible disponi-
bilité de lEEG en urgence peuvent expliquer ce taux élevé
dadmissions inappropriées dans les unités de réanimation.
Cet article propose de retenir dix « drapeaux rouges » permet-
tant damener le clinicien à porter un diagnostic positif de
« pseudo-status » (CNEP) et de prévenir des procédures éven-
tuellement dommageables : 1) manifestations palpébrales ;
2) postures axiales anormales soutenues ; 3) motricité influen-
çable ; 4) variabilité sémiologique ; 5) absence dorganisation
neurologique ; 6) bonne tolérance clinique ; 7) absence de
fiabilité du score de Glasgow ; 8) nombre important dinter-
venants ; 9) inefficacité du traitement antiépileptique, passée
et présente ; 10) pas de profil spécifique.
Mots clés Pseudo-status · Crise non épileptique psychogène
· État de mal réfractaire
Abstract Diagnosis of refractory status epilepticus is often
inaccurate with a large number of patients having pseudosta-
tus,sustained psychogenic nonepileptic seizures mimicking
convulsive status epilepticus. Clinical failure to recognize this
diagnostic and low availability of acute electroencephalogram
(EEG) facilities may explain the high rate of inappropriate
admissions in intensive care units. This paper provides the
reader with ten clinical red flagsthat should promote imme-
diate consideration of a possible diagnosis of pseudostatus
and may prevent from any risky procedures: 1) eyelid semio-
logy is crucial; 2) sustained and maximal axial posturing;
3) motor behavior couldbe influenced; 4) semiology ishighly
variable; 5) no neurological pattern could be identified;
6) good clinical tolerance; 7) Glasgow score is not reliable;
8) intervention of numerous people to restrain the patient;
9) past and present antiepileptic drugs are without any effi-
cacy; and 10) there is no profile type.
Keywords Pseudostatus · Psychogenic nonepileptic
seizures · PNES · Refractory status epilepticus
Létat de mal convulsif représente une urgence vitale néces-
sitant la mise en route précoce de traitements efficaces [1].
Les éléments cliniques permettant de porter le diagnostic
sont la présence de manifestations motrices toniques et clo-
niques généralisées accompagnant une altération apparente
de létat de conscience. Ces critères cliniques cependant ne
permettent pas dexclure le risque dune prise en charge
inappropriée de crises non épileptiques dorigine psycho-
gène (CNEP). Le terme de « pseudo-status » est utilisé pour
qualifier des CNEP qui prennent le masque dun état de mal
épileptique (status epilepticus). Par définition, labsence de
réponse favorable à ladministration des traitements recom-
mandés dans la prise en charge dune crise convulsive durant
plus de cinq minutes peut conduire urgentistes et réanima-
teurs à considérer la possibilité dun état de mal épileptique
réfractaire, avec les risques inhérents à la mise en place dun
traitement agressif. Bien que cette situation reste difficile à
apprécier en terme épidémiologique, certaines séries font
apparaître quenviron 20 % des admissions en réanimation
avec intubation orotrachéale pour un état de mal épileptique
réfractaire sont des « pseudo-status », cest-à-dire des CNEP
prolongées [2]. On trouve dans la littérature des cas de décès
compliquant ces situations cliniques, dus aux complications
liées à la mise en œuvre inappropriée du traitement dun état
de mal épileptique [3,4]. De fait, la CNEP est encore trop
considérée comme un diagnostic délimination, alors quun
diagnostic positif devrait être porté, et le plus précocement
possible, de façon à limiter le risque de prise en charge
L. Vercueil (*)
Explorations fonctionnelles du système nerveux (EFSN),
pôle de psychiatrie et de neurologie, CHU de Grenoble,
BP 217, F-38043 Grenoble cedex, France
e-mail : Lvercueil@chu-grenoble.fr
Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304
DOI 10.1007/s13341-013-0339-5
inadaptée et descalade thérapeutique [5]. À partir dune
revue de la littérature et en se basant sur des observations
personnelles, cet article propose une liste de dix items clini-
ques, comme autant de « drapeaux rouges » dalertes, qui
doivent conduire le clinicien à remettre en doute le diagnos-
tic initial détat de mal convulsif généralisé. Ces items ne
doivent pas être utilisés de façon isolée, mais ils doivent être
réunis au sein dun faisceau darguments suggérant une
attitude attentiste, et éventuellement des mesures diagnos-
tiques, dont le « gold-standard » du diagnostic, représenté
par lenregistrement vidéo-EEG des manifestations [6].
Terminologie
Les termes utilisés pour les CNEP sont nombreux, variés,
mais tous ne sont pas indemnes de considérations étiopatho-
géniques, quil est préférable déviter (crise « hystérique »,
conversion) [7]. Le terme de CNEP est sans doute le
moins « idéologique », soulignant la présentation « épilep-
tique » et le caractère « psychogène », cest-à-dire qui est
produit par le psychisme et ne peut être résolu que par une
modification de létat psychologique (par exemple, suite à la
suggestion ou sous leffet dun placebo). Les récents progrès
de limagerie fonctionnelle montrent que lorigine psycho-
gène peut connaître une source cérébrale, dans la mesure où
les patients qui souffrent, par exemple, de déficits moteurs
psychogènes, présentent des anomalies dans les patterns
dactivation cérébrale par rapport aux témoins [8]. Le terme
de « pseudo-status » a été critiqué avec largument que cest
le caractère épileptique qui est « pseudo » et non le status.
Un terme plus adéquat aurait été status pseudo-epilepticus.
Dans un souci de simplification, nous utiliserons, dans la
suite de ce travail, uniquement le terme de CNEP, celui de
« pseudo-status » ne visant quà alerter sur le risque de
confusion avec un état de mal réfractaire.
Épidémiologie
La prévalence des CNEP au sein des services durgence ou
sur les sites de prise en charge par le Smur est inconnue. En
revanche, il est établi que 20 à 30 % des sujets référés dans
les centres tertiaires spécialisés dans les épilepsies pharma-
corésistantes présentent des CNEP et que le retard moyen au
diagnostic est de 7,2 ans [9]. Plus des deux tiers des patients
présentant des CNEP rapportent la survenue dau moins une
crise ayant duré plus de 30 minutes, tandis que 38,8 % ont
développé des CNEP prolongées requérant des admissions
répétées aux urgences, et que 27 % ont été hospitalisés pour
cette raison en service de réanimation [9]. Plus générale-
ment, les estimations de la prévalence des CNEP en popula-
tion générale varient de 2 à 33 pour 100 000 avec une inci-
dence de 6,17/100 000 par an [10]. Il sagit probablement
dune sous-estimation, tenant au manque de sensibilité des
procédures diagnostiques et aux nombreux faux-positifs au
sein de la population traitée pour épilepsie.
Au sein des états de mal, et particulièrement des états de
mal réfractaires (absence de réponse clinique à ladministra-
tion des premières thérapeutiques, benzodiazépines et anti-
épileptiques), une CNEP est identifiée chez 20 à 47 % des
sujets, selon les séries, tant chez les adultes [2,11] que
chez les enfants [12]. Une confusion opposée, au cours de
laquelle un état de mal épileptique aurait été ignoré en faveur
dun diagnostic erroné de CNEP, nest jamais rapportée [11].
Dix drapeaux rouges pour le clinicien
Contrairement à une idée reçue qui veut que le diagnostic de
manifestations psychogènes soit un diagnostic délimina-
tion, le diagnostic positif dune CNEP est possible, voire
recommandé, afin déviter les complications secondaires à
une prise en charge inadaptée. Les actions de formation,
notamment assistées de vidéo illustrant les manifestations
cliniques évocatrices, sont efficaces [5]. Il reste important
de garder à lesprit que de nombreux éléments sémiologi-
ques des CNEP, pris isolément, peuvent sobserver au cours
de crises épileptiques, en particulier, les crises partielles avec
automatismes élaborées (les crises frontales, par exemple,
sont plus souvent associées à une confusion diagnostique
avec des CNEP [13]). Toutefois, ces crises épileptiques foca-
les à sémiologie « déroutante » ne constituent que très rare-
ment un danger vital pour la personne, à la différence de
létat de mal convulsif généralisé. Il est donc justifié de pren-
dre le temps dassurer un diagnostic clinique de certitude, y
compris par enregistrement vidéo-EEG.
Cet article naborde que les signes directement observa-
bles par le clinicien au lit du malade, et non ceux qui sont
obtenus à linterrogatoire, de façon à mettre laccent sur la
possibilité dun diagnostic positif de CNEP, sur le moment,
et déviter une escalade thérapeutique. De plus, il a été
démontré que les éléments rapportés au cours de lanamnèse
de CNEP, obtenus tant auprès du patient que des témoins, ne
permettent pas de discriminer efficacement (lensemble des
signes de crise épileptique peuvent être rapportés, incluant la
morsure de langue, le stertor) [14].
La sémiologie palpébrale est cruciale
Cest un élément clinique simple, mais dune importance
majeure. Une perte de connaissance dorigine épileptique
saccompagne toujours dune ouverture palpébrale (contraire-
ment à la phase initiale de la syncope). Cette règle intéresse
la crise tonicoclonique généralisée, mais également les cri-
ses partielles, notamment temporales, lorsque la rupture de
Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304 299
contact survient, ou encore, les absences épileptiques. De fait,
certaines études ont montré que la présence dune fermeture
des yeux au cours de manifestations motrices bruyantes était
très fortement corrélée à une origine psychogène. De fait, elle
est observée chez 55 à 96 % des cas de CNEP enregistrés en
vidéo-EEG [1522], alors que les yeux sont ouverts au cours
de 92 à 100 % des crises épileptiques [15,20,22]. Dans une
étude prospective récente, la présence dun flutter palpébral
(clignements rapides des yeux) faisait partie des trois signes
retenus comme prédictifs dune CNEP [23], tandis que la pré-
sence dune ouverture des yeux était au contraire un argument
en faveur dune crise dorigine épileptique. Enfin, la mise en
évidence dune résistance à louverture passive des yeux
(cf. vidéo CNEP en matériel supplémentaire), pratiquée par
lexaminateur, est un signe classique, mais il peut parfois être
difficile à observer chez des patients agités, et de fait, napas
fait lobjet dune évaluation rigoureuse de sa pertinence.
Postures anormales : opisthotonos et autres
Une prise de posture tonique est fréquente au cours des
CNEP, rapportée dans certaines études jusquà 48 % des
cas [17,24,25], tandis quun opisthotonos est relevé dans
18 à 40 % des cas [17,18,25]. Une projection du bassin en
avant, qui peut être observée au cours de certaines crises
frontales hypermotrices, est évocatrice dune CNEP [26],
lorsquelle est soutenue de façon prolongée, conduisant à
une posture en arche (Fig. 1), ou lorsquelle soulève
lensemble du corps, en le projetant au-dessus du plan du
lit. Ce mouvement, qui est souvent rapporté par les témoins,
nécessite une coordination fine des appuis et du mouvement
axial, qui ne sont pas réalisés lors dune crise tonicoclonique
généralisée (cf. vidéo CTCG en matériel supplémentaire en
ligne).
Le contrôle moteur est influençable
Il existe une adaptation de la motricité au contexte environ-
nemental. Il peut sagir de fluctuations très discrètes dans la
sémiologie, mais ce qui peut être repéré par lobservateur est
le caractère influençable. Ce caractère variable, et influen-
çable par les témoins, fait partie des trois signes prédictifs
de lorigine psychogène dans létude prospective déjà citée
[23]. Une illustration marquée est limpact du discours tenu
par lentourage sur le comportement du sujet : en fonction de
son contenu, les manifestations peuvent samplifier ou se
réduire, comme dans une observation où lévocation dun
traitement particulièrement pénible suffit à faire céder les
manifestations [27].
Le contact et les manifestations motrices sont fluctuants
Une importante variabilité au cours du temps est manifeste.
Le contact avec le sujet peut réapparaître, des pauses dans
lactivité motrice sont observées [17,28]. La possibilité de
retenir la préservation dun certain niveau de conscience
des événements au cours de la crise constituait le troisième
signe prédictif dune origine psychogène dans létude de
Syed et al. [23].
Une organisation neurologique des manifestations nest
pas repérable
La production de manifestations cliniques contemporaines
dune décharge neuronale critique répond à une séquence
strictement organisée. Concernant la crise tonicoclonique
généralisée, les événements successifs sont bien identifiés,
et le caractère reproductible dun individu à un autre, ou chez
un même individu, est bien établi. Certains enchaînements
de signes moteurs ne sont pas explicables en termes dana-
tomie fonctionnelle : une « marche » motrice sautant dun
hémicorps à lautre, la diffusion de clonies qui épargnent
certaines topographies. De fait, et comme déjà souligné plus
haut, les manifestations critiques dorigine épileptique les
plus complexes, parfois déroutantes, ne présentent pas le
caractère de dangerosité de létat de mal convulsif. À lin-
verse, un état de mal convulsif est dune grande « simplicité »
neurologique. Le recours à un avis spécialisé peut savérer
nécessaire devant des sémiologies critiques étranges.
La tolérance clinique est remarquable
Un contraste saisissant est repérable entre lintensité
des manifestations motrices, la profondeur de laltération
Fig. 1 Opisthotonos en arc de cercle, avec projection en avant
du bassin. Dans certains cas, cette projection est vigoureuse et peut
soulever le corps entièrement au-dessus du plan du lit. Gravure
de Paul Richet (18491933) dans Les Démoniaques dans lart
(1887) Paris, Delahaye et Lecrosnier, éditeurs
300 Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304
apparente de la conscience, la durée prolongée de la CNEP
et les effets objectifs constatés sur létat physique : colora-
tion tégumentaire, régularité de la respiration (absence
dapnées), paramètres hémodynamiques (tension artérielle,
pouls). Labsence de modification du rythme cardiaque est
fréquemment observée au cours des CNEP alors quelle est
présente dans la grande majorité des crises épileptiques
(le plus souvent tachycardie) [29,30]. Les données biolo-
giques, lorsquelles sont disponibles, montrent également
que le retentissement général de la symptomatologie est
modéré (absence délévation des CPK, équilibre acidoba-
sique, etc.) [11]. Cette bonne tolérance générale peut inciter
le clinicien à différer une prise en charge intensive, pour
mettre à profit le délai diagnostique disponible (recours
aux spécialistes, enregistrement vidéo-EEG).
Le score de léchelle de Glasgow nest pas un outil fiable
Par définition, un état de non-réponse dorigine psychogène
est évalué sur léchelle de Glasgow à un score de 3. Dans
une étude clinique, une absence apparente de conscience en
labsence de manifestations motrices était considérée
comme évocatrice du diagnostic de CNEP [31]. De fait,
létat de non-réponse psychogène ne constitue pas quune
forme clinique de CNEP, mais, possiblement, un état
momentané au sein dune organisation comportementale
plus complexe. Lalternance de phases dagitation et détat
de non-réponse est fréquente. Dans ces cas, une absence de
réactivité motrice et comportementale, y compris en réponse
aux stimulations douloureuses, est possible, et le score de
Glasgow mesuré ne doit pas être considéré isolément, mais
intégré à la symptomatologie en cours, au risque de consi-
dérer le diagnostic de coma profond et de conduire des pro-
cédures de réanimation intensive inappropriées. Là aussi,
lEEG, en faisant la preuve dune activité de veille normale,
permet de relativiser les résultats obtenus par léchelle de
Glasgow.
Un nombre important de personnes est nécessaire
pour maîtriser les mouvements
Le caractère souvent spectaculaire, la crainte des blessures
induites par lagitation, lintensité affective des troubles
amènent souvent plusieurs témoins, y compris des soignants,
à tenter de maîtriser le patient, ou, à tout le moins, de le
protéger des traumatismes (Fig. 2). Cette intervention mus-
clée est souvent retenue par les témoins comme lindicateur
dun niveau de sévérité important, et entretient un climat
catastrophiste, ce qui est naturellement injustifié. Une per-
sonne seule peut intervenir avec efficacité auprès dun
patient présentant une crise tonicoclonique généralisée de
façon à le placer en position latérale de sécurité (cf. vidéo
CTCG en matériel supplémentaire). La phase de confusion
postcritique peut parfois nécessiter une contention légère
de la part dun entourage prévenant, mais la nature du
comportement est habituellement bien différenciée des mani-
festations critiques. Un comportement qui peut conduire
plusieurs personnes à agir auprès du patient est nécessaire-
ment plus organisé, orienté contre les interventions dautrui,
parfois violent (morsures, crachats, coups).Une telle « rage »
a été observée au cours de 10 % des CNEP dans une
étude [24].
Les traitements antiépileptiques ne sont pas
des indicateurs dune origine épileptique
aux manifestations
En 1989, Bateman faisait la remarque que lensemble des
états de mal réfractaires reçus au cours dune période de
cinq ans sétaient avérés être des CNEP [32]. Parmi les élé-
ments qui avaient induit en erreur, il y avait la présence, à la
prise en charge initiale, dun traitement chronique par un
antiépileptique chez quatre des cinq patients, qui avait
orienté le diagnostic vers une épilepsie pharmacorésistante.
De fait, outre que les patients avec CNEP se voient indû-
ment prescrits des traitements antiépileptiques inefficaces
(doù la « pseudo-pharmacorésistance »), une fraction
importante de patients avec une épilepsie présente égale-
ment des CNEP [13]. Dans une étude, les patients CNEP
étaient plus fréquemment hospitalisés pour des « états de
mal » (18,2 %) que ceux présentant des crises épileptiques
(5,2 %) [33]. Dans une étude comparant états de mal réfrac-
taires psychogènes et épileptiques, 78 % des patients CNEP
étaient des femmes, les sujets étaient plus jeunes dans le
groupe CNEP, les CPK plus faibles (moyenne de 39 contre
Fig. 2 Nombreuses interventions pour la maîtrise des manifesta-
tions : CNEP
Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304 301
699 U/l) et les doses utilisées de benzodiazépine plus éle-
vées dans le groupe CNEP (72 mg déquivalent diazépam
contre 29 mg en moyenne dans létat de mal épileptique)
[11]. La moitié des patients de cette série présentait un
port-à-cath, témoignant probablement du caractère récidi-
vant des épisodes [11]. En somme, et cest un élément
important au moment de la prise en charge, la présence
dun traitement antiépileptique en cours nest pas un bon
indicateur, en soi, dune origine épileptique aux manifesta-
tions observées.
Il ny a pas dâge, pas de terrain, pas de « profil »
Différents facteurs ont été associés à la survenue de CNEP,
en particulier le sexe féminin, lantécédent dabus sexuels
au cours de lenfance, ou la présence de troubles de la
personnalité, mais il est important de reconnaître quau-
cune catégorie de la population nest susceptible de ne
jamais être affectée. Les personnes âgées [34], les femmes
enceintes [35] et les enfants [12,36,37] peuvent également
être touchés, et aucun contexte ne doit être considéré a
priori comme « protégé ». Ainsi, un taux de 20,7 % de
CNEP était observé dans une série prospective détats de
mal en milieu pédiatrique (âges de 9 à 15 ans) [12], tandis
que deux sur six personnes âgées présentant des CNEP
avaient été admises pour des états de mal nayant pas fait
leur preuve [38].
Conclusion
Le Tableau 1 résume les arguments cliniques qui doivent
conduire le clinicien à remettre en question le diagnostic
détat de mal épileptique. De fait, le principal diagnostic dif-
férentiel de létat de mal convulsif est représenté par la
CNEP à caractère prolongé, ne répondant pas (par défini-
tion) à ladministration de médicaments anticonvulsivants
(un terme évocateur serait celui de « pseudo-état de mal
réfractaire »). En effet, les autres diagnostics différentiels
habituellement mentionnés ne résistent pas au simple exa-
men clinique : les mouvements anormaux involontaires ne
saccompagnent jamais dune altération de la conscience,
tandis que lencéphalopathie postanoxique est une compli-
cation secondaire de lanoxie et de la mise en œuvre dune
réanimation cardioventilatoire, et ne constitue pas un mode
initial de présentation.
Il doit donc être possible, pour lurgentiste et le réanima-
teur, didentifier par un diagnostic positif (et non un diagnos-
tic délimination), le plus précocement possible, les patients
susceptibles de présenter un « pseudo-status ». Ce diagnostic
Tableau 1 Dix éléments cliniques (« drapeaux rouges ») devant conduire à suspecter une origine non épileptique psychogène
aux manifestations dallure « convulsive »
CNEP prolongée État de mal épileptique
Fermeture des yeux au cours des manifestations cliniques Ouverture des yeux dès la rupture de contact
Postures anormales marquées, exagérées : opisthotonos soutenu,
projection du bassin en avant
Posture en flexion des membres initialement, puis extension
soutenue, avec clonies surimposées, se ralentissant
progressivement en augmentant en amplitude
Le comportement moteur est influençable (ou contextualisé) Aucun impact du comportement ou du discours de lentourage
sur le déroulement clinique
Fluctuation du contact, variabilité des manifestations,
enchaînement de crises successives
Évolution dun bloc
Absence dorganisation neurologique cohérente Pattern identifiable, stéréotypé (intra- et inter-individuel)
Tolérance clinique remarquable (hémodynamique, respiratoire,
coloration tégumentaire) mais traumatismes possibles
Apnées, dépression respiratoire, cyanose, altérations
hémodynamiques
Relevé possible dun score de Glasgow à 3. Pas de fiabilité
dans ce contexte
Évolution rapidement favorable du score de Glasgow dès la fin
des manifestations critiques
« Castatrophisme » : nombre important de personnes nécessaires
pour maîtriser le comportement
Une personne seule peut placer le sujet en PLS
Le traitement antiépileptique est inefficace en aigu (traitement
administré au cours des manifestations) et en chronique (notion
dune « épilepsie » avec « pharmacorésistance »)
Chez un patient épileptique, un état de mal survient le plus
souvent au cours dun sevrage thérapeutique
Il ny a pas de « terrain », de « profil spécifique ». Le diagnostic
ne doit pas être écarté au motif que le sujet « na pas le profil »
Étiologies symptomatiques aiguës dominantes : une cause est
rapidement mise en évidence
302 Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304
précoce a des avantages majeurs, à la fois sur le plan de la
santé des personnes concernées, mais également en termes de
coûts économiques. En cas de doute, le recours à des avis
spécialisés, et lindication dun enregistrement vidéo-EEG
en urgence [6], est dune impérieuse nécessité.
Matériel supplémentaire
Deux vidéos anonymisés en format .avi, intitulées CNEP et
CTCG.
Légende de la vidéo « CNEP » (_esm1)
Femme de 31 ans, présentant une épilepsie traitée par lamo-
trigine 200 mg/j. Hospitalisée pour extractions dentaires.
Deux crises le jour de son admission, et sept crises le matin
du second jour : clonazépam 1 mg IVL à deux reprises,
administré par les réanimateurs. Persistance des manifesta-
tions : vidéo-EEG en urgence.
Les manifestations enregistrées présentent : le maintien
dune fermeture des yeux à la phase initiale de la crise, la
prise de posture axiale en opisthotonos soutenu, les mouve-
ments adaptatifs posturaux, lintervention multiple, lagita-
tion, puis la persistance dun contrôle moteur (chute de la
main sur le visage), résistance à louverture des yeux,
absence de réaction à la douleur.
Légende de la vidéo « CTCG » (_esm2)
Femme de 20 ans. Enregistrement vidéo-EEG en condition
de privation de sommeil dans le contexte de lexploration
dun malaise avec perte de connaissance prolongée, sans
témoin.
Les manifestations comportent une ouverture prolongée
des yeux en début de crise (avec déviation tonique du
regard), une phase initiale en flexion des quatre membres,
les clonies rapides qui se ralentissent au cours de la crise,
la maîtrise des manifestations par un seul intervenant.
Références
1. Brophy GM, Bell R, Claassen J, et al (2012) Guidelines for the
evaluation and management of status epilepticus. Neurocrit Care
17:323
2. Walker MC, Howard RS, Smith SJ, et al (1996) Diagnosis and
treatment of status epilepticus on a neurological intensive care
unit. Q J Med 89:91320
3. Duncan R, Razvi S, Mulhearn S (2011) Newly presenting psy-
chogenic nonepileptic attacks: incidence, population characteris-
tics and early outcome from a prospective audit of a First Seizure
Clinic. Epilepsy Behav 20:30811
4. Reuber M, Baker GA, Gill R, et al (2004) Failure to recognise
psychogenic nonepileptic seizures may cause death. Neurology
62:8345
5. OSullivan SS, Redwood RI, Hunt D, et al (2013) Recognition
of psychogenic non-epileptic seizures: a curable neurophobia?
J Neurol Neurosurg Psychiatry 84:22831
6. Vercueil L (2011) Lapport de lEEG en médecine durgence :
principales indications et contribution au diagnostic et à la prise
en charge. Ann Fr Med Urgence 1:395402
7. Scull DA (1997) Pseudoseizures or nonepileptic seizures (NES):
15 synonyms. J Neurol Neurosurg Psychiatry 62:200
8. Voon V, Brezing C, Gallea C, et al (2011) Aberrant supplemen-
tary motor complex and limbic activity during motor preparation
in motor conversion disorder. Mov Disord 26:2396403
9. Reuber M, Pukrop R, Mitchell AJ, et al (2003) Clinical signifi-
cance of recurrent psychogenic nonepileptic seizure status. J Neu-
rol 250:135562
10. Szaflarski JP, Ficker DM, Cahill WT, et al (2000) Four-year inci-
dence of psychogenic nonepileptic seizures in adults in Hamilton
county, OH. Neurology 55:15613
11. Hotlkamp M, Othman J, Buchheim K, Meierkord H (2006) Diag-
nosis of psychogenic nonepileptic status epilepticus in the emer-
gency setting Neurology 66:17279
12. Pakalnis A, Paollichi J, Gilles E (2000) Psychogenic status epi-
lepticus in children: Psychiatric and other risk factors. Neurology
54:96970
13. Pillai JA, Haut SR (2012) Patients with epilepsy and psychogenic
nonepileptic seizures: an inpatient video-EEG monitoring study.
Seizure 21:247
14. Reuber M, Jamnadas-Khoda J, Broadhurst M, et al (2011) Psy-
chogenic seizure manifestations reported by patients and witnes-
ses. Epilepsia 52:202835
15. Chung SS, Gerber P, Kirlin KA (2006) Ictal eye closure is a
reliable indicator for psychogenic nonepileptic seizures. Neuro-
logy 66:17301
16. Syed TU, Arozullah AM, Suciu GP, et al (2008) Do observer and
self-reports of ictal eye closure predict psychogenic nonepileptic
seizures? Epilepsia 49:898904
17. Gulick TA, Spinks IP, King DW (1982) Pseudoseizures: ictal
phenomena. Neurology 32:2430
18. Hovorka J, Nezadal T, Herman E, et al (2007) Psychogenic none-
pileptic seizures, prospective clinical experience: diagnosis, clini-
cal features, risk factors, psychiatric comorbidity, treatment out-
come. Epileptic Disord 9(Suppl 1):S52S8
19. Seneviratne U, Reutens D, DSouza W (2010) Stereotypy of psy-
chogenic nonepileptic seizures: insights from video-EEG monito-
ring. Epilepsia 51:115968
20. Azar NJ, Tayah TF, Wang L, et al (2008) Postictal breathing pat-
tern distinguishes epileptic from nonepileptic convulsive seizures.
Epilepsia 49:1327
21. Flügel D, Bauer J, Käseborn U, et al (1996) Closed eyes during a
seizure indicate psychogenic etiology: a study with suggestive
seizure provocation. J Epilepsy 9:1659
22. De Toledo J, Ramsay RE (1996) Patterns of involvement of facial
muscles during epileptic and nonepileptic events: review of
654 events. Neurology 47:6215
23. Syed TU, LaFrance WC, Kahriman ES, et al (2011) Can semio-
logy predict psychogenic nonepileptic seizures? A prospective
study. Ann Neurol 69:9971004
24. Luther JS, McNamara JO, Carwile S, et al (1982) Pseudoepileptic
seizures: methods and video analysis to aid diagnosis. Ann Neu-
rol 12:45862
25. Raymond AA, Gilmore WC, Scott CA, et al (1999) Video-EEG
telemetry: apparent manifestations of both epileptic and nonepi-
leptic attacks causing potential diagnostic pitfalls. Epileptic
Disord 1:1016
26. Geyer JD, Payne TA, Drury I (2000) The value of pelvic thrus-
ting in the diagnosis of seizures and pseudoseizures. Neurology
54:2279
Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304 303
27. Burton JL (1989) Pseudostatus epilepticus. Lancet 8363:632
28. Meierkord H, Will B, Fish D, Shorvon S (1991) The clinical fea-
tures and prognosis of pseudoseizures diagnosed using video-
EEG telemetry. Neurology 41:16436
29. Opherk C, Hirsch LJ (2002) Ictal heart rate differentiates epilep-
tic from nonepiletpic seizures. Neurology 58:6368. Erratum in:
Neurology 58:1708
30. Oliveira GR, Gondim Ede A, Hogan FH (2007) Heart rate ana-
lysis differentiates dialeptic complex partial temporal lobe seizu-
res from aura and nonepileptic seizures. Arq Neuropsiquiatr
65:5658
31. Leis AA, Ross MA, Summers AK (1992) Psychogenic seizures:
ictal characteristics and diagnostic pitfalls. Neurology 42:959
32. Bateman DE (1989) Pseudostatus. Lancet 2:12789
33. Dworetzky BA, Mortati KA, Rossetti AO, et al (2006) Clinical
characteristics of psychogenic nonepileptic seizure status in the
long-term monitoring unit. Epilepsy Behav 9:3358
34. De Toffol B, Hommet C, Mondon K, et al (2007) Nonepileptic
psychogenic seizures in the elderly. Psychol Neuropsychiatr Vieil
5:S41S6
35. Peters G, Leach JP, Larner AJ (2007) Pseudostatus epilepticus in
pregnancy. Int J Gynaecol Obstet 97(1):47
36. Spitz MA, Vercueil L, Dubois-Teklali F (2012) Pseudostatus epi-
lepticus: a severe complication of psychogenic nonepileptic sei-
zures (PNES) in children Arch Pediatr 19:4750
37. Papavasiliou A, Vassilaki N, Paraskevoulakos E, et al (2004) Psy-
chogenic status epilepticus in children. Epilepsy Behav 5:53946
38. Abubakr A, Wambacq I (2005) Seizures in the elderly: video/
EEG monitoring analysis. Epilepsy Behav 7:44750
304 Ann. Fr. Med. Urgence (2013) 3:298-304
Article
Psychogenic non-epileptic seizures (PNES) are paroxysmal behavioral changes resembling epileptic seizures. However, PNES is of psychological origin, not as the result of excessive neuronal discharge. Some recent studies using video-EEG monitoring revealed an unexpected percentage of PNES in the elderly. We report an 85-year-old female who had developed a late PNES with a clinical feature mimicking a convulsive status epilepticus. We have reviewed the literature on PNES in the elderly and discuss their characterization. The prevalence of PNES in old age is unknown; the number of reported cases is still limited and substantial data of PNES in the elderly is strongly lacking. As in adults, PNES is frequently misdiagnosed in the elderly resulting in the overuse of anti-epileptic drugs.
Article
Full-text available
Purpose: Psychogenic nonepileptic seizures (PNES) con- tinue to represent a serious diagnostic challenge for neurologists. Video–electroencephalography (EEG) studies have provided detailed knowledge of the spectrum of visible PNES manifestations. However, little is known about how patients or seizure witnesses experience PNES, although many diagnoses in seizure clinics are made on the basis of self-reported information rather than video- EEG observations. This study describes the range of PNES manifestations as they are reported by patients or seizure witnesses. Methods: Three hundred eight candidates for this study were consecutively diagnosed with PNES on the basis of video-EEG recordings of habitual seizures involving impairment of consciousness without epileptic ictal EEG activity at the Royal Hallamshire Hospital in Sheffield and the National Hospital for Neurology in London, Uni- ted Kingdom. One hundred patients responded to a postal questionnaire and participated in this study. Eighty-four of the questionnaires completed by patients were accompanied by questionnaires completed by sei- zure witness. The patient questionnaire contained 12 demographic and clinical questions and the 86-item Par- oxysmal Event Profile (PEP), asking patients to rate statements about their attacks on a five-point Likert scale (‘‘always,’’ ‘‘frequently,’’ ‘‘sometimes,’’ ‘‘rarely,’’ ‘‘never’’). The Paroxysmal Event Observer (PEO) questionnaire uses 34-items with the same Likert scale. The PEP questionnaire includes inquiries about symptoms of panic or dissociation as well as symptoms previously found to distinguish between generalized tonic–clonic seizures and syncope or thought to differentiate between epilepsy and PNES. Key findings: The item-by-item analysis revealed the inter- and intraindividual variability of PNES experiences. Accepted May 15, 2011; The majority of patients with PNES reported some phenomena, which have traditionally been attributed to epilepsy (such as seizures from sleep, experiencing a rising sensation in their body, postictal myalgia). Although most PNES were experienced as striking without warning and reported to cause loss or impairment of consciousness, most patients also reported seizure warnings in at least some of the seizures. Despite the clinical heterogeneity apparent from these findings, a correlation matrix showed that symptoms were not randomly distributed. Significant correlations were seen between duration of seizures and seizures from reported sleep (r = )0.28, p = 0.006), seizure-related motor activity and seizures from reported sleep (p = )0.48, p < 0.001), flashbacks and anxiety (p = 0.44, p < 0.001) or dissociation (p = 0.66, p < 0.001), and anxiety and dissociation (r = 0.53, p < 0.001). The comparison of similarly worded items on the PEP and PEO questionnaires showed that witnesses were more often aware of seizure triggers and a relation- ship between PNES and emotional stress than were patients (p = 0.001/p < 0.001). Significance: These findings based on the self-report of patients with well-characterized PNES and witnesses of their seizures demonstrate why it can be difficult to distinguish descriptions of PNES from those of epilepsy on the basis of factual items. The differences between patient and witness reports suggest that clinicians have to take note of the source of information they use in their diagnostic considerations. The intra- and interindividual variability of reported PNES manifestations demonstrates the clinical heterogeneity of PNES disorders. The positive correlation of symptoms of dissociation and anxiety in these patients may reflect psychopathologic differences between subgroups of PNES patients.
Article
Full-text available
L’électroencéphalographie (EEG) occupe une place particulière au sein des investigations complémentaires disponibles dans le cadre de la médecine d’urgence: aisément disponible, mobilisable au lit du patient, non invasif, il fournit des informations importantes sur le fonctionnement cérébral et permet certains diagnostics de façon formelle, conduisant à la mise en place de thérapeutiques appropriées. Cet article fait le point sur les principales indications de l’EEG demandé « en urgence » ou « dès que possible », à partir des données recueillies dans la littérature concernant des situations spécifiques, rencontrées dans les services d’urgence.
Article
Full-text available
Status epilepticus (SE) treatment strategies vary substantially from one institution to another due to the lack of data to support one treatment over another. To provide guidance for the acute treatment of SE in critically ill patients, the Neurocritical Care Society organized a writing committee to evaluate the literature and develop an evidence-based and expert consensus practice guideline. Literature searches were conducted using PubMed and studies meeting the criteria established by the writing committee were evaluated. Recommendations were developed based on the literature using standardized assessment methods from the American Heart Association and Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation systems, as well as expert opinion when sufficient data were lacking.
Article
Psychogenic nonepileptic seizures (PNES) are not uncommon in the elderly. Direct observation of PNES with video-EEG monitoring provides the ideal method of assessing these episodes. Recent data suggest a distinct subgroup of patients with PNES in whom psychological trauma related to poor physical health plays a role. It is important to address PNES in the elderly population because of its potential risks and problems concerning its management.
Article
Psychogenic seizures are often difficult to distinguish from epileptic seizures. A saline infusion test with suggestion is a useful tool for diagnosis because psychogenic seizures can be elicited in about three-fourths of patients. We analyzed 100 psychogenic seizures provoked by suggestion in patients with and without a history of epileptic seizures. Most patients showed bilateral movements of the limbs, including head movements and pelvic thrust, mimicking generalized seizures. Ninety percent of patients had closed eyes, an uncommon feature during an epileptic generalized seizure; 10% of patients had open eyes. These patients frequently had a history of epileptic seizures. Suggestive provocation proved a safe and reliable diagnostic tool.
Article
Background: Diagnosing psychogenic non-epileptic seizures (PNES) remains challenging. The majority of 'PNES status' cases are likely to be seen in the emergency department or similar non-specialised units, where patients are initially assessed and managed by physicians of varying expertise in neurology. Methods: 216 participants including medical students and doctors of all grades from a wide range of medical disciplines were shown video recordings of six patients with PNES and six other patients with convulsive epileptic seizures (ES). Participants were asked to choose between PNES and ES as a diagnosis and to rate their confidence in each diagnosis, both before and after a 15-minute teaching presentation on PNES and ES. Results: Pre-teaching sensitivity for diagnosing PNES was 0.77, specificity 0.55. The positive predictive value (PPV) of diagnosing PNES was 0.63, and was 0.7 for ES. Diagnostic accuracy increased with increasing clinical grades (p=0.022), as did clinical confidence (p<0.0005). Clinical accuracy and clinical confidence increased post-teaching (p<0.0005). Sensitivity for diagnosing PNES post-teaching improved to 0.88, specificity to 0.67. The PPV of diagnosing PNES increased to 0.72, and to 0.84 for ES. Conclusions: Diagnosing PNES can be improved by clinical experience in neurology and focussed teaching interventions.
Article
Objective: Reducing health and economic burdens from diagnostic delay of psychogenic nonepileptic seizures (PNES) requires prompt referral for video electroencephalography (VEEG) monitoring, the diagnostic gold standard. Practitioners make VEEG referrals when semiology suggests PNES, although few semiological signs are supported by well-designed studies, and most VEEG studies neglect to concurrently measure how accurately seizure witnesses can ascertain semiology. In this study, we estimate the value of eyewitness-reported and video-documented semiology for predicting PNES, and we measure accuracy of eyewitness reports. Methods: We prospectively interviewed eyewitnesses of seizures in patients referred for VEEG monitoring, to inquire about 48 putative PNES and ES signs. Multiple, EEG-blinded, epileptologists independently evaluated seizure videos and documented the presence/absence of signs. We used generalized estimating equations to identify reliable video-documented PNES and ES signs, and we compared eyewitness reports with video findings to assess how accurately signs are reported. We used logistic regression to determine whether eyewitness reports could predict VEEG-ascertained seizure type. Results: We analyzed 120 seizures (36 PNES, 84 ES) from 35 consecutive subjects. Of 45 video-documented signs, only 3 PNES signs ("preserved awareness," "eye flutter," and "bystanders can intensify or alleviate") and 3 ES signs ("abrupt onset," "eye-opening/widening," and postictal "confusion/sleep") were significant and reliable indicators of seizure type. Eyewitness reports of these 6 signs were inaccurate and not statistically different from guessing. Consequentially, eyewitness reports of signs did not predict VEEG-ascertained diagnosis. We validated our findings in a second, prospective cohort of 36 consecutive subjects. Interpretation: We identified 6 semiological signs that reliably distinguish PNES and ES, and found that eyewitness reports of these signs are unreliable. We offer suggestions to improve the accuracy of eyewitness reports.
Article
Psychogenic nonepileptic seizures are clinical events that mimic epileptic seizures but are not associated with electroencephalographic discharges. These seizures are seldom reported in children in the literature and could be misinterpreted as generalized tonicoclonic seizures. We report the case of a child, already treated for epilepsy, who presented at 8 years of age with several psychogenic seizures leading to pseudostatus epilepticus. After several hospitalizations, the diagnosis of pseudostatus was established on the basis of clinical semiology, lack of EEG abnormalities during the seizures, and a positive provocation maneuver, which elicited and blocked the manifestations. The clinical spectrum of psychogenic seizures is wide and it is particularly difficult to differentiate psychogenic seizures from epileptic seizures, especially when occurring in children, some of whom are already treated for epilepsy. Well-described clinical features can suggest the diagnosis of psychogenic seizure. It is important and necessary to make the diagnosis as soon as possible in order to rapidly begin appropriate treatment including psychotherapy. In fact, the long-term prognosis in children is better than in the adult population. Associated risk factors, such as anxiety as reported in the present case, have to be sought. Recognizing psychogenic seizures will thus avoid their fixation in the child's personality and the risk of inappropriate and escalating treatments leading to iatrogenic complications. Copyright © 2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Article
Seizure and EEG characteristics of patients with epilepsy and concomitant psychogenic non-epileptic seizures (PNES) were compared to age and sex matched controls with epilepsy alone in a retrospective case control study. 39 patients with clearly documented epileptic and non-epileptic events were compared to 78 age and sex matched controls, sequentially admitted for video-EEG monitoring with documentation of epilepsy alone. Frontal seizures were higher in prevalence in patients with PNES who had concomitant epilepsy (P<0.001), while temporal seizures were higher in prevalence in patients with epilepsy alone (P<0.04). On regression analysis, the odds of having a frontal seizure was found to be significantly lower in the epilepsy alone group compared to the epilepsy+PNES group (odds ratio 0.13, 95% CI, 0.033-0.51). This significant association between frontal lobe epilepsy and PNES may be related to misattribution of frontal seizures for PNES events, or may reflect frontal lobe cortical dysfunction in this subgroup.
Article
Conversion disorder (CD) is characterized by unexplained neurological symptoms presumed related to psychological issues. The main hypotheses to explain conversion paralysis, characterized by a lack of movement, include impairments in either motor intention or disruption of motor execution, and further, that hyperactive self-monitoring, limbic processing or top-down regulation from higher order frontal regions may interfere with motor execution. We have recently shown that CD with positive abnormal or excessive motor symptoms was associated with greater amygdala activity to arousing stimuli along with greater functional connectivity between the amygdala and supplementary motor area. Here we studied patients with such symptoms focusing on motor initiation. Subjects performed either an internally or externally generated 2-button action selection task in a functional MRI study. Eleven CD patients without major depression and 11 age- and gender-matched normal volunteers were assessed. During both internally and externally generated movement, conversion disorder patients relative to normal volunteers had lower left supplementary motor area (SMA) (implicated in motor initiation) and higher right amygdala, left anterior insula, and bilateral posterior cingulate activity (implicated in assigning emotional salience). These findings were confirmed in a subgroup analysis of patients with tremor symptoms. During internally versus externally generated action in CD patients, the left SMA had lower functional connectivity with bilateral dorsolateral prefrontal cortices. We propose a theory in which previously mapped conversion motor representations may in an arousing context hijack the voluntary action selection system, which is both hypoactive and functionally disconnected from prefrontal top-down regulation.