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La région Languedoc-Roussillon, source : intercarto 2005 

La région Languedoc-Roussillon, source : intercarto 2005 

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Thesis
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Etude des contraintes rencontrées para les apiculteurs en installation et analyse du dispositif d'accompagnement en Languedoc-Roussillon, en vue d'une contribution à l'élaboration d'un guide à l'installation au niveau national.

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Context 1
... par la commercialisation au détail rentre en jeu dans le choix du porteur de projet. Les installations concernées par les modes de commercialisation originaux et innovants correspondent souvent à une « approche projet d’entreprise » (cf. apiculteurs n° 2, 13,14). Ces trois apiculteurs ont réalisé une installation « directe » (constitution du cheptel par achat en moins de deux ans). Nous avons observé deux modes de commercialisation originaux : - l’ export qui peut se faire en gros (cf. apiculteur n° 3) comme au détail (cf. apiculteur n° 14), permet un prix de vente plus élevé. - la vente par colis postaux permet une diminution du temps de travail tout en conservant la valorisation liée à la vente au détail. La diversification permet de s’affranchir de la dépendance aux variations de production du miel. De plus, la diversification de la production constitue un apport de revenus complémentaires. La pollinisation présente des intérêts en terme de trésorerie car elle constitue parfois une rentrée d’argent dès le mois de février (ex : pollinisation précoce des abricotiers). Les apiculteurs louent leurs ruches aux agriculteurs pour une durée déterminée (de deux semaines à un mois). Le temps de travail directement lié à la pollinisation est relativement faible si nous comptons seulement : - le temps de transport des ruches de chez l’apiculteur aux parcelles de l’agriculteur - et le temps des visites qu’effectue parfois l’apiculteur pour surveiller l’état des ruches. Si nous prenons en compte tout le travail d’élevage des colonies de pollinisation, le temps consacré à cette activité devient conséquent. Toutefois, les colonies de pollinisation servent généralement aussi à la production de miel pour le reste de la saison. De plus, la pollinisation permet parfois le développement de ces colonies. Ainsi, il convient de considérer la pollinisation comme un moyen supplémentaire de valorisation des colonies. Les apiculteurs évaluent l’intérêt des demandes des agriculteurs en fonction : - du temps de transport et du nombre de colonies que l’agriculteur veut louer. Il arrive souvent qu’un apiculteur refuse la demande d’un agriculteur parce que le nombre de colonies demandé est trop faible, c'est-à-dire lorsque le montant de la location (de 20 à 40 euros par ruche environ) ne permet pas de valoriser le temps de travail (transport, visite) et de payer les charges (amortissement du véhicules, carburant...). - des risques d’affaiblissement du cheptel (intoxication, broyage...). Un intérêt de la pollinisation réside dans le fait que cette activité est accessible aux porteurs de projet en début d’installation. La pollinisation est alors moins rentable car le nombre de colonies disponibles à la location n’est pas élevé (moins de 100 colonies). De cette façon, les porteurs de projet permettent de répondre à des demandes d’agriculteurs auxquelles les apiculteurs dont le cheptel est plus important (ex : l’apiculteur n°3 et l’exploitant d ) ne répondent pas. On entend par éleveur, les apiculteurs qui vendent des essaims, des reines ou autres types de cheptel apicole. Ces apiculteurs ont déjà une expérience importante (cf. apiculteurs n° 3, 5 et 22). L’activité de vente de cheptel permet d’assurer le renouvellement du cheptel en réponse aux risques de pertes de cheptel. Une fois le renouvellement du cheptel assuré, le surplus d’animaux est vendu et apporte un revenu supplémentaire. D’autre part, la vente de cheptel incite l’apiculteur à se spécialiser sur l’élevage favorisant ainsi une maîtrise technique de l’élevage. L’élevage d’animaux pour la vente permet en plus de bénéficier d’un revenu en début de saison (avril-mai, dans le cas de l’apiculteur n°3), toutefois cela dépend du mode d’élevage, selon qu’il soit précoce ou non. Peu de porteurs de projet réalisent cette activité. D’une part parce que les porteurs de projet sont dans une phase d’accroissement du cheptel, ils n’ont pas de cheptel disponible pour la vente. D’autre part, parce que leur expérience technique est insuffisante. Plusieurs porteurs de projets enquêtés soulignent d’ailleurs le manque de pratique de l’élevage lors de leurs formations ou de leurs stages. En effet, lors de certains stages effectués chez des apiculteurs professionnels : soit la durée de stage est trop courte pour couvrir la période d’élevage, soit le stagiaire est affecté à d’autres tâches que les pratiques d’élevage. La production de Gelée Royale constitue une voie de diversification de la production à forte valeur ajoutée. L’ exploitant a (cf. infra) réalise une marge brute de 15000 euros avec 12kg de gelée royale (cf. annexe n°23, tableau 1) sans compter la production de miel et de pollen. 45 colonies ont été destinées à la gelée royale (15 colonies productrices et 30 autres servant au renouvellement des 15 colonies productrices). La production de gelée royale implique une spécialisation technique importante et un pic de travail pendant deux mois de l’année (de juin à juillet, cf. annexe n°23, figure 1). Certains porteurs de projet ont une activité complémentaire qui peut être agricole ou non. Cette activité complémentaire peut être plus stable en termes de calendrier de travail et/ou d’échéances de revenus que l’activité apicole. Cependant, une autre activité génère un temps de travail supplémentaire et moins de temps destiné à l’activité apicole. L’ acquisition technique est alors plus longue . De plus, une taille de cheptel plus petite, signifie une capacité de renouvellement plus faible dans le cas de pertes de cheptel. Ainsi, l’apiculteur ayant peu de colonies semble plus contraint à un achat régulier de cheptel (cf. apiculteur n° 20). Généralement, la diversification des activités nécessite plus de temps ou plus de main d’œuvre. Souvent, nous observons la présence d’un conjoint agriculteur pour ces exploitations (cf. apiculteurs n°20, maraîchage, et n°12 et 14, châtaignes). Dans la plupart des cas, les apiculteurs emploient l’ensemble des stratégies, ( maximisation de la production, valorisation, diversification ) mais souvent, une stratégie est plus prépondérante que les autres. Par conséquent les exploitations apicoles peuvent être caractérisées selon ces stratégies. Tableau bilan : Les résultats suivants sont issus de quatre enquêtes monographiques d’exploitation. Les données sont basées sur les résultats de l’année 2007 pour les exploitations a, b et d. Pour l’ exploitation c , ce sont les résultats de 2009. A partir du volume des différentes productions de chacune des exploitations, on identifie les stratégies des apiculteurs (cf. Figure 9) : - Les exploitations a et b ont des faibles productions de miel, 2,4 et 3,2 tonnes, alors que 16 les exploitations c et d obtiennent respectivement 17 et 10 tonnes. Ainsi, les exploitations c et d présentent une stratégie de maximisation de la production (avec respectivement 450 et 400 colonies). Ces deux exploitations diversifient leur activité par la pollinisation. L’ exploitation c utilise en plus la vente de cheptel. - L’ exploitation a (200 colonies) est spécialisée en production de gelée royale (environ 12 kg, ce qui correspond à un chiffre d’affaire approximatif de 15000 euros). Il s’agit d’une stratégie de valorisation par la production d’un produit à forte valeur ajoutée : la Gelée Royale . - L’ exploitation b a adopté une stratégie de valorisation par la transformation et une commercialisation exclusivement au détail (cf. Tableau 8 ) . Nous observons ici la différence de temps de travail entre les différentes exploitations. Le temps de travail est calculé en homme jour (un homme jour étant égal à 8 heures de travail). Pour l’ exploitation b , la conjointe consacre un temps de travail conséquent à la transformation et à la commercialisation. Nous n’avons pas de données économiques précises qui permettent de déterminer des productivités en temps de travail fiables. 17 Toutefois pour avoir des ordres de grandeurs, voici les résultats courants des exploitations extraits de leur comptabilité : - exploitation a : 10700 euros, - exploitation b : 15800 euros. Pour cette exploitation, la productivité du temps de travail est à pondérer par le travail de la conjointe. - exploitation c : nous n’avons pas de données comptables mais d’après l’apiculteur, il dégagerait un revenu plus de trois fois supérieur au Salaire Minimum Interprofessionel de Croissance (SMIC). - exploitation d : 40000 euros. Par rapport à une quantité de production de miel donnée, c’est l’ exploitation b qui semble le mieux valoriser sa production. Cependant, cette valorisation implique un temps de travail conséquent. Le problème souligné par l’apiculteur est une sous-production de miel pour dégager un revenu suffisant. De plus, l’apiculteur se demande s’il n’a pas construit sa clientèle trop tôt, c'est-à-dire avant d’avoir obtenu un nombre de colonies suffisant pour renouveler et accroître son cheptel. L’ exploitant a dégage l’essentiel de son revenu à partir de la gelée royale. L’ exploitant c a sans doute la productivité en temps de travail la plus élevée. Il a un volume de production nettement supérieur aux autres exploitants. Nous pouvons considérer que cet exploitant a atteint sa phase de croisière. Par ailleurs, l’ apiculteur c bénéficie de l’aide de ses parents, notamment pour l’extraction et la vente. L’ exploitant d est moins spécialisé que l’ exploitant c . En effet, il produit une gamme de miels plus diversifiée, ce qui nécessite un temps de travail supplémentaire, notamment à cause d’un nombre de transhumances plus élevé (cf. annexe n°23, figures 3 et 4). Par ailleurs, la différence de revenus constatée entre les exploitations peut s’expliquer aussi par des stades d’avancement différents dans le processus d’installation ...