ArticlePDF Available
42 | La Lettre du Psychiatre Vol. IX - no 2 - mars-avril 2013
DOSSIER THÉMATIQUE
Alcoolodépendance
Comorbidités addictologiques
dans l’alcoolodépendance :
aspects épidémiologiques
Nicotine and drug use disorders in alcohol use disorders:
focus on epidemiologic studies
A. Luquiens*, A. Dervaux**, H.J. Aubin*
* Université Paris-Sud, Inserm U669 ;
service d’addictologie, hôpital Paul-
Brousse, Villejuif.
**
Service d’addictologie (Dr X. Laqueille),
centre hospitalier Sainte-Anne, Paris.
E
n pratique quotidienne, l’alcoolodépendance
est fréquemment associée à d’autres addic-
tions, encore faut-il les rechercher systémati-
quement. Celles-ci sont souvent sous-diagnostiquées
et sous-traitées. L’objectif de cette mise au point est
d’exposer les données des études épidémiologiques
récentes concernant les comorbidités addictolo-
giques les plus fréquentes chez les patients alcoolo-
dépendants, afin notamment d’aider au repérage
clinique. Seront abordées ici les données d’épidé-
miologie clinique, mais pas, faute de place, les très
nombreuses données d’épidémiologie génétique, qui
ont retrouvé notamment des facteurs de vulnérabi-
lité communs à toutes les addictions et des facteurs
spécifiques à chaque substance.
D’après l’étude National Epidemiologic Survey on
Alcohol and Related Conditions (NESARC) [encadré],
13 % des sujets ayant présenté un abus/dépendance
à l’alcool (tableau I) ont aussi présenté au moins
une autre addiction, hors tabac (odds-ratio [OR] :
9,9 ; IC
95
: 6,47-15,01) [1, 2]. Les patients présentant
une alcoolodépendance associée à une autre addic-
tion étaient plus jeunes, plus fréquemment de sexe
masculin et célibataires, avec un niveau socio-écono-
mique moins élevé que celui des sujets uniquement
alcoolodépendants (2). Sur le plan psychiatrique,
ces patients présentaient plus fréquemment que les
sujets uniquement alcoolodépendants des troubles
de l’humeur (35,3 %), des troubles anxieux (26,5 %)
et des troubles de la personnalité (50,8 %) [2]. Parmi
ceux-ci, les troubles de la personnalité antisociale et
les états-limites sont les plus fréquents, caractérisés
notamment par des niveaux élevés d’impulsivité
L’étude
National Epidemiologic Survey on Alcohol and
Related Conditions
(NESARC), réalisée par le National
Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism-National Insti-
tutes of Health (NIAAA-NIH) est une étude épidémiolo-
gique réalisée aux États-Unis sur plus de 43 000 sujets en
population générale, en 2001-2002 (première vague) puis
en 2004-2005 (seconde vague).
»Cette étude avait pour objectif d’évaluer la fréquence
des comorbidités addictologiques et psychiatriques rencon-
trées chez les patients présentant des conduites addic-
tives, en particulier des troubles de l’humeur, des troubles
anxieux et des troubles de la personnalité.
»Les diagnostics étaient portés selon les critères du
DSM-IV, à l’aide d’entretiens structurés
Alcohol Use
Disorder and Associated Disabilities Interview Schedule-
DSM-IV
(AUDADIS-IV).
»Les troubles psychiatriques préexistant aux addictions
et ceux induits par une substance ont été distingués.
»La NESARC a permis d’enrichir considérablement les
connaissances sur les comorbidités des addictions. Elle a
donné lieu à plusieurs dizaines de publications (http://pubs.
niaaa.nih.gov/publications/arh29-2/74-78.htm).
Tableau I. Prévalence des sujets en population générale présentant un abus/dépendance à
l’alcool dans l’étude NESARC (2001-2002) [1].
Alcool Au cours
de la vie Total Au cours
des 12 derniers mois Total
Abus (%) 17,8
30,3
4,7
8,5
Dépendance (%) 12,5 3,8
Encadré. Étude National Epidemiologic Survey on
Alcohol and Related Conditions (NESARC).
La Lettre du Psychiatre Vol. IX - no 2 -mars-avril 2013 | 43
Résumé
Les patients alcoolodépendants qui présentent d’autres addictions ont des comorbidités psychiatriques
plus fréquentes, des complications somatiques plus graves et une évolution plus sévère que les patients
uniquement alcoolodépendants. D’où l’intérêt du repérage systématique, par ordre de fréquence, des dépen-
dances au tabac, au cannabis, à la cocaïne et aux opiacés, selon les données d’études épidémiologiques
telles que la
National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions study
(NESARC). Il est
nécessaire de prendre en charge simultanément les comorbidités addictives, en tenant compte des degrés
de motivations au changement, pouvant être différents pour chaque substance pour un même patient.
Mots-clés
Alcoolodépendance
Dépendance
tabagique
Dépendance
au cannabis
Dépendance
à la cocaïne
Dépendance
aux opiacés
Summary
Alcohol-dependent patients
with other addictions have more
frequent psychiatric comorbidi-
ties, more severe somatic compli-
cations and a more unfavourable
progression than patients with
alcohol dependence only. This
is why systematic screening is
recommended, to identify, by
level of incidence, addiction to
tobacco, to cannabis, to cocaine
and to opiates, according to
the findings of epidemiological
studies such as the
National
Epidemiologic Survey on
Alcohol and Related Conditions
study
(NESARC). Simultaneous
management of addictive comor-
bidities is essential, taking into
account the degree of motiva-
tion to change, which can vary
for each substance in the same
patient.
Keywords
Alcohol dependence
Addiction to tobacco
Addiction to cannabis
Addiction to cocaine
Addiction to opiates
et une observance moins bonne pour les traite-
ments, facteurs de mauvais pronostic (3). Sur le
plan évolutif, le pronostic des sujets avec double
dépendance est moins bon, avec notamment des
périodes de rémissions moins fréquentes (4).
Sur le plan neurobiologique, il existe, certes, des
mécanismes neurobiologiques communs à l’en-
semble des addictions, en particulier une augmen-
tation de la transmission dopaminergique dans le
système mésolimbique, ce qui a contribué à l’adop-
tion d’une vision globale en addictologie (5). Il existe
aussi des différences : par exemple, C. Abé et al. ont
décrit des anomalies métaboliques dans le cortex
préfrontal dorsolatéral, significativement différentes
chez des sujets alcoolodépendants présentant
d’autres addictions de celles des personnes seule-
ment alcoolodépendantes, avec notamment des
niveaux de GABA plus bas dans le gyrus cingulaire
antérieur (6).
Alcoolodépendance
et dépendance tabagique
Plus de 80 % des sujets alcoolodépendants suivis
dans des structures de soins sont aussi fumeurs
réguliers de tabac (7). Leur consommation et leur
degré de dépendance tabagique sont plus impor-
tants (7). Dans l’étude NESARC, la fréquence de
la dépendance à la nicotine (selon les critères du
DSM-IV, donc de sévérité plus importante que la
consommation quotidienne de tabac) chez les sujets
alcoolodépendants était de 48 % (8).
Les sujets alcoolodépendants également dépendants
à la nicotine ont des comorbidités addictologiques
sur la vie entière plus fréquentes que les sujets alcoo-
lodépendants sans dépendance nicotinique (abus/
dépendance au cannabis : OR = 2,31 [IC
95
: 2,04-
2,62] ; abus/dépendance à la cocaïne : OR = 2,30
[IC95 : 1,94-2,73] ; abus/dépendance aux opiacés :
OR = 3,50 [IC95 : 2,70-4,54]) [8]. Ils ont également
des comorbidités psychiatriques sur la vie entière
plus fréquentes, en particulier de trouble panique,
phobies sociales, troubles anxieux généralisés,
troubles dépressifs, manies, tentatives de suicide
et troubles de la personnalité antisociale. Ils ont
enfin plus de comorbidités somatiques, en particulier
de cancers des voies aérodigestives supérieures et
de pancréatite (9). Sur le plan évolutif, plus de la
moitié des décès des patients alcoolodépendants
sont liés au tabac (7).
Sur le plan neurobiologique, T.C. Durazzo et al. ont
retrouvé des anomalies cérébrales plus marquées
chez les patients alcoolodépendants fumeurs
réguliers (perte de substance au niveau du gyrus
cingulaire antérieur, de l’insula, du système de
récompense et du cortex frontal) que chez les
alcoolodépendants non fumeurs, ainsi que des
niveaux plus bas de N-acétylaspartate, marqueur
de l’intégrité neuronale, dans des régions anté-
rieures du cerveau impliquées dans les processus
addictifs (10).
Sur le plan thérapeutique, plusieurs études ont
montré qu’il était possible de développer des
programmes d’aide à l’arrêt du tabac chez les
patients alcoolodépendants (7). L’arrêt du tabac
peut s’effectuer de façon simultanée ou consécutive,
selon la préférence du patient (7).
Alcoolodépendance
et dépendance au cannabis
Dans l’étude NESARC, l’abus/dépendance au
cannabis sont les plus fréquemment retrouvés dans
l’alcoolodépendance après la dépendance taba-
gique (tableau II) [2]. La codépendance cannabis/
alcool est favorisée par la préexistence de troubles
Tableau II. Fréquence des autres addictions chez les sujets présentant un abus/dépendance à
l’alcool dans l’étude NESARC (2).
Diagnostic
(critères DSM-IV)
Fréquence
(dans les
12 mois) [%]
Total (%) Odds-ratio
(IC95)
Cannabis
Dépendance 2,6
9,9 6,8 (5,36-8,75)
Abus 7,3
Cocaïne
Dépendance 1,4
2,5 19,2 (10,71-34,56)
Abus 1,1
Opiacés
Dépendance 1
2,4 7,7 (5,18-11,41)
Abus 1,4
44 | La Lettre du Psychiatre Vol. IX - no 2 - mars-avril 2013
DOSSIER THÉMATIQUE
Alcoolodépendance Comorbidités addictologiques dans l’alcoolodépendance :
aspects épidémiologiques
dépressifs majeurs, qu’ils aggravent en retour (11).
Elle est également associée à l’absentéisme et à des
résultats universitaires moins bons chez les patients
les plus jeunes, en particulier les étudiants (12). Il
faut souligner que la consommation de cannabis
étant dans la très grande majorité des cas associée
à la consommation quotidienne de tabac, la codé-
pendance alcool-cannabis est en réalité une poly-
dépendance (13).
Alcoolodépendance
et dépendance à la cocaïne
Dans la cohorte NESARC, l’abus/dépendance
à la cocaïne est la troisième addiction la plus
fréquemment retrouvée dans l’alcoolodépendance
(tableau II) [2]. La très grande majorité des sujets
présentant un abus/dépendance à la cocaïne sont
aussi alcoolodépendants (tableau III). Ces sujets ont
en outre tendance à consommer les 2 produits simul-
tanément (14), notamment de l’alcool en très grandes
quantités (15). D’où l’importance de prendre en charge
les 2 dépendances conjointement. Les consommateurs
de crack ont plutôt tendance à utiliser l’alcool pour
mieux supporter la “descente”, qu’ils boivent en moins
grandes quantités que les consommateurs de cocaïne
poudre (15). Les consommateurs de crack présentent
néanmoins plus fréquemment des problèmes légaux,
et d’autres addictions, notamment aux sédatifs et à
l’héroïne, que les consommateurs de cocaïne/alcool.
La consommation d’alcool aggrave les comporte-
ments agressifs induits par la consommation de
cocaïne (16). Les sujets avec codépendance cocaïne/
alcool seraient aussi plus fréquemment victimes
d’événements traumatiques et particulièrement
susceptibles de développer un syndrome de stress
post-traumatique (17).
Il faut souligner que les sujets recevant un traite-
ment de substitution aux opiacés, notamment de la
méthadone, et alcoolodépendants seraient particu-
lièrement à risque de dépendance à la cocaïne (18).
Sur le plan somatique, la consommation simultanée
d’alcool et de cocaïne augmente la concentra-
tion sanguine de cocaïne et entraîne la formation
de cocaéthylène, substance plus toxique pour le
système nerveux central et le système cardiovascu-
laire que la consommation de cocaïne seule (16). Sur
le plan thérapeutique, l’intérêt du disulfirame a été
suggéré, y compris chez les patients sous traitement
de substitution par méthadone, ainsi que celui du
baclofène et du topiramate, mais, pour l’instant,
uniquement par des études préliminaires et hors
AMM (19).
Alcoolodépendance
et dépendance aux opiacés
Les sujets avec codépendance opiacés/alcool
présentent également plus fréquemment des
comorbidités psychiatriques et des antécédents
d’incarcération.
L’alcoolodépendance serait particulièrement
délétère sur l’évolution des patients dépen-
dants aux opiacés. Leur mortalité serait plus
précoce (environ 10 ans en moyenne) que celle
des sujets dépendants aux opiacés consomma-
teurs modérés d’alcool (18). La consommation
excessive d’alcool augmente notamment le
risque d’overdose (20), et aggrave l’évolution
de l’hépatite C, fréquente chez les usagers de
drogue par voie intraveineuse.
Alcoolodépendance
et dépendances
comportementales
Il y a peu de données sur l’association alcoolo-
dépendance/dépendances comportementales. Dans
l’étude NESARC, K.L. Chou et al. ont retrouvé une
association entre le jeu pathologique et l’alcoolo-
dépendance (OR = 3,5) [21]. Il faut souligner
l’importance de distinguer les types et les lieux
de jeux, certains étant également des débits de
boisson (bars-PMU), alors que d’autres interdisent
la consommation d’alcool lors du jeu (certains
casinos, par exemple).
Sur le plan thérapeutique, les données sont encore
plus rares. J. Mutschler et al. ont rapporté le cas
d’un patient présentant une codépendance alcool/
jeu pathologique, améliorée par le disulfirame, avec
rémission des 2 troubles (22). Ce résultat reste
évidemment à confirmer dans des essais randomisés
à grande échelle.
Tableau III. Fréquence de l’alcoolodépendance dans les autres addictions, selon l’étude NESARC (2).
Diagnostic (critères DSM-IV) Fréquence de l’abus/dépendance à l’alcool
(dans les 12 mois) [%]
Dépendance au cannabis 68
Dépendance à la cocaïne 89
Dépendance aux opiacés 74
La Lettre du Psychiatre Vol. IX - no 2 -mars-avril 2013 | 45
DOSSIER THÉMATIQUE
1. Hasin DS, Stinson FS, Ogburn E, Grant BF. Prevalence,
correlates, disability, and comorbidity of DSM-IV alcohol
abuse and dependence in the United States: results from
the National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related
Conditions. Arch Gen Psychiatry 2007;64:830-42.
2. Stinson FS, Grant BF, Dawson DA et al. Comorbidity
between DSM-IV alcohol and specific drug use disorders
in the United States: results from the National Epidemiologic
Survey on Alcohol and Related Conditions. Drug Alcohol
Depend 2005;80:105-16.
3. Colpaert K, Vanderplasschen W, De Maeyer J, Broekaert
E, De Fruyt F. Prevalence and determinants of personality
disorders in a clinical sample of alcohol-, drug-, and dual-
dependent patients. Subst Use Misuse 2012;47:649-61.
4. Karno MP, Grella CE, Niv N, Warda U, Moore AA. Do
substance type and diagnosis make a difference? A study
of remission from alcohol- versus drug-use disorders using
the National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related
Conditions. J Stud Alcohol Drugs 2008;69:491-5.
5. Heidbreder CA, Hagan JJ. Novel pharmacotherapeutic
approaches for the treatment of drug addiction and craving.
Curr Opin Pharmacol 2005;5:107-18.
6. Abé C, Mon A, Durazzo TC, Pennington DL, Schmidt TP,
Meyerhoff DJ. Polysubstance and alcohol dependence:
Unique abnormalities of magnetic resonance-derived brain
metabolite levels. Drug Alcohol Depend 2012. [Epub ahead
of print].
7. Aubin HJ, Tilikete S, Pierre Lahmek P. La dépendance taba-
gique chez les alcooliques. Perspectives psy 1999;38:357-61.
8. Le Strat Y, Ramoz N, Gorwood P. In alcohol-dependent
drinkers, what does the presence of nicotine dependence tell
us about psychiatric and addictive disorders comorbidity?
Alcohol Alcohol 2010;45:167-72.
9. Yadav D, Hawes RH, Brand RE et al.; North American
Pancreatic Study Group. Alcohol consumption, cigarette
smoking, and the risk of recurrent acute and chronic pancrea-
titis. Arch Intern Med 2009;169:1035-45.
10. Durazzo TC, Mon A, Gazdzinski S, Meyerhoff DJ. Chronic
cigarette smoking in alcohol dependence: associations
with cortical thickness and N-acetylaspartate levels in the
extended brain reward system. Addict Biol 2013;18:379-91.
11. Pacek LR, Martins SS, Crum RM. The bidirectional rela-
tionships between alcohol, cannabis, co-occurring alcohol
and cannabis use disorders with major depressive disorder:
Results from a national sample. J Affect Disord 2012. [Epub
ahead of print].
12. Arria AM, Wilcox HC, Caldeira KM, Vincent KB, Garnier-
Dykstra LM, O'Grady KE. Dispelling the myth of “smart
drugs”: cannabis and alcohol use problems predict nonme-
dical use of prescription stimulants for studying. Addict
Behav 2013;38:1643-50.
13. Dervaux A, Krebs MO, Laqueille X. Anxiety and depressive
symptoms or disorders in patients with cannabis dependence
without major psychiatric disorders. Eur Neuropsychophar-
macol 2011;21(Suppl. 3):S578-9.
14. Lau-Barraco C, Schmitz JM. Drug preference in cocaine
and alcohol dual-dependent patients. Am J Drug Alcohol
Abuse 2008;34:211-7.
15. Gossop M, Manning V, Ridge G. Concurrent use of alcohol
and cocaine: differences in patterns of use and problems
among users of crack cocaine and cocaine powder. Alcohol
Alcohol 2006;41:121-5.
16. Dervaux A, Laqueille X. Addictions à l’héroïne et à la
cocaïne. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Psychiatrie,
37-396-A-10, 2009.
17. Johnson SD, Cottler LB, O’Leary CC, Ben Abdallah A.
The association of trauma and PTSD with the substance
use profiles of alcohol- and cocaine-dependent out-of-
treatment women. Am J Addict 2010;19:490-5.
18. Laqueille X, Launay C, Dervaux A, Kanit M. Abus d’alcool
et de benzodiazépines lors des traitements de substitution
chez l’héroïnomane : une revue de la littérature. Encephale
2009;35:220-5.
19. Kenna GA, Nielsen DM, Mello P, Schiesl A, Swift RM.
Pharmacotherapy of dual substance abuse and dependence.
CNS Drugs 2007;21:213-37.
20. Gossop M, Marsden J, Stewart D. Dual dependence:
assessment of dependence upon alcohol and illicit drugs,
and the relationship of alcohol dependence among drug
misusers to patterns of drinking, illicit drug use and health
problems. Addiction 2002;97:169-78.
21. Chou KL, Afifi TO. Disordered (pathologic or problem)
gambling and axis I psychiatric disorders: results from the
National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related
Conditions. Am J Epidemiol 2011;173:1289-97.
22. Mutschler J, Bühler M, Grosshans M, Diehl A, Mann K,
Kiefer F. Disulfiram, an option for the treatment of patholo-
gical gambling? Alcohol Alcohol 2010;45:214-6.
Références bibliographiques
Conclusion
Les dépendances associées à la dépendance à l’alcool
sont à rechercher systématiquement du fait de leur
fréquence.
Les patients alcoolodépendants présentant d’autres
addictions ont un profil sociodémographique,
clinique et sont, au niveau des comorbidités psychia-
triques, plus proches des patients dépendants aux
drogues que des patients uniquement alcoolo-
dépendants.
Le pronostic est moins bon en cas d’addiction(s)
associée(s), notamment sur le plan somatique.
Il est nécessaire de prendre en charge simulta-
nément les comorbidités addictives, en tenant
compte bien sûr des degrés de motivations au
changement, différents selon les patients et selon
les substances.
Agenda
Promotion des soins somatiques en santé mentale
11e Congrès de l’Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale
Marseille, World Trade Center, 12 au 14 juin 2013
Mercredi 12 juin et jeudi 13 juin (matin) :
Journées de soins somatiques
en santé mentale
Jeudi 13 juin (après-midi) et vendredi 14 juin :
8es Journées sur la douleur
en santé mentale
... Dans l'étude NESARC, les autres addictions étaient fréquentes chez les patients alcoolodépendants (13 %, OR = 9,9 ; IC 95 % : 6,47-15,01) (tableau I) [2,23,24]. La dépendance au cannabis est notamment de plus en plus fréquente (tableau I). Dans la cohorte NESARC, l'abus/dépendance à la cocaïne était la troisième addiction la plus fréquente chez les patients alcoolodépendants après le tabac et le cannabis (tableau I) [23]. ...
... Il faut souligner que beaucoup de sujets présentant un abus/dépendance à la cocaïne sont aussi alcoolodépendants. Les patients alcoolodépendants qui présentent d'autres addictions présentent également plus fréquemment des comorbidités psychiatriques, en particulier des troubles de la personnalité antisociale et/ou états-limites, des complications somatiques plus graves, une évolution plus sévère et une observance moins bonne pour les traitements que les patients seulement alcoolodépendants [24]. ...
Article
Psychiatric disorders are common among patients with alcohol dependence. Symptoms of alcohol intoxication or withdrawal need to be disentangled from symptoms of psychiatric disorders. Alcohol dependence could induce psychiatric disorders, in particular depressive disorders and anxiety disorders. Patients with psychiatric disorders may self-medicate with alcohol use. There may be common factors promoting both alcohol dependence and psychiatric disorders: about 40% of patients with alcohol dependence present personality disorders. Alcohol dependence and psychiatric disorders worsen each other. Integrated approaches to treatment for patients presenting with co-occurring alcohol dependence and psychiatric disorders are recommended, including simultaneous treatments of alcohol dependence and treatments of psychiatric disorders. Copyright © 2018 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
... Ils observent également que la proportion de personnes présentant des troubles de l'usage de l'alcool est plus élevée parmi les sujets ayant des mésusages de substances psychoactives (60). Luquiens et al. relèvent que les patients alcoolodépendants présentant des co-addictions ont des évolutions plus sévères ainsi que des comorbidités psychiatriques et somatiques plus graves que les patients dépendants uniquement à l'alcool(61).Concernant le cannabis, des études françaises montrent que les consommateurs réguliers présentent des niveaux de consommation d'alcool supérieurs à la population générale (tant en fréquence qu'en quantité les jours de consommation) (62)(63). Degenhart et al. retrouvent un lien fort entre l'usage de cannabis et l'usage d'autres substances. ...
Thesis
L’objectif principal de cette étude rétrospective est de rechercher l’existence de liens entrel’adhésion aux soins de consultants en CSAPA alcool et certains facteurs addictologiques(dont le score à l’AUDIT) et sociodémographiques. Cette étude doit également fournir desdonnées concernant le suivi au sein de ces structures.L’échantillon comporte 169 patients, consultant pour la première fois au CSAPA alcool deNancy, entre le 10 avril et le 27 décembre 2012. L’analyse statistique comporte une analyse descriptive (données sociodémographiques et addictologiques), la réalisation de courbes de survie (méthode de Kaplan-Meier) et leur comparaison (test de Log-Rank). La probabilité d’être perdu de vue à 1 an et demi a été réalisée à partir d’une analyse bivariée et multivariée (modèle de COX).Notre échantillon présente des caractéristiques proches de celles des consultants en CSAPAalcool à l’échelle nationale. Les ruptures de suivi ont lieu principalement lors des 3 premiersmois de la prise en charge. Les facteurs de risque d’abandon de traitement sont le jeune âge (moins de 35 ans) et le fait d’être consommateur actif de cannabis. Aucun lien entre le score à l’AUDIT et l’adhésion aux soins n’a été mis en évidence.Les interventions brèves et les stratégies de réduction des risques sont à privilégier chez lesjeunes patients. De plus, l’existence d’une polyconsommation doit être repérée et prise encharge, particulièrement celle de cannabis.Des travaux ultérieurs permettront d’étudier les effets d’autres facteurs liés au patient comme les comorbidités psychiatriques ou les troubles cognitifs. Ces travaux permettraient d’analyser les effets de facteurs liés à la prise en charge (traitements et programme de soin). Pour finir, la faisabilité d’un système de rappel de rendez-vous par SMS mériterait d’être étudiée
ResearchGate has not been able to resolve any references for this publication.