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Malnutrition chez les enfant avec retard de developpement psychomoteur

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Abstract

Introduction: Le retard de développement psychomoteur (RPM) est un terme utilisé chez tout sujet ayant un quotient de développement (QD) inférieur à 70. Cette condition prédispose les enfants à développer des troubles de l’alimentation affectant à des degrés variés leur état nutritionnel. Patients et Méthodes: Il s’agissait d’une étude transversale analytique réalisée à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé sur une période de 5 mois allant de Mars à juillet 2019 portant sur les enfants âgés de 1 à 72 mois présentant un retard de développement psychomoteur comparé à un groupe témoin de même sexe et âge ayant un développement psychomoteur normal et n’ayant aucune pathologie évolutive ou chronique. L’analyse des données s’est faite à l’aide du logiciel WHO anthro et Epi info 3.5.3. Le test du Chi 2 et l’Odd radio ont été utilisés pour déterminer l’association des variables. La régression logistique a éliminé les facteurs de confusion. Résultats: Au total 384 enfants étaient recrutés dont 96 cas et 288 témoins. Le sex ratio était de 1. L’âge moyen était de 25,5±18,8 mois. Vingt quatre (25%) des cas avaient une insuffisance pondérale dont 9 (9,4%) une forme sévère, 31 (34,4%) des cas avaient un retard statural dont 19 (19,8%) une forme sévère, et 15 (16,8%) des cas avaient une émaciation dont 5 (5,60%) une forme sévère. l’asphyxie néonatale était la principale étiologie du retard psychomoteur. La paralysie cérébrale était retrouvée chez 92,7% des cas et des troubles de l’alimentation chez 19 (19,8%) des cas. Le RPM moyen était associé au retard statural modéré (OR 3.3, 95% CI 1.24-8.89, p= 0.02), le RPM modéré à l’insuffisance pondérale modérée (OR 4.7, 95% CI 1.24-12.84, p= 0.00), et le RPM profond à la malnutrition sévère (OR 4.0, 95% CI 1.36-12.94, p= 0.01), et à l’insuffisance pondérale (OR 4.4, 95% CI 1.09-17.79, p= 0.04). Conclusion: Une prise en charge nutritionnelle devrait donc être intégrée dans la prise en charge des enfants ayant un RPM. Mots clés : Malnutrition ; retard de développement psychomoteur, Asphyxie périnatale ; Yaoundé, Cameroun.
Malnutrition chez les enfants avec un retard psychomoteur à Yaoundé - Cameroun:
étude cas témoin
Malnutrion in children with development delay at Yaounde- Cameroon: A case control
study
Séraphin Nguefack1, Francklin Djifack Tetinou2, Natacha Mope Sitchepin2, Michel Ashu
Agbor2, Andréas Chiabi1, Daniel Kago3, Felicitée Dongmo Nguefack2
1. Departement de Pediatrie, Faculté de Médicine et des Sciences Biomédicales,
Université de Yaoundé I, Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé -
Cameroun
2. Faculté de Médicine, Institut Supérieur des Sciences de la Santé, Université des
Montagnes, Bangangté- Cameroun
3. Service de pédiatrie et sous-spécialités pédiatrique, Hôpital Gynéco-obstétrique et
pédiatrique de Yaoundé.
*Auteur correspondant : Nguefack Seraphin, Departement de Pédiatrie, Faculté de
Médicine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Hôpital Gynéco-
Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé-Cameroun BP: 4362 Yaoundé. Email:
seraphin_nguefack@yahoo.fr, Tel: +237 699 97 24 60.
Résumé :
Introduction: Le retard de développement psychomoteur (RPM) est un terme utilisé chez
tout sujet ayant un quotient de développement (QD) inférieur à 70. Cette condition
prédispose les enfants à développer des troubles de l’alimentation affectant à des degrés
variés leur état nutritionnel.
Patients et Méthodes: Il s’agissait d’une étude transversale analytique réalisée à l’Hôpital
Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé sur une période de 5 mois allant de Mars à
juillet 2019 portant sur les enfants âgés de 1 à 72 mois présentant un retard de développement
psychomoteur comparé à un groupe témoin de même sexe et âge ayant un développement
psychomoteur normal et n’ayant aucune pathologie évolutive ou chronique. L’analyse des
données s’est faite à l’aide du logiciel WHO anthro et Epi info 3.5.3. Le test du Chi 2 et
l’Odd radio ont été utilisés pour déterminer l’association des variables. La régression
logistique a éliminé les facteurs de confusion.
Résultats: Au total 384 enfants étaient recrutés dont 96 cas et 288 témoins. Le sex ratio était
de 1. L’âge moyen était de 25,5±18,8 mois. Vingt quatre (25%) des cas avaient une
insuffisance pondérale dont 9 (9,4%) une forme sévère, 31 (34,4%) des cas avaient un retard
statural dont 19 (19,8%) une forme sévère, et 15 (16,8%) des cas avaient une émaciation
dont 5 (5,60%) une forme sévère. l’asphyxie néonatale était la principale étiologie du retard
psychomoteur. La paralysie cérébrale était retrouvée chez 92,7% des cas et des troubles de
l’alimentation chez 19 (19,8%) des cas. Le RPM moyen était associé au retard statural
modéré (OR 3.3, 95% CI 1.24-8.89, p= 0.02), le RPM modéré à l’insuffisance pondérale
modérée (OR 4.7, 95% CI 1.24-12.84, p= 0.00), et le RPM profond à la malnutrition sévère
(OR 4.0, 95% CI 1.36-12.94, p= 0.01), et à l’insuffisance pondérale (OR 4.4, 95% CI 1.09-
17.79, p= 0.04).
Conclusion:
Une prise en charge nutritionnelle devrait donc être intégrée dans la prise en charge des
enfants ayant un RPM.
Mots clés : Malnutrition ; retard de développement psychomoteur, Asphyxie périnatale ;
Yaoundé, Cameroun.
Abstract
Introduction: Developmental Delay is a term used in all subjects with a development
quotient (DQ) less than 70. This condition predisposes children to develop eating disorders
which affect their nutritional status.
Patients and methods: This was a case control study carried out at the Yaoundé Gyneco-
Obstetric and Pediatric Hospital in a period of 5 months from March to July 2019, covering
children aged 0 to 72 months. It consisted of children aged 1 to 72 months with
Developmental Delay on the one hand and on the other hand on children of the same sex and
age with normal psychomotor development and having no chronic pathology. Data analysis
was done using WHO anthro and Epi info 3. 5. 3. The Chi 2 test and the Odd Ratio were used
to determine the association between variables. Logistic regression eliminated the
confounding factors.
Results: A total of 384 children were recruited, including 96 cases and 288 controls. The sex
ratio was 1. The average age was 25.5 ± 18.8 months. 24 (25%) of the cases were
underweight, of which 9 (9.4%) were severe. 31 (34.4%) of the cases were stunting, of which
19 (19.8%) were severe, and 15 (16.8%) of the cases had wasting, of which 5 (5.60%) were
severe. neonatal asphyxia was the primary etiology of Developmental Delay. Cerebral palsy
was found in 92.7% of the cases and eating disorders in 19 (19.8%) of the cases. The mild
Developmental Delay was associated with moderate stunting (OR 3. 3, 95% CI 1. 24-8. 89, p
= 0.02), the moderate Developmental Delay with moderate underweight (OR 4. 7, 95% CI 1.
24-12.84, p = 0.00), and the deep Developmental Delay with severe malnutrition (OR 4. 0,
95% CI 1. 36-12.94, p = 0.01), and at underweight (OR 4. 4, 95% CI 1. 09-17. 79, p = 0.04).
Keywords: malnutrition; Developmental Delay; Neonatal asphyxia; Yaounde; Cameroun
Introduction :
Le retard de développement psychomoteur (RPM) est un terme utilisé chez tout sujet
ayant un quotient de développement (QD) inférieur à 70 [1] ou comme un retard significatif
(c’est-à-dire inferieur ou égale à -2 DS en dessous de la moyenne) dans au moins deux
domaines de la psychomotricité [2]. L’étiologie d’un RPM peux être somatique (génétique,
souffrance néonatale) ou environnementale ou inconnue. La coexistence de plusieurs de ces
facteurs est possible [3]. C’est un motif fréquent de consultation en pédiatrie. Sa prévalence
est en grande partie inconnue, mais les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
indiquent que 10% de la population de tous les pays est composé d'individus ayant un retard
de développement, avec un taux de 4,5% parmi les moins de cinq ans d'âge [4]. La
prévalence du RPM global dans les pays développés est estimée à 1 à 3% chez les enfants de
moins de cinq ans, représentant 3 à 4 pour 1000 naissances vivantes pour le retard sévère et 8
à 25 pour 1000 naissances vivantes pour le retard modéré [3].
Le RPM peut être associé à des troubles du comportement alimentaire (l’anorexie de
l’enfant, mérycisme), des dyspraxies bucco-faciales et des difficultés à déglutir ce qui
explique le fait que ces enfants ont également un retard de la croissance staturale et des
troubles nutritionnels[5]. En effet, des études faites ont montré que la croissance des enfants
ayant un RPM est différente de celle de la population générale [6,7] . Ces études suggèrent
toutes que les enfants présentant un RPM ont un poids, une taille, et un IMC inférieurs à la
moyenne pour leur âge, comparativement à la population générale [6,8].
Nous avons mené cette étude pour évaluer l’état nutritionnel et la croissance des
enfants atteints de retard de développement psychomoteur, afin d’entreprendre des mesures
de prise en charge nutritionnelle appropriées.
Patients et méthode: Il s’agissait d’une étude descriptive transversale analytique
comparative de 5 mois allant du 1er Mars 2019 au 31 Juillet 2019. Les patients ont été
recrutés au service de pédiatrie et sous spécialité pédiatrique de l’Hôpital Gyneco-
Obstetrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY). La population d’étude était constituée des
enfants âgés de 1 à 72 mois présentant un retard de développement psychomoteur (QD<70)
pour les cas et pour les témoins des enfants de même sexe et âge ayant un développement
psychomoteur normal et n’ayant aucune pathologie évolutive ou chronique. Après obtention
des différentes autorisations administratives et clairances éthiques, le recrutement s’est fait en
consultation externe de pédiatrie et au service de vaccination à l’aide d’une fiche technique
préalablement établie et pré-testée qui nous a permis d’obtenir des données
sociodémographiques, des renseignements sur les antécédents anténataux, périnataux et
postnataux des enfants notamment sur le déroulement de la grossesse, pathologies évolutives
en grossesse, consommation de toxiques, l’âge gestationnel de naissance, d’une asphyxie
néonatale et d’une infection néonatale, le score d’APGAR, une notion de réanimation, la
présence d’un cri immédiat ou pas. Une fiche de consentement éclairée a été lue et le but de
l’étude a été expliqué aux parents ou personnes en charge de l’enfant. Leur approbation a été
faite par apposition d’une signature. Tous les sujets répondants à nos critères d’inclusion ont
étés enrôles dans notre étude.
Par la suite, nous avons réalisé un examen clinique global des enfants axé essentiellement sur
l’évaluation du développement psychomoteur selon Denver II. Les paramètres
anthropométriques recueillis étaient : le poids, la taille, l’IMC, le périmètre crânien, le périmètre
brachial qui ont été recueillis selon les normes de l’OMS [9] et ces mesures ont été analysées à
l’aide du logiciel WHO-anthro et WHO-anthro +, avec lesquels nous avons généré les courbes de
croissance staturo-pondérales.
Les enfants étaient considérés comme malnutris lorsque les différents indices
anthropométriques étaient < -2 Z-score. Ceux dont les indices anthropométriques étaient < -3
DS étaient considérés comme étant sévèrement malnutris.
Etaient considérés comme ayant un retard de développement, tout enfant dont le QD était
< 70, ceux avec un QD entre 50 et 69 étaient considérés comme ayant un retard moyen, ceux
avec un QD entre 35 et 49 étaient considérés comme ayant un retard modéré et ceux avec un
QD entre 20 et 34 étaient considérés comme ayant un retard sévère et ceux avec un QD<20
étaient considérés comme ayant un retard profond.
Les cas ont donc été appariés aux témoins selon le sexe et l’âge correspondant avec un
écart acceptable de plus ou moins 2 mois.
Les données de l’étude étaient saisies et analysées à l’aide des logiciels Epi Info 3.5.4,
WHO-anthro et WHO-anthro +. Le test de Chi-2 et Exact de Fisher d’association étaient utilisés
pour confronter le niveau du RPM et l’état nutritionnel. La régression logistique a été utilisée
pour éliminer les facteurs de confusion. L’Odd ratio et leur intervalle de confiance à 95 % ont été
utilisés pour évaluer la force d’association entre les variables.
Résultats :
Le nombre d’enfants ayant consulté de Mars à Juillet 2019 au service de pédiatrie à
l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé était de 3439 et 513 dans le service de
neuro pédiatrie. Au total, 97 enfants âgés de moins de 72 mois suivis pour retard de
développement psychomoteur (RPM) ont étés recrutés, soit une prévalence du RPM de 2,82%
de la population générale et 18,9% de la consultation neuropédiatrique.
L’étude a porté sur 96 cas, et 288 témoins, soit 384 enfants. L’âge moyen des enfants
était de 25,5 mois, avec un minimum de 2 mois et un maximum de 72 mois
Tableau I : Aspects cliniques, étiologiques des enfants ayant un retard de développement
psychomoteur
Age du début (mois) Effectif (n =
96) Pourcentage (%)
1 à 3 21 21,9
4 à 6 62 64,6
6 à 9 3 3,1
9 à 12 7 7,3
>12 3 3,1
Etiologies retrouvées
Paralysie cérébrale 89 92,7
Asphyxie néonatale 55 57,3
Ictère néonatale 18 18,8
Infection cérébrale post natale 15 15,6
Prématurité 13 13,5
Embryofoetopathie 10 10,4
Malformation cérébrale congénitale 6 6,3
Etat de mal convulsif 5 5,2
Cause probablement génétique 2 2,1
Traumatisme périnatale 1 1,0
Motifs de consultation
Absence de tenue de la tête 84 87,5
Un non acquisition de la station assise 83 86,5
Hypotonie généralisée 71 74
Spasticité d'un ou de plusieurs membres 49 51
Absence du langage 21 21,9
Retard de la marche 13 13,5
Utilisation quasi exclusive d'un seul membre 1 1
Niveau de RPM
moyen 27 29
modere 24 25
severe 21 22
profond 23 24
Troubles associés au RPM
Epilepsie 45 46,9
Retard du langage 37 38,5
Dyspraxie bucco-faciale 19 19,8
Surdité/hypoacousie 15 15,6
Déformation orthopédique 8 8,3
Strabisme 8 8,3
Nystagmus 5 5,2
Hydrocéphalie 3 3,1
Trouble du comportement 2 2,1
Tableau II: Description des indice Z-score taille/age , poids/age , Poids/Taille, IMC/âge des
enfants avec retard psychomoteurs et ceux des enfants sans retards psychomoteur
GROUPE CAS GROUPE TEMOIN
Indice Z-score Effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage(%)
Indice Taille/âge
< -3 19 19,8 19 6,60
< -2 14 14,6 19 6,60
< -1 25 26,0 54 18,8
< 0 20 20,8 61 21,2
> 0 11 11,5 82 28,5
> 1 3 3,1 33 11,5
> 2 2 2,1 13 4,5
> 3 2 2,1 7 2,4
Total 96 100 288 100
Z-score Poids/âge
< -3 9 9,4 6 2,1
< -2 15 15,6 15 5,2
< -1 24 25,0 48 16,7
< 0 25 26,0 92 31,9
> 0 15 15,6 81 28,1
> 1 4 4,2 36 12,5
> 2 3 3,1 7 2,4
> 3 1 1,0 3 1,0
Total 96 100 288 100
Indice
Poids/Taille
< -3 5 5,60 5 1,9
< -2 10 11,2 16 6,2
< -1 14 15,7 38 14,7
< 0 19 21,3 53 20,5
> 0 19 21,3 74 28,6
> 1 13 14,6 43 16,6
> 2 9 10,1 19 7,3
> 3 0 0 11 4,2
Total 88 100 259 100
Indice IMC/âge
< -3 5 5,2 10 3,5
< -2 9 9,4 21 7,3
< -1 14 14,6 48 16,7
< 0 24 25,0 54 18,8
> 0 17 17,7 95 33,0
> 1 16 16,7 38 13,2
> 2 7 7,3 15 5,2
> 3 4 4,2 7 2,4
Total 96 100 288 100
Figure 1 : Distribution de la population des cas (a) et des témoins (b) selon l’indice
Poids/Taille (Z-score).
On note un décalage vers la borne inferieure et vers le bas de la courbe des deux sexes par
rapport au standard de l’OMS (a) alors qu’il y a un léger décalage de la courbe vers la droite
par rapport à la courbe standard de l’OMS (b)
Figure 2 : Distribution de la population des cas (a) et des témoins (b) selon l’indice Poids/Age
On note un décalage important de la courbe des cas vers la gauche par rapport au standard de
l’OMS. La médiane de la courbe est donc nettement inférieure à celle du standard de l’OMS
ab
ab
aussi bien pour les garçons que pour les filles (a) alors que la courbe des témoins épouse
presque la courbe du standard de l’OMS avec une médiane sensiblement identique (b).
Figure 3 : Distribution de la population des cas (a) et des témoins (b) selon l’indice
Taille/Age
On note un décalage très marqué de la courbe des cas vers la gauche par rapport au standard
de l’OMS. La médiane de la courbe est donc nettement inférieure à celle du standard de
l’OMS (a) tandis que la courbe des témoins est moins décalée vers la gauche par rapport au
standard de l’OMS. (b)
Tableau 3 : corrélation entre le degré de retard psychomoteur et l’état nutritionnel
Facteurs de risque degré de RDPM
RDPM moyen RDPM modéré
OR (IC 95%) P-value OR (IC 95%) P-value
Malnutrition Totale 1,78 (0,78-3,93) 0,11 1,96 (0,82-4,59) 0,09
Malnutrition Modérée 1,75 (0,66-4,21) 0,17 1,34 (0,43-3,6) 0,37
Malnutrition Sévère 1,39 (0,45-3,68) 0,34 2,22 (0,77-5,72) 0,1
Insuffisance pondérale
Modérée 2,12 (0,59-6,21) 0,16 4,67 (1,56-12,55) 0,01
Insuffisance pondérale Sévère 0,9 (0,04-5,43) 0,69 1,07 (0,05-6,51) 0,63
Retard statural Modéré 3,32 (1,14-8,65) 0,02 0 (0-1,38) 0,11
Retard statural Sévère 1,1 (0,25-3,52) 0,54 2,61 (0,82-7,17) 0,08
Emaciation Modéré 1,06 (0,16-4,16) 0,58 1,27 (0,19-5,04) 0,5
Emaciation Sévère 0,9 (0,04-5,43) 0,69 1,07 (0,05-6,51) 0,63
Obésité 0 (0-4,05) 0,43 0,7 (0,03-4,09) 0,59
Surpoids 2,13 (0,47-7,13) 0,21 3,55 (0,49-15,94) 0,15
RDPM severe RDPM profond
OR (IC 95%) P-value OR (IC 95%) P-value
Etat nutritionnel
ab
Malnutrition Totale 0,98 (0,36-2,64) 0,590 2,54 (1,01-7) 0,050
Malnutrition Modérée 1,1 (0,35-3,2) 0,530 1,63 (0,57-4,47) 0,240
Malnutrition Sévère 0,57 (0,15-1,82) 0,260 3,54 (1,27-9,68) 0,010
Insuffisance pondérale
Modérée 0,88 (0,18-3,29) 0,580 0,85 (0,17-3,2) 0,560
Insuffisance pondérale Sévère 0,42 (0,02-2,87) 0,370 3,01 (1,10-8,83) 0,040
Retard statural Modéré 2,29 (0,61-7,78) 0,160 24 (100-100)
Retard statural Sévère 0,61 (0,13-2,23) 0,350 24 (100-100)
Emaciation Modéré 0,88 (0,12-4,21) 0,620 21,3 (100-100)
Emaciation Sévère 0,42 (0,02-2,87) 0,370 21,3 (100-100)
Obésité 0,58 (0,02-4,22) 0,520 1,3 (0,16-7,07) 0,530
Surpoids 3,84 (0,37-
38,21) 0,210 0 (0-3,55) 0,330
Tableau IV: Analyse multivariée par modèle de régression logistique de la relation entre le
degré de retard et l’état nutritionnel
RDPM moyen RDPM modéré RDPM profond
Etat nutritionnel OR (IC) P-
value OR (IC) P-
value OR (IC) P-value
Retard statural
modéré 3,3 (1,24 - 8,89) 0,02
Insuffisance
pondérale modéré
4,67 (1,24 -
12,84) 0,00
Malnutrition sévère 4,02 (1,36 -
12,14) 0,01
Insuffisance
pondérale 4,40 (1,09 -
17,79) 0,04
DISCUSSION
Le retard de développement psychomoteur représentait 18,9% de la pathologie
neuropediatrique. Ce résultat se rapproche des résultats obtenus par Nguefack et al. [10] en
2014 qui avaient montrés que le retard psychomoteur représentait 18,35% de la pathologie
neuropédiatrique et Mbonda et al. [11] en 2011qui retrouvaient une fréquence de 20,39%de
la pathologie neuropédiatrique à HGOPY en 2011. Nottidge et al. [12] au Nigéria en 1994,
retrouvaient la paralysie cérébrale à hauteur de 16,2% de la pathologie neuropédiatrique.
Cette fréquence relativement élevée s’explique par le fait que l’HGOPY, où notre étude, celle
de Nguefack et Mbonda ont été faites constitue un centre de référence important des enfants
souffrant de pathologie neuropédiatrique.
L’âge moyen des enfants atteints de RDPM était de 25,8±18,8 mois pour les cas. Ces résultats
se rapprochent de ceux obtenus par Nguefack et al. [1] en 2013 qui retrouvaient une moyenne
d’âge de 26,6±18,0 mois chez les enfants atteint de paralysie cérébrale qui est la principale
étiologie de RDPM dans notre série (92.7%). Par ailleurs 75,2% des enfants avaient un âge
inferieur à 3ans. Nguefack et al. [1] retrouvaient un pourcentage de 73,2% d’enfants de
moins de 3ans. Ce résultat est nettement supérieur à celui retrouvé par Dembele et al. [13]
qui ont obtenus un pourcentage de 59,9% d’enfants ayant moins de 3ans. Cela pourrait
s’expliquer par le fait que la tranche d’âge de notre étude était plus restreinte que celle de
Dembele et al. (0 à 15ans). Cette tranche d’âge correspond à l’âge auquel l’enfant acquiert
une motricité volontaire effective. Elle constitue essentiellement la période de diagnostic de
l’affection.
L’âge moyen du début des symptômes du retard de développement psychomoteur était de
5,6±5,03. Ceci se rapproche du résultat obtenu par Nguefack et al. [10] qui trouvaient un âge
de 6,1±4,7 mois chez les enfants atteint de paralysie cérébrale. Ceci s’explique d’une part par
la notion d’intervalle libre qui correspond à la période entre la survenue et les manifestations
de la souffrance cérébrale, du fait que les lésions responsables s’installent sur un cerveau
immature en développement [14]. Cela pourrait aussi s’expliquer par le fait que l’acquisition
la plus évidente pour les parents à cet âge est la position assise, qui est absente chez la
majorité de ces enfants.
On ne note aucune prédominance. Le sex ratio était de 1. Ce résultat est différent de celui
retrouvé par Nguefack et al. [1] et Dembele et al. [13] qui ont retrouvé une prédominance
masculine avec un sex ratio de 1,25 et 1,39 respectivement. Cela pourrait s’expliquer par le
fait que la taille de notre échantillon aurait constitué un biais par rapport à celui de Nguefack
et al. et Dembele et al.
Les 1e nés étaient les plus représentés avec un pourcentage de 44,8%. Ce résultat se rapproche
de celui obtenu par Nguefack et al. [1] qui trouvaient un pourcentage de 45,8% pour les 1e de
la fratrie et Dembele et al. [13] qui ont obtenu 47,54% de 1e nés. Ceci pourrait s’expliquer
par le fait que les premiers accouchements sont plus difficiles. Les grossesses ultérieures
quand pris séparément étaient moins fréquentes que le premier accouchement dans notre
étude. Cette trouvaille indique le risque relativement bas d’avoir une asphyxie néonatale dans
ces groupes. Itoo et al. [15] en Arabie Saoudite en 2003 ont obtenus des résultats similaires
aux nôtres. D’autres auteurs ont observés un risque décroissant d’avoir un RDPM avec la
parité [16].
Les étiologies du RDPM retrouvées étaient principalement périnatales (67,7%) et dominées
par l’asphyxie néonatale, séquelles d’ictère nucléaire, les infections cérébrales post natales, et
la prématurité. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Nguefack et al. [10] qui ont
retrouvés l’asphyxie néonatale comme étiologie dominante suivie des séquelles d’ictère
nucléaire et la prématurité. Mbonda et al. [11] et Moifo et al. [17] aussi retrouvaient les
étiologies périnatales prédominantes dans 65,25% et 68,4% des cas respectivement.
La paralysie cérébrale était retrouvée chez la quasi-totalité des cas (92,7%). Ces données sont
similaires à celles retrouvées par Nguefack et al. [1] et Lionti et al. [6] qui ont obtenus une
prédominance de la paralysie cérébrale chez les enfants ayant un RDPM.
Le motif de consultation le plus fréquent était l’absence de tenue de la tête (87,5%) suivi du
non acquisition de la station assise (86,5). Ces données sont similaires à celles retrouvés par
Nguefack et al. [1] en 2013 qui ont retrouvé comme premier motif de consultation une
absence de la tenue de la tête suivi du non acquisition de la station assise.
Dans notre étude, les principaux troubles associés au RDPM étaient l’épilepsie (46,90%),
retard du langage (38,5%) et les dyspraxies bucco faciales (19,8%). Ces données corroborent
à ceux obtenus par Mbonda et al. [11] qui retrouvaient un trouble du langage dans 48,8% des
cas de l’épilepsie dans 41,5% des cas. Ces résultats sont inférieurs à ceux obtenus par
Nguefack et al. [10] qui retrouvaient un trouble du langage dans 63,4%, l’épilepsie dans
57,5% et les dyspraxies bucco faciales dans 35,8% des cas.
Cela peut s’expliquer par le fait que la région du cerveau atteinte en cas de RDPM n’est pas
parfaitement circonscrite, ainsi des lésions au niveau de plusieurs sphères de développement
sont fréquentes [18]. Ainsi, les troubles associés vont dépendre de la sévérité de l’atteinte
cérébrale et de la région du cerveau atteint. Les convulsions néonatales, l’asphyxie néonatale
et les infections néonatales ont été les facteurs de risque prédisposant les enfants avec RDPM
à faire l’épilepsie [11]. Les troubles de langage et d’alimentation peuvent être liés entre autre
au fait de l’atteinte motrice qui peut entraîner des mouvements anormaux de la langue et des
lèvres pouvant aboutir à des problèmes d’élocution et d’alimentation aggravés par des
difficultés de mastication et de déglutition [18].
Les troubles de l’alimentation sont un problème fréquent chez les enfants atteints de retard
de développement psychomoteur. Ces troubles de l’alimentation dont la dyspraxie bucco
faciale est la principale sont fortement liés à l’état nutritionnel altéré chez ces enfants [19].
19,8% de notre population présentait des troubles de l’alimentation. Ce résultat se rapproche
de celui obtenu par Malone et al. [8] qui ont retrouvé un trouble de l’alimentation dans 29,1%
des cas.
Le risque nutritionnel a été identifié dans 47,9% des cas et 20,5% chez les témoins. Nos
trouvailles se rapprochent de celles obtenues par Malone et al. qui ont identifiés le risque
nutritionnel dans 48,6% des cas [8].
Dans notre étude, 24 cas (25%) avaient une insuffisance pondérale dont 9,40% d’une forme
sévère. Chez les témoins, une insuffisance pondérale a été identifiée chez 7,3% des enfants.
Compte tenu que plus de 90% de notre population de cas avaient une paralysie cérébrale, une
étude menée par Nguefack et al. [10] en 2014 sur les enfants ayant une paralysie cérébrale a
montré des résultats se rapprochant de celui que nous avons obtenu : 22,2% des cas avaient
une insuffisance pondérale dont 10% une forme sévère. Il se rapproche aussi de ceux
retrouvés par Stallings et al. [20]. Par contre, cette population d’enfant ayant une insuffisance
pondérale est bien plus élevée que celle retrouvée par Lionti et al. [6] en Irlande en 2013 où
ils ont retrouvés une insuffisance pondérale chez 13,5% des cas, et Malone et al. [8] en 2016
au Royaume uni ont retrouvés une insuffisance pondérale chez 7,7% des cas. Cette différence
peut être expliquée par le fait que ces deux pays sont des pays développés tandis que le nôtre
est un pays en développement. Les ressources disponibles, et les prises en charges doivent
donc différer dans ces pays et le nôtre.
Cette proportion d’enfants ayant un RDPM souffrant d’insuffisance pondérale est bien plus
importante (environ deux fois plus) que celle retrouvée dans la population générale
camerounaise. En effet, selon les données des EDSC (Enquêtes démographiques de santé du
Cameroun) 2011, environ 15% d’enfants camerounais souffriraient d’insuffisance pondérale
dont 5% d’une forme sévère [21].
Par ailleurs, la courbe de croissance des enfants ayant un RDPM, en ce qui concerne l’indice
du poids pour âge était plus basse et déviée vers la borne inférieure comparée à la courbe de
référence standard de l’OMS aussi bien pour les garçons que pour les filles. Cet indice reflète
à la fois une malnutrition chronique et/ou aigue [22].
Dans notre étude, 33 cas (34,4%) souffraient de retard statural, dont 19(19,8%) d’une forme
sévère tandis que 38(13,2%) témoins avaient un retard statural. Une étude menée par
Nguefack et al. [10] en 2014 sur les enfants ayant une paralysie cérébrale a montré des
résultats se rapprochant de celui que nous avons obtenus : 31% des cas souffraient d’un retard
statural dont 14% d’une forme sévère. Ces données se rapprochent aussi de celles obtenues
dans les EDSC 2011 qui retrouvent 33% de malnutrition chronique dans la population
générale dont 14% sous sa forme sévère [21]. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les
troubles de croissance observés dans le RDPM sont beaucoup plus liés à une sous nutrition
chronique qu’aigue, dont l’expression clinique est effectivement un indice taille/âge (Z-score)
inférieur à -2.
En outre, la courbe de croissance des enfants ayant un retard de développement
psychomoteur pour l’indice taille pour âge était décalée vers la borne inférieure par rapport à
la courbe de référence OMS dans les deux sexes.
Le rapport poids pour taille est un indice anthropométrique qui permet d’identifier les enfants
souffrant de sous-alimentation actuelle ou aiguë. Dans notre étude, chez les enfants de moins
de 5ans, 16,8% étaient émaciés dont 5,5% d’une forme sévère tandis que 8,1% des témoins
étaient émaciés. Ces résultats se rapprochent de ceux retrouvés par Nguefack et al. [10] qui
ont retrouvés 12,3% des enfants étaient émaciés dont 4,4% avaient une forme sévère.
Néanmoins les résultats obtenus dans notre étude nous montrent une prévalence de
l’émaciation qui est plus du double de celle obtenue dans les EDSC 2011 où l’on retrouvait
6% de la population émaciée dont environ 2% avec une forme sévère [21]. Cela pourrait
s’expliquer par le fait que la majorité des enfants ayant un RDPM ont une absence
d’autonomie alimentaire, un trouble de la déglutition, et un temps long des repas avec des
parents décourageants. Ceci suggère donc à nouveau et renforce l’hypothèse selon laquelle la
malnutrition chez les enfants ayant un RDPM n’est pas que chronique mais aussi aigue, bien
que dans une moindre mesure.
Corrélation entre le niveau de RDPM et la croissance et l’état nutritionnel
Dans notre étude, on note que le RDPM profond multiplie par 2.54 fois le risque nutritionnel,
multiplie par 3,54 fois le risque d’avoir une malnutrition sévère et multiplie par 3,01 fois la
probabilité d’avoir une insuffisance pondérale sévère.
Quant à ceux qui avaient un RDPM moyen, la probabilité d’avoir un retard statural modéré
était multipliée par 3,32.
On note aussi que le RDPM modérée multiplie par 4,67 le risque d’avoir une insuffisance
pondérale modérée.
Conclusion
La malnutrition constitue un véritable problème de santé publique chez les enfants ayant un
retard de dévéloppement psychomoteur, avec une prévalence de 34,4% pour le retard statural,
25% pour l’insuffisance pondérale, et 16,8% pour l’émaciation. Cette prévalence est nettemet
plus élévée que celle retrouvée chez les témoins (retard statural 13,2%, insuffisance
pondérale 7,3% et émaciation 8,1%).
Le risque d’avoir une malnutrition est beaucoup plus elevé chez les enfants ayant un RDPM
profond.
Il y a donc une grande necessité d’une prise en charge nutritionnelle des enfants ayant un
RDPM.
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