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Existe-t-il une signification sociale stable et univoque de la palatalisation/affrication en français ? Étude sur la perception de variantes non standard

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D’après les recherches récentes en sociophonétique, la palatalisation et/ou l’affrication des consonnes dentales /t, d/ devant les voyelles fermées /i, y/, fréquemment considérées par les phonéticiens comme des traits non-standards caractéristiques, en France hexagonale, d’une manière de parler des classes populaires, sont actuellement largement employées en français par les locuteurs appartenant aux classes moyennes, voire supérieures; la diffusion de ce trait pourrait constituer un changement phonétique en cours. L’objectif de notre étude est de vérifier dans quelle mesure la palatalisation et/ou l’affrication influencent, consciemment ou non, l’évaluation et la catégorisation des productions des locuteurs par des auditeurs de deux grandes villes françaises : Paris et Grenoble. Soucieux de rapprocher notre expérience perceptive de l’écoute en conditions naturelles, nous avons opté pour des stimulus assez longs et pour une consigne permettant de susciter les évaluations des auditeurs sans focaliser leur attention sur le phénomène étudié. Les stimulus consistent en plusieurs lectures par différents locuteurs d’une même dépêche radiophonique, comportant plusieurs contextes possibles de palatalisation/affrication. Les résultats obtenus suggèrent que la palatalisation/affrication ne serait suffisamment saillante ou stéréotypique pour qu'elle puisse, à elle seule, susciter des attributions négatives, conscientes ou non, et entrainer des évaluations négatives, au moins de la part des auditeurs âgés de moins de 25 ans. En effet, l’évaluation d’une séquence de parole par les juges dépend fortement du contexte global de celle-ci, et la perception de la palatalisation/affrication semble être le résultat d’une corrélation complexe avec d’autres variables réalisées. La prise en compte de cette corrélation complexe nous amène à défendre une approche permettant de pondérer le « poids » des différents traits de prononciation dans la catégorisation d'un énoncé comme (in)acceptable dans un contexte donné.
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Existe-t-il une signification sociale stable et univoque
de la palatalisation/affrication en français ?
Étude sur la perception de variantes non standard
Cyril Trimaille
1
, Maria Candea
2
, Iryna Lehka-Lemarchand
3
1
Lidilem, Université Stendhal, Grenoble 3
2
EA1483-CLESTHIA, Université Sorbonne nouvelle, Paris 3
3
LiDiFra, Université de Rouen
cyril.trimaille@u-grenoble3.fr, maria.candea@univ-paris3.fr, iryna.lehka-lemarchand@univ-rouen.fr
Abstract
Previous socio-phonetic studies showed that palatalization and/or affrication of plosive dental consonants,
often considered by phoneticians to be non-standard and working class variants, are widespread in
contemporary French, suggesting an on-going phonetical change process. We investigate whether the use
of these variants in a sizeable speech sample induces any particular conscious or unconscious evaluational
reaction in ordinary young listeners from two different French big cities. Using broadcast news as a formal
context for this study, a perceptual experiment was conducted. Results suggest that the mere presence of a
high degree of palatalization/ affrication is not sufficiently salient to trigger off a stigmatizing reaction,
and that perception is very dependent on the global context; a complex correlation with other co-occurring
features could be inferred from our data.
Index Terms: sociophonetics, French, perception, social variation, palatalization.
1. Introduction
Les variantes de français parlé en France hexagonale sont relativement hiérarchisées et
s'organisent en fonction d'un ensemble de pratiques considéré comme « le standard » et jouissant d'un
prestige très fortement ancré dans les représentations communes. Malgré cela, des observations récentes
menées dans divers contextes urbains (en région parisienne – La Courneuve, Fontenay-sous-Bois, ou dans
d'autres villes comme Marseille, Grenoble, Valence, Rouen) ont montré que certaines prononciations non
standard sont fréquentes et peut-être même en augmentation (Jamin, Trimaille et Gasquet-Cyrus 2006,
Lehka-Lemarchand 2007…). Parmi celles-ci, les phénomènes de palatalisation et/ou affrication de
consonnes dentales /t, d/ (mais aussi vélaires /k, g/) ont été documentés par des études récentes qui leur
attribuent le statut de marqueurs sociolinguistiques (Jamin 2005). C’est spécifiquement à la perception de
/t/ et /d/ palatalisés devant les voyelles fermées /i, y/ que cette étude s’intéresse.
Acoustiquement, la palatalisation peut générer un continuum de réalisations allant de ce que
Fónagy [1989] appelait une « mouillure » (un léger [j] après la consonne, comme dans [vwat
j
yR]) jusqu'à
une affrication qui aboutit à un [t], comme dans la prononciation [vwat
yR]. Nous noterons PalAff ces
phénomènes de palatalisation allant jusqu'à l'affrication.
Ces variantes ont en premier lieu été observées comme caractéristiques d’habitudes de
prononciation de locuteurs de « classes populaires »
1
, plus particulièrement issues de l'immigration post-
coloniale, mais elles ont par la suite été attestées dans certaines productions de locuteurs appartenant aux
classes moyennes (Devilla & Trimaille, 2010), voire moyennes supérieures (Trimaille 2010). A la lumière
de ces résultats, la question se pose donc de savoir si ces variantes sont en phase de diffusion depuis les
populations jeunes d'origine immigrée et populaire, vers les locuteurs des classes moyennes y compris
n’ayant pas d’ascendance immigrée depuis plusieurs générations. Autrement dit, on peut se demander si la
PalAff est un changement en cours (d'en bas) ou bien si elle demeure fortement associée aux populations
d'origine immigrée, jeunes notamment, et vivant dans les ensembles urbains périphériques. En effet, deux
tendances opposées semblent se manifester en parallèle.
D'un côté, la présence de PalAff dans la parole de locuteurs haut placés sur l'échelle du prestige
social conforte les hypothèses formulées par une étude pilote précédente (Trimaille 2010) qui suggérait
que ce phénomène n'a pas encore atteint le niveau conscient car il n'est pas perçu spontanément et
consciemment par des locuteurs du tout venant, ni ouvertement stigmatisé de manière stable (exception
faite de Marseille et ses environs cf. Jamin, Trimaille & Gasquet, 2006). Nous avons par exemple
remarqué qu'une légère PalAff se fait entendre dans la parole de plusieurs journalistes de chaines
radiophoniques ou télévisuelles nationales, mais également dans les conversations modèle enregistrées
pour accompagner un manuel d'apprentissage du français comme langue étrangère (Alter Ego, paru chez
Hachette, 2010).
D'un autre côté, nous avons pu répertorier quelques transcriptions explicites de l'affrication
utilisées pour caricaturer la prononciation de locuteurs jeunes et/ou d'origine nord-africaine, même si ces
notations explicites sont pour le moment rares (sauf à Marseille). A titre d'exemple, dans une bande
dessinée mettant en scène des jeunes parisiens ou banlieusards populaires, les mots interdites, tu et petites
étaient graphiés interdchites, tchu et petchites (ces graphies tch/dch se trouvant seulement dans les deux
dernières planches du volume, 2 reproduites dans Charlie Hebdo en 2010) ; ou encore, le titre d'une pièce
humoristique jouée dans différentes villes de France de 2006 à 2011 contenait les mots Fatima et dire
avec les graphies Fatchima et djire (Figure 1).
Figure 1: Exemples de transcriptions.
“La Vie secrète des jeunes”, R. Sattouf (gauche). Affiche d'un spectacle humoristique de S. Belhaddad
(droite).
Ces remarques nous conduisent donc vers deux hypothèses opposées. Selon la première nous
assistons à un début de changement phonétique, pouvant aboutir à une situation similaire à celle qui
caractérise la prononciation québécoise de /t, d/ devant voyelles fermées, favorisé par une conscience très
limitée du phénomène de PalAff. Au contraire, selon la seconde hypothèse nous serions face à un
processus de stéréotypisation de la PalAff ou pour le moins à une augmentation de la perception
consciente des variantes affriquées, les plus saillantes, avec une sorte d’effet boule de neige sur la
perception : dans ce cas, quelques locuteurs (dont certains ayant une audience large) perçoivent le
phénomène et le thématisent discursivement, ce qui a pour effet d’augmenter la saillance perceptive du
phénomène et d’en diffuser la conscience et la stéréotypisation.
C’est pourquoi, pour examiner la pertinence de ces deux hypothèses et les deux tendances
évolutives possibles, nous souhaitons tenter de déterminer :
1) si la présence de PalAff a une influence, consciente ou non, sur l’évaluation et la
catégorisation des productions des locuteurs par des auditeurs lorsqu’ils doivent évaluer l'acceptabilité de
ces dernières dans des contextes formels précis
2) et, si tel était le cas, quel(s) type(s) d’attributions causales et de significations sociales la
présence de PalAff dans des productions formelles susciterait-elle.
2. Choix méthodologiques
En nous inspirant du travail fondateur de Labov (1972), nous avons choisi de faire écouter à des
auditeurs/juges des lectures d'informations radiodiffusées. Il nous est en effet apparu que le consensus très
large autour de la nécessité de réduire la présence de différentes variantes de prononciation du français
dans les diffusions des radios généralistes nationales nous permettra de considérer ce cadre comme formel
et de d'utiliser pour tester la conception que les auditeurs se font de la prononciation « standard »
institutionnelle. Nous avons tenu compte des hypothèses formulées par Castellotti et Robillard 2003 à
l'issue d'une enquête avec un protocole assez proche du nôtre ; les deux auteurs mettaient en avant une
possible norme de prononciation particulièrement exigeante que construiraient les jeunes auditeurs pour
décrire leurs attentes de la part des présentateurs TV. Celles-ci étaient décrites par Castellotti et Robillard
comme relevant de l"inatteignable, de l'ordre de l'irréel ou fantasmé", tandis que les attentes du même
public de la part d'un professeur, autre métier pourtant théoriquement réservé aux locuteurs légitimes, se
révélaient être bien plus souples. Nous pensons que les attentes des auditeurs en matière de prononciation
sont sensiblement équivalentes pour les présentateurs de journaux TV et ceux des journaux
radiophoniques sur les chaines généralistes publiques. Par ailleurs, nous avons postulé que les mêmes
auditeurs/juges ont des attentes et des exigences de « standardité »
2
moins strictes s'agissant de radios
jeunes ou de radios communautaires, ce qui pourrait nous permettre de tester l'acceptabilité de variantes
non standard, tout en restant dans le même contexte formel de la lecture d'informations radiodiffusées.
Pour mener en parallèle une étude plus qualitative et compréhensive qui permette d'éclairer les
réponses données à des questions fermées, nous avons également construit un protocole de test par
focalisation graduelle (discussion semi-guidée en focus group) afin de vérifier si le raccourcissement
progressif des stimulus, visant à concentrer l'attention des auditeurs, conduit ou non à une augmentation
de la perception de PalAff comme marqueur ; cette partie de notre protocole est encore en cours et ne sera
pas décrite ici (cf. Lehka-Lemarchand, Candea, Trimaille, communication orale AFLS septembre 2011).
Le protocole de la partie quantitative de notre test de perception, constituée de questions
fermées, vise à faire produire des jugements communs, ordinaires, sur la variation phonétique en français.
Tout d'abord, nous avons conçu une dépêche radio que nous avons donnée à lire à plusieurs locuteurs, de
manière à obtenir des styles de prononciation caractérisés par des niveaux différents de présence de
PalAff. Ensuite, nous avons quantifié les niveaux de PalAff produits, classé les lectures en fonction de ces
niveaux, et nous les avons utilisées comme stimulus, présentés dans un ordre aléatoire pour notre test.
2.1. Stimulus
La totalité de notre matériel utilisé pour l'expérimentation actuelle est constituée de 7
enregistrements différents de dépêches radio.
Le premier est un extrait de journal radiophonique véritablement diffusé sur Radio France
Internationale (désormais RFI), qui est une chaine publique internationale d'informations ; nous l'avons
utilisé comme item de contrôle car il constituait une sorte de référence pour le style de prononciation, avec
un taux de PalAff quasiment nul (cf. Tableau 1, infra).
L'autre texte de dépêche rédigé par nos soins a été lu et enregistré six fois, mis en scène de
manière identique (virgule musicale de début et de fin) ; ces lectures ont été produites par cinq locuteurs
différents. Le texte de notre dépêche est composé de cinq phrases et contient 18 contextes de réalisation
possible de PalAff, plus précisément 18 contextes où un /t/ ou un /d/ se retrouve immédiatement suivi par
un /i, j, y/ (nous avons reproduit ce texte en annexe). La durée totale de la dépêche lue (et donc la durée
des stimulus) varie entre 31,7 et 37,7 secondes, selon le rythme de chaque locuteur, ce qui représente une
durée conséquente pour un test d'écoute. Un de nos objectifs étant de susciter une tâche de perception de
la PalAff dans des conditions aussi naturelles que possible, nous avons souhaité éviter absolument, pour
cette partie de notre protocole, d'utiliser des enregistrements trop courts, inférieurs à 10s, car ceux-ci
activent des tâches cognitives spécifiques (Ohala & Gilbert 1979, Morange & Candea, 2010). Nous avons
également souhaité laisser suffisamment de temps à nos auditeurs pour une bonne évaluation globale des
extraits, tenant compte de la fréquence des variantes non standard et de leurs co-occurrences ; les extraits
longs permettent des évaluations plus fines.
2.2. Niveaux de palatalisation/affrication des stimulus
Le classement des stimulus en fonction de leur taux de palatalisation/affrication a été établi par
les auteurs et confirmé par un autre phonéticien
3
. Chaque expert a noté sur une échelle de 0 à 2 chaque
production de /t/ ou /d/ devant /i, j, y/ selon les règles suivantes :
0 : prononciation standard, consonne occlusive simple
0,5 : prononciation légèrement palatalisée
1 : prononciation fortement palatalisée
1,5 : prononciation légèrement affriquée
2 : prononciation fortement affriquée
Pour chaque extrait, un taux moyen de PalAff a été calculé en divisant la somme des scores
obtenus par le nombre de contextes possibles (ce qui pouvait donc aboutir à un taux moyen compris entre
0 et 2). Ces taux sont reportés dans le Tableau 1 infra selon un ordre croissant, en commençant par l'item
témoin suivi des extraits de 1 à 6
4
. Après cet encodage, nous avons distingué trois degrés de PalAff qui
permettent de regrouper les taux moyens (globaux) relativement proches .
2.3. Locuteurs enregistrés
Une de nos locutrices, nous l'avons dit, est une journaliste confirmée de RFI : nous avons
podcasté l'enregistrement de la dépêche sur le site de la chaine. La lectrice de l'Extrait 1 (Virginie) est une
professeure des écoles tandis que le lecteur de l'Extrait 3 (Hugo) est un jeune journaliste de radio. Les
autres locuteurs sont étudiants ou élèves. Celle de l'Extrait 4 (Samia) est une étudiante algérienne,
séjournant depuis peu de temps en France, et ayant un léger accent maghrébin. Celle des Extraits 2 et 5
(Valentine) est étudiante en fin de master de sciences du langage à Grenoble ; comme elle est capable de
contrôler en partie sa prononciation des occlusives, elle a produit deux lectures différentes : une fois avec
un fort taux de PalAff (Extrait 5) et une autre fois avec le taux le plus faible qu'elle pouvait réaliser
(Extrait 2). Enfin la lectrice de l'Extrait 6 (Myriam) est une bonne élève en classe de terminale, scolarisée
dans un lycée classé en ZEP en Seine Saint-Denis ; c'est elle qui a produit le taux moyen le plus élevé de
notre test d'écoute.
Le tableau 1 ci-dessous récapitule la liste des locuteurs, leurs degrés moyens de PalAff.
L’observation de ces degrés moyens de PalAff de nos stimulus permet de les regrouper (ou de les
subdiviser) en trois catégories : extraits ayant un faible degré de palatalisation-affrication (degré I), un
degré moyen de palatalisation-affrication (degré II) et un fort degré de PalAff (degré III).
PalAff
Stimulus Locuteur Taux
Degré
RFI Journaliste confirmée 0,13
Extrait 1 Virginie, professeure des écoles 0,19 I
Extrait 2 Valentine, étudiante (Affr moyenne) 0,55
Extrait 3 Hugo, jeune journaliste 0,77
Extrait 4 Samia, étudiante algérienne 0,87
II
Extrait 5 Valentine, étudiante (Affr forte) 1,30
Extrait 6 Myriam, lycéenne 1,42 III
Tableau 1. Taux global de PalAff pour chaque extrait.
2.4. Questions
Chaque extrait a été écouté deux fois par les auditeurs soumis au test. Pendant et après la
deuxième écoute, ils devaient répondre à quelques questions pour évaluer la lecture qu'ils venaient
d'entendre, sur une feuille de papier (une feuille par extrait). Nous avons présenté les locuteurs comme des
étudiants en école de journalisme, ayant atteint différents niveaux, qui se portaient comme candidats pour
lire les informations radiophoniques pour une chaine nationale (généraliste ou culturelle), une chaine
communautaire ou pour une radio jeune.
En leur demandant de se mettre à la place d’une personne chargée des recrutements pour la radio,
notre première question générale (désormais la « question A ») proposait aux auditeurs d’évaluer la
conformité des prestations des candidats avec leurs propres attentes liées à ce métier. Cette question A
était formulée ainsi :
En tant que directeur/directrice ou que personne chargée du recrutement des présentateurs de
journaux radiophoniques, pensez-vous que cette personne pourrait présenter les informations ?
Les auditeurs avaient à choisir entre quatre réponses situées sur une échelle allant du positif vers
le négatif (1. tout à fait, 2. plutôt oui, 3. plutôt non, 4. en aucun cas). Les réponses nous ont permis
d’obtenir une évaluation globale de chaque lecture en rapport avec ce que serait un présentateur
radiophonique proche du prototype de chaque auditeur, et donc d’obtenir un degré d’adéquation aux
représentations et attentes des auditeurs au sujet de la prononciation standard. Ainsi, il était possible, par
exemple, que les deux journalistes professionnels (la journaliste confirmée et le jeune journaliste) soient
globalement mieux évalués que les autres, en dépit de leurs degrés de PalAff différents, ou bien que le
jeune journaliste obtienne un score inférieur à celui de la professeure des écoles en raison justement de
son taux global de PalAff plus élevé, etc. Il était en outre proposé aux juges d’apporter des précisions sur
des points susceptibles d’être modifiés ou améliorés par chaque « candidat » pour que leur production
corresponde plus au prototype du journaliste radio.
Les questions suivantes, présentées en bloc, demandaient aux auditeurs de se prononcer de
manière plus nuancée sur la possibilité, pour chaque candidat, de présenter des informations dans
différents types de radio. Ils devaient tout d’abord répondre à la question : En tant qu’auditeur,
trouveriez-vous normal que cette personne présente les infos sur une radio généraliste nationale ?
(désormais question RN). Celle-ci était répétée ensuite en ciblant une radio jeune public (désormais
question RJ) et une radio communautaire, visant un public local, ou appartenant à une culture minoritaire
(désormais question RC). Les auditeurs avaient à leur disposition la même échelle à quatre degrés, allant
de tout à fait jusqu’à en aucun cas, et pouvaient justifier leur réponses en deux lignes.
Enfin, une autre question demandait d’estimer le degré d’aisance de la lecture et la correction de
la prononciation, et offrait la possibilité de suggérer des améliorations. Cette question ouverte nous a
permis de voir quels étaient les sons dont la prononciation était saillante pour les auditeurs ; les réponses
obtenues à cette rubrique, assez dispersées, ne seront pas développées dans le présent article.
2.5. Auditeurs
80 sujets, dont 50 femmes et 30 hommes, âgés de 15 à 24 ans, ont répondu à ce questionnaire.
Parmi eux, 40 habitent en banlieue populaire parisienne et 40 à Grenoble et ses environs.
Les réponses ont été données individuellement mais l'écoute était collective : le protocole a été
présenté par l’un ou l’autre des auteurs de manière standardisée devant des groupes de 10 à 20 personnes.
Des débats en groupe ont eu lieu immédiatement après la remise des réponses au chercheur présent.
3. Résultats
3.1. Question A: Perception de l’adéquation des locuteurs au métier de
présentateur radio
La totalité des réponses obtenues à la question A, portant sur l’adéquation globale au métier de
présentateur de chaque locuteur (la journaliste de RFI ainsi que les locuteurs des extraits de 1 à 6), est
présentée dans le Tableau 2 ci-dessous, en pourcentages.
Réponse RFI
Degré I
E1
Degré I
E2
Degré II
E3
Degré II
E4
Degré II
E5
Degré III
E6
Degré III
tout à fait 29 60 11 88 3 23 1
plutôt oui 65 33 35 10 20 38 26
plutôt non 6 6 39 2 56 35 47
en aucun cas 0 1 15 0 21 4 26
Total 100 100 100 100 100 100 100
tout à fait & plutôt oui 94 93 46 98 23 61 27
plutôt non & en aucun cas 6 7 54 2 77 39 73
Tableau 2. Distribution des réponses obtenues à la question A, en % arrondis.
La distribution des réponses obtenues est significativement différente du hasard pour chacun des
extraits évalués (test khi-2, p<0,001). De plus, toujours selon le calcul des khi-2, les distributions des
réponses à cette question sont significativement différentes pour chaque extrait si on les compare tous
deux à deux (sauf pour la paire Extrait 4 / Extrait 6 pour laquelle les réponses se confondent à toutes les
questions, à l’exception de celle concernant les radios jeunes (question RJ).
Nous n’avons trouvé pour la question A aucune corrélation, entre les évaluations obtenues et le
taux moyen ou le degré de PalAff : le tableau 3 met en parallèle les extraits et les résultats.
comparaison
Stimulus Locuteur Degré de PalAff Evaluation globale
Extrait 3 Hugo, jeune journaliste II
RFI Journaliste confirmée I
Extrait 1 Virginie, professeure des écoles I
positive
Extrait 5 Valentine, étudiante (Affr forte) III
Extrait 2 Valentine, étudiante (Affr moyenne) II mitigée
Extrait 6 Myriam, lycéenne III
Extrait 4 Samia, étudiante algérienne II négative
Tableau 3. Comparaison entre le degré de PalAff et les évaluations.
Par exemple, malgré son taux de PalAff relativement élevé, c’est l’Extrait 3 (jeune journaliste)
qui obtient le plus de réponses positives tout à fait. Ce locuteur rallie donc sans réserve 88% des
auditeurs, ce qui représente un meilleur résultat que les Extraits 1, 2 et RFI, dont les taux moyens de
PalAff sont inférieurs.
Si on considère à présent l’Extrait 5, qui présentait le plus fort taux de PalAff de notre échantillon
de stimulus, on constate qu’il a reçu un nombre assez faible de réponses très négatives (en aucun cas). En
outre, il a reçu plus d’évaluations positives que l’Extrait 2, produit par la même locutrice Valentine) avec
un nombre bien inférieur d’occlusives palatalisées ou affriquées. Enfin, l’Extrait 5 a été perçu par les
auditeurs comme étant plus proche de ce qui est attendu de la part d’un présentateur radio que l’Extrait 4,
lu par une étudiante avec un taux de PalAff plus faible mais avec un léger accent étranger.
3.2. Perception de l’adéquation des locuteurs au métier de présentateur sur
une radio nationale (RN) , jeune (RJ) ou communautaire (RC)
Les réponses à la question RN, portant sur l’adéquation des locuteurs pour présenter les
informations sur une radio nationale, sont tout à fait cohérentes avec celles obtenues à la réponse A, plus
générale et plus vague. Elles sont reportées dans la Figure 2 ci-dessous.
Figure 2: Pourcentages de réponses positives et négatives à la question A comparée à la question RN
(radio nationale).
Les évaluations semblent systématiquement légèrement plus sévères que celles données à la
réponse A, mais le test khi-2 ne montre pas de différence significative (distributions statistiquement
homogènes des réponses à ces deux questions, pour chacun des extraits).
En revanche les réponses obtenues aux questions portant sur la compatibilité des locuteurs avec
une radio jeune ou communautaire (RJ et RC) ont permis d’affiner un peu ce qui précède. Ces réponses,
qui ne sont pas statistiquement différentes entre la question RJ et RC, sont représentées dans la Figure 3
ci-dessous : la hiérarchie du classement n’est pas bouleversée, car les Extraits 1, 3 et 5 obtiennent toujours
plus d’évaluations positives que négatives, et inversement pour les Extraits 2, 4 et 6.
Figure 3: Pourcentages de réponses positives et négatives à la question RC (radio communautaire)
comparée à la question RJ (radio jeune).
En revanche, nous pouvons remarquer que les évaluations obtenues par l’extrait RFI aux
questions RJ et RC sont inversées par rapport aux deux questions précédentes : il obtient ici plus de
réponses négatives que positives, peut-être en raison de son style hautement standardisé et très légitime,
trop associé aux radios généralistes et publiques. Il en est de même pour l’Extrait 5, pour lequel les
réponses s’inversent également mais uniquement pour la question portant sur la capacité des locuteurs à
présenter les informations sur une radio jeune. Les pourcentages d’évaluations négatives diminuent, aux
questions RJ et RC, pour les Extraits 4 et 6, tandis qu’ils augmentent pour les Extraits 1, 3 et RFI. Le
calcul du khi-2 montre que les réponses obtenues pour les Extraits RFI, 3, 4 et 5 sont différentes pour les
questions RN et RC, et également que celles obtenues pour les Extraits 3, 4, 5 et 6 sont différentes pour
les questions RN et RJ. L’extrait 2 est évalué à peu près de la même manière (aucune différence
significative) quel que soit le type de radio visé.
L’observation de ces résultats montre que les évaluateurs font preuve d’une plus grande tolérance
à la variation des prononciations lorsqu’ils écoutent ou s’attendent à écouter une radio jeune ou
communautaire, que lorsqu’il s’agit d’une radio généraliste nationale. Ceci aboutit à rapprocher les
évaluations des différents extraits entendus, plutôt qu’à les distinguer : contrairement à ce qu’on avait
constaté pour les questions A et RN, la comparaison (khi-2) de tous les extraits pris deux à deux montre
que, pour la moitié des paires constituées, les réponses à la question RC se confondent et ne permettent
donc pas de hiérarchiser les extraits.
Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les évaluations positives ou
négatives produites par les auditeurs de la région parisienne et ceux de la région de Grenoble, ni entre les
évaluations produites par les hommes et les femmes, pour aucune des questions posées. Ceci permet de
défendre l’hypothèse d’une convergence considérable des réponses à ce type de tâche en France
hexagonale, ce qui rejoint les résultats obtenus à un test de perception de grande envergure sur les accents
de la francophonie menée par Moreau et alii (2007).
4. Discussion
Si l’on s’en tient aux résultats de notre test quantitatif, nous pouvons donc affirmer que dans un
contexte formel précis, en l’occurrence la présentation d’informations sur l’antenne d’une radio nationale,
les locuteurs professionnels, à savoir, dans notre test, une journaliste confirmée de RFI et un jeune
journaliste (Extrait 3), obtiennent globalement des évaluations plus positives, indépendamment de leur
degré de PalAff dans la prononciation. Le style de lecture professionnel semble donc avoir plus de poids
que le taux de palatalisation/affrication non standard des occlusives. Ils sont suivis immédiatement, dans
l'échelle des préférences, par la locutrice professeure des écoles (Extrait 1) dont la prononciation se
rapproche le plus du « standard » académique, non seulement en ce qui concerne le taux de PalAff mais
aussi sur tous les paramètres.
Nous pouvons remarquer que l'Extrait 3 a également reçu les appréciations les plus positives
pour tous les types de radio suggérés aux auditeurs (jeunes et communautaires, pas seulement généralistes
nationales). Il est possible que cette sur-appréciation positive soit favorisée par le fait qu'il s'agissait du
seul locuteur homme parmi nos supposés candidats, et/ou par le fait que sa diction corresponde aux
exigences professionnelles, sans pour autant être trop académique comme celle de l'Extrait 1 que certains
auditeurs ont trouvée un peu précieuse.
Si l'on considère les deux stimulus présentant un taux très élevé de PalAff (extraits 5 et 6), on
constate que le premier (5) a reçu des évaluations largement plus positives que le second (6) ; ceci peut
être mis en relation avec le fait que l'Extrait 5 était proche des variantes dites standard sur tous les autres
paramètres, sauf sur celui de l'affrication qui était forte et systématique, tandis que l'Extrait 6 cumulait
d'autres traits considérés comme non standard voire comme allophones (glottalisation de certains /R/,
fermeture de quelques nasales /ã/...).
Il est important de souligner que nous n'avons, d'aucune manière que ce soit, attiré l'attention des
auditeurs sur le phénomène de palatalisation/affrication, à aucun moment de cette phase de notre
expérimentation, ce qui nous permet de penser que les évaluations produites n'ont été biaisées par aucune
sorte de focalisation artificielle de l'attention sur les marqueurs étudiés. Bien entendu, les extraits qui ont
été soumis aux évaluations, au fond comme n'importe quels échantillons de parole captés dans des
conditions naturelles, ne se différencient pas seulement par leurs taux de PalAff, mais également par de
nombreuses autres caractéristiques : voix féminine/masculine, timbre jeune/adulte, débit moyen, rapide ou
très rapide, présence/absence de petites hésitations, présence/absence d'autres traits non standard comme
par exemple des liaisons attendues et non réalisées, des variantes glottalisées de /R/, la présence/absence
de l'accent initial caractéristique des lectures radiophoniques professionnelles (cf. Vaissière 1991).
Difficile donc de tirer des conclusions, à partir de notre expérimentation, sur les raisons pour
lesquelles l'Extrait 2 (Valentine, taux PalAff moyen) a été globalement moins bien évalué que l'Extrait 5
(Valentine, taux PalAff fort) ; on pourrait avancer l'hypothèse que le débit de parole plus lent de l'Extrait 2
a été considéré comme moins adéquat pour la lecture de dépêches. En revanche on peut retenir que le
poids du taux de PalAff a été plus faible dans l'évaluation globale que celui d'autres marqueurs de la
prononciation, qu'il faudra déterminer ultérieurement.
L'absence de toute corrélation entre les taux de PalAff des extraits évalués et les réponses
obtenues aux questions A et RN notamment, nous incite à formuler la possibilité de généraliser les
résultats. Ceux-ci donnent à penser que, dans des circonstances naturelles, lorsque des auditeurs habitant
en France hexagonale se trouvent en position d'évaluer la prononciation de journalistes radio en français,
la simple présence de phénomènes de PalAff parait ne pas entrainer la perception consciente d'un trait non
standard, ou inconvenant pour la radio, ou bien que cette présence serait très peu saillante et jouerait un
rôle très secondaire dans l'évaluation par rapport à d'autres marqueurs.
De plus, le fait d'avoir obtenu des réponses significativement différentes, pour la plupart des
extraits, entre la question RN d'une part et les questions RJ et RC d'autre part, suggère que les auditeurs
sont capables d'adapter finement la notion même de « prononciation standard » en modulant leurs attentes
et leurs exigences en fonction du type de radio, et ce tout en restant dans un contexte que l'on s'accorde à
considérer comme formel (lectures de dépêches). On peut donc avancer l'hypothèse que la finesse de ces
adaptations de critères d’évaluation aux contextes, pourtant à l'œuvre en toutes circonstances, serait
complètement gommée par un test de perception qui se contenterait de demander aux sujets s'ils entendent
« une prononciation standard » ou bien « quelqu'un qui a un accent particulier », de manière abstraite et
décontextualisée ; nous pensons qu'une telle démarche aboutirait à construire des hypothèses sur
l'évaluation des variantes de prononciation à partir de données ayant trop peu de rapports avec les
pratiques réelles des gens, en situation.
Il reste que ce type d'expérimentation se rapprochant des conditions naturelles souffre d'une
véritable limite (cf. Labov 2006) en raison de la difficulté d'isoler un trait unique pour étudier les réactions
des sujets qui l'entendent et pour comprendre sa signification sociale. Notre protocole permet de tester si
la présence du trait agit comme un marqueur particulièrement saillant ou non, mais ne permet pas d'aller
plus loin et de tester le poids de chaque unité potentiellement (dé)classante ; ceci impliquerait en effet des
manipulations informatiques sur les stimulus et une tâche de induisant une focalisation explicite de
l'attention des auditeurs sur un micro-phénomène particulier, ce qui ne correspond pas aux tâches
cognitives exécutées spontanément par eux dans des conditions naturelles.
Le constat de ces limites nous incite à plaider pour une forme de mixité méthodologique. Nous
pensons qu'il serait nécessaire, pour pouvoir se livrer à des généralisations, de compléter une telle étude
par une expérimentation plus ciblée et plus contrôlée, de type matched guise, qui permette d’affiner les
interprétations concernant l’existence d’une ou plusieurs significations sociales. Ceci passerait par
l'utilisation d'extraits plus courts, s'opposant sur un seul trait, tout en veillant, si possible, à ne pas trop
focaliser explicitement l'attention des auditeurs sur le phénomène testé. Néanmoins, nous pensons qu'une
telle démarche ciblée sur une seule variable ne pourrait avoir de pertinence qu’en complément, et à la
suite, d’un protocole ouvert comme celui que nous avons proposé ici, à compléter d'ailleurs par une
démarche qualitative de discussion libre avec les participants. En effet, selon nous, les significations
sociales de tel ou tel trait sont très complexes et existent rarement (seulement en cas de stéréotype) en
dehors de contextes précis d'interactions entre humains ; de plus elles sont susceptibles d’être l’objet de
variations interindividuelles importantes (Campbell-Kibler, 2008). Dès lors, il faut d'abord tenter
d'observer ou de reconstituer des situations écologiques, d'une durée assez longue, pour pouvoir espérer
comprendre de manière globale, dans toute leur complexité, les tendances en matière de perception et
catégorisation des locuteurs en fonction de leurs pratiques phonétiques. Ce n'est qu'en se plaçant d'abord
dans un tel cadre large, qu'on peut ensuite mener des expérimentations décontextualisées plus ciblées,
qu'on ne saurait extrapoler directement sous peine de créer des artefacts, mais qu'on doit pouvoir
interpréter au regard des résultats obtenus au préalable, dans des situations naturelles le phénomène
étudié se trouve en co-occurrence avec d'autres phénomènes convergents ou contradictoires.
5. Conclusions
Les premiers résultats présentés suggèrent au final que, à ce jour, la simple présence de PalAff
dans la prononciation (en principe surveillée) d'une personne en français, en France, ne semble pas
suffisamment saillante ou stéréotypique pour qu'elle puisse, à elle seule, susciter des attributions
négatives, conscientes ou non, et entrainer des évaluations négatives, au moins de la part des auditeurs
âgés de moins de 25 ans. Et ce, même dans des contextes de parole formels et exigeants (en l'occurrence
lorsqu'il s'agit d'évaluer la prononciation de locuteurs candidats à la lectures d'informations
radiophoniques). Selon nos résultats quantitatifs, le fait de produire des occlusives même assez fortement
palatalisées ou affriquées (comme le jeune journaliste de l’extrait 3) ne fait pas partie des critères
rédhibitoires pour pouvoir être considéré comme un bon journaliste radiophonique. Ce résultat est
convergent avec les données qualitatives dépouillées jusqu'à présent (questions ouvertes et discussions en
focus group) car les auditeurs ont rarement exprimé des observations montrant qu'ils ont perçu ces
phénomènes. Ceci corrobore également nos observations personnelles préalables sur la présence effective
de PalAff, parfois forte, dans la prononciation de journalistes ou autres locuteurs jouissant d'un important
prestige social, sans que cela gêne leur carrière.
Dans notre expérimentation, les extraits qui ont suscité les évaluations les plus négatives sont
ceux qui présentaient plusieurs autres caractéristiques non standard, perçues globalement comme un
accent maghrébin ou jeune et populaire. Il est fort possible que la présence de PalAff contribue à la
catégorisation d'une prononciation comme étant non standard et populaire uniquement si elle est
suffisamment fréquente et provoque un effet de halo avec d'autres traits, convergents, qu'ils soient
linguistiques (prosodie, lexique...) ou non (vêtements, phénotype...).
Ces recherches demandent à être poursuivies et élargies pour le moins dans deux directions : 1)
pour établir si la perception de la palatalisation ou affrication est radicalement différente chez des
auditeurs plus âgés, toujours en France hexagonale et 2) pour tenter d'éclaircir le poids des différents traits
de prononciation dans la catégorisation d'un énoncé comme (in)acceptable dans différents contextes
considérés comme formels dans la société actuelle. Rien ne nous permet pour le moment d'écarter
l'hypothèse d'un possible processus de stéréotypisation à l'œuvre, pour le moins en ce qui concerne
l'affrication : si ce processus avance et s'impose, le trait pourrait accéder rapidement à la perception
consciente des locuteurs de classe moyenne et supérieure qui pourront le rejeter. En revanche si ce
processus n'aboutit pas, le trait pourrait alors se propager rapidement et se diffuser y compris dans la
prononciation des locuteurs “légitimes”.
Références bibliographiques
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contemporain“, dans Nottingham French Studies. Sociolinguistic Variation and Change in France, Vol.
46, Number 2 : 82-99, 2007.
Annexe
Ci-dessous le texte de la dépêche qui a servi de support aux lectures utilisées comme stimulus. Les
contextes où une prononciation palatalisée ou affriquée étaient possibles sont soulignés.
A l’occasion du premier anniversaire de la mort de Michael Jackson, les murs de l’institut où il était venu
danser quand il avait dix-sept ans ont été recouverts de graffitis et de fresques de peinture à sa gloire,
dans la nuit de lundi à mardi. Des fans du chanteur s’étaient en effet donnés rendez-vous sur internet par
l’intermédiaire de Facebook. C’est d’ailleurs sur ce réseau social que les autorités ont recueilli les
identités des instigateurs présumés de ce rassemblement. La Préfecture de police a promis de punir de
telles pratiques de vandalisme. Plusieurs individus ont été interpelés, mais ils se sont défendus d’avoir
appelé à graffiter sur les murs de l’institut.
Notes
1
Nous avons bien conscience du caractère éminemment problématique de cette catégorie qui a
toutefois l’avantage de permettre d’éviter de longues périphrases sociologiquement plus exactes.
2
Ce néologisme référant à une attente de productions non marquées, ni géographiquement, ni
socialement.
3
Nous remercions Jean-Pierre Lai, du Gipsa-Lab, (Université Stendhal Grenoble 3 et Grenoble INP).
4
L'ordre de la passation du test d'écoute n'était ni croissant, ni décroissant, pour ne pas induire des
attentes précises de la part des auditeurs.
... Le fait que Trimaille et al. (2012) relèvent que des trucages orthographiques représentant l'affrication sont occasionnellement utilisés pour indexer des identités de jeunes descendants de migrants (La vie secrète des jeunes, tome 2, de R. Sattouf ; les chroniques littéraires de Kamel Toe) ou immigrées (affiche du spectacle de Souâd Belhaddad) invite à s'interroger sur le développement de tels liens indexicaux en étudiant la perception de pal/aff. À ce jour peu d'études se sont intéressées directement à la perception de pal/aff (perception auditive, identification) et à la façon dont les utilisateurs de cette variante sont catégorisés (Vernet & Trimaille 2007 ;Trimaille & al. 2012 ;Hansen 2015 ;Sperandio & al. 2015). ...
... Le fait que Trimaille et al. (2012) relèvent que des trucages orthographiques représentant l'affrication sont occasionnellement utilisés pour indexer des identités de jeunes descendants de migrants (La vie secrète des jeunes, tome 2, de R. Sattouf ; les chroniques littéraires de Kamel Toe) ou immigrées (affiche du spectacle de Souâd Belhaddad) invite à s'interroger sur le développement de tels liens indexicaux en étudiant la perception de pal/aff. À ce jour peu d'études se sont intéressées directement à la perception de pal/aff (perception auditive, identification) et à la façon dont les utilisateurs de cette variante sont catégorisés (Vernet & Trimaille 2007 ;Trimaille & al. 2012 ;Hansen 2015 ;Sperandio & al. 2015). ...
Article
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The Social Meanings of Palatalization/Affrication in Marseille: Segregated Processes and Linguistic Change Previous studies have enabled the identification of different ways of speaking French in Marseille, characterized by different features. Amongst these, the affrication/palatalization of the dental consonants /t/ and /d/ seems to be a widely shared feature, and therefore not limited solely to the “accent of the northern neighborhoods,” the preserve of the young people of the city’s working-class neighborhoods. Observing the production and the perception of this feature among speakers from various different social backgrounds seems to show that its distribution is more complex than anticipated—undoubtedly testifying that significant changes are underway—and that its social meaning, far from being unequivocal, depends greatly on the legitimacy of the speakers. Drawing from a field study analyzing epilinguistic productions and speech, this article attempts to show how this a priori stigmatized phonetic feature is in fact indicative of processes of social and linguistic change, linked to changes to the city itself.
... Even though the hypothesis of ongoing phonetic change is supported by many observations, it seems impossible to definitively rule out the opposing hypothesis, because "social meaning is highly flexible" (Campbell-Kibler, 2009: 149). Indeed, a possible beginning of an actual stereotyping process was documented by Trimaille, Candea and Lehka (2012), who reported the use of the graphemes tch, dch and dj instead of t and d in comics or on posters about comedy acts [ Figure 2], thereby testifying to the fact that such pronunciations are sometimes salient enough to caricature the speech of immigrants or young speakers from Parisian suburbs with immigrant background. If affrication is undergoing a stereotyping process and thereby becoming an indicator of an "urban working class with a postcolonial immigrant background", then the linguistic behaviour of "legitimate speakers" (i.e. the appropriate person in a legitimate situation, on a given linguistic market, see Bourdieu, 1982) could also evolve into a reaction of avoiding the palatalized variant, which would lead to the latter group of speakers not adopting the feature. ...
... Even though the hypothesis of ongoing phonetic change is supported by many observations, it seems impossible to definitively rule out the opposing hypothesis, because "social meaning is highly flexible" (Campbell-Kibler, 2009: 149). Indeed, a possible beginning of an actual stereotyping process was documented by Trimaille, Candea and Lehka (2012), who reported the use of the graphemes tch, dch and dj instead of t and d in comics or on posters about comedy acts [ Figure 2], thereby testifying to the fact that such pronunciations are sometimes salient enough to caricature the speech of immigrants or young speakers from Parisian suburbs with immigrant background. If affrication is undergoing a stereotyping process and thereby becoming an indicator of an "urban working class with a postcolonial immigrant background", then the linguistic behaviour of "legitimate speakers" (i.e. the appropriate person in a legitimate situation, on a given linguistic market, see Bourdieu, 1982) could also evolve into a reaction of avoiding the palatalized variant, which would lead to the latter group of speakers not adopting the feature. ...
... Si, comme nous l'avons vu, les premières attestations du terme concernent des études du français, peu de recherches sur le français se sont réclamées explicitement de la SoPho et il s'agit généralement d'études récentes, à l'exception de Thomas (1982), Bento (1998) et Léon & Cichocki (1989) parisienne, de Malderez (1995) sur la postériorisation en cours des voyelles arrondies et leur perception, ou celles de Lehka-Lemarchand (2007) et de Paternostro (2014) sur la production et la perception de l'intonation des jeunes urbains de quartiers pluri-ethniques de Rouen ou de Paris. Bien que relativement récentes, les investigations socioperceptives portant sur des traits phoniques précis gagnent l'intérêt des chercheurs qui étudient le français : citons Armstrong & Boughton (2000), Boughton (2006, 2005), Boula de Mareuil et al. (2008) ou Binisti & Gasquet-Cyrus (2003) sur les accents régionaux, Boula de Mareuil & Lehka-Lemarchand (2011), Trimaille et al. (2012), Vernet et Trimaille (2007) sur différents aspects de l'accent urbain populaire, Arnold et Hansen dans ce numéro même. Les approches qualitatives et/ou quantitatives, sollicitant des auditeurs solitaires inconnus à distance (par internet), ou en présence des chercheurs, ou encore plusieurs auditeurs en interaction sont certainement appelées à se diversifier davantage. ...
Article
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Introduction. Phonetics, sociolinguistics, sociophonetics: parallel and cross-linked histories Is it possible to provide a clear and unambiguous definition for the expanding field of sociophonetics? Starting from this question, this article introduces the respective contributions of phonetics and sociolinguistics and the role their interactions have played in the genesis and development of sociophonetic studies. Avenues of research that have traditionally received less attention are also highlighted. Particular attention is paid to the phonetic and/or sociolinguistic studies of French which have contributed to a description of French sound variability that incorporates social information. This introductory article brings together research from a wide range of studies on perception and social meaning of pronunciation variants in French.
Article
The analysis and understanding of multilingualism, and its relationship to identity in the face of globalization, migration and the increasing dominance of English as a lingua franca, makes it a complex and challenging problem that requires insights from a range of disciplines. With reference to a variety of languages and contexts, this book offers fascinating insights into multilingual identity from a team of world-renowned scholars, working from a range of different theoretical and methodological perspectives. Three overarching themes are explored – situatedness, identity practices, and investment – and detailed case studies from different linguistic and cultural contexts are included throughout. The chapter authors' consideration of 'multilingualism-as-resource' challenges the conception of 'multilingualism-as-problem', which has dogged so much political thinking in late modernity. The studies offer a critical lens on the types of linguistic repertoire that are celebrated and valued, and introduce the policy implications of their findings for education and wider social issues.
Article
Cette étude s'intéresse aux aspects phonétiques de la variation diaphasique. Dans la veine de Labov (1990), nous examinons différents styles de parole, sous le microscope du modèle d'hypo/hyperarticulation des voyelles (Lindblom, 1990). Notre corpus, issu du projet PFC (Durand et al., 2002), est composé d'enregistrements de 10 locuteurs·trices suisses placé·e·s dans quatre situations : deux tâches de lecture (listes de mots, textes) et deux conversations faisant varier la distance sociale entre locteurs·trices (avec une expérimentatrice et entre époux). Les résultats sur un ensemble de mesures temporelles et spectrales confirment que la parole conversationnelle montre plus d'hypoarticulation que la lecture. En revanche, au-delà de l'opposition lecture / parole spontanée, les différentes métriques associées à l'hypo/hyperarticulation ne convergent plus. Il devient alors nécessaire de déconstruire ce continuum et de caractériser les styles de parole par différentes combinaisons de mesures, qui s'inscrivent dans une analyse multidimensionnelle de la réduction phonique.
Article
This paper reports on language practices in the city of Strasbourg, in a multi-ethnic working class neighbourhood. This provides a comparative setting to identify whether linguistic features are spreading between French cities. Data were collected from young speakers (16 to 21) using an ethnographic approach over a year. First, this paper will briefly review the literature on language variation research in France. Second, a comparison of vernacular features will be carried out, focusing on lexical innovations, indirect questions following the verb savoir (Gardner-Chloros and Secova, this issue), quotative systems (Cheshire and Secova, this issue) and discourse markers. Finally, the ethnographic data collected as part of this research will be used to consider how multi-ethnic working class neighbourhoods in France are connected with each other, and how language may be travelling between settings.
Article
This article presents the results of a corpus study of prosodic rhythm in the urban vernaculars of 24 female and male adolescents featured in the MPF corpus (Gardner-Chloros et al., 2014). Using canonical rhythm metrics, among them the normalized Pairwise Variability Index (nPVI), we show that there is no clear effect of gender and only a small effect of cultural background on the variability of adjacent vocalic and consonantal duration intervals, typically correlated with more or less syllable-timed rhythm. However, female and male teens with multicultural background who clearly dominated their conversational exchanges with their peers and also used multiple phonetic features attributed to adolescent urban-vernaculars in French tended to show more variability in interval durations, pointing to more stress-timed rhythm. We discuss these findings in comparison with other urban contact varieties in Europe and North America. We speculate that rather than the leveling of phonological contrasts, as in London English, or societal pressures to conform to monolingual norms, as in French spoken in minority contexts in Ontario, Canada, rhythm-type differences in the present corpus are tied to speakers’ allophonic repertoires and best thought of as elements of interactional styles.
Article
Sensibility and insensibility to phonetic variation: a perceptive study on the French spoken in the Paris area Eight Parisian speakers, selected for their varying use of /ɑ/, of palatalized /k/ and /t/ and of reductions of consonantal clusters, have been presented in a perception test for 235 French listeners. The listeners – who were unaware of the origin of the speakers – were asked to evaluate them for a number of factors (origin, educational level, suitability for a job as a newsreader, etc.) and to justify their answers. On the basis of the evaluations, and through an analysis of the justifications made by 40 of the participants, we discuss the phonetic features that seem salient in contemporary Parisian French and that guide listeners in their sociophonetic judgements. The fact that some features pass unnoticed also brings information tell us something about the future of the phonetic norm in France.
Article
Full-text available
This article examines divergent listener perceptions with an expanded form of the Matched Guise Technique, using 32 matched pairs of short recordings of natural speech. Social evaluations were collected in open-ended interviews (N = 55) and an online experiment (N = 124). Three speakers are described who prompted disagreement about the English variable (ING). One's -ing use is seen by some as more intelligent and by others as annoying, less intelligent, and trying to impress. Another's -in guise is seen as compassionate by some and as condescending by others, while a third, when using -in, is seen by some as annoying and less masculine, while others describe him as a masculine “jock.” These findings show that listeners shift their interpretations of a linguistic resource, highlighting the ambiguous role intention plays in social meaning and calling into question long-held assumptions about the need for conscious introspection in sociolinguistic perception.
Listeners'Ability to identify Languages by their Prosody
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  • J B Gilbert
Ohala J.J. & Gilbert J.B., " Listeners'Ability to identify Languages by their Prosody ", dans Problèmes de prosodie Vol.II, Studia Phonetica 18, Didier, 1979. Rampton, B. " Styling the Other: Introduction ", dans Journal of sociolinguistics, 4: 421-427, 1999.
Who's not palatalizing? Trying to understand the status of palatalized variants in French
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  • L Devilla
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Castellotti V. & Robillard D. (de), « Des Français devant la variation : quelques hypothèses », dans Cahiers de l'Institut Linguistique de Louvain 29, Peeters, Louvain-La-Neuve, 223-240, 2003. Devilla, L. & Trimaille, C., Variantes palatalisées/affriquées en français hexagonal : quel(s) statut(s) sociolinguistique(s) pour quel destin? dans Iliescu Maria, Siller-Runggaldier H. & Danler, P.
De la convergence dans la divergence: le cas des quartiers pluri-ethniques en France The Social Stratification of English Lehka-Lemarchand, I., Accent de banlieue. Approche phonétique et sociolinguistique de la prosodie des jeunes d'une banlieue rouennaise [thèse Univ
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Contribution à l'analyse de la palatalization en français parlé contemporain
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Vaissière J., "Rhythm, accentuation and final lengthening in French", dans Music, Language, Speech and Brain, J. Sundberg, L. Nord, & R. Carlson. (Eds.) 108-120, 1991. Vernet, M. & Trimaille, C. "Contribution à l'analyse de la palatalization en français parlé contemporain", dans Nottingham French Studies. Sociolinguistic Variation and Change in France, Vol. 46, Number 2 : 82-99, 2007.