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Le Bien-Etre subjectif: Revue de question.

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Abstract

Le Bien-Etre subjectif: Revue de question.
1
Le bien-être subjectif: Revue de question.
Jean Pierre ROLLAND,
PRATIQUES PSYCHOLOGIQUES, 2000, N°1, 5-21.
Résumé:
Dans cette revue de question est tout d’abord présentée une définition du bien-être
subjectif. Sont ensuite présentés les principaux résultats acquis à ce jour dans ce domaine
(réseau nomologique, stabilité temporelle, origine de cette stabilité, rôles respectifs des
dispositions personnelles et du contexte). Les problèmes posés par les rôles respectifs des
dispositions personnelles (dimensions de personnalité) et des caractéristiques de contexte
sur le bien-être subjectif font l’objet d’une analyse détaillée. En conclusion l’attention est
attirée sur les limites des résultats acquis à ce jour et notamment sur les problèmes posés
par la focalisation sur la piste dispositionnelle. Bien que les résultats concernant cette
perspective dispositionnelle du bien-être subjectif soient extrêmement convaincants, une
telle approche reste descriptive et son potentiel explicatif est très insuffisant.
Mots-Clefs:
Bien-être subjectif, Revue de question.
Définitions, Résultats acquis, Enjeux.
Summary:
In this review, firstly are presented definitions of S.W.B.. Then are exposed the main
results on this topic (nomological network, temporal stability, source of temporal
stability, role of context and dispositions). The issue of the respective role of personal
dispositions and of context variables is addressed. Then, though dispositional results are
considered to be pervasive, attention is drawn upon the limits of the dispositional
approach of S.W.B. that remains descriptive and has a poor explanatory potential.
Key-words:
Subjective Well-Being, Review,
Definitions, Main results, Issues.
2
Introduction:
Si les psychologues (praticiens et chercheurs) se sont, depuis très longtemps et
pour des raisons aisément compréhensibles, penchés sur la détresse (Anxiété, Dépression,
Symptômes psychologiques et psychosomatiques etc. ) et ont tenté de comprendre cette détresse
pour intervenir, ils ont, en revanche, (à part quelques notables exceptions 1) largement ignoré le
‘bonheur’ et le bien-être. A titre d’illustration, ce n’est qu’en 1973 que la revue Psychological
Abstracts International introduit le mot-clef ‘happiness’ dans son répertoire. On observe
néanmoins depuis quelques années un plus grand intérêt pour le pôle ‘positif’ des conduites
humaines et des chercheurs tentent d’examiner les antécédents et les conséquences du
‘bonheur’, de l’estime de soi et de l’optimisme et autres indicateurs du bien-être.
Depuis une vingtaine d’années, l’étude du bien-être subjectif a été abordée dans deux
perspectives: Les sociologues (et spécialistes des Sciences Sociales) se sont centrés sur l’étude
des conditions qui conduisent les personnes à évaluer leur vie de manière positive. Cette
perspective a conduit aux études concernant la ‘satisfaction de la vie’. Dans cette perspective, la
satisfaction de la vie est un indicateur central de ‘bien-être subjectif’, elle s’appuie sur le
système de valeurs de la personne qui la conduit à évaluer, de son propre point de vue, ce
qu’est une vie satisfaisante. La satisfaction de la vie est ici considérée comme une résultante
cognitive issue d’évaluations (fondées essentiellement sur des comparaisons) réalisées par le
sujet. Les psychologues étudiant le bien-être se sont quant à eux centrés sur le ‘bonheur
(happiness). Dans ses formulations initiales (Bradburn, 1969), le ‘bonheur’ est considéré
comme un état dans lequel, pour une personne donnée, les affects positifs l’emportent sur les
affects négatifs2. Cette définition du bien-être subjectif met donc l’accent sur le vécu
émotionnel.
Le courant de recherche centré sur le bien-être subjectif intègre désormais ces deux perspectives
et l’on observe un consensus sur une conception du bien-être subjectif conçu comme un
ensemble comportant des composantes cognitives [satisfaction de la vie] et des composantes
émotionnelles [affects positifs et négatifs] (Brief et al., 1993; Diener, 1984; 1994; Diener et al.
1999; Feist et al., 1995; Lucas et al., 1996). La composante cognitive (satisfaction de la vie) est
ici définie comme une ‘évaluation globale que la personne fait de sa vie’ (Pavot et al., 1991).
La composante émotionnelle, qui renvoie aux réactions émotionnelles aux événements et
conditions de vie, est constituée de deux larges dimensions relativement indépendantes: les
affects positifs et les affects négatifs dont l’existence et la relative indépendance ont été mises
en évidence avec constance (Connolly & Viswevaran, 1999; Diener & Emmons, 1985; Warr et
al., 1983; Watson & Clark, 1992).3
Si l’on suit Diener (Diener, 1984; 1994; Diener et al., 1999) qui a largement
contribué au développement de ce champ, le bien-être subjectif se caractérise par trois éléments
essentiels: Tout d’abord il est subjectif, c’est un ‘vécu’ personnel. Par ailleurs, le bien-être
subjectif n’est pas simplement l’absence de facteurs négatifs fournies par la plupart des échelles
de mesure de santé mentale, il inclut également des composantes positives (émotions agréables).
Enfin, au delà des composantes particulières et de dimensions spécifiques, il se traduit par une
évaluation globale de la vie de la personne dans son ensemble, une évaluation de sa vie en
général (Diener, 1994, p. 106). Andrews et Withey (1976) définissent également le bien-être
subjectif comme un ensemble composé ‘à la fois d’une évaluation cognitive et d’affects positifs
et négatifs’. Veenhoven (1984) adopte la même position en considérant que dans l’évaluation de
1 C. Rogers (1961) et A.H. Maslow (1968) notamment.
2 Après avoir ‘établi’ l’indépendance entre émotions positives et négatives Bradburn (1969) évalue
le bien-être subjectif en fusionnant (par soustraction) les scores à l’échelle d’émotions négatives et les scores
à l’échelle d’émotions positives (Positives – Négatives).
3 L’hypothèse de l’indépendance entre émotions positives et émotions négatives fait l’objet d’un
remise en question qu’il est impossible d’éluder mais qu’il est difficile d’aborder ici. (Feldman-Barrett &
Russell, 1998; Green, Goldman & Salowey, 1993; Larsen & Diener, 1992; Watson & Clark, 1997).
3
leur vie les personnes combinent deux éléments: des cognitions et des affects. La composante
affective représente le niveau hédonique que reflètent les émotions, les affects et les humeurs.
La satisfaction représente la composante cognitive, c’est à dire: ‘l’écart perçu entre les attentes
et la situation, qui varie de la perception d’une satisfaction (fulfillment) à celui d’une carence
(deprivation). La satisfaction implique un jugement ou une experience cognitive tandis que le
bonheur renvoie à un vécu émotionnel ou affectif.’ 4 (Campbell et al., 1976).
Pour Diener (1994, p. 108):Le bien-être subjectif réfère à l’expérience globale des réactions
positives envers sa propre vie et inclut toutes les composantes d’ordre inférieur telles que la
satisfaction de la vie et le niveau hédonique.
La satisfaction de la vie renvoie à un jugement conscient et global de sa propre vie. Le niveau
hédonique renvoie à l’équilibre entre le caractère agréable et désagréable de sa propre vie
émotionnelle’.
Ces éléments d’ordre supérieur, décrits par Diener, s’inscrivent dans une structure hiérarchique,
à titre d’exemple la satisfaction de la vie peut être décomposée en différents domaines
[Profession, Famille, Loisirs, Santé, Finances, Soi, Groupes d’appartenance...] (Diener et al.,
1999). Ces différents domaines peuvent, à leur tour, être divisés en composantes de plus en plus
fines. L’affectivité négative peut également être fragmentée en diverses émotions [telles que la
peur, la colère, la honte et la tristesse...] (Diener, Smith & Fujita, 1995). Ce modèle hiérarchique
a été opérationnalisé et validé (Diener, 1994; Diener, Smith & Fujita, 1995; Lucas, Diener &
Suh, 1996; Pavot et al., 1991; Sandvik, Diener, Seidlitz, 1993). Compte-tenu des relations
attendues entre satisfaction de la vie et émotions positives et négatives, la vérification de la
validité discriminante entre ces diverses dimensions s’avère particulièrement importante. Les
résultats de la recherche confirment que, conformément au modèle théorique, ces composantes
sont liées mais ne se confondent pas. La structure décrite dans cette conception du bien-être
subjectif a été validée (Agho, Price & Muller; Brief et al., 1993; Andrews & Withey, 1976;
Diener & Emmons, 1985; Judge & Watanabe, 1993; Lucas et al., 1996; Watson & Clark, 1992;
Watson, Clark & Tellegen, 1988). Une méta-analyse effectuée par Okun et Stock (1987)
montre, par exemple, que les mesures de bien-être subjectif sont corrélées avec des indicateurs
d’ajustement psychologique (0.38) et la dimension de névrosisme (0.33), mais sont plus
fortement corrélées entre elles (0.52). 5
L’intérêt de la notion de bien-être subjectif est clairement présenté par Diener:
La mesure des réactions négatives telles que la dépression ou l’anxiété donne une image
incomplète du bien-être des personnes et il est impératif de mesurer également la satisfaction de
la vie ainsi que les émotions positives’ (Diener, 1994, p. 103). Au delà de cette prise de position,
l’intégration des composantes positives de l’univers cognitivo-émotionnel dans les recherches
sur l’ajustement aux situations difficiles (stress) trouve sa réelle justification dans les résultats
empiriques mettant en évidence l’existence de deux ‘filières’ de conduites relativement
indépendantes: un système cohérent réunit les conduites renvoyant à l’Affectivité négative
[Affects, émotions et évaluations ‘négatives’, Anxiété, Détresse, Dépression, Symptômes
psychologiques et psychosomatiques etc.], tandis qu’un autre système également cohérent et
relativement indépendant du précédent réunit les conduites relatives à l’Affectivité positive
[Affects, émotions et évaluations positives...]. Ces deux axes ont été décrits par divers auteurs
dans divers champs 6 de la psychologie (psychopathologie7, psychologie de la personnalité,
4 Cette définition très proche de la définition du stress proposée par Edwards (Edwards, 1988, p.
242) plus haut (page 5) montre la proximité des concepts.
5 Voir Diener (1994, 1996) et Diener, Suh, Lucas & Smith (1999) pour une revue.
6 Les modèles de Gray et Depue qui décrivent deux systèmes neurophysiologiques indépendants
d’activation et d’inhibition des conduites (BFS: Behavioral facilitation System et BIS: Behavioral
Inhibition System (Carver & White, 1994; Depue, 1995; Corr, Pickering & Gray, 1997) ne seront pas
présentés ici. Le modèle de Gray propose une théorie très intéressante pour la compréhension des deux
‘pistes’ que l’on peut discerner dans les recherches sur le bien-être subjectif.
4
psychologie des émotions, psychologie du stress, psychologie du bien-être subjectif) et semblent
solidement établis (Brief et al., 1993; Costa & McCrae, 1980; Diener & Emmons, 1985; Hart,
1994; Hart, Wearing & Headey, 1995; Headey & Wearing, 1989; Hotard et al., 1989; Larsen &
Ketelaar, 1992; Lucas et al., 1996; McCrae & Costa, 1991; Magnus, Diener & Fujita, Parkes,
1986; Magnus et al., 1993; Rolland, 1997a, 1998a; 1998b; 1999; Rusting & Larsen, 1997;
Sandvik et al., 1993; Schimmack & Diener, 1997; Vollrath et al., 1995; Warr et al., 1983;
Watson 1988; Watson & Clark, 1992; Watson, Clark & Harkness, 1994; Watson & Hubbard,
1996; Watson & McKee Walker, 1996). 8
L’intégration de ces résultats dégagés de manière convergente dans ces divers
champs de la psychologie, largement négligés dans les recherches sur le stress, s’avère donc
indispensable.
I. Modèles hiérarchiques.
On peut distinguer deux modèles hiérarchiques du bien-être subjectif: les
modèles Bottom-Up et les modèles Top-Down. Ces deux approches diffèrent dans la
compréhension des déterminants du bien-être. Les théories Bottom-Up défendent la thèse selon
laquelle le sentiment global de bien-être est la résultante d’événements et de conditions de vie
favorables. En d’autres termes, la satisfaction et le bonheur sont le résultat d’une vie comportant
de nombreux moments (ou conditions) de bonheur dans les différentes secteurs [famille, couple,
revenus, travail, lieu de résidence etc.] (Campbell, Converse & Rodgers, 1976). Dans cette
perspective, les événements et conditions ‘objectives’ de vie sont les déterminants essentiels du
bien-être qui en est la résultante. La perspective Top-Down défend l’hypothèse inverse: les
personnes ont une prédisposition stable à interpréter les expériences de vie, et à y réagir, soit de
manière positive soit de manière négative et cette tendance générale affecte (indépendamment
des conditions) l’évaluation des différents événements survenant dans différents domaines de la
vie. Dans cette perspective, ce sont les interprétations subjectives des événements, plutôt que les
événements ‘objectifs’ eux-mêmes qui déterminent le bien-être subjectif. Les personnes
‘heureuses’ sont heureuses parce qu’elles prennent plaisir aux diverses circonstances de la vie et
non pas nécessairement parce qu’elles rencontrent plus d’événements (ou de circonstances)
favorables. Ce point de vue est exprimé par Costa et al. pour qui: ’En dépit des circonstances,
certains individus semblent être des personnes heureuses [happy people] et d’autres des
personnes malheureuses [unhappy people]’ (Costa, McCrae & Norris; 1981, p.79).
En d’autres termes, ces modèles s’opposent sur la direction de la causalité: dans les modèles
Bottom-Up le bien-être est un ‘effet’, tandis que dans les modèles Top-Down, il est une ‘cause’.
Il est bien évidemment très difficile de mettre au point un protocole expérimental permettant de
tester les deux modèles. En effet, pour d’évidentes raisons éthiques, la manipulation du bien-être
subjectif est impossible. On ne peut donc pas contrôler et manipuler les variables ‘affectant’ le
bien-être des sujets et assigner un groupe aux conditions négatives et un autre aux conditions
positives. La seule manière d’aborder le problème des inférences causales est le recours aux
méthodes longitudinales et quasi expérimentales. Les rares études menées sur ce thème ont
obtenu des résultats convergents qui suggèrent que ces deux groupes de variables (contexte,
7 Watson et al. (1995a) mettent en évidence la nécessité d’intégrer les deux dimensions
d’Affectivité négative et d’Affectivité positive pour discriminer anxiété et dépression. Troubles anxieux
et états dépressif partagent une composante commune de détresse (l’élévation des affects négatifs:
AFFECTIVITE NEGATIVE) mais les états dépressifs se caractérisent par une diminution associée des affects
positifs (AFFECTIVITE POSITIVE). Une compréhension des états dépressifs passe donc par l’intégration de
ces deux dimensions ‘indépendantes’. Concernant les relations entre dimensions de personnalité et
psychopathologie, on peut se reporter aux revues de Flett et al. (1995) et Matthews et al. (1998)
8 Au delà de l’intérêt théorique, cette intégration de composantes ‘positives’ permet sur le plan
méthodologique de contourner en partie les effets de ‘contamination’ des mesures de ‘détresse’ décrits
par Burke et al. (1993).
5
événements et dispositions) entretiennent des relations de causalité réciproque (Brief et al.,
1993; Feist et al., 1995; Judge & Watanabe, 1993).
II. Principaux apports
Sous l’impulsion de E. Diener (Diener, Larsen & Emmons, 1984) en réponse
aux critiques de W. Mischel (1968), un ensemble de chercheurs ont adopté une perspective
interactionniste dans l’étude du bien-être subjectif 9. Les résultats de ces recherches sont
exposés dans diverses revues de question (Diener, 1984; 1994; Diener, E. & Diener, 1998;
diener et al., 1999). Parmi l’ensemble des résultats acquis, un ensemble de points sont
essentiels:
- les différentes composantes du bien-être subjectif (émotions et cognitions) manifestent une
forte stabilité temporelle ainsi qu’une consistance trans-situationnelle non négligeable;
- les composantes positives du bien-être (émotions et évaluations positives) sont associées à la
dimension d’Extraversion tandis que les composantes négatives (émotions et évaluations
négatives) sont associées à la dimension de Névrosisme;
- les événements de vie ne sont pas indépendants des patterns habituels de conduites
(dimensions de personnalité);
- contrairement aux thèses de Mischel (1968) et de Ross (1977), les dispositions personnelles
ont un potentiel d’explication supérieur aux variables de contexte;
- les caractéristiques sociales, économiques et culturelles des nations jouent un rôle important
sur le bien-être de leurs membres.
Ces différents points sont développés dans les pages qui suivent.
a) Stabilité et consistance du bien-être subjectif
* La stabilité temporelle du bien-être subjectif, dans ses diverses composantes, a
été testée dans de nombreuses études portant sur des intervalles temporels supérieurs à trois ans.
Ces résultats sont convergents: la satisfaction de la vie, la satisfaction professionnelle, les
affects positifs et négatifs manifestent une stabilité modérée mais incontestable. (Brief et al.,
1993; Costa, McCrae & Zonderman, 1987; Diener & Larsen, 1984; Headey & Wearing, 1989;
Izard et al. 1993; Judge & Watanabe, 1993; McCrae & Costa, 1991; Ormel & Schaufeli, 1991;
Ormel & Wolfarth, 1991; Watson & McKee Walker, 1996). 10
A titre d’exemple, sur un intervalle de neuf ans, Costa et al. (1987) observent des coefficients de
0.43, 0.44, 0.37 et 0.48 (N=4942) respectivement pour les affects négatifs, les affects positifs,
les soucis de santé et le bien-être global 11.
La stabilité temporelle de la satisfaction de la vie est particulièrement forte: sur des intervalles
temporels de 5 ans, Judge et Watanabe relèvent une corrélation de 0.51 (Judge & Watanabe,
1993). Cette stabilité (qui est l’une des caractéristiques d’un trait) est ordinairement interprétée
comme l’expression d’une disposition parce que, dans ces protocoles, le niveau de bien-être
subjectif au temps T1 est un meilleur prédicteur (que les situations ou les variables de contexte)
du bien-être au temps T2. (Costa, McCrae & Zonderman, 1987; Judge & Watanabe, 1993;
Ormel & Wohlfarth, 1991).
9 L’approche interactionniste peut prendre diverses formes:
(Diener, Larsen & Emmons, 1984; Endler & Parker, 1992; Flett et al., 1995; Huteau, 1985).
10 D’autres références sont fournies par Watson & McKee Walker (1996, p. 568).
11 Parmi les variables de contexte retenues, les variables démographiques les plus corrélées avec le
bien-être sont le revenu r=0.13 p<0.001, et le sexe (H=2, F=1) r=0.13 p<0.001.
6
La satisfaction professionnelle, qui est l’une des facettes de la satisfaction de la vie (Judge &
Watanabe, 1993) , manifeste également une stabilité temporelle 12 (Steel & Rentsch, 1997;
Gerhart, 1987; Judge & Watanabe, 1993; Staw & Ross, 1985) qui, compte tenu des enjeux
relatifs à l’amélioration des conditions de travail, a beaucoup intrigué les spécialistes de
psychologie des organisations. Cette relative stabilité observée dans toutes les études
longitudinales a conduit divers chercheurs à tester, sans réel succès jusqu’à présent13,
l’hypothèse d’une prédisposition ‘génétique’ à la satisfaction professionnelle (Arvey et al.,
1989; Hershberger, Lichtenstein & Knox, 1994).
Outre la stabilité temporelle, les différentes composantes du bien-être subjectif
montrent une consistance trans-situationnelle non négligeable. Ainsi Diener et Larsen (1984)
ont dégagé des corrélations de 0.70 et de 0.74 pour les affects désagréables et agréables dans des
situations de loisirs et de travail.
Par ailleurs, des observateurs différents (parents et amis) cotoyant les mêmes personnes dans
des situations et contextes différents fournissent des estimations relativement convergentes
(r=0.54) de la satisfaction de la vie de ces sujets (Pavot et al., 1991).14
Cette stabilité temporelle et cette consistance trans-situationnelle des diverses
composantes du bien-être subjectif (les émotions notamment) sont des éléments dont la prise en
compte s’avère essentielle dans les recherches sur les conduites d’ajustement aux situations
difficiles.
b) Associations entre bien-être et personnalité.
Les dimensions de personnalité (extraversion et névrosisme notamment) manifestent également
une forte stabilité temporelle 15 (Conley, 1984; 1985; Costa & McCrae, 1988; Magnus et al.,
1993; Schuerger, Zarella & Hotz; 1989; Viken et al., 1994). Ainsi, sur un intervalle temporel de
six ans, Viken et al. (1994) mettent en évidence des coefficients moyens de 0.68 et 0.60
(N=14932) pour l’extraversion et le névrosisme respectivement. Ces dimensions de personnalité
montrent des patterns d’associations systématiques avec les différentes composantes du bien-
être subjectif. Les relations entre Extraversion et composantes ‘positives’ du bien-être, et entre
névrosisme et composantes négatives du bien-être subjectif (détresse) sont, en effet, solidement
établies par un ensemble de résultats convergents 16. Si l’on délaisse les innombrables études
concurrentes17 pour ne retenir que les études prédictives (prédiction à long terme des
composantes du bien-être subjectif par les dimensions d’extraversion et de névrosisme) ces
12 Ces études mettent en évidence le rôle complémentaire de certaines conditions de contexte
(entreprise, même emploi) sur cette stabilité. La stabilité temporelle persiste néanmoins après contrôle de
ces variables de contexte,.
13 Cette ‘prédisposition génétique’ passe, sans doute, par le Névrosisme et l’Extraversion dont
l’héritabilité semble établie (Bergeman et al., 1993; Bouchard & McGue, 1990; Bouchard et al., 1990;
Heath et al., 1992; 1994; Jang et al., 1996; Pedersen, 1998; Rieman et al., 1997; Rose et al., 1988;
Saudino et al., 1995; Stallings et al., 1996; Tellegen et al., 1988; Vernon et al., 1997; Viken et al., 1994).
14 La consistance trans-situationnelle des traits de personnalité qui a fait l’objet de critiques intenses (Mischel,
1968) peut s’avérer non négligeable (Sheldon et al., 1997).
15 Y compris lors de traitements de la dépression: Santor et al. observent, sur un traitement
chimiothérapeuthique (imipramine ou desipramine) de 5 semaines, un coefficient de corrélation de 0.76 pour la
dimension de Névrosisme entre début et fin de traitement (Santor, Bagby & Joffe, 1997).
16 A titre d’exemple, Fujita (1993) [cité par Diener, 1996, p.391] mettant en oeuvre des méthodes
confirmatoires pour explorer les relations entre névrosisme, extraversion et bien-être subjectif montre que ces
dimensions sont virtuellement indistinguables. Agho, Priece & Muller (1992) montrent (également au moyen de
méthodes confirmatoires) que ces dimensions sont corrélées mais distinctes.
17 Certaines études concurrentes s’avèrent néanmoins très importantes parce qu’elles examinent les relations
entre émotions et les cinq dimensions du modèle des Big-Five (Allik & Realo, 1997; Schmutte & Riff, 1997; Watson
& Clark, 1992) ou mettent en évidence les interactions entre Névrosisme et Extraversion dans la ‘prédiction’ du bien-
être subjectif (Hotard et al., 1989; McFatter, 1994). L’étude de Sandvik, Diener & Seidlitz (1993), qui utilise
différentes sources d’informations (sujet, entourage) est également très intéressante.
La méta-analyse de DeNeve et Cooper (1998) est particulièrement intéressante.
7
relations sont encore systématiques. (Brief et al., 1988; 1993; Costa & McCrae, 1980, Diener et
al., 1992; Izard et al., 1993; Magnus, Diener & Fujita, 1999; Meyer & Shack, 1989; McCrae &
Costa, 1991; Ormel & Wohlfarl, 1991; Staudinger, Fleeson & Baltes, 1999; Watson & Walker,
1996).
Les études prospectives (comportant un intervalle temporelle entre séries de
mesures), qui évitent différents biais (de mémorisation, de rappel etc.) reposent néanmoins sur
des corrélations entre déclarations fournies par les mêmes sujets (biais de source commune).
L’étude des corrélations entre autodescriptions et évaluations par des observateurs externes
s’avère donc utile pour contourner ce biais de source commune. McCrae et Costa (1991)
montrent ainsi que, sur un intervalle temporel de deux ans, la personnalité des sujets (évaluée
par leur conjoint) est corrélée avec les indicateurs de bien-être (autodescriptions). Les résultats
de cette recherche mettent en évidence les classiques associations entre Névrosisme et
Extraversion et les indicateurs de bien-être. De plus, cette étude met également en évidence des
corrélations entre des dimensions moins étudiées (Agréabilité, Conscience) et indicateurs de
bien-être. Ces deux dimensions sont corrélées positivement avec les composantes positives du
bien-être et négativement avec les composantes négatives (détresse). L’existence de relations
entre ces dimensions de personnalité (autodescriptions) et indicateurs de bien-être subjectif
(évalué par des ‘observateurs’) a été récemment confirmée (par le même type de protocole) par
Schmutte et Ryff (1997). Ce type d’approche croisant les descriptions provenant de sources
diverses a récemment été complétée par Judge et al. (Judge et al., 1998) qui, pour contrôler le
biais de source commune, utilisent des descriptions de bien-être mais également de personnalité
réalisées par les sujets eux-mêmes ainsi que des proches. Cette étude établit, d’une part, la
validité des échelles de bien-être (satisfaction de la vie et satisfaction professionnelle) 18 et
confirme, d’autre part, la validité de la relation entre personnalité (le névrosisme dans ce cas) et
les indicateurs de bien-être (satisfaction de la vie et satisfaction professionnelle).
Un vaste ensemble de résultats convergents mettent en évidence l’héritabilité
des dimensions de personnalité qui se trouvent être les ‘prédicteurs’ les plus puissants du bien-
être subjectif. Des recherches convergentes montrent en effet la large héritabilité de dimensions
telles que l’Extraversion [Affectivité Positive] et du Névrosisme [Affectivité Négative]
(Bergeman et al., 1993; Bouchard & McGue, 1990; Bouchard et al., 1990; Heath, Cloninger &
Martin, 1994; Heath et al., 1992; Jang, Livesley & Vernon, 1996; Pedersen et al., 1988. Plomin
et al. 1992; Rieman, Angleitner & Strelau, 1997; Rose et al., 1988; Saudino et al., 1995;
Stallings et al., 1996; Tellegen et al., 1988; Vernon et al., 1997; Viken et al., 1994), qui sont -
elle mêmes- liées aux émotions positives et négatives ainsi qu’à la satisfaction de la vie ou ses
composantes. Ces études montrent qu’environ 50% de la variabilité de l’affectivité négative et
de l’affectivité positive est due à la variance génétique (Diener, 1996, p. 395)19. Compte-tenu
de la stabilité temporelle des dimensions de personnalité, de leur héritabilité et des associations
constamment relevées entre traits de personnalité et composantes du bien-être subjectif, il est
indispensable d’intégrer ces dimensions dans un modèle explicatif du bien-être subjectif.
c) Personnalité et événements de vie.
Un grand nombre de recherches ont été menées pour tester l’hypothèse selon laquelle les
événements de vie défavorables auraient des effets néfastes sur la santé mentale (anxiété,
détresse, états dépressifs) 20. Les résultats de ces études établissent l’existence d’un lien entre
événements de vie et détresse psychologique (voir in Magnus et al., 1993). Un ensemble
important de recherches ont, par la suite, établi l’existence de relations entre dimensions de
personnalité (le névrosisme ou affectivité négative notamment) et événements de vie
18 Corrélations entre juges et sujets pour la satisfaction de la vie (r=0.58, 0.55, 0.50),
pour la satisfaction professionnelle (r=0.59, 0.65, 0.57), pour le Névrosisme (0.52, 0.59, 0.34).
19 Pour les limites de ces coefficients, voir: M. Huteau (1995, p. 184).
20 dans la lignée des modèles Bottom-Up.
8
désagréables. Ces corrélations fondées sur des protocoles rétrospectifs butaient sur le problème
des biais d’attention, de mémorisation et de rappel déjà évoqués plus haut, et ne permettaient
pas d’aborder le sens de la causalité de cette relation entre dimensions de personnalité et
événements de vie (névrosisme et événements désagréables, extraversion et événements de vie
agréables). Compte-tenu de la définition du névrosisme: ‘Le névrosisme ou émotionnalité
négative reflète des différences individuelles dans la manière dont une personne perçoit et vit le
monde comme menaçant, problématique et source de détresse.’ (Watson, Clark & Harkness,
1994, p. 26), l’interprétation la plus fréquente de ces corrélations entre névrosisme et événement
de vie désagréables est de les attribuer à cette tendance à percevoir et vivre le monde comme
menaçant, problématique et source de stress. Watson et Clark affirment en effet ‘Nous
considérons l’Affectivité négative comme une disposition très envahissante (pervasive) qui se
manifeste en l’absence de stress manifeste (overt). Les personnes ayant des scores élevés en
affectivité négative déclarent éprouver plus d’émotions négatives indépendamment de la
situation’ (Watson & Clark, 1984, p.466).
Devant ces associations stables entre personnalité et événements de vie, se fondant sur une
perspective interactionniste dans laquelle une causalité birectionnelle entre situations et
personnes n’est pas exclue (Emmons, Diener & Larsen, 1985), un certain nombre de recherches
prospectives ont été menées pour exclure les biais inhérents à la méthode rétrospective. Ces
études tentent d’aborder l’hypothèse selon laquelle les personnes sélectionnant des situations en
fonction de leur personnalité (Diener et al., 1984; Emmons et al., 1985; Zuckerman, 1979), il
pourrait y avoir une relation de causalité bidirectionnelle entre personnalité et événements de
vie. Ces études prospectives mettent en évidence l’existence d’un lien entre le névrosisme et
l’extraversion et les événements de vie ‘désagréables’ et ‘agréables’ (Headey & Wearing, 1989;
Magnus et al., 1993; Ormel & Wohlfarth, 1991; Poulton & Andrews, 1992; Saudino et al.,
1997). L’étude longitudinale de Magnus et al. (1993) qui porte sur un intervalle de
quatre ans et qui aborde des événement de vie ‘objectifs’ est particulièrement impressionnante.
L’extraversion au temps T1 est associée aux événements de vie positifs décrits au temps T2, le
névrosisme est associé aux événement négatifs21. Ces résultats confirment les résultats de
Headey et Wearing (1989). Par ailleurs, dans cette étude, le caractère consciencieux est
également lié aux événements positifs et l’ouverture est liée aux événements positifs et aux
événements négatifs, ce qui va dans le sens des résultats de McCrae et Costa (1991) et de
Watson et Clark (1992) qui mettent en évidence le même pattern de relations entre ouverture et
caractère consciencieux et émotions positives et négatives. Ces recherches prospectives (qui
éliminent les biais des protocoles rétrospectifs) établissent de manière plus sûre l’existence d’un
lien entre personnalité et événements de vie.
d) Comparaison des rôles respectifs des dispositions et du contexte.
De nombreuses recherches ont étudié les relations entre différentes variables de contexte et les
indicateurs de bien-être subjectif. Les résultats de ces recherches sont convergents: les
dispositions personnelles ont un potentiel de prédiction du bien-être très largement supérieur à
celui des variables de contexte retenues. A titre d’exemple, dans une étude prospective de Costa,
McCrae et Zonderman (1987), portant sur un échantillon de 4942 sujets et un intervalle de 7 à
12 ans, le potentiel de prédiction du bien-être subjectif par des variables démographiques (âge,
sexe, revenu, niveau scolaire, situation de famille...) varie de 4% à 6% de la variance, tandis que
le potentiel de prédiction de l’affectivité négative et de l’affectivité positive 22atteint 25%. Ces
résultats, qui rejoignent les études sur la stabilité temporelle du bien-être, ne sont pas isolés et
confirment les résultats d’autres études (Andrews & Withey, 1996; Campbell, 1976; Campbell,
21 A titre d’exemple:
Positifs: promotion professionnelle, augmentation de salaire,
Négatifs: membre de la famille victime d’un crime violent (viol, agression),
élément de propriété personnelle (automobile, appartement) endommagé ou détruit
(par accident, incendie, vandalisme).
22 affectivité positive et affectivité négative envisagées comme traits.
9
Converse & Rodgers, 1976; Judge & Locke, 1993; Judge & Watanabe, 1993; Ormel, 1983;
Staudinger, Fleeson & Baltes; 1999). 23
Diener résume ainsi les principales conclusions que l’on peut tirer de ces recherches: ‘Dans le
champ du bien-être subjectif, la conclusion de Mischel doit, semble-t-il, être inversée: la
personnalité contrôle la plus grande partie de la variance du bien-être, et les situations
semblent n’avoir virtuellement aucun impact à long-terme. Si l’on examine le bien-être
subjectif, l’on peut même conclure que c’est un trait et qu’il est prédéterminé par le
tempérament à la naissance’ (Diener, 1996, p. 391).
Dans la même ligne, se fondant sur l’héritabilité du bien-être subjectif 24, Lykken et Tellegen
concluent: ‘Essayer d’être plus heureux est aussi futile que d’essayer d’être plus grand et, en
conséquence, c’est contreproductif’ (Lykken & Tellegen, 1996, p.189).
Ces conclusions radicales sur les rôles respectifs des dispositions personnelles et des variables
de contexte doivent néanmoins être considérées avec une très grande prudence. Tout d’abord,
ces résultats sont issus de recherches étudiant essentiellement le rôle direct de ces variables de
contexte sur le bien-être subjectif. A titre d’exemple, Sparks et al. (1997) présentent une méta-
analyse d’études portant sur les relations entre durée du travail et détresse psychogique. Ils
dégagent une corrélation moyenne de 0.1465 (N=35.445), ce qui est faible mais pas négligeable.
Mais l’étude d’un lien direct entre heures de travail et santé mentale renvoie à des modèles du
type Stimulus-Réponse et la signification que le sujet attribue à ces heures de travail ainsi qu’un
ensemble d’autres variables jouent très certainement un rôle modérateur considérable comme le
notent les auteurs de cette étude25. Un ensemble de résultats montrent, en effet, le rôle indirect
des variables de contexte. Ainsi Brief et al. (1993) mettent en évidence le rôle d’indicateurs
‘objectifs’ de santé (nombre d’opérations chirurgicales, fréquence des visites médicales, nombre
d’hospitalisations, nombre de journées d’hospitalisation) sur la perception subjective que les
sujets ont de leur santé qui affecte, elle-même, la satisfaction de la vie, alors que le lien direct
entre indicateurs objectifs et satisfaction n’est pas significatif. On peut également discerner
l’importance du contexte dans une recherche de Motowidlo, Packard & Manning (1986).
Travaillant sur le stress professionnel d’infirmières, ces auteurs montrent, en effet, que la
fréquence de divers événements susceptibles d’être stressants varie selon les services (urgences,
bloc opératoire, pédiatrie, médecine, chirurgie), et que la fréquence de ces événements est liée
au stress subjectif avec son cortège classique de ‘conséquences’ (anxiété, hostilité, états
dépressifs, problèmes relationnels, diminution de la qualité des soins etc). Dans cette situation,
le contexte affecte donc indirectement le stress perçu par le biais de la fréquence d‘événements
stressants, qui dépendent du type de service.
Les relations directes entre variables de contexte et bien-être sont habituellement faibles (voire
non significatives), et le rôle de variables personnelles (dispositions et processus) dans
l’interprétation de la ‘réalité’ est central, mais la ‘réalité’ joue un rôle qu’il serait imprudent de
négliger. Par ailleurs, les variables de contexte étudiées jusqu’à présent (revenu, santé, sexe etc.)
représentent un ensemble disparate réuni sur la base du seul bon sens (Costa et al., 1987, p.
299). En l’absence de cadre théorique et en l’absence de taxonomies pertinentes des situations,
il semble difficile de conclure sur la base de ces résultats, que le contexte joue un rôle
négligeable. Ces résultats ne reflètent en très grande partie que cette absence de cadre théorique
et cette absence de taxonomie pertinente des situations.
Si l’on examine les rôles respectifs du contexte perçu et des dispositions personnelles surs les
deux pôles (bien-être et détresse) du bien-être subjectif, un ensemble de résultats suggèrent que
23 Voir revue de question de Diener (1984).
24 80% de la variance stable du bien-être subjectif selon ces auteurs (?).
25 Murphy et Athanassou (1999) mettent en évidence l’existence d’une relation non
négligeable entre perte d’emploi et santé mentale. L’effet moyen est: 0.36
10
le bien-être [émotions positives et satisfaction] semble trouver son ‘origine’ essentiellement
dans des variables de contexte tandis que la détresse (émotions négatives, insatisfaction,
symptômes) semble trouver son ‘origine’ essentiellement dans des dispositions personnelles
[dimensions de personnalité et styles de coping] (Rolland, 1997, 1998a, 1998b, 1999). Ces
résultats, s’ils se voyaient confirmés, auraient -bien évidemment- une portée non négligeable26.
e) Contextes sociaux, économiques et culturels
Les variables de contexte étudiées jusqu’à présent semblent jouer un faible rôle sur le bien-être
subjectif, mais le contexte peut être défini de manière plus large pour intégrer le contexte socio-
culturel et socio-économique. Un ensemble de caractéristiques sociales, économiques et
culturelles variant selon les nations (revenu moyen par habitant, individualisme vs collectivisme
de la société, droits politiques et civiques, égalité des citoyens par exemple), qui facilitent ou
entravent l’atteinte des objectifs personnels, peuvent affecter le bien-être des membres de ces
nations. Les comparaisons inter-culturelles permettent une approche quasi expérimentale de ce
type de phénomène masqué dans les études nationales. Cette méthode, qui réintroduit une
diversité interculturelle permet, en effet, d’étudier certaines variables socioculturelles dont le
rôle relativement homogène dans chaque nation masque les effets par restriction de la variabilité
des phénomènes étudiés. Dans une vaste étude portant sur 55 nations, Diener et al. (1995)
montre ainsi le rôle des revenus, des droits civiques et de l’individualisme (vs collectivisme) des
nations sur le bien-être de leurs membres. Les pays ayant le niveau économique le plus élevé,
les droits civiques les plus développés et une culture fondée sur l’individualisme ont également
les niveaux moyens les plus élevés de bien-être subjectif.
Conclusions
Les dimensions décrites dans les recherches sur le bien-être subjectif ainsi que les résultats issus
de ces recherches présentent un ensemble de caractéristiques qu’il nous semble important
d’intégrer dans des recherches sur les réactions aux situations problématiques ou difficiles.
La prise en compte des composantes ‘positives’ et ‘négatives’ de l’univers cognitif et affectif
nous semble essentielle car elle permet d’aborder cet univers de manière plus complète que la
centration sur l’une ou l’autre de ces composantes. Cette prise en compte des deux composantes
s’est avérée très fructueuse car elle a permis de mettre en évidence l’existence de deux ‘filières’
(intégrant dimensions de personnalité, émotions, événements de vie, styles de coping,
satisfaction, ajustement, détresse psychologique) relativement indépendantes.
Les conséquences de ces résultats en termes d’intervention individuelle et organisationnelle sont
bien évidemment très importantes. Il n’est pas impossible, mais ceci reste à confirmer, que
l’action sur les ‘résultantes’ négatives (affects négatifs, sentiment d’échec, détresse) de
l’ajustement aux situations problématiques passe par la prise en compte d’un ensemble de
variables et de mécanismes, tandis que l’action sur les ‘résultantes’ positives (affects positifs,
sentiment de réussite, ‘moral’) passe par la prise en compte d’autres variables et d’autres
mécanismes. 27
26 Ces résultats suggèrent en effet que -dans une perspective d’intervention- la réduction de la
détresse semble passer par une ‘action’ sur des caractéristiques personnelles tandis que
l’accroissement du bien-être semble passer par une ‘action’ sur les caractéristiques de
l’environnement. Ces deux ‘pistes’ étant relativement indépendantes.
27 Les résultats de travaux relatifs au modèle bidimensionnel de la satisfaction
professionnelle de Herzberg vont dans ce sens. Selon le modèle de Herzberg, ‘Le contraire de la
satisfaction est l’absence de satisfaction. de même, le contraire de l’insatisfaction est l’absence de
satisfaction. L’action sur les ambiances, si elle réduit le mécontentement, n’apporte que des satisfactions
faibles et momentanées. Seule l’action sur les facteurs valorisants permettrait de modifier la satisfaction’
(Ripon, 1983, p. 55).
11
Par ailleurs, les études sur le bien-être subjectif ont été rapidement confrontées à la
déconcertante stabilité temporelle de ce phénomène et ont tenté de trouver l’explication de cette
stabilité dans les caractéristiques de l’environnement ainsi que dans les caractéristiques stables
de la personne. Les recherches ont permis la mise en évidence du rôle central des dimensions de
personnalité (névrosisme et extraversion) qui ont été très largement négligées (voire même
exclues) dans les études sur le stress. L’intégration de ces dimensions de personnalité s’est
avérée indispensable à la compréhension de la stabilité temporelle, mais également à la
compréhension du bien-être subjectif lui-même. En effet, ces patterns habituels de conduites
(tendances à générer des cognitions et des émotions particulières) affecte les diverses cognitions
et émotions constitutives du bien-être subjectif. Si le rôle régulateur de ces deux dimensions
personnalité (névrosisme et extraversion) est bien établi, le rôle d’autres dimensions, telles que
le caractère Consciencieux, l’Agréabilité et l’Ouverture que certaines études commencent à
prendre en compte 28 reste encore à explorer.
Les limites de ces résultats sont soulignées par Diener (1996). De manière
paradoxale, contrairement aux affirmations de Mischel (1968) ce n’est pas le faible potentiel de
prédiction des traits qui limite, dans ce champ, l’intérêt des dimensions de personnalité, c’est
bien au contraire leur trop fort pouvoir de prédiction du bien-être subjectif (Diener, 1996).29
- Tout d’abord, les corrélations observées typiquement entre dimensions de personnalité et
composantes du bien-être ne rendent pas compte (et de loin) de la totalité de la variance du bien-
être. Ainsi, dans l’étude prospective de Watson et Walker (1996) les corrélations entre anxiété-
trait (mesurée au temps T1) et les affects négatifs (mesurés 7 ans plus tard) atteint r =0.33
(p<0.01), ce qui permet d’établir l’existence d’une stabilité temporelle très souvent ignorée,
mais laisse encore 89,11% de variance à ‘expliquer’.30
- Par ailleurs, ces résultats risquent de freiner les recherches visant à étudier (dans une
perspective interactionniste ou non) le rôles des variables de contexte. Il nous semble tout à fait
prématuré de considérer que l’ensemble des variables de contexte pertinentes dans ce champ ont
été, à ce jour, repérées et étudiées. Comme le montrent diverses études, le rôle de certaines
caractéristiques environnementales (Brief et al., 1993; Motowidlo et al., 1986. Murphy &
Athanassou, 1999) ou macro-environnementales (Diener et al., 1995) est loin d’être négligeable.
- Enfin et surtout, si la reconnaissance du rôle des traits de personnalité dans le champ du bien-
être subjectif peut être une première étape indispensable dans la compréhension des
phénomènes, la mise en évidence de ces régularités ne constitue pas une explication.
Diener exprime clairement cette position: ‘La consistance et la stabilité à long
terme des conduites que l’on trouve quand un trait influence des réponses est le type de
régularité observable dans la nature que la science a pour but d’expliquer. Dans le cas du bien-
être subjectif, la puissance des dispositions dans un grand nombre de circonstances doit nous
inciter à rechercher certains mécanismes larges (biologiques, sociaux) mis en oeuvre plutôt
qu’à une centration exclusive sur des variables cognitives et environnementales. En d’autres
termes, l’existence de larges dispositions montre que, même une théorie des processus de la
personnalité et du bien-être, doit finalement expliquer aussi bien la consistance que le
28 Quelques études plus récentes montrent également le rôle non négligeable de ces dimensions de
personnalité plus rarement prises en compte (Watson & Clark, 1992; Magnus, Diener & Fujita, 1993;
1997; McCrae & Costa, 1991, Schmutte & Ryff).
29 Devant un tel potentiel de prédiction, on peut se demander si ces relations entre dimensions de
personnalité et indicateurs de bien-être subjectif ne sont pas dues à des biais de source commune ou de
contenu commun. Les recherches de validité divergente et les études utilisant des sources d’informations
différentes montrent que ce n’est pas le cas. (Agho, Price & Muller; Brief et al., 1993; Andrews & Withey,
1976; Diener & Emmons, 1985; Judge & Watanabe, 1993; Lucas et al., 1996; Okun et Stock, 1987; Pavot et al.,
1991; Watson & Clark, 1992; Watson, Clark & Tellegen, 1988).
30 Au niveau individuel, une telle corrélation permet une prédiction affectée d’une marge
d’erreur qui la rend -en réalité- sans intérêt.
12
changement. En même temps, dans un domaine de la psychologie tel que le bien-être subjectif
dans lequel les traits prédisent réellement une part substantielle de la variabilité entre les
individus, les traits ne représentent pas, en eux-mêmes et par eux-mêmes, des explications
scientifiques complètes’ (Diener, 1996, p. 396).
13
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... Il existe aussi une dimension trans-situationnelle. Dans ce courant, les variables dispositionnelles, ellesmêmes stables, semblent avoir un caractère prédictif du bien-être subjectif d'un individu et supérieur à celui des variables contextuelles. Les relations entre extraversion et les composantes « positives » du bien-être d'une part et entre névrosisme et les composantes « négatives » du bien-être subjectif d'autre part sont solidement établies (Judge, Locke, Durham & Kluger, 1998 ;Rolland, 2000). Un ensemble de recherches a conduit Diener (1996, p.391) à conclure que « dans le champ du bien-être subjectif, la personnalité contrôle la plus grande partie de la variance du bien-être, et les situations semblent n'avoir virtuellement aucun impact à long terme. ...
... Ces conclusions sont cependant à relativiser. A l'instar de Rolland (2000) qui évoque l'absence de cadre théorique et de taxonomies pertinentes des situations, nous constatons le faible nombre d'études incluant des variables organisationnelles. Dans ce sens, un ensemble de résultats montre le rôle indirect des variables contextuelles (Brief, Butcher, George & Link, 1993). ...
... D'autres études suggèrent également que le bien-être trouve son origine essentiellement dans des variables de contexte, tandis que la détresse semblerait, elle, trouver son origine surtout dans des dispositions personnelles. En outre, la satisfaction de la vie, la satisfaction professionnelle, les affects positifs et négatifs semblent manifester une stabilité modérée mais incontestable (Rolland, 2000). Une relation forte et positive entre satisfaction au travail et satisfaction avec sa vie a été démontrée (Judge & Watanabe, 1993). ...
... It is important to include in our analysis of the happiness literature the structural representations that lead to happiness. Rolland (2000), in his review of the literature on subjective well-being, makes the distinction between Bottom-Up and Top-Down models. ...
... These models oppose each other on the direction of causality: in Bottom-Up models, wellbeing would be an effect of the conditions and events related to the work experience, whereas in Top-Down models, it would be considered as an individual predisposition, and therefore, as a cause (Rolland, 2000). In our study, we remain on a bottom-up model for the conditions of happiness in consultancies as a consultant. ...
Thesis
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[Introduction] Happiness studies have drawn more and more attention in management, psychology and human resource research over the past years. Furthermore, workers increasingly have the option of working beyond regular business hours, outside of the office, or from the convenience of their homes. New ways of working (NWW) have received approval and were largely adopted after the COVID-19 pandemic from the workforce and management executives thus far because it would result in more effective and economical work processes. [Research Purpose] Little is understood about how NWW affects workers and their happiness at work (HAW). This research is focusing on consultants' subjective experiences, feelings, and thoughts in their working experiences. The purpose of this study is to understand the impacts of NWW on HAW. [Methodology] To fully study HAW associated with NWW phenomena, a qualitative method was performed and 9 interviews were conducted. The nine respondents all work in the consulting industry but in different fields such as consulting for the pharmaceutical and transport industries but mainly for the financial industry. The average respondent was 29 years old and had 5 years of experience. [Results and Conclusion] From the collected results, this thesis can support that NWW has a huge influence on happiness at work for consultants. NWW tends to increase overall happiness and empower consultants to feel more free, flexible and autonomous in their everyday work. However, challenges could be identified as well from a consultant's point of view linked with the adoption of NWW. The results are clear on the dimension of happiness that is the most challenged by the NWW: social interaction.
... Dans les sciences psychologiques, l'approche eudé moniste a donné lieu à la conceptualisation du bien-être psychologique [28,29] tandis que l'approche hé doniste a donné lieu à la conceptualisation du bien-être subjectif [ [22] cité par [30]]. Chaque conception a plé thore de modè les, ce qui souligne à quel point le bien-être est un concept difficile à dé finir et à mesurer [26] . ...
Article
Résumé Les effets bénéfiques de la marche et la pleine conscience sur le bien-être ont déjà été démontrés dans de précédentes recherches. Dès lors, notre objectif de recherche était de vérifier si une marche en pleine conscience engendrait aussi un effet positif sur le sentiment de bien-être. Au niveau méthodologique, nous avons comparé un échantillon de 63 participants en bonne santé, divisé en deux groupes : un groupe test de marche en pleine conscience (n = 34) et un groupe contrôle de marche classique (n = 29). Chaque groupe a dû marcher quotidiennement pendant au moins 20 min, pendant deux semaines. Le groupe test écoutait des instructions de pleine conscience pendant leurs marches quotidiennes, tandis que le groupe contrôle marchait « normalement », sans consigne particulière de pleine conscience. Le bien-être considéré, correspondant au bien-être subjectif selon Diener (1984), a été mesuré au moyen de l’échelle de satisfaction de vie et de l’échelle d’affects positifs et négatifs, avant et après les deux semaines. Tous les participants ont également passé le questionnaire des cinq facettes de la pleine conscience à deux reprises. Nos résultats ne montrent aucune différence significative entre les deux groupes concernant le bien-être. Cependant, des régressions linéaires ont montré que la pleine conscience prédisait significativement le bien-être pour l’ensemble de notre échantillon. Pour conclure, il semblerait que la marche en pleine conscience n’améliore pas davantage le bien-être que la marche classique, sans consigne particulière.
... Le bien-être subjectif décrit un état reflétant l'expérience globale de vie et l'évaluation qu'un individu fait de sa propre vie. (Rolland, 2000) ...
... Le concept de qualité de vie est plus large que ceux de production économique ou de niveau de vie. Il comprend toute une série de facteurs influant sur ce qui a de l'importance dans notre vie, sans se limiter à l'aspect purement matériel (Stiglitz, 2009 Welfare », dans lequel la théorie du bien-être s'apparentait à une théorie générale de la politique économique qui est une branche de la théorie néoclassique, avec comme souhait d'étudier une science orientée principalement sur les grands problèmes sociaux, tels que celui de l'existence des riches et des pauvres (Pelletier, 2009 (Brief et al., 1993;Diener, 1984Diener, , 1994Diener et al., 1999;Feist et al., 1995;Lucas et al., 1996;Rolland, 2000) dans le cadre du vécu émotionnel du sujet. ...
Thesis
L’objectif de cette thèse est d’apporter une contribution à l’appréhension des mégaévénements sportifs et leurs héritages dans les pays en développement à travers l’identification des principaux critères à prendre en considération pour l’évaluation des héritages permettant la maximisation des effets de l’organisation en prenant le Maroc comme exemple. La réponse à notre problématique s’est traduite par l’étude des perceptions des deux principales parties prenantes du méga-événement sportif, et cela en deux phases complémentaires : Une première phase qualitative exploratoire auprès des décideurs du comité de candidature marocain pour l’accueil de la Coupe du Monde de football de la FIFA, suivie d’une deuxième phase quantitative sous forme d’une enquête nationale auprès d’un échantillon représentatif de 726 personnes constitué de la population marocaine âgée de 15 ans et plus. Les résultats obtenus ont mis en avant le poids de l’immatériel dans les pays endéveloppement en matière des méga-événements sportifs, particulièrement les aspects humains et nous ont permis de conclure qu’une vision unifiée des héritages, traduite par un bon niveau d’implication de la population dès la phase de la pré-candidature et une bonne planification des changements structurels conduiraient à l’amélioration du bien-être. C’est à travers ces éléments que le méga-événement sportif contribuerait sur le long terme à réduire les inégalités matérielles du bien-être sans pour autant impacter toutes les inégalités.
... Structural approaches distinguish between bottom-up and top-down models (Rolland, 2000). The bottom-up theories look for objective working conditions that are favourable to well-being. ...
Article
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The intensification of work in the health and the social sectors is recognized to deteriorate the working conditions, in recent years. With this assumption, this article aims at understanding the relationship existing between the quality perceived by user's support and the quality of life perceived by employees in the workplace. What are the best management practices to create the conditions of well-being in the workplace in regards to the constraints these organizations have to cope with? This is the research question we seek answers to. Based on an abductive research (4 cases studies), we operationalize the SLAC mo-deling-Sense, Links, Activity & Comfort-(Abord de Chatillon et Richard, 2015) to put into the light the sound management practices that Governance, manager and caregivers ("Humanitude" referents, psychologists, ergonomists) execute. We use the methodology of Gioia et al. (2013) to manually analyze the thematics of 12 interviews (Governance, managers , caregivers) with a conceptualizing logical. Our results corroborate the SLAC model while they also nuance the dimension of sense-making that appears to be transversal (that is to say, not independent). In terms of management insights, we thus propose and discuss salutogenic management practices we classify by level of responsibilities with an organizational and multilevel approach: (1) governance, (2) managers and (3) caregivers.
... Le courant eudémonique (Waterman, 1993) Les approches structurelles distinguent des modèles bottum-up et top-down (Rolland, 2000). Les théories bottum-up recherchent les conditions objectives de travail favorables au bien-être. ...
Article
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L'intensification du travail dans le secteur sanitaire et social a été une cause essentielle de la dégradation des conditions de travail ces dernières années. La question de l’articulation possible entre la qualité de l’accompagnement des usagers et la qualité de vie au travail se pose. Quelles sont les outils et les postures managériales clés pour construire les conditions du bien-être au travail dans ces organisations sous ten- sions ? Par une approche abductive et à partir de quatre monographies, nous mettons à l’épreuve du secteur médico-social, la modélisation SLAC – Sens, Lien, Activité, Confort – (Abord de Chatillon et Ri- chard, 2015) pour mettre en perspective, les péri- mètres d’action des directions, de l’encadrement et des soignants. Nous référant à la méthodologie de Gioia, Corlay et Hamilton (2013), les douze entre- tiens réalisés (directions, cadres, et soignants) sont analysés manuellement dans une logique concep- tualisante. Les résultats corroborent la modélisation SLAC tout en nuançant la dimension du sens du tra- vail telle que proposée par ses auteurs, dimension qui au prisme de notre analyse, se révèle transversale du modèle SLAC... Nous proposons des implications ma- nagériales salutogéniques, catégorisées par niveaux de responsabilités : les directions, l’encadrement de proximité et les soignants-référents bientraitance.
Article
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La présente étude a pour objectif d’étudier l’impact du sexe sur le bien-être subjectif chez des diabétiques. L’étude a été réalisée auprès de 170 diabétiques de type 2 suivi au centre anti diabétique d’Abidjan (CADA). L’âge des participants est compris entre 37 et 73 ans. L’étude est composée de 85 hommes et 85 femmes. Pour réaliser l’étude, la démarche méthodologique se fonde sur la recherche documentaire, l’observation directe et l’enquête de terrain au moyen de questionnaires. Deux questionnaires ont été utilisés pour réaliser l’étude, l’échelle de mesure « Positive and Negative Affect Scale » et l’échelle de satisfaction de vie pour mesurer le bien-être subjectif (Caci et Bayle, 2007 ; Diener et al, 1985). Ces deux outils représentent respectivement les volets affectif et cognitif du bien-être subjectif. Les résultats de l’étude montrent que le sexe influence le volet affectif du bien-être subjectif, mais n’a pas d’impact sur le volet cognitif du bien-être subjectif. En effet, les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes évaluations du bien-être subjectif. Ces résultats trouvent leur explication dans la théorie de l’évaluation cognitive de Lazarus (1991). Cette étude permettrait d’avoir des interventions mixtes du médecin et du psychologue dans la prise en charge du diabétique en vue de favoriser son bien-être subjectif. The aim of this study was to investigate the impact of gender on the subjective well-being of diabetics. The study involved 170 type 2 diabetics followed at the Abidjan diabetes centre (CADA). The ages of the participants ranged from 37 to 73. The study included 85 men and 85 women. The study methodology was based on documentary research, direct observation and a field survey using questionnaires. Two questionnaires were used to conduct the study: the Positive and Negative Affect Scale and the Life Satisfaction Scale to measure subjective well-being (Caci and Bayle, 2007; Diener et al, 1985). These two tools represent the affective and cognitive aspects of subjective well-being respectively. The results of the study show that gender influences the affective component of subjective well-being, but has no impact on the cognitive component of subjective well-being. In fact, men and women do not have the same assessments of subjective well-being. These results can be explained by Lazarus' (1991) theory of cognitive evaluation. This study would make it possible to have mixed interventions by the doctor and the psychologist in the care of diabetics with a view to promoting their subject well-being.
Article
En quoi les pratiques des enseignants participent-elles au bien-être des lycéens en classe ? Le regard des enseignants sur le bien-être des élèves rejoint-il celui des élèves ? Nous cherchons à appréhender le bien-être subjectif des élèves en classe et à le mettre en lien avec le regard des enseignants sur ce bien-être. Nous montrons que les pratiques des enseignants favorisant le bien-être des élèves sont principalement liées aux dimensions suivantes : permettre aux élèves de participer pendant la classe, expliciter son cours et développer une relation positive avec les élèves. Les situations de réussite des élèves et la faible pression à travailler sont également évoquées.
Book
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This book is about the degree to which people take pleasure in life: in short 'happiness'. It tries to identify conditions that favor a positive appreciation of life. Thus it hopes to shed more light on a longstanding and intriguing ques­ tion and, possibly, to guide attempts to improve the human lot. During the preceding decades a growing number of investigations have dealt with this issue. As a result there is now a sizable body of data. Yet it is quite difficult to make sense of it. There is a muddle of theories, concepts and indicators, and many of the findings seem to be contradictory. This book attempts to bring some order into the field. The study draws on an inventory of empirical investigations which involved valid indicators of happiness; 245 studies are involved, which together yield some 4000 observations: for the main part correlational ones. These results are presented in full detail in the simultaneously published 'Databook of Happiness' (Veenhoven 1984). The present volume distils conclusions from that wealth of data. It tries to assess the reality value of the findings and the degree to which correlations reflect the conditions of happiness rather than the consequences of it. It then attempts to place the scattered findings in context. As such, this work is not a typical study of literature on happiness.
Article
The validity of self‐report measures of subjective well‐being (SWB) was examined and compared with non‐self‐report measures using a sample of 136 college students studied over the course of a semester. A principal axis factor analysis of self‐ and non‐self‐report SWB measures revealed a single unitary construct underlying the measures. Conventional single‐item and multi‐item self‐report measures correlated highly with alternative measures, with theoretical correlates of SWB, and with a principal axis factor underlying five non‐self‐report measures of well‐being. Comparisons of family versus friend informant reports demonstrated the considerable cross‐situational consistency and temporal stability of SWB. Evidence of the discriminant validity of the measures was provided by low correlations of the various SWB measures with constructs theoretically unrelated to well‐being. It was concluded that conventional self‐report instruments validly measure the SWB construct, and that alternative, non‐serf‐report measures are useful for providing a comprehensive theoretical account of happiness and life satisfaction.
Article
The literature on subjective well-being (SWB), including happiness, life satisfaction, and positive affect, is reviewed in three areas: measurement, causal factors, and theory. Psychometric data on single-item and multi-item subjective well-being scales are presented, and the measures are compared. Measuring various components of subjective well-being is discussed. In terms of causal influences, research findings on the demographic correlates of SWB are evaluated, as well as the findings on other influences such as health, social contact, activity, and personality. A number of theoretical approaches to happiness are presented and discussed: telic theories, associationistic models, activity theories, judgment approaches, and top-down versus bottom-up conceptions.
Article
In 2 studies, college students evidenced differing levels of the "Big-Five" traits in different roles, supporting social-contextualist assumptions regarding trait expression. Supporting organismic theories of personality, within-subject variations in the Big Five were predictable from variations in the degree of psychological authenticity felt in different roles. In addition, two concepts of self-integrat ion or true selfhood were examined: 1 based on high consistency of trait profiles across roles (i.e., lowself-concept differentiation; E. M. Donahue, R. W. Robins, B. W. Roberts, & O. P. John, 1993) and 1 based on high mean levels of authenticity felt across roles. The 2 self-integration measures were found to be independent predictors of psychological and physical well-being indicating that both self-consistency and psychological authenticity are vital for organized functioning and health.
Article
Predictors of subjective physical health and global well-being were compared in a representative U.S. ( N = 2,400) and a German ( N = 1,607) sample of adults (age range: 25–65 years). Because of cultural overlap between Western industrialized nations, similarities in predictive patterns were expected. Differences in the economic and social systems as well as the cultural background, however, should also generate differences. As expected, the overall predictive power of the three sets of predictors (sociostructural variables, personality traits, and self-regulatory characteristics) was sizable in both countries. The strongest unique predictors were self-regulatory indicators for subjective physical health and personality traits for global well-being. In addition, however, theory-consistent country differences emerged in how personal and social resources seem to be orchestrated to maximize well-being. (PsycINFO Database Record (c) 2012 APA, all rights reserved)