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Housing conditions as an environmental variable: The example of the urban region of Liège (Wallonia)

Authors:

Abstract and Figures

This article focuses on the intrinsic conditions of housing (surface area, type of heating, salubrity, etc.) as a central component of reflections on environmental inequalities. Access to high-quality housing remains a major vector of social differentiation in Wallonia. We consider here housing conditions as an environmental variable that could reinforce socio-economic inequalities, in the same way as exposure to noise or air pollution, or access to urban amenities. Starting from a neighbourhood-level indicator of socio-economic deprivation, we analyse the factors that reinforce social and environmental inequalities through housing conditions. This focus is supplemented by the study of two urban amenities: accessibility from alternative forms of mobility to the car; access to green spaces. In this way, we bring out the specific aspects of the urban territories in Wallonia, and more specifically of the urban region of Liege, and we analyse how these amenities reinforce, compensate for or are disconnected from other social and housing inequalities.
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LA QUALITÉ DU LOGEMENT COMME VARIABLE
ENVIRONNEMENTALE : L'EXEMPLE DE LA RÉGION URBAINE DE
LIÈGE (WALLONIE)
Zoé Lejeune et al.
Métropolis | Flux
2012/3 - N° 89-90
pages 30 à 45
ISSN 1154-2721
Article disponible en ligne à l'adresse:
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http://www.cairn.info/revue-flux-2012-3-page-30.htm
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Pour citer cet article :
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Lejeune Zoéet al., « La qualité du logement comme variable environnementale : l'exemple de la région urbaine de
Liège (Wallonie) »,
Flux, 2012/3 N° 89-90, p. 30-45.
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30 Dossier
Le logement constitue un élément fondamental de la qualité
de vie des populations. En Wallonie, l’article 2 du Code du
Logement établit que «!les autorités publiques mettent en
œuvre le droit à un logement décent en tant que lieu de vie,
d’émancipation et d’épanouissement des individus et des
familles!». L’accès à un logement de qualité y reste cependant
un important vecteur de différenciation sociale. On observe
ainsi que 3,4% des ménages wallons sont en attente d’un loge-
ment social, dont plus de 75% sont considérés en état de pré-
carité (1) (IWEPS, 2007, p. 112). Le «!parc social!de fait!»,
comme il est appelé en Wallonie (c’est-à-dire le parc de loge-
ment privé de mauvaise qualité loué à des populations précari-
sées n’ayant pas accès au logement social faute d’offre suffisan-
te), constitue la principale réponse à cette demande. De nom-
breux problèmes se posent quant à ce type de logements: sou-
vent de mauvaise qualité, suroccupés, vétustes, etc., ils sont
occupés par des personnes qui sont «!rejetées!» des autres seg-
ments du secteur du logement (De Decker, Laureys, 2007, pp.
4-5). À l’instar de ce que l’on observe dans le nord de la France,
le parc de logements est très ancien en Wallonie: plus de 50%
des logements ont été construits avant 1945 (Dujardin
et al
.,
2010, p. 65). Une partie significative de ce parc est établie à
proximité directe d’anciens sites de production industrielle, qui
sont parfois toujours en activité.
Nous proposons ici de considérer les attributs du logement
(superficie, salubrité, chauffage central, taux d’occupation, iso-
lation, etc.) comme une variable environnementale susceptible
de renforcer les inégalités!socioéconomiques, au même titre
que l’exposition au bruit, à la pollution atmosphérique ou l’ac-
cès aux aménités urbaines. Nous envisageons l’impact de cette
variable au sens large, non pas uniquement sur la santé mais,
plus généralement, sur la qualité de vie au sens large (2). Ceci
revient à dire que nous considérons que la capacité des
ménages à contrôler les qualités intrinsèques (Geymard, 2004)
du logement, à savoir sa taille, son type de chauffage, son degré
de salubrité, est très inégalement distribuée spatialement à l’in-
térieur des villes. En effet, on ne change pas facilement la super-
ficie d’un logement; il n’est pas toujours possible ni raison-
nable, pour un locataire, d’isoler le logement qu’il occupe.
L’incidence du logement sera mise en lien avec deux types
de services ou aménités urbains qui jouent également un rôle
important pour la qualité de vie : l’accessibilité par les alterna-
tives à la voiture et l’accès à des espaces verts. Notre étude
consiste à montrer comment ces inégalités environnementales
renforcent, compensent ou sont déconnectées des inégalités
socioéconomiques et à spatialiser ces processus dans une ville
de Wallonie, la région urbaine de Liège, marquée par un passé
industriel encore très prégnant.
Nous développerons, dans un premier temps, la question
de la qualité du logement et la manière dont celle-ci est abor-
dée dans le cadre de la littérature relative aux inégalités envi-
ronnementales et à la justice environnementale. Dans un
second temps, nous présenterons notre cas d’étude, à savoir la
région urbaine de Liège et les principales caractéristiques des
centres urbains wallons du sillon industriel. Nous introduirons
ensuite l’indice socioéconomique qui nous a servis de base
pour le croisement avec la qualité du logement, conçue comme
vecteur d’inégalités environnementales. Finalement, un dernier
point abordera les liens avec deux types d’aménités urbaines, à
savoir, d’une part, l’accessibilité par les alternatives à la voiture
et, d’autre part, l’accès aux espaces verts.
LA QUESTION DU LOGEMENT
DANS LANALYSE DES INÉGALITÉS
ENVIRONNEMENTALES
La définition la plus commune donnée en Europe (3) aux inéga-
lités environnementales affirme qu’il s’agit d’une «!forme spéci-
La qualité du logement comme variable
environnementale: l’exemple de la région urbaine
de Liège (Wallonie)
Zoé Lejeune
Thomas Chevau
Jacques Teller
Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
pp. 30-45
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 31
fique d’inégalité sociale qui concerne soit l’exposition aux pol-
lutions ou aux risques, soit l’accès à la nature ou aux aménités
urbaines ou rurales, soit encore la capacité d’action des
citoyens!» (Theys, 2007, p. 25). La plupart des études portant
sur les inégalités environnementales traitent des qualités extrin-
sèques du logement et du lieu de vie, à savoir l’environnement
au sens large où vivent les populations souvent les plus défavo-
risées: pollution atmosphérique, proximité d’installations pol-
luantes, d’infrastructures de transport bruyantes, etc.
Sous le concept de justice environnementale, la recherche
s’est développée dès les années 1980 aux États-Unis (Boulder
Wenz, 1988; Bullard, 1990; EPA, 2004; etc.) sur les inégalités
subies par les populations défavorisées ou issues d’une minori-
té ethnique, en termes de localisation d’installations polluantes
au sens large. La justice environnementale nord-américaine
s’est développée en tant qu’objet de recherche spécifique visant
à apporter une plus-value à l’étude des inégalités sociales,
d’une part, et en tant que mouvement social de contestation et
de défense des droits des minorités et des populations pauvres
(Matsuoka, 2001), d’autre part. L’approche des discriminations
par le logement (
housing discrimination and residential segre-
gation
) y constitue un domaine de recherche des études
urbaines, tout comme le concept «!LULU!» (
locally unwanted
land use
), qui se réfère aux réponses sociales négatives appor-
tées aux projets d’installations polluantes. Beaucoup de travaux
nord-américains prennent les zones urbaines comme espaces
de réflexion sur la justice environnementale. Par rapport à ces
divers constats et aux politiques publiques mises en place suite
à la création de l’Environmental Protection Agency aux États-
Unis, la recherche et les politiques restent quant à elles très par-
cellaires en Belgique sur ces thématiques. Ces dernières sont
plutôt axées sur les discriminations subies par les populations
pauvres plutôt qu’appartenant à des minorités. On peut ainsi
s’étonner du fait que cette notion ne soit encore que peu inté-
grée au sein des politiques publiques en Wallonie.
Nous proposons ici d’étudier les relations entre populations
socioéconomiquement défavorisées et nuisances environne-
mentales, mises en lumière au travers du logement, témoignant
d’inégalités spatiales entre populations à l’échelle urbaine.
Certains auteurs (Faburel, Gueymard, 2008) considèrent
que l’on peut distinguer deux visions de l’environnement, la
première plus axée sur l’environnement physique et naturel et
la seconde, plus dynamique, sur l’environnement créé par
l’homme, dont l’habitat est un aspect important. La séparation
entre ces deux approches a conduit à une altérité homme/natu-
re et à une vision non intégrée de leur cohabitation, qui expli-
querait notamment la mise en place de politiques axées sur
l’une ou l’autre de ces visions (Faburel, Gueymard, 2008, pp.
159-160). «!Le cadre théorique permettant de croiser environ-
nement et justice sociale demeure fragile, comme si les deux
champs de réflexion s’étaient mutuellement ignorés!»
(Blanchon
et al
., 2009, p. 42). Ces auteurs constatent ainsi que
l’«!on manque de cadre conceptuel pour penser l’environne-
ment et les inégalités sociales, et définir une éthique de l’envi-
ronnement!» (
ibid
., p. 45). Il faudrait dès lors réconcilier ces
deux cultures afin de pouvoir répondre aux enjeux des inégali-
tés environnementales et sociales en milieu urbain (Theys,
2002, p. 6), dans une perspective de développement durable et
intégré. Les valeurs environnementales (pollution, aménités,
etc.) sont perçues également de manière très différente d’un
groupe ou d’un individu à l’autre, ce qui rappelle la subjectivi-
té dans l’appréhension de ces désaménités. En effet, la percep-
tion et l’utilisation de l’environnement sont variables selon les
groupes sociaux.
Laigle et Oehler (2004) envisagent quatre grandes catégo-
ries d’inégalités environnementales. Ces auteurs identifient
notamment les inégalités «!d’accès à l’urbanité et à un cadre de
vie de qualité!», dont le logement est un élément central, mais
également «!les inégalités liées à l’héritage!». Ces dernières,
liées au développement «!historique!» des territoires urbains,
peuvent intégrer des facteurs de localisation mais aussi des élé-
ments relatifs au logement. La qualité et le confort du logement
sont pour partie liés à sa période de construction. Notre
approche vise notamment à «!repérer les vulnérabilités sociales
et environnementales héritées des modes de développement
antérieurs!» (Zaccaï, 2007), expliquant notamment l’état du bâti
dans les quartiers anciens et centraux des villes du sillon indus-
triel wallon. Le logement et ses qualités peuvent ainsi s’insérer
dans deux des catégories proposées. En effet, contrairement à
une approche des inégalités environnementales plus classique
axée sur l’impact des nuisances provenant de l’environnement
extérieur au logement, l’approche ici choisie d’étudier ces
inégalités par la qualité du logement permet de questionner la
typologie proposée par Laigle et Oehler (2004).
Finalement, «!la définition minimale des inégalités environ-
nementales, c’est-à-dire le seul croisement descriptif des dota-
tions et/ou pressions environnementales et des caractéristiques
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
32 Dossier
sociales des espaces, ne suffit pas à rendre compte non seule-
ment des processus à l’œuvre, mais aussi de la multiplicité des
facteurs qui interviennent dans leur construction. […] Ils [les
exemples d’inégalités environnementales] interrogent en amont
de concert les relations que les inégalités environnementales
entretiennent avec la fabrique et la gestion de la ville!» (Faburel,
2008, p. 114).
Nous nous concentrons dans cette étude sur une approche
des inégalités environnementales par l’entrée du logement,
donnant toute son importance au cadre de vie «!intérieur!» des
populations. Le logement et sa qualité intérieure constituent en
effet «!un élément central de la satisfaction résidentielle et des
choix de localisation [et] peut [dès lors] contrebalancer la qua-
lité de l’environnement immédiat, dans un champ complexe
d’interférences!» (Emelianoff, 2010, p. 190). Plusieurs études
montrent d’ailleurs que «!le prix du logement s’avère surdéter-
miné par ses attributs internes, beaucoup plus que par ses attri-
buts extérieurs!» (Geymard, 2004, p. 15). Il est toutefois diffici-
le «!d’isoler le poids de la qualité du logement physique de
celle de l’environnement social qui est également recherché et
qui généralement est fortement corrélé à la qualité de l’envi-
ronnement physique!» (
ibid
., p. 16). La dernière enquête socio-
économique menée en Belgique en 2001 s’intéressait notam-
ment à l’environnement du logement, par le prisme de la per-
ception qu’en avaient les enquêtés. Les agglomérations y enre-
gistraient les moins bons scores en
termes de qualité de l’environnement
perçu (Vanneste
et al
., 2007, p. 153).
Les choix résidentiels des populations
sont fortement contraints et mélangent
des éléments relevant des qualités
intrinsèques et extrinsèques des lieux
de vie.
LES INÉGALITÉS
SOCIOÉCONOMIQUES DANS LA
RÉGION URBAINE DE LIÈGE
Nous nous intéressons ici à la relation
entre les qualités intrinsèques du loge-
ment (superficie, type de chauffage,
etc.) et les disparités socioécono-
miques.!Nous établirons ensuite un
parallèle entre la relation observée dans
ce cadre et celle que l’on peut observer
pour deux types de services urbains: l’accessibilité par les trans-
ports en commun et l’accès aux espaces verts. Ces deux ser-
vices ont été choisis car ils permettaient d’étudier les inégalités
environnementales à plusieurs échelles urbaines, allant du
logement à l’agglomération. Cette étude est menée sur la région
urbaine de Liège que nous présentons brièvement ci-après.
Située dans le sillon industriel traversant la région d’ouest
en est, Liège est une des deux «!grandes!» villes de Wallonie.
Caractérisée par la présence historique d’une importante indus-
trie sidérurgique et métallurgique, la ville connaît des pro-
blèmes de reconversion économique de son bassin industriel et
de précarisation générale de ses quartiers centraux, liés à la
périurbanisation tant résidentielle que commerciale et écono-
mique. La région urbaine de Liège (voir les cartes 1 et 2) a été
délimitée sur la base du découpage proposé par Van der
Haegen
et al
. (1996) pour la Belgique (4). Celle-ci regroupe
trente-cinq communes sur un territoire de 1076 km2, pour!envi-
ron 650000 habitants, sans qu’il n’y ait de véritable coopéra-
tion institutionnelle pour piloter son développement, du type de
celle que l’on rencontre dans les communautés urbaines fran-
çaises. En effet, aucune politique spécifique n’est à l’heure
actuelle menée à l’échelle supra-communale en Wallonie (hor-
mis l’une ou l’autre expérience spontanée telle que la mise en
place d’un plan urbain de mobilité à l’échelle de l’aggloméra-
tion liégeoise, par exemple).
Carte 1
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 33
Les populations les plus défavorisées en Wallonie et
a for-
tiori
dans la région urbaine de Liège sont concentrées dans les
quartiers centraux des villes, alors que les populations aisées
leur préfèrent la périphérie. Ce phénomène de périurbanisation
engendre en Belgique «!un fort affaiblissement de la base fisca-
le des communes urbaines centrales!» (Vandermotten
et al
.,
2006, p. 7), suite à la concentration de populations plus préca-
risées en leur sein. Ces communes urbaines ne peuvent désor-
mais supporter seules les charges que suppose l’utilisation de
ces services et équipements par des populations n’y résidant
pas.
Les populations plus précarisées se concentrent ainsi essen-
tiellement dans les quartiers anciens et centraux, ainsi qu’en
première couronne des villes, plutôt sur le modèle anglo-amé-
ricain que français (
ibid
., p. 8).
Cette situation est clairement observable à travers les cartes
3 et 4, qui illustrent la variation de l’indice socioéconomique au
sein de la région urbaine liégeoise. Cet indice est construit sur
base de l’agrégation de six variables détaillées dans le tableau 1.
Pour calculer cet indice, nous avons normalisé chaque
variable de manière à lui accorder une valeur située dans un
intervalle de 0 à 1, en considérant, par convention, que pour
chacune des variables, 0 correspond à l’indice socioécono-
mique le plus défavorable et 1 au plus favorable. L’indice du
quartier correspond à la moyenne des valeurs standardisées des
six variables. Les valeurs minimales et maximales ont été extrai-
tes de l’échantillon.
Ii= indice socioéconomique du secteur statistique (i[0 … 1]).
Iij = valeur de la variable (1 à 6) constitutive de l’index pour le
quartier/secteur statistique i. Les valeurs sont ordonnées du
minimum au maximum.
Max. Ij= valeur maximale de la variable (1 à 6) pour l’ensemble
des quartiers de la région urbaine, après élimination des valeurs
extrêmes et/ou des secteurs statistiques de moins de 10 loge-
ments.
Min. Ij= valeur minimale.
Tableau 1. Variables constitutives de l’indice socioéconomique
Variables
Revenu médian (source : INS 2001) (5)
Taux de chômage (source : INS 2001)
Part des noyaux familiaux avec enfant(s) de moins de 18 ans en situation de monoparentalité (source : INS 2001)
Part des ménages isolés au sein des ménages (source : INS 2001)
Part des bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale dans la population en âge d’activité (source: BCSS 2003) (6)
Taux d’emploi (source : INS 2001)
Carte 2
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
34 Dossier
Le secteur statistique (7), qui constitue la zone de référence
dans le cadre de l’analyse, correspond plus ou moins à la déli-
mitation physique des quartiers, c’est-à-dire des unités morpho-
logiques constituant la référence de base pour la collecte et la
distribution des données statistiques en Belgique. L’objectif
consiste ici à identifier les quartiers qui présentent les situations
socioéconomiques les plus problématiques (chômage, faibles
revenus, etc.).
Deux types de traitements ont été utilisés pour analyser les
résultats. Un premier traitement consiste à discrétiser des dispa-
rités observées sur la base de seuils naturels. Le second traite-
ment repose sur une classification reposant sur les écarts à la
moyenne. Les seuils ont été construits sur la base de la moyen-
ne de l’échantillon (la région urbaine) et de son écart type. Ceci
permet de distinguer et de croiser des secteurs statistiques pré-
sentant des indices «!favorable – moyen – défavorable!», selon
les quatre dimensions prises en compte: profil socioécono-
mique, qualité du logement, mobilité et aménités environne-
mentales. Cet artifice sera utilisé dans l’observation d’éventuels
renforcements des disparités. Nous n’avons pris en considéra-
tion que les secteurs statistiques qui présentaient un minimum
de dix logements (8), quelle que soit!leur superficie.!Sont consi-
dérés comme favorables les secteurs statistiques dont l’indice
est inférieur à la moyenne moins l’écart type et sont considérés
comme défavorables les secteurs statistiques dont l’indice est
supérieur à la moyenne moins l’écart type.
Les quartiers centraux, localisés le long de l’ancien axe
industriel qui s’est développé en fond de vallée, concentrent
toujours la plus grande partie des populations précarisées (plus
l’indice est élevé, plus la précarité socioéconomique des popu-
lations vivant dans le secteur statistique est importante). Cette
précarité des populations se mesure ici essentiellement
via
les
Indice socioéconomique : Précarité
Région urbaine de Liège
Détail de l’indice socioéconomique en région urbaine liégeoise (classification en quintiles)
Carte 3
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 35
variables envisagées dans l’indice socioéconomique (revenu
médian faible, taux de chômage important, part des ménages
isolés et monoparentalité, etc.). La plupart des communes plus
périphériques concentrent, quant à elles, des populations plus
aisées ou issues de la classe moyenne, plus largement proprié-
taires de leur logement (Vandermotten
et al
., 2006, p. 43). Cette
classification ne doit toutefois pas éluder l’importance des «!dif-
férentes dimensions sociales, spatiales et institutionnelles de
l’organisation urbaine des quartiers dont ne rend pas compte la
catégorie de quartier ‘pauvre’ et quartier ‘aisé’!» (Bacqué, Fol,
2011, p. 265), sans oublier les enjeux du vivre ensemble ainsi
que du contexte plus général du quartier, dont les réseaux
sociaux qui y sont présents.
On constate à la lecture du tableau 2 que ce sont plus de
160000 personnes, soit 25% de la population de la région
urbaine de Liège, qui vivent dans un quartier pour lequel l’in-
dice socioéconomique moyen est considéré comme défavo-
Indice socioéconomique : Précarité
Région urbaine de Liège
Indice socioéconomique
Synthèse de l’indice socioéconomique en région urbaine liégeoise (classification par écart type)
Tableau 2. Répartition de la population selon l’indice socioéconomique
Indice socioéconomique Part de la population (en %) Population totale
Favorable 5,2 33308
Moyen 69,5 440731
Défavorable 25,3 160540
Total 100 634579
Carte 4
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
36 Dossier
rable. Signalons toutefois que ce type de résultat est susceptible
de masquer de fortes disparités internes, des populations aisées
pouvant cohabiter avec des populations aux revenus modestes
dans un même quartier.
FAIRE LA JONCTION ENTRE LA QUALITÉ DU
LOGEMENT ET LES DISPARITÉS SOCIOÉCONOMIQUES
Nous faisons l’hypothèse que les disparités socioéconomiques
sont susceptibles d’être exacerbées ou au contraire atténuées
par les qualités intrinsèques du logement. Ces qualités intrin-
sèques comprennent notamment!sa superficie, ses qualités de
confort interne et l’accès à un jardin privatif. Cette approche par
les qualités intrinsèques du logement a conduit à réaliser un
indice de la qualité du logement dans les grandes villes wal-
lonnes sur la base de cinq variables (tableau 3). Cet indice a été
réalisé selon la même méthode que celle explicitée précédem-
ment pour l’indice socioéconomique.
À partir de cet indice, on constate que c’est principalement
le long de la vallée mosane (voir carte 2) que se concentrent les
logements de mauvaise qualité (carte 5). Ce phénomène s’ex-
plique notamment par la présence d’un bâti ancien lié au déve-
loppement lors de l’importante industrialisation (sidérurgie et
métallurgie) de la vallée liégeoise aux XIXe et XXe siècles.
L’habitat s’y est développé à proximité directe des unités de pro-
duction. L’habitat est par contre de meilleure qualité dans les
quartiers périphériques de Liège où se concentrent les popula-
tions plus aisées et l’urbanisation la plus récente.
L’indice de disparités socioéconomiques a été confronté à
celui de la qualité du logement (tableau 4). Les seuils établis
pour définir ce dernier ont été calculés en fonction de l’écart
type.
On constate ainsi que la qualité du logement joue comme
effet «!multiplicateur!» de la précarisation des ménages dans les
quartiers centraux dégradés. Assez logiquement, aucun indice
de qualité du logement favorable ne se combine avec un indi-
ce socioéconomique défavorable et, à l’inverse, dans 43,8%
des cas, un logement de qualité défavorable se situe dans une
zone présentant un indice socioéconomique défavorable. Avec
Emelianoff (2010), on peut constater que «!la pauvreté est un
facteur de vulnérabilité environnementale, déterminant notam-
ment la qualité du logement, qui ne peut plus jouer son rôle de
filtre protecteur (isolation thermique, phonique, sismique,
confort spatial, qualité des murs, ensoleillement, etc.) et démul-
tiplie au contraire les vulnérabilités!» (p. 192). Toutefois, on
constate également que plus de 50% des logements de qualité
moyenne sont occupés par des populations classées dans l’in-
Tableau 3. Variables constitutives de l’indice de qualité du logement
Variables
Part des logements sans chauffage central (en %)
Part des logements de moins de 35 m² (en %)
Logements de plus de 20 ans et logements non transformés entre 91 et 2001 (en %)
Part des logements sans double vitrage (en %)
Part des logements sans isolation du toit (en %)
Tableau 4. Répartition des quartiers selon l’indice socioéconomique et l’indice de qualité du logement
Indice socioéconomique Indice de qualité du logement (en %)
Favorable Moyen Défavorable Total
Favorable 59,5 38,9 1,6 100
Moyen 11,1 78,6 10,3 100
Défavorable 0 56,2 43,8 100
Total 15,1 70,9 13,9 100
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 37
dice socioéconomique défavorable, ce qui permet de nuancer
l’idée que les populations les plus précarisées habitent unique-
ment les logements de mauvaise qualité.
En ce qui concerne la qualité de l’habitat, une enquête
menée en 2006-2007 en Wallonie (Carlier
et al
., 2007) a éga-
lement permis de déterminer les variations spatiales dans la
qualité des logements (9). Il s’agissait d’établir la concordance
entre «!l’emplacement d’un point de vue urbanistique!» du
logement, d’une part, et la qualité de celui-ci, d’autre part. Les
logements en centres urbains (en bâti continu) ont ainsi été
jugés globalement de manière plus négative que dans les autres
types de localisation: qualité, salubrité, entretien du quartier,
dangers liés à l’équipement électrique ou au gaz, moindre qua-
lité des menuiseries ou encore faible surface habitable. Les ser-
vices et équipements divers y sont par contre jugés globalement
de meilleure qualité.
Afin de préciser ce phénomène de concentration des loge-
ments de moins bonne qualité principalement dans les quartiers
centraux de la ville (et dès lors le potentiel de renforcement des
inégalités socioéconomiques que représente le facteur loge-
ment), nous mobilisons trois dimensions explicatives princi-
pales: l’histoire économique spécifique de la région liégeoise,
les politiques urbaines belge et wallonne et la politique du loge-
ment.
L’histoire économique de la région
Les principaux secteurs d’activité économique ont connu un
déclin très important dans la seconde moitié du XXe siècle,
contribuant à une paupérisation importante des populations
résidant dans le fond de vallée: perte d’emplois, manque de
restructuration et d’alternatives économiques. La proximité de
ces infrastructures polluantes et génératrices de diverses nui-
Indice de qualité du logement en région liégeoise
Carte 5
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
38 Dossier
sances contribue à la dégradation du cadre de vie. On peut tou-
tefois s’étonner de la prégnance de cette structure, en particu-
lier lorsqu’on la compare à d’autres régions urbaines, notam-
ment françaises, qui devaient connaître, à partir du début des
années 1980, un regain d’intérêt des ménages à revenus
moyens et aisés pour les quartiers centraux, bien localisés et au
patrimoine urbain attractif (Madore, 1994, p. 22).
Une politique anti-urbaine
Plusieurs facteurs contribuent à expliquer le constat de la pour-
suite d’une politique anti-urbaine en Wallonie depuis l’après-
guerre. En effet, d’une part, l’évolution des comportements des
ménages (décohabitation, augmentation de la part des isolés),
les évolutions démographiques (vieillissement, croissance) et
les préférences liées au cycle de vie (les jeunes et les personnes
peu stables préfèrent la flexibilité du locatif en zone urbaine)
ont profondément modifié les modes de vie et d’habitat de la
population, d’autre part, en Belgique et en Wallonie, l’idéal de
la maison unifamiliale et l’aspiration à la dispersion et à l’isole-
ment urbain, combinés à un manque de capacité planificatrice
des autorités ainsi qu’à une très faible régulation des marchés
fonciers et à une prégnance du droit de propriété (Halleux,
2005, pp. 247-248) expliquent le phénomène de périurbanisa-
tion résidentielle des ménages à revenus moyens ou aisés.
Loopmans
et al
. (2010) mettent ainsi en exergue dans leur
analyse des villes belges que «!les politiques belges d’urbanisa-
tion ont toujours été caractérisées par un anti-urbanisme forte-
ment enraciné, mettant la priorité sur les développements péri-
phériques, la faible densité en opposition aux quartiers centraux
denses. Depuis les années 1960, cette voie a été contestée à de
nombreuses reprises. La mixité sociale a dès lors constitué un
moyen de pacifier et “coopter” ces défis afin de maintenir l’es-
sence de la politique anti-urbaine. » (p. 182). Ces constats, liés
aux priorités en termes de politiques urbaines et de logement,
contribuent à expliquer l’ancrage territorial des ménages les
plus précarisés au cœur des villes centres, dans un bâti ancien
et peu rénové. Ils ne peuvent dès lors que peu influer sur leurs
choix résidentiels, en termes de localisation mais également de
qualité du logement occupé.
La politique du logement
En reprenant les formes idéal-typiques de la ségrégation telles
qu’elles sont explicitées par Grafmeyer (découlant d’une action
organisée et volontaire; indépendante de toute intentionnalité
et liée aux inégalités de ressources; «!résultat collectif émer-
geant de la combinaison de comportements individuels discri-
minatoires!»), l’intérêt consiste ici à mettre en exergue «!non pas
[…] les formes de la ségrégation telles qu’elles peuvent être
repérées à travers un jeu de mesures appropriées, mais sur la
nature de l’enchaînement causal qui produit ces formes de
séparation physique » (Grafmeyer, 1994, p. 105). L’importance
d’une analyse en amont des politiques publiques qui sont mises
en œuvre et qui contribuent au développement de certaines
inégalités sociales et environnementales, notamment dans le
domaine du logement, s’avère utile pour expliquer ces phéno-
mènes. Les politiques belges de logement ont réservé des zones
considérables à l’habitat au sein des plans d’affectation du sol
(équivalents wallons des plans locaux d’urbanisme français) en
zones rurales ou périurbaines, afin d’assurer le développement,
dans le contexte d’après-guerre, de l’acquisition et/ou construc-
tion de maisons unifamiliales, alors que la politique en matière
de logement social n’a jamais réellement constitué une alterna-
tive ou pu rivaliser avec l’accession à la propriété.
L’accent mis sur l’accession à la propriété privée en
Belgique, au moyen de déductions fiscales qui constituent le
principal moyen de l’aide au logement, contribue à une relati-
ve fixation résidentielle des ménages. Les incitants fiscaux
bénéficient en outre surtout aux revenus moyens et élevés
(Valenduc, 2008, p. 9), qui ont une capacité d’emprunt suffi-
sante. Ceci explique pour partie l’investissement personnel et
financier des populations dans le logement, qui constitue un
élément majeur de l’environnement quotidien des ménages.
«!La satisfaction environnementale serait, avant toute chose, for-
tement reliée à la dimension affective et identitaire qui s’instau-
re à l’égard du lieu de vie et en premier lieu à l’habitat!»
(Faburel, Gueymard, 2009). De plus, ces règles fiscales, combi-
nées à un foncier détenu majoritairement par le secteur privé,
contribuent largement à trier les populations en fonction de leur
environnement résidentiel.
La concentration des logements locatifs privés dans les
centres urbains, plus encore dans les quartiers centraux mar-
qués par un habitat ancien et une forte mixité des fonctions,
pose une série d’enjeux en termes de ségrégation sociospatiale.
En effet, ce phénomène de concentration des logements locatifs
peut renforcer la précarisation des ménages y résidant, confor-
té par le manque de logements sociaux (qui représentent envi-
ron 8% du parc wallon de logements) – ce qui oblige les
demandeurs à se replier sur le logement locatif privé qui
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 39
comble ce manque. La moindre performance énergétique de ce
bâti ancien est également problématique, d’autant plus que
«!les propriétaires [sont] jugés seuls susceptibles de poser des
choix pour des équipements liés à la consommation énergé-
tique!» (Dozzi
et al
., 2008). Le rendement énergétique (mise
aux normes suite à la directive relative à la performance éner-
gétique des bâtiments) du bâti ancien fait craindre une aug-
mentation des prix de l’immobilier conforme à ces prescriptions
et pourrait avoir pour impact une concentration des ménages
isolés ou monoparentaux les plus précarisés dans les
immeubles les plus anciens et dès lors souvent les moins bien
isolés en ville (Vanneste
et al
., 2007, p. 55), supportant par
même des coûts importants de chauffage. La location de ces
logements, temporaire, n’encourage par ailleurs pas leur réno-
vation et leur embellissement par les populations habitantes.
Vandermotten
et al
. (2006) constatent que «!l’insertion des
ménages sur le secteur locatif n’en traduit pas moins, en moyen-
ne, un moindre pouvoir d’achat et une moindre capacité d’ac-
cumulation patrimoniale, associée non seulement à une quali-
té de logement souvent inférieure, mais aussi à une plus grande
mobilité résidentielle!» (p. 12).
En ce qui concerne le statut d’occupation des logements, on
constate également que les locataires consacrent une part crois-
sante de leurs revenus à leur loyer et aux charges connexes. En
effet, en Wallonie, «!la part du logement (loyer, frais de chauf-
fage, d’éclairage, d’eau et les taxes) dans le budget des ménages
les plus pauvres est deux fois plus importante que la moyenne
wallonne qui atteint déjà un peu plus de 23% du total du bud-
get des ménages en 2004!» (IWEPS, 2007, p. 130). Les prix des
loyers en Wallonie se structurent autour d’une logique centre-
périphérie. Les populations habitant les centres de villes, dans
un habitat globalement plus ancien qu’en proche périphérie,
payent globalement des loyers plus élevés (Vanneste
et al
.,
2007, pp. 144-145).
EN LIEN AVEC LES QUALITÉS EXTRINSÈQUES DU
LOGEMENT : LES AMÉNITÉS ENVIRONNEMENTALES
Suite au constat général fait précédemment, nous allons cher-
cher ici, à travers l’étude de deux aménités urbaines, à mieux
comprendre les mécanismes de construction des inégalités
environnementales. L’étude du service de l’accessibilité par les
alternatives à la voiture (offre en transports en commun), d’une
part, et de l’accès aux espaces verts, d’autre part, permettra
d’analyser s’ils renforcent les inégalités socioéconomiques pré-
cédemment mises en exergue, s’ils contribuent à l’inverse à les
compenser ou s’ils sont partiellement déconnectés!de celles-ci.
Notre hypothèse consiste en effet à étudier dans quelle
mesure les qualités intrinsèques du logement, telles qu’elles ont
été explicitées précédemment, constituent le principal vecteur
du renforcement des inégalités environnementales dans la
région urbaine de Liège ou si d’autres dimensions y contribuent
également. Nous avons choisi de nous intéresser à deux types
d’aménités urbaines: l’accessibilité par les alternatives à la voi-
ture et l’accès à des espaces verts en milieu urbain. Notre
réflexion consiste dès lors à mettre en perspective ces deux
types d’aménités urbaines avec la qualité du logement afin d’in-
terroger le postulat de départ consistant à faire du logement,
a
priori
, le principal vecteur du renforcement des inégalités envi-
ronnementales. Ces deux services nous permettront de montrer
la complexité des relations qui se tissent entre ces divers élé-
ments.
L’accessibilité par les alternatives à la voiture
Dans un premier temps, nous étudions l’offre en transports en
commun (et la facilitation de la mobilité douce) qui constitue
un enjeu majeur pour les populations les plus précarisées.!En
effet, le phénomène de captivité potentielle des ménages habi-
tant des zones mal desservies par les alternatives à la voiture
pourrait se renforcer au vu de l’évolution du coût des carburants
(et du poste qu’il peut représenter pour les ménages contraints
d’utiliser régulièrement la voiture individuelle). Ce service
urbain, permettant d’assurer une mobilité minimale, a été étu-
dié au moyen d’un indice mesurant l’accessibilité par les alter-
natives à la voiture (transports en commun et modes lents)
(Cornet
et al
., 2005). L’indice d’accessibilité par les alternatives
à la voiture (bus, trains, modes lents) se base sur une modélisa-
tion de la distribution spatiale des choix modaux en tout point
du territoire wallon (sur la base des données de l’enquête socio-
économique belge de 1991). L’idée qui a présidé à la modéli-
sation est d’étudier le potentiel: le potentiel lié à la densité de
population pour les modes lents et le potentiel lié à l’offre pour
les transports en commun (fréquence de la desserte et distance
à un arrêt ou à une gare). Sur la base de ce modèle, chaque sec-
teur statistique s’est vu attribuer une valeur unique par généra-
lisation/agrégation.
Ce service est central car il permet aux populations (y com-
pris les plus défavorisées mais également jeunes) de se dépla-
cer, notamment pour le motif emploi ou scolaire, et offre une
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
40 Dossier
alternative dans des villes congestionnées par l’automobilité.
«!La mobilité – largement considérée aujourd’hui comme une
valeur positive et comme une ressource sociale importante
pose problème (en termes de coût ou de difficulté)!» (Coutard
et al
., 2002, p. 3). Notre étude a fait le choix d’analyser la mobi-
lité
via
le service transports en commun, faisant abstraction,
d’une part, des motifs de déplacements et, d’autre part, de l’uti-
lisation réelle qui en est faite par les populations pour mettre en
exergue la mobilité potentielle – (in)égalités des chances – (et
non effective) dont elles disposent. Une analyse des comporte-
ments de mobilité, notamment
via
une approche qualitative,
permettrait de compléter cette étude. En effet, l’éventail des
«!possibles!» dépend de toute une série de considérations dont
la mobilité mais aussi de considérations économiques, fami-
liales, etc. (Wenglenski, 2010, p. 125).
L’accessibilité par les alternatives à la voiture est la plus
importante non seulement dans les quartiers centraux de la ville
(réseau très dense) mais également en proche périphérie. À l’in-
verse, la plupart des communes périurbaines voire situées plus
loin du centre, hormis les communes situées en fond de vallée,
sont extrêmement dépendantes de la voiture individuelle.
On constate ainsi que la mobilité joue, à Liège, plutôt
comme une forme de compensation des inégalités sociales que
comme renforcement de celles-ci (tableau 5). Remarquons
cependant qu’un certain nombre d’activités économiques et
commerciales et, dès lors, de lieux d’emploi se sont déplacés
vers les périphéries de Liège, ce qui les rend relativement moins
accessibles par les alternatives à la voiture. Le phénomène de
centralité, caractérisé par la concentration des populations
défavorisées dans des zones urbaines denses bien connectées
aux réseaux de transports en commun, constitue un phénomè-
ne spécifique à la Wallonie. En France, un modèle plutôt inver-
se domine, même si «!en termes de mobilité et de dépendance
à l’automobile, les contextes territoriaux en grande couronne
sont fortement contrastés!» (Motte-Baumvol, 2009, p. 55).
Plusieurs nuances peuvent être apportées afin de mieux appré-
hender les phénomènes de la mobilité quotidienne des
ménages: l’absence d’automobile, l’importance des réseaux
sociaux et familiaux de proximité, la densité de services et de
commerces, etc. En effet, «!l’exclusion d’un nombre plus impor-
tant de ménages par de fortes disparités de mobilité est plus cer-
tainement à aller chercher du côté des ménages motorisés!»
(
ibid
. p. 65). Une étude complémentaire sur la région liégeoise
pourrait permettre, au-delà d’une analyse basée sur l’offre
potentielle en alternatives à la voiture, de distinguer ces situa-
tions entre ménages motorisés et non-motorisés.
Faburel et Geymard (2008) constataient ainsi qu’on ne peut
pas toujours conclure à une «!suprématie environnementale du
groupe sociourbain aisé!» (p. 170). Ce constat peut aussi être
fait dans le cas liégeois où le cumul des inégalités sociales et
environnementales n’est pas systématique dans l’accès à cer-
tains services urbains, comme l’offre en transport alternatif à la
voiture.
L’accès aux espaces verts
L’accessibilité aux espaces verts a, dans un second temps, été
étudiée au moyen d’un indice spécifique. Nous retrouvons ici
une conception plus «!traditionnelle!» de l’inégalité environne-
mentale comme possibilité d’accès à la nature – espaces
publics, jardins, forêts, etc. partant de l’hypothèse que les
populations défavorisées seraient également plus lésées en ce
qui concerne cette accessibilité. La qualité «!environnementa-
le!» a ainsi un impact sur les paysages, l’attractivité, les prix
immobiliers ainsi que le cadre de vie général d’un quartier.
Tableau 5. Répartition des quartiers selon l’indice socioéconomique et l’indice de mobilité
Indice socioéconomique Indice de mobilité (en %)
Favorable Moyen Défavorable Total
Favorable 0 74,6 25,4 100
Moyen 9,2 79,9 10,8 100
Défavorable 54,9 42,5 2,6 100
Total 14,5 74,1 11,3 100
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 41
Deux sous-indices ont été développés: la composante verte
paysagère totale et l’accessibilité aux espaces verts publics. Cet
indice d’accès aux espaces verts indique aussi bien des parcs
que des espaces agricoles ou des massifs forestiers. Il peut de ce
fait s’agir d’espaces de très grande taille.!Leur accessibilité phy-
sique n’est donc pas garantie, même si leur proximité peut
constituer une forme d’aménité, ne fût-ce que sur le plan visuel.
Ce choix de travailler sur la base de deux sous-indices nous a
permis de prendre en considération deux manières de conce-
voir les espaces verts: d’une part, une approche brute (10) qui
se base sur l’occupation du sol, intégrant toutes les surfaces qui
ne sont pas urbanisées au sens large et, d’autre part, une
approche stricte des espaces verts considérés comme des
espaces aménagés (11). Une plus grande importance a toutefois
été donnée à l’approche stricte à laquelle on a octroyé un poids
double.
La première composante constitue donc une estimation
brute de l’aménité des quartiers, c’est-à-dire des espaces verdu-
risés de tout type sur la base de la carte d’occupation des sols
de Wallonie. La seconde, l’accessibilité aux espaces verts, a été
étudiée sur la base du classement des espaces verts en fonction
de leur rayonnement: un rayon de 150 m pour les petits espaces
et un rayon de 400 m pour les espaces dont les dimensions sont
supérieures à un hectare, comme cela a été développé dans le
cadre du plan flamand AMINAL (1993). À la différence du pré-
cédent, les espaces verts considérés ici sont accessibles et amé-
nagés. Un indice d’aménités environnementales regroupant ces
deux composantes a dès lors été produit qui calcule la moyen-
ne des parts de couverture d’accessibilité aux espaces verts
publics et de la composante verte paysagère totale (avec un
poids double donné aux valeurs d’accessibilité). Ces indices
n’intègrent cependant pas la qualité des espaces ni leur acces-
Accessibilité aux espaces verts (12)
Carte 6
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Flux n° 89/90 Juillet - Décembre 2012
42 Dossier
sibilité réelle. En effet, la présence de barrières physiques empê-
chant un accès effectif à ces espaces n’a pas pu être intégrée à
l’indice.
L’indice d’aménités environnementales ne reproduit pas un
schéma centre-périphérie, comme on pourrait le supposer. En
effet, certains parcs urbains permettent d’offrir une réelle acces-
sibilité aux espaces verts en ville tandis qu’en milieu rural ou
périurbain, certaines zones ne sont pas accessibles au public
(zones agricoles, par exemple). Malgré l’accès moins aisé des
populations présentant un indice socioéconomique plus faible,
nous ne pouvons conclure à une dichotomie entre population
aisée vivant dans un environnement de haute qualité et popu-
lations défavorisées hors de portée des espaces verts et de
récréation. Ce deuxième service urbain ne permet dès lors pas
de conclure à un renforcement systématique des inégalités
socioéconomiques (mises en exergue par l’indice socioécono-
mique) par l’accès à la nature. Il démontre de multiples réalités
et une relative déconnexion entre ces deux aspects, comme
l’illustre la carte 6, en particulier dans le centre-ville et la zone
nord de la ville.
Au-delà d’une lecture «!physicaliste!» et technique de l’en-
vironnement, pour reprendre les termes de Faburel (2008, p.
120), pourrait également s’ouvrir une réflexion relative à une
approche plus subjective de la qualité d’environnement et du
cadre de vie, centrée sur les idées et les perceptions des popu-
lations en place. La capacité de mobilisation des populations
locales face aux enjeux environnementaux est également
appréhendée aujourd’hui comme une des facettes importantes
des inégalités environnementales ainsi que du mouvement de
la justice environnementale. Ces aspects sont cependant enco-
re très peu étudiés en Wallonie et mériteraient des analyses
complémentaires.
CONCLUSION
L’objet de cette étude était d’identifier le principal vecteur du
renforcement des inégalités socioéconomiques et de la précari-
té des ménages dans la région urbaine de Liège en proposant un
croisement entre un indice de la qualité du logement, d’une
part, et des indices d’accès aux aménités environnementales
résidentielles (mobilité et espaces verts), d’autre part. Notre
hypothèse de base consistait dès lors à postuler que les qualités
intrinsèques du logement, envisagées comme variable environ-
nementale principale, constituent le facteur majeur d’accentua-
tion de la ségrégation socioéconomique dans les villes en
Wallonie.
De manière générale, il ressort de la comparaison des
volumes de population exposée à des mécanismes de double
précarité que le logement reste, en Wallonie, en comparaison
des deux autres aménités étudiées, un instrument important du
renforcement des disparités socioéconomiques, bien avant l’ac-
cessibilité aux espaces verts ou l’accessibilité aux transports en
commun. Ceci vient appuyer notre choix méthodologique
consistant à considérer la qualité environnementale sur la base
d’une analyse du
continuum
allant de l’échelle du logement à
celle de la région urbaine. Le postulat de départ nous ayant
conduits à interroger l’impact des qualités intrinsèques du loge-
ment sur le renforcement des inégalités s’avère dès lors déter-
minant pour comprendre un des mécanismes majeurs de la
ségrégation sociospatiale vis-à-vis des populations les plus défa-
vorisées dans la zone urbaine de Liège.
La mauvaise qualité intérieure du logement n’explique bien
évidemment pas de manière causale et unilatérale la paupéri-
sation des populations qui, à son tour, a également un impact
sur la qualité du logement et ses attributs. Le logement peut éga-
Tableau 6. Répartition des quartiers selon l’indice socioéconomique et l’indice d’aménités environnementales
Indice socioéconomique Indice d’aménités environnementales (en %)
Favorable Moyen Défavorable Total
Favorable 23,8 64,3 11,9 100
Moyen 19,7 64,6 15,7 100
Défavorable 28,1 54,9 16,9 100
Total 21,3 63,2 15,4 100
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Lejeune, Chevau, Teller - Qualité du logement dans la région urbaine de Liège
Dossier 43
lement être envisagé comme un lieu d’identité et de refuge pour
les ménages.
Par contre, la desserte en transports en commun traduit,
pour sa part, une forme de compensation territoriale – l’offre
étant concentrée essentiellement dans les quartiers affichant les
indices socioéconomiques les plus défavorables. En ce qui
concerne les espaces verts accessibles au public, on constate
que cette dimension n’est plus structurée sur un rapport centre-
périphérie mais doit se lire à l’échelle plus large de la région
urbaine liégeoise.
S’éloigner d’une approche plus traditionnelle liée à l’étude
des pollutions, de la proximité aux installations polluantes ou à
l’accès à des aménités (même si notre étude est complétée par
une analyse relative à certaines de ces aménités) nous a permis
de mettre en avant un facteur parfois largement sous-estimé
dans les études relatives aux inégalités environnementales: la
qualité du logement comme élément central du cadre de vie
des populations.
La prise en considération de ces inégalités, aujourd’hui
absente des politiques publiques destinées aux territoires
urbains en Wallonie, pourrait à l’avenir contribuer à la défini-
tion de priorités pour ces territoires largement délaissés par les
populations aisées ainsi que par les secteurs d’activités écono-
mique et commerciale. Le concept d’inégalités environnemen-
tales renforce le besoin d’une action coordonnée à une échelle
territoriale plus large que la commune. Il invite également à une
réflexion sur les mécanismes de la ségrégation sociospatiale, sur
la justice territoriale et met en lumière l’ambivalence de la
question vis-à-vis d’autres services urbains majeurs!que sont
l’accessibilité par les alternatives à la voiture et l’accès à la natu-
re.
Zoé Lejeune est doctorante IPRA (IWEPS PhD Research Activity) au
Département de Science Politique (European Studies Unit) et au Lepur
(Centre de Recherche en Science de la Ville, du Territoire et du Milieu
Rural) à l’Université de Liège. Politologue de formation, elle travaille
depuis plusieurs années sur les thématiques de l’aménagement du
territoire, de l’urbanisme et de l’environnement
zoe.lejeune@ulg.ac.be
Géographe de formation, Thomas Chevau a travaillé comme attaché
de recherche au Lepur pendant deux années et a ensuite été conseiller
au Cabinet du Ministre wallon de l’Environnement, de
l’Aménagement du territoire et de la Mobilité. Il est aujourd’hui
coordinateur de projets à la SPI (Agence de Développement
économique pour la province de Liège).
Jacques Teller est chargé de cours à l’Université de Liège, directeur
scientifique du LEMA (Local Environment Management & Analysis) et
président du Lepur (Centre de recherche en Sciences de la Ville, du
Territoire et du Milieu rural). Il travaille sur les questions de
gouvernance et de prise de décision en matière d’aménagement du
territoire ainsi que sur les modèles d’analyse de la forme urbaine. Il a
coordonné les recherches européennes SUIT, APPEAR et PICTURE et a
été le président de l’Action COST C21, dédiée aux ontologies
urbaines.
jacques.teller@ulg.ac.be
(1) Le ménage en état de précarité dispose globalement de
moins de 10000 de revenus annuels imposables.
(2) Voir notamment à ce sujet: De Spiegellaere, 2007
(3) En Grande Bretagne: voir Lucas
et al
., 2004; Brainard
et
al
., 2002. En France: voir les travaux de Faburel, Emelianoff,
Theys, Laigle et Oehler ainsi que les publications du MEDD.
(4) Il ne s’agit pas d’une limite administrative.
(5) L’INS (Institut national de la statistique) s’appelle aujour-
d’hui DGSIE: Direction Générale Statistique et Information Éco-
nomique.
(6) La BCSS!est la Banque centrale de la sécurité sociale
belge.
(7) Il est officiellement défini par la DGSIE (Direction géné-
rale Statistique et Information économique) comme «!l’unité ter-
ritoriale de base qui résulte de la subdivision du territoire des
communes et anciennes!communes par l’Institut national de
Statistique pour la diffusion de ses statistiques à un niveau plus
fin que le niveau communal!» (Jamagne, 2012).
(8) La variabilité de l’échantillon, mesurée par l’écart type,
a conduit à opter pour un seuil de dix logements, représentatif.
(9) Cette enquête sur la qualité de l’habitat n’a toutefois pas
pu être utilisée dans le cadre de notre indice relatif à la qualité
du logement car elle était basée sur des entretiens menés dans
6000 logements, ce qui ne permettait pas de spatialiser les don-
nées à l’échelle du secteur statistique.
(10) Voir à ce sujet: Fouchier, 1998.
(11) Pour une définition de l’espace vert «!aménagé!», se
référer à la notion telle qu’elle est explicitée dans Merlin et
Choay, 1996.
(12) Cet indice a été calculé de la même manière que les
autres indices présentés précédemment.
REMERCIEMENTS
: Cette étude a été financée par la Conférence Permanente du Développement Territorial (CPDT) dans le cadre des
recherches relatives à la Politique de la ville et à l’actualisation du SDER.
NOTES
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... Among the environmental issues that influence the health and survival of the individual, housing is central and complex. It is both a reflection of a socio-economic reality (Lejeune et al. 2012), but it also presents its own physical, psychological and social risks that can impair the quality of life. To measure environmental inequalities, variables related to external risks or neighbourhood amenities can be chosen, such as means of transport, green spaces, or local services. ...
... To measure environmental inequalities, variables related to external risks or neighbourhood amenities can be chosen, such as means of transport, green spaces, or local services. Nevertheless, housing is one factor that come under scrutiny with regard to the notion of environmental inequalities (Lejeune et al. 2012). A survey conducted about housing in Wallonia in 2006 and 2007 showed that good housing quality was strongly associated with a good socio-economic status (Lejeune et al. 2012). ...
... Nevertheless, housing is one factor that come under scrutiny with regard to the notion of environmental inequalities (Lejeune et al. 2012). A survey conducted about housing in Wallonia in 2006 and 2007 showed that good housing quality was strongly associated with a good socio-economic status (Lejeune et al. 2012). ...
Article
Full-text available
In the Western countries, including Belgium, life expectancy has increased over the last decades, as well as social inequalities in health and mortality. Existing research tends to approximate socioeconomic status with the educational level, occupational status or income. Housing is yet another socioeconomic factor that is much less considered when studying inequalities in mortality. Indeed, housing is a complex and multidimensional element impacting several aspects of a person’s health and well-being (physical, mental and social). The data used in this research are the result of the coupling of the population censuses of 1991, 2001 and 2011 and the National Register. They cover the entire population of Belgium over 25 years. Through life tables analysis and multivariate logistic regression models, this research contributes to existing research by setting trends in housing conditions between 1991 and 2016 in relation to social inequalities in health and mortality over this period in Belgium. It shows that housing conditions have a specific effect on the risk of death, in addition to other socio-economic characteristics. On the 2011–2015 period, once controlling for demographic and socioeconomic characteristics (education, professional status and income), a 25% higher mortality rate separates tenants from owners on the one hand, and population living in low quality housing from those living in better quality housing on the other hand. Ensuring good housing conditions seems a necessary step to reduce inequalities that should be considered in social policies.
Article
Environmental inequality scholarship has sought to shed light on the unequal environmental conditions borne by poor people and racial minorities, and to challenge public policies. Most studies are concerned either with assessing the unequal distribution of environmental amenities and disamenities or with exploring the theoretical foundations of environmental justice movements.We propose an original approach to environmental inequality, focused not only on the unequal distribution of environmental burdens but also on two other types of factors: the capacity to mobilize and engage in community organizations on the one hand and the spatial dimension of environmental inequalities on the other.The evidence for this study is from an opinion survey carried out in 2012 with 1298 individuals. We use a two-step cluster analysis method to compute a classification system based on four categories of variables: socio-economic, environmental, spatial, and social capital.
Article
Full-text available
The aim of the paper is to explore methodologies for exhibiting ecological inequalities on a given area. It begins with a definition of ecological inequality in order to make this notion operative for statistical and cartographical processes. Ecological inequalities are construed in two ways: inequalities related to pollution and environmental deterioration, inequalities regarding environmental impacts. The paper then presents what is possible to assert today about ecological inequalities on a territory for which data are not always centralised - as it is the case for Belgium. Databases have been systematically explored, and when quantitative data have been found comparable, the selected variables are examined, as well as some correlations and the result of a principal component analysis. The environment is thus reduced to what is measurable and interpretable. A first result is that wealthier households escape most often from pollution whilst they generate more pressure on the resources. But besides this expected result, we show that some cultural aspects are linked to ecological inequalities. The paper concludes with some methodological comments.
Book
Examines the culture, politics, and history of the movement for environmental justice in New York City, tracking activism in four neighborhoods on issues of public health, garbage, and energy systems in the context of privatization, deregulation, and globalization. Racial minority and low-income communities often suffer disproportionate effects of urban environmental problems. Environmental justice advocates argue that these communities are on the front lines of environmental and health risks. In Noxious New York, Julie Sze analyzes the culture, politics, and history of environmental justice activism in New York City within the larger context of privatization, deregulation, and globalization. She tracks urban planning and environmental health activism in four gritty New York neighborhoods: Brooklyn's Sunset Park and Williamsburg sections, West Harlem, and the South Bronx. In these communities, activism flourished in the 1980s and 1990s in response to economic decay and a concentration of noxious incinerators, solid waste transfer stations, and power plants. Sze describes the emergence of local campaigns organized around issues of asthma, garbage, and energy systems, and how, in each neighborhood, activists framed their arguments in the vocabulary of environmental justice. Sze shows that the linkage of planning and public health in New York City goes back to the nineteenth century's sanitation movement, and she looks at the city's history of garbage, sewage, and sludge management. She analyzes the influence of race, family, and gender politics on asthma activism and examines community activists' responses to garbage privatization and energy deregulation. Finally, she looks at how activist groups have begun to shift from fighting particular siting and land use decisions to engaging in a larger process of community planning and community-based research projects. Drawing extensively on fieldwork and interviews with community members and activists, Sze illuminates the complex mix of local and global issues that fuels environmental justice activism.
Book
When environmental health problems arise in a community, policymakers must be able to reconcile the first-hand experience of local residents with recommendations by scientists. In this highly original look at environmental health policymaking, Jason Corburn shows the ways that local knowledge can be combined with professional techniques to achieve better solutions for environmental health problems. He traces the efforts of a low-income community in Brooklyn to deal with environmental health problems in its midst and offers a framework for understanding "street science"—decision making that draws on community knowledge and contributes to environmental justice. Like many other low-income urban communities, the Greenpoint/Williamsburg neighborhood of Brooklyn suffers more than its share of environmental problems, with a concentration of polluting facilities and elevated levels of localized air pollutants. Corburn looks at four instances of street science in Greenpoint/Williamsburg, where community members and professionals combined forces to address the risks from subsistence fishing from the polluted East River, the asthma epidemic in the Latino community, childhood lead poisoning, and local sources of air pollution. These episodes highlight both the successes and the limits of street science and demonstrate ways residents can establish their own credibility when working with scientists. Street science, Corburn argues, does not devalue science; it revalues other kinds of information and democratizes the inquiry and decision making processes.
Article
There are a number of conceptual, theoretical, and methodological issues in the literature on environmental justice and environmental inequalities in need of refinement. Using dat from the recycling industry, the author proposes an environmental inequality formation (EIF) perspective to address these issues. The EIF perspective synthesizes three major points that are largely neglected in research on environmental inequalities: (a) the importance of process and history, (b) the role of multiple stakeholder relationships, and (c) a Life-cycle approach to the study of hazards. The EIF model captures sociological dynamics in ways that suggest that environmental racism and inequalities originate and emerge in a,much more complex process than previously considered. Theory building in this area of research will aid scholars in understanding the mechanisms that produce environmental inequalities as well as their socioenvironmental consequences.
Article
Recently, in France, several researchers and public authorities tried to define environmental inequalities, in order to put this topic on the agenda and to better-feed issues of sustainable development. However, such definitions, conventional (from Anglo-Saxon countries) as extensive one, do not succeed to catch some urban situations characterised by environmental inequalities. We try here to show that to be more explicit on definitions, and perhaps to be more effective in actions, we should clarify the different conceptions of environment behind these several tentative, mainly between an historical one (based on technical approach and command and control procedures), and a more recent one (based on local environment, others knowledge and more participative decision making processes). To have focus on the increasing gap between these two conception could led to define environmental inequalities as social and territorial inequalities, linked to capacities and means given to populations and local authorities to improve their own environment.
Article
Environmental Justice (EJ) has been a highly discussed topic in the United States and English speaking countries for at least twenty years, but discussions about ecological inequalities emerged in France just a few years ago. The aim of this paper, after a brief overview of EJ's grass-root movements is to understand the theoretical background of EJ, using both environmental and social justice academic thought. On this basis, this paper underlines geographical issues created by environmental policy based on EJ theory, such as the problematic identification and cartography of injustice, the overlapping and often contradictory "scales of justice" and finally the difficult definition of the right spaces in order to make EJ effective.