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Plantes médicinales utilisées dans le traitement de l'infertilité du couple dans le Département d'Oumé, Centre-Ouest, Côte d'Ivoire

Authors:
  • Centre National de Floristique
  • Université Nangui Abrogoua/Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d'Ivoire

Abstract

Donner la vie est une merveilleuse expérience, car cela favorise la stabilité du couple. L'infécondité tire son origine aussi bien chez l'homme que chez la femme. L'objectif de cette étude est de cerner la perception des tradipraticiens concernant l'infertilité et de répertorier les plantes entrant dans son traitement. Ainsi une enquête ethnobotanique a été menée auprès de 336 tradipraticiens dans le Département d'Oumé à travers un questionnaire suivant un échantillonnage par réseau (boule de neige). Parmi les tradipraticiens interviewés, 86,91 % ont mentionnés des causes masculines et/ou féminines quand 13,09 % disent ne pas connaître de maladies à l'origine des troubles de la reproduction. L'oligospermie avec une fréquence de 37,18 % et la dysménorrhée avec 40,67 % sont les pathologies les plus citées en tant que causes des troubles de la procréation respectivement chez l'homme et chez la femme. Les pratiques thérapeutiques indiquent que 92 recettes constituées de 65 espèces végétales reparties entre 60 genres et 42 familles sont utilisées pour traiter les pathologies liées à l'infertilité. Ces plantes pourraient jouer un rôle dans la prise en charge de l'infertilité du couple. Elles représentent une base de données pour les études ultérieures visant à évaluer les potentialités biologiques et chimiques de ces plantes. Abstract Medicinal plants used to treat couple infertility in the Department of Oumé (Central-Western, Côte d'Ivoire) Giving life is a wonderful experience, because it promotes the stability of the couple. Childlessness has its origins in both men and women. The objective of this study is to identify the perception of traditional healers 134 Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133-145 Any Georges Armel MOYABI et al. concerning infertility and to list the plants used in its treatment. Thus an ethnobotanical survey was conducted among 336 traditional healers in the Department of Oumé through a questionnaire following a network sampling (snowball). Among the traditional medicine practitioners interviewed, 86.91 % mentioned male and / or female causes when 13.09 % said they did not know of any diseases causing reproductive disorders. Oligospermia with a frequency of 37.18 % and dysmenorrhea with 40.67 % are the most cited pathologies as causes of reproductive disorders in men and women respectively. Therapeutic practices indicate that 92 recipes made up of 65 plant species distributed between 60 genera and 42 families are used to treat pathologies linked to infertility. These plants could play a role in the management of the couple's infertility. They represent a database for further studies aimed at assessing the biological and chemical potential of these plants.
Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145 133
ISSN 1813-548X, http://www.afriquescience.net
Any Georges Armel MOYABI et al.
Plantes médicinales utilisées dans le traitement de l’infertilité du couple dans le
Département d’Oumé, Centre-Ouest, Côte d’Ivoire
Any Georges Armel MOYABI 1 *, Founzégué Amadou COULIBALY 1, Konan YAO 2,
Donthy Kouakoubah Richard KOUAKOU 3 et Mamidou Witabouna KONE 3
1 Université Félix Houphouët-Boigny, Unité de Formation et de Recherche Biosciences, Laboratoire de Biologie
et Santé, 22 BP 582 Abidjan 22, Côte d’Ivoire
2 Université Félix Houphouët-Boigny, Centre National de Floristique, Laboratoire de Botanique,
22 BP 582 Abidjan 22, Côte d’Ivoire
3 Université Nangui Abrogoua, Unité de Formation et de Recherche Sciences de la Nature,
BP 801 Abidjan 02, Côte d’Ivoire
(Reçu le 04 Novembre 2020 ; Accepté le 21 Décembre 2021)
_________________
* Correspondance, courriel :
moyabi.georges@yahoo.fr
Résumé
Donner la vie est une merveilleuse expérience, car cela favorise la stabilité du couple. L’infécondité tire son
origine aussi bien chez l’homme que chez la femme. L’objectif de cette étude est de cerner la perception des
tradipraticiens concernant l’infertilité et de répertorier les plantes entrant dans son traitement. Ainsi une
enquête ethnobotanique a été menée auprès de 336 tradipraticiens dans le Département d’Oumé à travers
un questionnaire suivant un échantillonnage par réseau (boule de neige). Parmi les tradipraticiens
interviewés, 86,91 % ont mentionnés des causes masculines et/ou féminines quand 13,09 % disent ne pas
connaître de maladies à l’origine des troubles de la reproduction. L’oligospermie avec une fréquence de
37,18 % et la dysménorrhée avec 40,67 % sont les pathologies les plus citées en tant que causes des troubles
de la procréation respectivement chez l’homme et chez la femme. Les pratiques thérapeutiques indiquent que
92 recettes constituées de 65 espèces végétales reparties entre 60 genres et 42 familles sont utilisées pour
traiter les pathologies liées à l’infertilité. Ces plantes pourraient jouer un rôle dans la prise en charge de
l’infertilité du couple. Elles représentent une base de données pour les études ultérieures visant à évaluer
les potentialités biologiques et chimiques de ces plantes.
Mots-clés :
ethnobotanique, plantes médicinales, reproduction, Oumé, Côte d’Ivoire
.
Abstract
Medicinal plants used to treat couple infertility in the Department of Oumé (Central-
Western, Côte d’Ivoire)
Giving life is a wonderful experience, because it promotes the stability of the couple. Childlessness has its
origins in both men and women. The objective of this study is to identify the perception of traditional healers
134 Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145
Any Georges Armel MOYABI et al.
concerning infertility and to list the plants used in its treatment. Thus an ethnobotanical survey was conducted
among 336 traditional healers in the Department of Oumé through a questionnaire following a network
sampling (snowball). Among the traditional medicine practitioners interviewed, 86.91 % mentioned male
and / or female causes when 13.09 % said they did not know of any diseases causing reproductive disorders.
Oligospermia with a frequency of 37.18 % and dysmenorrhea with 40.67 % are the most cited pathologies as
causes of reproductive disorders in men and women respectively. Therapeutic practices indicate that 92 recipes
made up of 65 plant species distributed between 60 genera and 42 families are used to treat pathologies linked
to infertility. These plants could play a role in the management of the couple's infertility. They represent a
database for further studies aimed at assessing the biological and chemical potential of these plants.
Keywords :
ethnobotanic, medicinal plants, reproductive, Oumé, Côte d'Ivoire.
1. Introduction
L’utilisation de la phytothérapie par l’homme date de très longtemps. De nos jours malgré l’avancée de la
médecine moderne, près de 80 % de la population mondiale fait recours aux plantes pour leur soin de santé
[1]. Cette phytothérapie représente dans certaines contrées des pays en développement l’unique moyen pour
se soigner [2]. En Côte d’Ivoire, plusieurs travaux de recherche sur les préparations à base de plantes ont été
révélées [3, 4]. Parmi les domaines d’intervention de la phytothérapie figurent les troubles de la reproduction.
Ces troubles représentent un fardeau difficilement accepté par le couple [5] et sont considérés comme le
deuxième problème de santé le plus répandu en Afrique [6]. La plupart des personnes souffrant dinfécondité
se rencontrent dans les pays en développement avec une fréquence qui avoisine les 30 % [7]. L’infertilité fait
partie de ces troubles qui affectent l’appareil reproducteur. Elle se définie comme étant une absence de
grossesse chez un couple après deux années de rapports sexuels non protégés [8]. Donner la vie est l’une
des expériences les plus exaltantes dans un couple favorisant ainsi la pérennisation de l’espèce humaine et
aussi la stabilidu couple. Actuellement, environ 15 % des couples en âge de procréer consultent pour
infertilité. Ces derniers souffrent énormément de cet état de santé et sont rejetés, parfois même marginalisés
par la société [9]. Grace aux efforts de la médecine moderne, des thérapies d’intervention sont actuellement
disponibles comme la procréation médicalement assistée. Malheureusement cette thérapie étant onéreuse et
ayant des effets secondaires néfastes pour la mère, les populations font plutôt recours à la médecine
traditionnelle pour se soigner. Pour une meilleure valorisation de ces ressources naturelles et pour le bien-
être de la population, il serait nécessaire de rechercher au sein des différentes plantes, de nouvelles
substances chimiques afin d’élaborer des médicaments traditionnels améliorés accessibles à la population et
sans effets secondaires. Pour cela, un inventaire de ces plantes médicinales trouve son importance. C’est pour
contribuer à la réduction des troubles de la reproduction que ce travail a consisté d’une part, à déterminer la
perception des praticiens de la médecine traditionnelle de l’infertilité du couple et d’autre part, à recenser les
plantes médicinales utilisées pour résoudre ce problème d’infertilité.
2. Méthodologie
2-1. Présentation de la zone d’étude
Le Département d’Oumé a été choisi pour cette étude suite à des études préliminaires menées entre 2013 et
2015. Notre zone d'étude, est localisée dans le Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire entre 6°30’ de latitude Nord
et 5°30’ de longitude Ouest. Il est sous l’influence d’un climat caractérisé par deux saisons de pluies allant
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Any Georges Armel MOYABI et al.
de mars à juin et de septembre à octobre et deux saisons sèches [10]. Le Département d’Oumé, appartient au
secteur mésophile du domaine guinéen [11]. La population est repartie entre 33 % d’autochtones à savoir les
Gagou et les Gouro et 67 % d’allochtones et d’allogènes. Les allochtones, composés de Baoulé, de Malinké et
de Sénoufo, viennent des régions des savanes, du Centre et du Nord de la Côte d’Ivoire. Les allogènes avec
32 % sont constitués en majorité par les Burkinabés [12]. Au cours de cette étude qui s’est déroulée de Mai
2018 à Novembre 2018, au total 12 villages ont été parcourus
(Figure 1)
.
Figure 1 :
Carte du département d’Oumé indiquant les localités visitées
2-2. Collecte des données
L’enquête ethnobotanique a été réalisée à l’aide d’un questionnaire. Ainsi, la méthode de l’interview
individuelle suivant la technique de boule de neige a été adoptée afin d’avoir des informateurs clés. Le critère
d’inclusion retenu pour cette étude était que les praticiens de la médecine traditionnelle aient des
connaissances en matière des troubles de la procréation humaine. Le choix d’informateurs clés est
déterminant pour la quantité, la qualité et la spécificité des données recherchées [13]. Les informations
collectées ont trait aux données sur la connaissance et les causes des troubles de la reproduction humaine,
les différentes pratiques thérapeutiques pour la prise en charge de ces troubles.
2-3. Identification botanique
Les espèces végétales recensées ont été identifiées par comparaison à l’herbier du Centre National Floristique
(CNF) de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Les ouvrages de Aké-Assi [14, 15] et la Base de données en
ligne GBIF (Global Biodiversity Information Facility, https://www.gbif.org/) ont été utilisées pour
l’identification botanique des espèces de plantes. La nomenclature selon APG IV [16] a été utilisée pour
l’harmonisation des noms des espèces végétales recensées. La précision des noms en langues locales a été
réalisée en référence au Dictionnaire Monographique de l’Afrique de l’Ouest [17].
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Any Georges Armel MOYABI et al.
2-4. Traitement des données
Les analyses des données recueillies ont été faites en utilisant le logiciel EpiData 3.1 qui a servi à la saisie
des données collectées. Ensuite ces données ont été transférées sur le logiciel SPSS 2.0 pour la mise en place
d’une base de données. Les personnes enquêtées ont été catégorisées en tenant compte des classes d’âge
suivantes : les classes d’âge de 29 à 45 ans, 46 à 65 ans et 66 à 90 ans. La perception des praticiens de la
médecine traditionnelle sur les causes de l’infertilité du couple a été évaluée en calculant le pourcentage de
différents types de réponses. Pour évaluer l’importance socioculturelle des plantes utilisées dans le
traitement de la stérilité féminine, plusieurs indices ethnobotaniques ont été calculés :
Fréquence relative de citation (F.C) donnée par la formule utilisée par Ilumbe
et al
. (2014) [18].

 (1)
n étant le nombre de citation et N le nombre total de citation.
Contribution de chaque plante dans la constitution des recettes (Cpr)
La contribution de chaque plante dans la constitution des recettes a été déterminée suivant la formule utilisée
par Tardio et Pardo-De-Santayana (2008) [23] :
   
  (2)
nr étant le nombre de recette sollicitant la plante et Nt le nombre total de recette.
3. Résultats
3-1. Caractéristiques socio-démographiques
Au total, 336 personnes dont 196 femmes et 140 hommes, ont été interviewées. Les personnes non
scolarisées sont les plus nombreuses (46,43 %) suivies des personnes ayant un niveau d’instruction primaire.
Trois classes d’âge se dégagent à savoir 29-45 ans, 46-65 ans et 66-90 ans. La classe d’âge la plus représentée
(45,24 %) est (46-65) suivie de celle des personnes dont l’âge est compris entre 29 à 45 ans
(Tableau 1)
.
Tableau 1 :
Caractéristiques socio-démographiques des guérisseurs du Département d’Oumé
Paramètres
Catégories socioculturelles
Nombre
Proportions (%)
Sexe
- Masculin
140
41,67
- Féminin
196
58,33
Classe d’âge
- 29-45
120
35,71
- 46-65
152
45,24
- 66-90
64
19,05
Niveau
d’instruction
- Analphabète
156
46,43
- Primaire
128
38,09
- Secondaire
52
15,48
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3-2. Perception de la population de l’infertilité du couple
Les résultats de l’enquête ethnobotanique montrent que 82,14 % des 336 praticiens de la médecine
traditionnelle attribuent la responsabilité de l’infertilité du couple à l’homme et à la femme. Pour 14,28 %
l’infertilité du couple est due à la femme quand 3,57 % indexent l’homme. Pour ce qui est des causes à
l’origine de cette infertilité, 59,52 % des personnes interrogées ont cité des causes à la fois masculines et
féminines. Ensuite 21,43 % des personnes interrogées n’ont cité que des causes féminines et 5,95 % des
causes masculines. Enfin 13,10 % de la population enquêtée n’ont donné aucune maladie qui pourrait être à
la base de l’infertilité du couple
(Tableau 2)
. Pour ces derniers, l’infertilité serait d’origine mystique. En ce
qui concerne les causes de l’infertilité d’origine masculine, loligospermie et les troubles érectiles ont été les
pathologies les plus citées avec respectivement 37,18 % et 34,61 %
(Figure 2)
. Pour les causes d’origine
féminine, la dysménorrhée avec 40,67 % a été la plus citée
(Figure 3)
.
Tableau 2 :
Connaissances et origines des troubles de la procréation selon les enquêtés dans le
Département d’Oumé
Paramètres
Catégories
Proportions (%)
Responsabilité de l’infertilité
Hommes
3,57
Femmes
14,28
Mixte
82,14
Connaissance des causes
Causes masculines
5,95
Causes féminines
21,43
Causes féminine et masculine
Aucune réponse
59,52
13.10
Figure 2 :
Causes de l’infertilité chez l’homme
37,18
34,61
12,82
8,98
5,13
1,28
Oligospermie
Trouble érectile
Hémorrhoides
Gonococcie
Hernie
Ejaculation précoce
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Pathologies responsables
Fréquence de citation en %
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Any Georges Armel MOYABI et al.
Figure 3 :
Causes de l’infécondité chez la femme
3-3. Etude botanique
Au total 65 plantes médicinales reparties entre 60 genres et 42 familles botaniques ont été inventoriées. Les
familles les plus représentées sont les Apocynaceae, les Combretaceae, les Euphorbiaceae, les Fabaceae, les
Malvaceae, les Meliaceae, les Moraceae et les Sapindaceae avec 4,62 % chacune. Les espèces végétales sont
constituées majoritairement d’arbustes à 35,38 %
(Figure 4)
.
Figure 4 :
Spectre des types morphologiques
3-4. Etude ethnobotanique
Les enquêtes ethnobotaniques réalisées ont permis d’identifier 92 recettes à base de plantes. Parmi ces
recettes, 38 (41,30 %) servent au traitement des hommes, 35 (38,04 %) au traitement des femmes et
19 (20,65 %) sont utilisés à la fois pour le traitement des hommes et des femmes. Ces recettes sont
majoritairement bispécifiques avec une fréquence de 58,69 %. Les recettes monospécifiques occupent la
deuxième place avec 30,43 % et enfin les recettes plurispécifiques ont une représentativité de 10,88 %. Les
organes les plus utilisés sont les feuilles avec 31,54 %
(Tableau 3)
. La plupart des tradipraticiens ont
40,67
24,19
19,78
10,98
2,19
1,09
1,09
Dysmenorrhée
Fibromes
Infection vaginale
Kystes
Trompes bouchées
Hernie
Avortements répétés
0 10 20 30 40 50
Pathologies responsables
Fréquence de citation en %
Fougères
1,54% Champignons
3,08% Lianes
10,77%
Arbres
21,54%
Herbes
27,69%
Arbustes
35,38%
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mentionnés que les organes doivent être récoltés tôt le matin (74,84 %) quant 25,16 % disent que le moment
de la récolte n’a pas d’importance. La récolte des organes de plantes est faite uniquement par le tradipraticien
pour 56,95 % des guérisseurs. Chez ces guérisseurs des rituels sont nécessaire avant la récolte des organes
de plantes. Cette pratique difficile à réaliser par toute autre personne justifie l’intérêt de la récolte par le
tradipraticien lui-même. Pour la préparation des remèdes, les solvants tels que l’eau (84,91 %), l’alcool
(7,55 %), le vin de palme (3,15 %), le lait (1,89 %), le citron (1,26 %), le tonic (0,62 %) et la bouillie (0,62 %)
sont utilisés. Les recettes sont confectionnées suivants six modes de préparation. Le pétrissage est le mode
de préparation le plus utilisé avec 47,71 % suivi de la décoction avec 27,45 %. La macération (21,57 %),
l’infusion (1,31 %), la trituration (1,31 %) et la mastication (0,65 %) sont les autres modes de préparation
cités lors de l’enquête ethnobotanique
(Tableau 4)
. L’administration des médicaments se fait par la voie
anale (51,13 %), la voie orale (47,89 %) et la voie vaginale (0,98 %). Certaines recettes présentent des
interdits comme la manière de faire la récolte, l’état de l’eau utilisée et d’autres comportements durant la
préparation. Ainsi pour certains tradipraticiens un linge blanc est disposé sous l’arbre pour recueillir les
écorces qui tombent pendant la récolte. Seulement les organes qui tomberont sur le pagne seront utilisés pour
préparer le médicament. Pour la recette constituée de racines de
Paullinia pinnata
, de racines de
Euadenia
trifoliolata
, de feuilles de
Nephrolepis bisserata
et de graines de
Piper guineensis,
elle serait efficace que si
les racines des plantes citées sont prélevées sur une termitière. Aussi, lors de la préparation du remède, il
est interdit de retirer de la braise sous le canari car ce geste annulerait l’efficacité du médicament. Les
tradipraticiens rencontrés ont mentionné que les traitements débutent juste après la venue des menstrues et
un délai de deux semaines est prescrit avant tout rapport sexuel. Ainsi, si les menstrues réapparaissent le
mois suivant, le traitement est à nouveau repris. Les résultats montrent que les différentes durées du
traitement sont comprises entre une semaine jusqu’à satisfaction. Cette durée est inférieure à un mois chez
15,31 % des enquêtés et comprise entre un et trois mois chez 20,20 % des enquêtés. Pour la majorité des
enquêtés (64,49 %), le traitement se fait jusqu’à satisfaction. Selon les propos d’un tradipraticien, << si une
femme qui voit régulièrement ses menstrues n’arrive pas à contracter une grossesse après trois mois de
traitement, la cause serait alors d’origine mystique >>. Et pour cela des sacrifices d’animaux (coq rouge par
exemple) doivent être fait pour chasser les mauvais esprits.
Tableau 3 :
Différentes parties des plantes utilisées
Organes utilisés
Nombre d’espèces
Fréquence de citation (%)
Feuilles
31
31,54
Tiges
23
26,97
Racines
20
12,03
Fruits
2
9,54
Carpophores
2
6,22
Graines
4
5,82
Plantes entières
3
5,39
Inflorescences
1
2,07
Tubercules
1
0,42
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Tableau 4 :
Liste des espèces végétales contre l’infertilité du couple citées dans les recettes dans le
Département d’Oumé et leurs caractéristiques ethnobotaniques
Espèces végétales
Famille
P. U
M. Prépa.
M. Adm
P. T
F.C (%)
Cpr (%)
Abutilon mauritianum
(Jacq.)
Medik. (L.)
Malvaceae
Fe
Décoction
Orale
H
0,38
1,09
Acanthospermum hispidum
DC.
Asteraceae
Fe, Pl
Décoction,
Pétrissage
Anale, Orale
F
0,77
1,09
Achyranthes aspera
L.
Amaranthaceae
Fe
Décoction,
Pétrissage
Anale
F
0,77
1,09
Adenia lobata
(Jacq.) Engl.
Passifloraceae
T, R
Décoction,
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale,
Vaginale
F, H
1,15
2,17
Alchornea cordifolia
(Schumach. & Thonn.)
Müll.Arg
Euphorbiaceae
R, Fe
Décoction,
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
F, H
1,92
3,26
Alstonia boonei
De Wild.
Apocynaceae
R, T
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
H
0,77
1,09
Amaranthus viridis
L.
Amaranthaceae
Fe, Pl
Décoction,
Pétrissage
Anale, Orale
F, H
4,21
7,61
Anchomanes difformis
(Blume) Engl.
Araceae
Tub
Décoction
Orale
F
0,38
1,09
Anthocleista djalonensis
A.
Chev.
Gentianaceae
T, R
Décoction,
Macération
Anale, Orale
F, H
1,92
2,17
Azadirachta indica
A. Juss.
Meliaceae
R, Fe
Macération
Orale
H
0,77
1,09
Boerrhavia diffusa
L.
Nyctaginaceae
R
Pétrissage
Anale
F, H
1,15
3,26
Buxus acutata
Friis
Buxaceae
R, T,
Fe
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
H
1,53
3,26
Guilandina bonduc L.
Fabaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F
0,38
1,09
Carapa procera
DC.
Meliaceae
R, T,
Fe
Décoction,
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
H
2,30
5,43
Cardiospermum halicacabum
Sapindaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F, H
1,53
2,17
Carica papaya
L.
Caricaceae
R
Décoction
Orale
H
0,38
1,09
Chromolaena odorata
(L.) R.
M. King & H. Rob.
Asteraceae
Fe
Décoction
Orale
H
0,38
1,09
Cissus aralioides
(Welw. ex
Baker) Planch.
Vitaceae
R, T,
Fe
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
F, H
4,60
6,52
Cola gigantea
Brenan &
Keay
Malvaceae
T
Pétrissage
Anale
H
0,38
1,09
Combretum grandiflorum
G.Don
Combretaceae
Fe
Pétrissage
Anale
H
0,38
1,09
Combretum racemosum
P.
Beauv.
Combretaceae
T, Fe
Pétrissage
Anale
H
0,38
1,09
Costus afer
Ker Gawl.
Costaceae
Inf
Macération
Orale
F
2,68
6,52
Cyperus esculentus
L.
Cyperaceae
R
Macération
Orale
H
0,38
1,09
Elaeis guineensis
Jacq.
Arecaceae
R, Gr
Décoction,
mâcher
Orale
H
1,15
3,26
Euadenia trifoliata
(Schumach. & Thonn.) Oliv.
Capparaceae
R
Macération
Orale
F, H
1,92
5,43
Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145 141
Any Georges Armel MOYABI et al.
Ficus sur
Forssk.
Moraceae
Fe, fr
Décoction,
macération
F, H
1,92
4,35
Ficus thonningii
Blume
Moraceae
T
Pétrissage,
décoction
Anale,
vaginale
F
0,77
1,09
Ficus umbellata
Vahl
Moraceae
T, Fr
Décoction
Orale
F, H
6,90
8,69
Harrisonia abyssinica
Oliv.
Simaroubaceae
R
Macération
Orale
H
0,38
1,09
Kigelia africana
(Lam.)
Benth.
Bignoniaceae
T
Décoction
Vaginale
F
0,77
2,17
Lannea acida
A. Rich.
Anacardiaceae
T
Macération
Orale
F, H
2,30
1,09
Lantana camara
L.
Verbenaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F
0,38
1,09
Launaea taraxacifolia
(Willd.) ex C. Jeffrey
Asteraceae
Fe
Trituration
Orale
F, H
1,53
3,26
Lecaniodiscus cupanioides
Planch. ex Benth.
Sapindaceae
R
Pétrissage,
macération
Anale, Orale
F, H
0,77
2,17
Mallotus oppositifolius
(Geisel.) Müll.Arg.
Euphorbiaceae
Fe
Pétrissage,
décoction
Anale, Orale
F, H
1,53
2,17
Manotes expansa
Sol. Ex
Planch.
Connaraceae
T
Pétrissage
Anale
H
0,38
1,09
Mezoneuron benthamianum
Baill.
Fabaceae
T, R
Pétrissage,
macération
Anale, Orale
F, H
1,53
3,26
Microdesmis keayana
J.
Léonard
Pandaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F, H
2,30
3,26
Monodora myristica
(Gaertn.) Dunal
Annonaceae
Gr
Pétrissage
Anale
F
0,38
1,09
Morinda lucida
Benth.
Rubiaceae
T, Fe
Macération,
pétrissage
Orale, Anale
F, H
1,53
4,35
Motandra guineensis
(Thonn.) A D.C.
Apocynaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F, H
0,77
1,09
Nephrolepis bisserata
(Sw.)
Schott
Dryopteridaceae
Fe
Macération
Orale
H
2,68
6,52
Newbouldia Laevis
(P.
Beauv.) Seem.
Bignoniaceae
T
Pétrissage
Anale
F, H
1,53
2,17
Ocimum basilicum
L.
Lamiaceae
Fe
Pétrissage,
Décoction
Anale, Orale
H
0,77
1,09
Paullinia pinnata
L.
Sapindaceae
Fe, T
Décoction
Orale
H
3,45
7,61
Phyllanthus amarus
Schumach. Thonn.
Phyllanthaceae
Pl
Décoction,
Pétrissage
Orale, Anale
F, H
2,30
3,26
Physalis angulata
L.
Solanaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F
1,92
4,35
Piper guineense
Schumach.
& Thonn.
Piperaceae
Gr
Décoction,
Pétrissage
Anale, Orale,
Vaginale
F, H
2,30
5,43
Piper umbellatum
L.
Piperaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F
3,45
6,52
Piptadenistrum africanum
(Hook. f.) Brenan
Fabaceae
T
Pétrissage
Anale
H
0,77
1,09
Plectranthus monostachyus
(P. Beauv.) B. J.
Lamiaceae
Fe
Décoction,
Pétrissage
Anale,
vaginale
F, H
3,07
3,26
Ricinodendron heudelotii
(Baill.) Heckel
Euphorbiaceae
T
Pétrissage
Anale
F, H
1,53
4,35
Secamone afzelii
(Roem. &
Schult.) K. Schum. Afzelii
Apocynaceae
Fe
Pétrissage
Anale
F, H
1,92
3,26
Senna alata
L.
Fabaceae
R
Décoction
Orale
F
0,38
1,09
Senna occidentalis
L.
Fabaceae
T, Fe
Pétrissage
Anale
F, H
1,53
1,09
142 Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145
Any Georges Armel MOYABI et al.
Sida acuta
(L. f.) Borss.
Malvaceae
Fe
Macération
Orale
H
0,38
1,09
Terminalia catappa
L.
Combretaceae
T
Décoction,
Pétrissage
Anale, Orale
F, H
0,77
1,09
Termitomyces schimperi
(Pat.) Heim.
Lyophyllaceae
Carp
Mastication
Orale
F, H
0,77
1,09
Thaumatococcus daniellii
(Benn.) Benth.
Marantaceae
R
Pétrissage
Anale
H
0,38
1,09
Turraea heterophylla
Sm.
Meliaceae
Fe, T
Décoction,
Macération,
Pétrissage
Anale, Orale
F, H
2,30
4,35
Uncaria talbotii
Wernham
Rubiaceae
R
Macération
Orale
H
0,38
1,09
Volvariella volvacea
(Bull.)
Singer
Volvariellaceae
Carp
Décoction
Orale
F, H
5,36
4,35
Xylopia aethiopica
(Dunal) A.
Rich.
Annonaceae
Gr
Macération,
pétrissage
Anale, Orale
F, H
3,07
7,61
Zanthoxylum zanthoxiloides
(Lam) Zepernick Timber
Rutaceae
T
Décoction
Orale
F
1,53
2,17
Zingiber officinale
Roscoe
Zingiberaceae
Rh
Pétrissage
Anale
H
0,77
2,17
Cpr : Contribution de chaque plante dans la constitution des recettes ; F.C : Fréquence de citation ; M. Adm :
Mode d’administration ; M. Prepa : Mode de préparation ; P. T : Personnes traitées ; P. U : Parties utilisées ;
Carp : Carpophores ; Fe : Feuilles ; Fr : Fruits ; Gr : Graines ; Inf : Inflorescences ; Pl ; Plante entière ; R :
Racines ; T : Tiges ; Tub : Tubercules ; F : Femme ; H : Homme.
4. Discussion
Cette étude consiste à évaluer la perception des tradipraticiens des causes liées à l’infertilité du couple et
aussi d’inventorier les espèces végétales médicinales entrant dans leur traitement. Les enquêtes
ethnobotaniques menées ont permis d’interviewer 336 acteurs de la médecine traditionnelle spécialisés dans
le traitement des troubles de la reproduction à Oumé. Les femmes ont dominé avec une proportion de
58,33 % contre 41,77 % pour les hommes. En ce qui concerne le sexe en cause de l’infertilité du couple, les
tradipraticiens l’ont attribué à 82,14 % aux deux conjoints. Aussi 59,52 % des tradipraticiens ont mentionné
connaître des causes masculine et féminine susceptibles de provoquer une infertilité. Pour ces praticiens
l’homme et la femme doivent être pris en compte dans le traitement de l’infertilité. Les études menées par
certains auteurs mentionnent que la prise en charge traditionnelle de l’infertilité concerne aussi bien l’homme
que la femme [20]. En effet, les troubles de la procréation sont d’origine mixte dans un tiers et sont aussi dus
à un manque de compatibilité entre l’homme et la femme dans la même proportion des cas [21] d’où l’intérêt
de traiter aussi bien l’homme que la femme. Les acteurs de la médecine traditionnelle ont cité plusieurs
anomalies en rapport avec les troubles de la procréation. Ces pathologies citées pourraient être la cause
d’une infertilité du couple. En effet, tout obstacle intervenant à un stade de la prise de grossesse conduirait à
une infertilité. Par exemple, chez l’homme les troubles érectiles et l’oligospermie sont les pathologies des
troubles de la procréation les plus citées par les praticiens de la médecine traditionnelle rencontrés à Oumé.
Chez la femme, la dysménorrhée et les fibromes sont les plus cités. La dysménorrhée, qui se manifeste par
des douleurs au moment des règles, est rencontrée chez 20 à 50 % des femmes infertiles [22]. Ces différentes
observations témoignent que les personnes interviewées ont une connaissance relative des troubles de la
fertilité. Elles ont développé leurs thérapies selon les cas. Pour la prise en charge traditionnelle de l’infertilité
du couple, plusieurs plantes ont été mentionnées. Les espèces végétales ont été réparties en plusieurs
Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145 143
Any Georges Armel MOYABI et al.
familles dont les plus cités sont les Apocynaceae, les Euphorbiaceae et les Sapindaceae. La prédominance de
ces familles botaniques s’expliquerait par le fait qu’elles sont caractéristiques de certains composés
phytochimiques connus pour leurs propriétés biologiques bénéfiques pour le fonctionnement de l’organisme.
Les Apocynaceae sont reconnues comme source d’alcaloïdes [23], qui exercent des effets œstrogéniques sur
le système reproducteur des mammifères [24]. Aussi, ils possèdent des effets antioxydants bénéfiques pour
la spermatogenèse [25]. Quant aux Sapindaceae, elles sont riches en saponosides [26]. Les études menées
par Peiris
et al
. (2015) [27] montrent que l’effet fertilisant de
Cardiospermum halicacabum
(Sapindaceae) est
dû à la capacité de ses saponines à augmenter le taux de testostérone. Les Euphorbiaceae contiennent des
terpènes, des flavonoïdes [28, 29], etc. Les flavonoïdes sont des composés appartenant au groupe des
polyphénols doués de propriétés œstrogéniques [30]. Ils ont aussi la capacité de réguler la production des
androgènes. Ainsi, les plantes de la famille des Euphorbiaceae trouvent leur implication dans le traitement
de l’infertilité. La position géographique du Département de Oumé qui est situé dans une zone de transition
forêt-savane, pourrait expliquer les caractéristiques bio-morphologiques des espèces végétales entrant dans
la confection des recettes.
En effet, à la suite des analyses des données, il apparaît que les arbustes sont les plus représentées avec
35,38 %. Par ailleurs, les arbustes offrent une facilité de récolte des organes. Ces derniers sont
majoritairement utilisés dans le traitement de la stérilité [31]. La contribution des plantes à la constitution
des recettes (Cpr) laisse percevoir que certaines plantes interviennent plus dans les recettes alors que
d’autres y sont moins représentées. C’est le cas des espèces comme
Ficus umbellata
(Moraceae),
Amaranthus
viridis
(Amaranthaceae),
Paullinia pinnata
(Sapindaceae),
Xylopia aethiopica
(Annonaceae),
Cissus aralioides
(Vitaceae) et
Costus afer
(Costaceae),
Nephrolepis bisserata
(Dryopteridaceae) et
Piper umbellatum
(Piperaceae) dont la Cpr est relativement plus élevée. Des études scientifiques justifient l’implication de
certaines de ces espèces dans le traitement de l’infertilité. En effet, [32], ont montré les propriétés
œstrogéniques de
Ficus umbellata
(Moraceae) chez des rats. Aussi,
Costus afer
(Costaceae) améliore la qualité
du sperme et aussi rehausse le taux de testostérone indispensable pour la santé reproductive [33]. Les
feuilles avec 31,54 % représentent les parties des plantes les plus utilisées pour la préparation des remèdes.
Cette partie de la plante est facile d’accès et représente le siège de biosynthèse des métabolites secondaires
[34]. Pour certaines espèces végétales, tous les organes de la plante sont sollicités. Dans le contexte de la
préservation de la biodiversité, la priorité doit être accordée à la récolte des feuilles lorsque le choix
s’impose. Le prélèvement de 50 % des feuilles d’un arbre n’affecte pas de façon significative sa survie. Les
remèdes préparés sont administrés par voie rectale dans 51,13 % des cas. L’eau avec 84,90 % est le solvant
le plus utilisé. En médecine traditionnelle, la majorité des médicaments pris en lavement sont préparés avec
de l’eau. Il est aussi montré que par la voie rectale, le principe actif échappe à l’effet du premier passage
hépatique susceptible de réduire son efficacité. Plusieurs principes actifs sont présents dans les plantes sous
la forme de prodrogues. Ainsi, la biodisponibilité des principes actifs pourrait être intéressante.
5. Conclusion
L’étude réalisée à Oumé montre que les guérisseurs traitent aussi bien l’homme que la femme dans la prise
en charge de l’infertilité du couple. Cette étude a permis de 65 espèces utilisées dans le traitement de
l’infertilité humaine. La diversité des indications, les divers organes utilisés ainsi que les modes de
préparation et d’administration, témoignent d’une bonne connaissance de la diversité végétale des praticiens
de la médecine traditionnelle de la zone d’étude. Certaines des plantes n’ayant pas encore fait objet d’étude
pharmacologique pourraient constituer des sujets de recherche.
144 Afrique SCIENCE 19(6) (2021) 133 - 145
Any Georges Armel MOYABI et al.
Remerciements
Les auteurs remercient très sincèrement l’ensemble des personnes qui ont participées à la réalisation de
cette étude. Particulièrement, les remerciements vont à l’endroit du Préfet du Département de Oumé, des
chefs de villages des localités sillonnées, des guides interprètes et enfin des informateurs clés qui ont
accepté de partager une partie de leur connaissance ethnobotanique.
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Article
Full-text available
The purpose of this study is to identify and document medicinal plants traditionally used by matrons (traditional midwives) against female infertility in the department of Dabakala (Côte d’Ivoire). A questionnaire survey therefore was conducted on 71 matrons in Dabakala department. The results of this survey showed that 25 species distributed among 23 types and 18 families are used by the matrones to treat various cases of infertility. The most represented families (groups of espece) are Annonaceae and Solanaceae. Among the mentioned species, Heliotropium indicum (Boraginaceae), Parkia biglobosa (Fabaceae), Xylopia aethiopica (Annonaceae), Vitellaria paradoxa (Sapotaceae) and Kigelia africana (Bignoniaceae) are the most recommended. The Use Agreement Value (VAU-valeur d'accord d'utilisation) (VAU) of these species vary from 0.42 to 0.24. These results provide a database for subsequent studies to evaluate the biological and chemical potential of these plants.
Article
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Background Ficus umbellata is a medicinal plant previously shown to endow estrogenic properties. Its major component was isolated and characterized as 7-methoxycoumarin (MC). Noteworthy, coumarins and the respective active metabolite 7-hydroxycoumarin analogs have shown aromatase inhibitory activity, which is of particular interest in the treatment of estrogen-dependent cancers. The present work aimed at evaluating the estrogenic/antiestrogenic effects of MC in vitro and in vivo. Methods To do so, in vitro assays using E-screen and reporter gene were done. In vivo, a 3-day uterotrophic assay followed by a postmenopausal-like rat model to characterize MC as well as F. umbellata aqueous extract in ovariectomized Wistar rats was performed. The investigations focused on histological (vaginal and uterine epithelial height) and morphological (uterine wet weight, vagina stratification and cornification) endpoints, bone mass, biochemical parameters and lipid profile. Results MC induced a significant (p < 0.05) MCF-7 cell proliferation at a concentration of 0.1 μM, but did not inhibit the effect induced by estradiol in both E-screen and reporter gene assays. In vivo, MC treatment did not show an uterotrophic effect in both rat models used. However, MC (1 mg/kg) induced a significant increase (p < 0.01) of vaginal epithelial height. No significant change was observed with MC in abdominal fat weight, serum lipid levels and bone weight. Conclusion These results suggest that MC has a weak estrogenic activity in vitro and in vivo that accounts only in part to the estrogenicity of the whole plant extract. MC could be beneficial with regard to vagina dryness as it showed a tissue specific effect without exposing the uterus to a potential tumorigenic growth. Electronic supplementary material The online version of this article (doi:10.1186/s12906-017-1895-9) contains supplementary material, which is available to authorized users.
Article
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The aims of This work is to inventory wild plants used in the treatment of humans infertility by the local population in the region of Ghardaïa. The ethnobotanical survey of herbalists, physicians, specialists and healers leaves appear a total of 25 species used by indigenous people of the region of Ghardaïa for infertility treatments. The family of Asteraceae is the best represented by a percentage of 35.71% of all identified plants, followed by Labiatae with 28.57% and Apiaceae with 21.42%. The foil is the most commonly part used with a rate of 42% of total parts of the plant, followed by the stem with 30%, whole plant, roots and flowers with 7% each and finally seeds and fruits by 5% and 2% respectively. The infusion is the main mode of cure preparation with rate of 38% of total preparation, decoction with 32% and powder with 30%. Two modes of application of these remedies are considered either orally with rate of 95% or vaginal application which is used as a percentage of 5%.
Article
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Treatment with 100 mg/kg and 200 mg/kg body weight of aqueous leaf extract (ALE) of Cardiospermum halicacabum for 30 days produced a significant dose dependent increase in the sperm counts and sperm motility in both caput and cauda regions. Further, significant increase in serum testosterone level was evident at all applied doses. However, no significant changes in the weight of sex organs were observed. Aqueous leaf extract also increased the number of females impregnated, number of implantations, and number of viable fetuses while decreasing the total number of resorption sites in the pregnant females. However, the total cholesterol level in the serum remained unchanged and there were no records on renotoxicity; nevertheless ALE exhibited a hepatoprotective effect. It was concluded that aqueous leaf extract of Cardiospermum halicacabum enhanced sperm concentration, motility, and testosterone, leading to positive results in fertility.
Article
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In this study, composite images of two rare and endemic Crocus taxa, C. biflorus Miller subsp. nerimaniae (Yüzb.) Kerndorff & Pasche and C. biflorus Miller subsp. wattiorum B.Mathew were depicted with a new illustration method application in plant systematics.
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Environ un couple canadien sur six est confronté à l'infertilité. Le stress découlant du diagnostic et des traitements de fertilité peut affecter le bien-être psychologique des hommes comme des femmes. La présente étude examine l'expérience psychologique des hommes et des femmes québécois. L'analyse thématique des entrevues semi-structurées de huit femmes et six hommes a permis de dégager les éléments plus spécifiques à la femme, à l'homme et les éléments communs aux deux. Comprendre l'expérience psychologique des hommes et femmes en traitement de fertilité permettra d'adapter les interventions des professionnels de la santé selon le genre pour soutenir adéquatement chaque partenaire. ABSTRACT One in six Canadian couples is facing infertility. Stress arising from fertility diagnosis and treatment can affect both men's and women's psychological well-being. The present study examines the psychological experience of men and women undergoing fertility treatment in the province of Québec. The thematic analysis of semi-structured interviews from eight women and six men revealed women-specific elements, men-specific elements, and common elements. Understanding the psychological experience of men and
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La commercialisation et l’utilisation des essences médicinales constituent des pratiques très courantes en Afrique et en particulier au Bénin. Une enquête a été effectuée chez une seule vendeuse disposant de trois différents étalages. L’inventaire minutieux et détaillé des trois étals a duré 30 jours. Un total de 205 espèces végétales groupées en 181 genres et 74 familles ont été recensées. Les familles les plus représentées en termes de richesse spécifique sont : Leguminosae (15%), Rubiaceae (7%) et Euphorbiaceae (7%). Ces espèces sont utilisées dans la formulation de 41 recettes pour traiter 37 maladies et symptômes. Le spectre biologique montre une nette prédominance des phanérophytes (68%). L’analyse biogéographique montre une dominance des espèces guinéo-congolaises (29%), pantropicales (29%) et afrotropicales (10%). Les tiges feuillées (67%) et racines (15%) constituent les organes les plus prisés. La décoction (86%) et le savon (12%) sont les formes pharmaceutiques fréquemment enregistrées. Les maladies et symptômes les plus fréquemment cités par les acheteurs sont: paludisme, diarrhée, stérilité, troubles menstruels, ictère, infections. Au nombre des plantes les plus vendues et rares, on peut citer: Khaya senegalensis, Monodora myristica, Xylopia aethiopica, Tetrapleura tetraptera, Acridocarpus smeathmannii et Entada gigas. La vente des plantes médicinales constitue non seulement une activité génératrice de revenu, mais contribue aussi aux soins de santé primaire, à la vulgarisation et la pérennisation du savoir endogène associé à l’utilisation des plantes médicinales.Mots clés: Plantes médicinales commercialisées, diversité, utilisations, rareté, Bénin
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The estrogenic activity of 15 quinoline alkaloids isolated from plants of theHaplophyllumgenus and two derivatives was studied. These compounds exhibit estrogenic activity that depends on the Type of heterocyclic skeleton, N atom basicity, and substituent.